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Confédération Européenne

Dernière modification: le 25 mars 1997

Organisation

État fédéral, divisé en 51 États-Cantons (ou plus simplement Cantons), sans compter les colonies extérieures (Cantons d'Outre-Sol). Chacun de ces cantons est en fait un état, avec son gouvernement propre, mais avec des domaines de compétences bien évidemment limités.

Compétences fédérales:

Espace aérien et spatial, routes nationales et autoroutes, chemins de fer, coordination des forces armées, économie extérieure et intérieure (dans une certaine mesure), monnaie, lois sociales (en gros).

Gouvernement

Exécutif: Conseil Fédéral, comptant neuf membres. Équilibre précaire entre les langages, les partis politiques, les sexes et les religions (et, ajoutent les mesquins, les couleurs de cheveux): on compte quatre femmes et cinq hommes (parfois le contraire, mais c'est rare); trois anglo-germanophones, deux méditerranéens, deux balkaniques et deux slaves; deux représentants des partis de gauche, deux de la droite conservatrice, un de la droite libérale et quatre centristes; deux catholiques, deux protestants, deux orthodoxes, un musulman, un juif plus un dernier "exotique" (bouddhiste, sataniste-mais-faut-pas-le-dire ou simplement athée).

Le Conseil Fédéral est élu par les deux chambres du Parlement réunies; traditionnellement, un Conseiller Fédéral qui se représente est automatiquement réélu, sauf grosse boulette. Les neuf Conseillers élisent chaque année un Président de la Confédération, qui n'a qu'un rôle arbitral et protocolaire (serrer la louche aux invités); traditionnellement, chaque Conseiller Fédéral est Président à tour de rôle.

Les Départements Fédéraux sont:

bulletIntérieur (justice et police)
bulletAffaires étrangères (diplomatie)
bulletDéfense (armée)
bulletÉconomie (industrie et finances)
bulletCommunications (transports et médias)
bulletEnvironnement (écologie et reconstructions)
bulletBudget (fisc)
bulletAffaires Sociales
bulletCulture et Éducation

Il existe un certain nombre d'autres institutions fédérales, dépendant directement du Conseil Fédéral en son ensemble. Citons notamment la Commission de Médiation, qui a pour but de résoudre les tensions entre départements et améliorer la communication entre les instutions fédérales, et qui a tendance à subir les contrecoups des crises gouvernementales.

Législatif: Parlement Fédéral, divisée en deux chambres. L'Assemblée Européenne est composée de quelques 800 députés, déterminés selon un quota de population par canton (environ un député par million, ou part de). L'Assemblée des États est elle composée de 153 sénateurs, trois par cantons. Pour être adoptée, une décision doit être avalisée par les deux chambres du Parlement, comme il se doit.

Le Parlement siège parfois en séance complète pour des cas précis, comme une menace de guerre ou un changement majeur de la Constitution. De plus, le Parlement nomme lui aussi des commissions et a des institutions sous son aile. Ça ne simplifie rien.

Judiciaire: Cour Supérieure Fédérale, située en quatre annexes à Bordeaux, Münich, Dubrovnik et Minsk.

Compétences cantonales:

Routes régionales, forces armées, économie intérieure, lois sociales (plus en détail)

Gouvernements

En théorie, les cantons ont droit d'avoir le gouvernement qu'ils veulent, pour peu qu'il respecte trois conditions simples au demeurant:

bulletséparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire)
bulletconformité par rapport à la Constitution fédérale
bulletdémocratie

En pratique, il y a passablement d'exceptions. Beaucoup d'États se marchent allègrement dessus dans la séparation des pouvoirs. D'autres oublient jusqu'à des pans entiers de la Constitution pour des questions de facilité ou de culture. Quelques-uns, enfin, ont mis en place une démocratie d'opérette; fort heureusement, ils sont rares.

La police européenne

Les différents services

Les noms indiqués ci-dessous concernent la majorité des États-Cantons, mais peuvent varier d'un endroit à l'autre, suivant les impératifs socio-politico-culturels locaux.

Police locale

Existe en deux format. La Gendarmerie est un corps en uniforme, qui est principalement là pour faire acte de présence, et ainsi rassurer les citoyens, et coller des contredanses, et ainsi emmerder les citroyens. La Sûreté est un corps le plus souvent en civil, qui s'occupe de tout ce qui est enquêtes criminelles et autres travaux d'investigation; elle compte quelques sous-groupes, spécialisés dans les moeurs, les stupéfiants, la criminalité financière, etc. Les deux formats ont aussi leurs corps d'élite, spécialisés dans les actions antiterroristes, etc. Il existe entre les deux corps une vieille rivalité, sans réelle raison d'être qu'une traditione vieille de près de quatre siècles.

Les forces de police dépendent du Département Cantonal de l'Intérieur de l'État-Canton concerné; parfois, l'une ou l'autre dépend du Département de la Défense, mais cela reste rare. Quoi qu'il en soit, cette affectation n'a que peu d'influence sur l'efficacité réelle des unités: par exemple, en Ukraine et en Russie, où la Gendarmerie dépend de l'Intérieur, ce corps est presque l'équivalent de l'armée.

Brigade Territoriale

Bâtie sur le modèle du FBI américain, c'est une force de police fédérale, agissant donc sur tout le territoire. Moins interventionniste dans les différentes affaires intercantonnales (qui donnent plus souvent lieu à des accords qu'à une intervention fédérale peu populaire), elle est néanmoins plus puissante dans certains cas, n'ayant pas à répondre de ses actes auprès de la hiérarchie locale. De fait, ses agents sont assez peu aimés, considérés comme arrogants et dangereux pour tout le monde... La Brigade Territoriale, ou tout au moins son Agence Fédérale de Surveillance, s'occupe aussi de contre-espionnage (et est régulièrement soupçonnée -- souvent à raison -- de ficher à tort et à travers...), tandis que l'Agence Fédérale des Frontières s'occupe des questions douanières et de surveillance des frontières.

La Brigade Territoriale dépend du Département Fédéral de l'Intérieur.

La Sûreté Militaire

Office de police strictement cantonné aux affaires internes à l'armée, c'est un serpent de mer qui subit en moyenne tous les trente ans un dégraissage massif, suite à une manie particulièrement typique qu'ont ses différents dirigeants à faire enfler l'édifice d'une manière démesurée... Il fait office de police militaire, au sens large du terme, mais a aussi tendance à empiéter sur les attributions de la Brigade Territoriale, et des polices locales, notamment en ce qui concerne le contre-espionnage et les affaires de terrorisme. En fait, dès que le niveau militaire est impliqué, à quelque niveau que ce soit, dans une affaire, on peut être certain de voir rappliquer dare-dare la Sûreté Militaire...

La Sûreté Militaire dépend du Département Fédéral de la Défense. Certaines de ses attributions au niveau de la simple police sont toutefois souvent déléguées aux Départements Cantonnaux.

Fragments de démographie européenne

La Troisième guerre mondiale et son impact

Lorsque commence la Troisième guerre mondiale en 1989, l'Europe compte environ 660 millions d'habitants, incluant la Turquie et la partie européenne de l'URSS. L'attaque-éclair des troupes soviétiques est stabilisée en mars 1990, en un front nord qui va de Hamburg au Lac de Constance, en passant par Stuttgart, et un front sud qui pétouille dans les Balkans (le fameux Beusier Balkanique, fort connu des joueurs de Diplomatie), la Yougoslavie et la Roumanie (qui entretemps avait viré son Génie de Carpathes) faisant de la résistance.

Les combats sont violents, les atrocités nombreuses et les bombardements de civils légion, sans compter l'impressionnante panoplie de tirs nucléaires qui ponctue la fin 1992. Mais au niveau démographique, la guerre fit moins de dégâts que ce à quoi on pourrait s'attendre.

La principale caractéristique de cette guerre sera en fait les déplacements de population. Ainsi, si on compte effectivement environ 300 millions de morts en 2012, soit vingt ans après l'attaque nucléaire finale (qui à elle seule provoquera directement ou indirectement 75% des victimes), il faut compter avec un exode massif de populations russo-soviétiques (environ 80 millions), restes des armées d'invasion repoussées par l'avance chinoise de 1991, plus passablement d'immigrés maghrébins fuyant la Révolution Islamique et des soldats d'un peu tous les bords, déserteurs ou sans aucun contact avec leur pays d'origine (Chinois et Américains, surtout).

Bien sûr, de nombreux Européens se sont aussi exilés, cherchant refuge en Afrique ou au Proche- et Moyen-Orient, mais l'un dans l'autre, on estime la population totale sur le sol européen à 500 millions de personnes.

Villes atomisées par une ogive-parapluie

Londres, Naples, Strasbourg, Hambourg, Paris (raté), Stuttgart, La Haye, Stockholm.

La résurgence des Années d'Ombre

Qui plus est, et comme c'est souvent le cas lors de catastrophes démographiques majeures, la natalité augmente fortement. À cela deux raisons principales: d'abord la très forte mortalité infantile enregistrée dans les dix années après la guerre, et qui décroît ensuite très rapidement avec les progrès de la technique, plus rapidement que les habitudes natalistes, qui elles sont encouragées, outre par l'urgence du moment, par une Église romaine (et c'est là la deuxième raison), qui sort de la guerre intacte et va pendant les Années d'Ombre étendre son influence sur toute l'Europe occidentale, englobant pêle-mêle Protestants, Catholiques, Anglicans et certaines sectes orthodoxes (les orthodoxes grecs, par exemple...). Il en ira de même en Europe orientale, où la religion russo-orthodoxe sortira de l'ombre pour faire part égale avec les restes des pouvoirs communistes en place.

On peut donc admettre que, lorsqu'éclate en Europe la Quatrième guerre mondiale, vers 2088, l'Europe a retrouvé son niveau démographique de 1989, soit +20% en un siècle, ce qui est loin d'être déraisonnable, si on prend en compte une politique nataliste fortement encouragée par les circonstances et une Chrétienté omniprésente et très puissante.

La Quatrième guerre mondiale et son impact

La Quatrième guerre mondiale, qui en Europe ne commence pas avant 2080, est loin d'avoir été aussi sanglante que la Troisième. Les attaques militaires highlanders se sont cantonnées à des objectifs militaires, ce qui fait que l'on estime les pertes en vies humaines à moins de 250'000 hommes dans les deux camps lors de la signature du traité de Genève. Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir un effet secondaire non négligeable: ce sont en effet les populations russo-soviétiques et sibériennes qui émigrèrent en masse vers l'Europe pour fuir l'avancée highlander. Non que les Highlanders soient des gens extrêmement peu civilisés, mais 1) une guerre, ça fait de toute façon des dégâts, et 2) quelques campagnes de propagande européennes bien senties ont présenté ces mêmes Highlanders comme des monstres à côté desquels la division SS Das Reich aurait fait figure de scouts apathiques.

En conséquence, les régions nord-est, puis nord européennes se sont vues submergées par un flot de réfugiés estimé à entre 12 et 25 millions de personnes, mais qui plus probablement devait avoisiner les 50, voire 75 millions. D'où une surcharge considérable sur les infrastructures européennes, qui ne prit fin qu'avec l'envoi de la plus grande partie de ces réfugiées sur les colonies européennes d'Outre-Sol: principalement Asgard et Europa.

L'émigration outre-sol

L'émigration vers les Colonies d'Outre Sol, devenant plus tard Cantons d'Outre Sol, déplaça entre 150 et 200 millions de personnes entre 2107 et 2200. C'est beaucoup: environ un quart, voire un tiers de la population européenne en 2107. Mais cela s'explique par différents facteurs, notamment le fait qu'entre vivre sur une terre minée, irradiée, etc... et partir conquérir de nouveaux espaces vierges, non pollués et surtout dépourvus d'indigènes hostiles, on ne calcule pas longtemps...

De plus, il y a aussi un souci cynique de l'état (comprenez, de l'Europe occidentale) de débarasser le continent d'un maximum de "gens inutiles" (comprenez, des paysans russes illettrés; il n'y a que sur des planètes comme Europa, Atlantis ou Asgard que les méthodes traditionnelles de pêche ou d'agriculture sont rentables...). Ainsi, des milliers de personnes, appartenant à des groupes ethniques et culturels jugés "encombrants" par le pouvoir européens furent déplacés plus ou moins ostensiblement vers les colonies extra-solaires.

2100-2290

En Europe continentale, la population passa donc de 700 millions en 2088, à 600 millions en 2150 (en comptant la perte de la Scandinavie), se stabilisant alors aux alentours de ce chiffre pour recommencer à croître, atteignant 700 millions en 2200 et se situer à l'heure actuelle à 800 millions d'habitants, sur lesquels on compte pas loin de 200 millions d'étrangers (principalement originaires du pourtour méditerranéen, de Scandinavie et de Sibérie).

Sur les colonies, il faut distinguer deux cas particuliers: Asgard et Europa. Cette dernière, principalement colonisée par des populations centre-européennes germanophones et slavophones, compta 60 millions d'habitants dès 2115, population qui passa, après plusieurs vagues d'émigration successive, à 500 millions en 2240, et qui atteint maintenant 900 millions.

Asgard a suivi un chemin quelque peu différent, puisqu'à l'émigration européenne s'ajoute une émigration américaine. Entre 2107 et 2112, ce ne sont pas loin de 75 à 100 millions de personnes, qui, selon les prévisions les plus réalistes, s'installent sur la planète. Malgré une mortalité initiale sévère et des conditions qui ne le furent pas moins, la population augmenta pour atteindre 180 millions en 2150, puis 350 millions en 2200, et enfin 700 millions en 2290. Il faut rajouter à cela les quelques 100 millions d'Américains, Israéliens (et Rowaans, mais bon...).

Hadès, Olympus et Atlantis ont toutes trois une population bien plus faible: respectivement 4, 9 et 40 millions d'habitants.

Religions et cultures en Europe

Chrétienté

Connaît une formidable expansion pendant les Années d'Ombre. Après quelques années difficiles (1993-1998), le Pape Grégoire XVII (1998-2031, canonisé depuis sous le nom de Saint-Grégoire-l'[[OE]]cuménique) propose une réforme massive vers une plus large Chrétienté. L'Église catholique fédère Protestants, Anglicans et Orthodoxes slaves. Anglicans irlandais (Ulstericans) et certains Écossais refusent, d'où scission. Église orthodoxe grecque aussi mise à part.

Église catholique unifiée devient la force majeure du début du 21e siècle. Papauté devient une puissance politique majeure, contribuant pour une grande part à l'unité politique de l'Europe de l'Ouest et celle de l'Est (Union Européenne et République Populaire Slave).

Plus tolérante que par le passé, mais a parfois quelques mots malheureux face aux Mutants et autres marginaux: ne tolère pas le nomadisme, l'homosexualité, le concubinage, etc...

Entre 2000 et 2080, rares sont les états européens où l'Église n'apparaît pas comme une éminence grise. Seuls des endroits comme l'Angleterre, le nord de la France, la Rhénanie et la Scandinavie parviennent encore à garder une certaine autonomie par rapport à cet état de fait. La Suisse est, comme d'habitude, un cas à part: l'église y est fortement implantée, mais pays gouverné de fait par des militaires, qui eux s'en foutent. Gouvernement militaire laïc, population civile religieuse... Dans les pays de l'Est, on assiste à une forte collusion à la suite de la guerre entre clergé, militaires et parti communiste.

En 2080, 70% de la population européenne est chrétienne. 15% fait partie d'une religion non-affiliée à la Papauté (Judaïsme, Bouddhisme ou une secte quelconque), le 10% restant plus ou moins athée.

Islam

Entre 1990 et 2011, la Révolution islamique cause 1) un afflux massif de réfugiés en Europe, eux-mêmes musulmans, 2) quelques tentatives d'invasion/insurrection sur le continent. De ces derniers, on signalera des territoires autonomes musulmans en Yougoslavie, France, Allemagne, ainsi qu'une invasion de l'Espagne (repoussée en grande partie, seule subsiste le Califat de Gibraltar, rattaché au Royaume d'Espagne) et de nombreux incidents de Frontière en Turquie. Tous ces mouvements sont sporadiques et se calment d'eux-même avant 2012.

Les tentatives de conciliations avec l'Islam proche-oriental se soldent, d'abord par une hostilité franche et massive (une tentative de bomberdement de Rome par des appareils islamistes échouera en 2006), puis avec l'avènement de l'Empire, plus de facilités. Empereur principalement pour la paix des ménages, plus accomodant que révolutionnaire. Diverses réunions oecuméniques lancent dès 2016 un mouvement de coopération qui, au-delà de la religion, contribuera à des liens économiques forts entre Européens et Islamistes. L'Empire d'Islam est le premier partenaire économique de l'Europe dès 2020.

La communauté musulmanne d'Europe est principalement d'inspiration modérée: sunnite, impériale ou moderniste. Il s'est formé dès 2019 un mouvement particulièrement curieux d'islam européen, particulièrement vivace en France, Angleterre et Allemagne. Beaucoup plus tolérant, au point d'avoir été rattaché à la Chrétienté dès 2037, et ce encore de nos jours.

Les Musulmans représentent 10% de la population européenne en 2080.

Judaisme

Pas grand-chose n'a changé. La Troisième guerre mondiale a amené encore quelques pogroms, fait de généraux soviétiques stalinistes et de groupuscules d'inspiration nazie. Le tout n'a pas duré longtemps, le fait que la Papauté ait condamné elle-même ces exactions et menacé d'excommunication quiconque se livrerait à de la discrimination envers les Juifs a calmé tout le monde.

Il y eut un faible exode juif d'Israël, vers 1995, mais il fut de courte durée: la plupart des exilés rentrèrent dans la région dès l'avénement de l'Empire.

Les Juifs d'Europe habitent en majorité dans les grandes villes de l'Europe de l'Ouest.

Entre 2 et 3% de la population européenne est, en 2080, de confession israélite.

Les Gitans

En 2290, les Gitans ne sont plus les bohémiens païens et voleurs, tels qu'on les considéraient encore avec mépris à la fin du 20e siècle. Enfin, si, aussi, un peu, mais beaucoup moins.

Les Gitans sont toujours nomades. Mais dans la civilisation des Années d'Ombre, où les bandes de pillards et les armées en déroute croisaient les voies de communication de l'est européen, les Gitans apparurent comme une alternative bienvenue. Toujours réfractaires à un pouvoir central qui ne vienne pas d'eux-mêmes, ils refusaient la botte des petits chefs de guerre de l'époque et développèrent un réseau de communications parallèles aux États qui essayaient de se remettre en place.

Comédiens, commerçants, colporteurs, un peu sorciers, guérisseurs et prêtres aussi, les Gitans ramenèrent une denrée rare en ce début de 21e siècle: l'espoir. Et la tradition continua. Le nombre de Gitans a crû de manière remarquable, au fur et à mesure que les caravanes incorporèrent des déserteurs, des sans-abris et d'autres délaissés des ruines de la société, leur donnant un abri, une protection et une raison d'être.

Dans l'est-européen de cette fin de 23e siècle, le rôle des Gitans n'a pas beaucoup changé. Ils amènent des marchandises introuvables ailleurs, et même ailleurs en Europe: contrebande highlander et d'ailleurs, médicaments "maison", livres et journaux non-censurés. Ils ont su s'assurer l'appui des populations slaves, de telle manière que personne ne veut ou même ne peut s'attaquer impunément à eux. Des tentatives passées se sont soldées par des échecs cuisants, soit directement par l'opposition d'une puissance de feu supérieure, soit indirectement par des soulèvements populaires. Le gouvernement européen, maintes fois sollicité sur ce sujet, reste dans un flou artistique malsain: sans interdire les Gitans, il ne leur reconnaît toutefois pas un statut clair.

Les caravanes des Gitans sont constituées de camions. Des gros. Du genre de ceux qu'on voit charrier des tonnes de caillasse dans les mines. Une caravane compte entre trois et dix de ces camions, qui font en moyenne huit mètres de large, quarante de long et six mètres de haut, avec d'énormes pneus tout-terrain, d'immenses génératrices électriques, nucléaires le plus souvent, un épais blindage en acier et de l'armement conséquent. Des forteresses roulantes, abritant une ou deux familles et parfois même des cultures hydroponiques.

La plupart des Gitans sont de confession orthodoxe; ils ont développé un courant particulier qui, s'il ne peut être rattaché à la Chrétienté à cause du nomadisme, en est très proche. On compte officiellement pas loin de 3 millions de Gitans, ou considérés comme tels, en Europe; en grande majorité (70%), ils se promènent à travers les vastes plaines de l'est-européen, voire même de part et d'autre du no man's land, mais il n'est pas rare de voir parfois une caravanne de camions géants sur les autoroutes transcontinentales de l'ouest.

Langages

Les différentes guerres mondiales ont aplani un certain nombre de différences linguistiques à travers l'Europe. Même s'il n'y a jamais eu de volonté politique affichée pour faire disparaître la myriade de langages parlés sur le continent, force est d'avouer que le résultat est là.

Le résultat le plus frappant est visible et audible dans les pays de l'est-européen: il existe depuis le premier tiers du 21e siècle une lingua franca slave, faite d'un doux mélange entre russe, polonais, tchècoslovaque, hongrois et serbo-croate, avec quelques bribes de chinois...

Plus à l'ouest, on note depuis quelques dizaines d'années un rapprochement entre l'allemand, le danois et les dialectes hollando-flamands et autres germanneries en vigueur dans la République de Dütweiller ou en Autriche.

Moins sensible, le lent glissement vers une communauté de langage entre le français, l'italien et le catalan; ces trois nations ont chacune une personnalité culturelle plus forte, et donc mettent beaucoup de mauvaise volonté à se rapprocher, mais ça devient sensible dans le langage parlé entre Barcelone et Vesuvio.

Espagnol et portugais opèrent aussi un début de rapprochement, même si les deux nations restent antagonistes sur la question de la Galice.

Au sud, les différents langages proches du grec, comme l'albanais, sont plus ou moins indistinguables.

Dans les particularismes, citons le trio infernal des ex-français basque-corse-breton, le roumain et le balte; les Turcs parlent une variation somme toute mineure du "panarabe" développé pendant l'Empire d'Islam.

Monnaie

Officiellement, la monnaie européenne est l'Écu; un Écu est divisée en cent centimes (il existe des sommes en demi-centimes), et avec 20 Écus, on fait un Thaler. Un Écu vaut 5$. C'est la théorie.

En pratique, tout touriste visitant l'Europe risque de se voir demander, à son grand étonnement, des sommes du genre "deux livres, une guinée, trois shillings et douze penny". Que le touriste se rassure: il est bien dans le bon pays, et il a bien la bonne monnaie sur lui. Seulement, un certain nombre de peuples européens préfèrent amener un soupçon d'exoticité dans une monnaie autrement uniforme. Ainsi, certaines sommes ont pris des dénominations particulières, s'adaptant en cela à des habitudes culturelles venues du fond des Âges, ou peu s'en faut. Quelques exemples, de loin pas exhaustifs:

bulletzloty = un demi-centime
bulletpenny = deux centimes et demi
bulletsou = 5 centimes
bulletdîme = 10 centimes
bulletfranc = 20 centimes
bulletshilling = 50 centimes
bulletguinée = 2.5 Écus
bulletlivre (ou thune) = 5 Écus
bulletcouronne = 7.5 Écus
bulletbrique = 10 Écus
bulletLouis = 5 Thalers
bulletVreneli = 20 Thalers
bulletetc.

Vous êtes prévenus: c'est du folklore. Les autochtones utilisent ce genre de dénominations entre eux, ou pour affoler le touriste de passage. Un étranger qui donne la somme correcte a droit à la plus grande considération des gens du crû...