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Note initiale: ce fichier a en partie été publié dans le Tinkle Bavard 29. Il a depuis fait l'objet de modifications diverses et variées, ainsi que d'adjonctions extraites de mes notes de campagne. Comme pour toutes ces archives, ce n'est pour tout dire pas très structuré, principalement faute de temps. Peux pas tout faire, moi! Mais bon, ceux qui me connaissent devraient avoir l'habitude. Les autres, vous vous y ferez. Remarques et commentaires bienvenus. Vous avez mon adresse... Dernière modification: 25 janvier 1998. Ci-dessus: Copacabana, vu du Corcovado. À l'avant-plan, Botafogo, Cosme Velho et Rio Sul; au-delà des montagnes, Copacabana proprement dit. Ville Libre de Copacabana
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Quelques données:Statut: Ville Libre Superficie: 561,38 km2 Altitude moyenne 71 m.; extrêmes: 748 m. (Corcovado), -49 m. (starport) Habitants: 7.26 millions officiellement; plus probablement 12.2 millions (Cariocas ou Copacajuns); étrangers: 27.3%. Langues officielles: Copacajun (portuguais mâtiné d'espagnol, d'anglais et de dialectes indiens), Anglais (Galactique) Taux d'alphabétisation: 89.9% (moyenne de la Sphère: 96.2%) Religions officielles: aucune; la plus pratiquée: catholicisme (romain réformé) 43% Monnaie: Cruzado (1 Cz. = 5 Cr.), Crédit et Dollar largement acceptés Balance économique: +60 MCr.; volume échangé: 1839 GCr. |
La légende de Copacabana veut qu'elle soit née vers 2002, en même temps que les premières discriminations envers les Mutants. Société d'exclus, elle se serait formée comme une réplique utopique et libertaire à la répression conformiste de l'état américain.
En fait, il y a toutes les chances pour que Copacabana, en temps qu'état, ne soit pas apparu avant 2012 et ce qu'on a appelé la Révolte Mutante. Ce qui n'empêche pas que, techniquement, des embryons de société soient nés dans ce qui n'était alors que la Ghetto Mutant de Rio de Janeiro. L'ancien quartier touristique de la ville était alors en pleine déconfiture, ravagé par les séquelles de révoltes de favellas, les quelques coups d'état de la région (réglés par la reprise en main américaine) et la disparition des touristes. En quelques années, le luxe des hôtels et des plages privées tomba dans la décrépitude la plus noire et les réfugiés faméliques remplacèrent rapidement les opulents étrangers.
Pour ce qui est des mutants, il fallut les premières naissances après 1990 pour les voir apparaître. Si l'Amérique du Sud avait été peu touchée pr les explosions nucléaires elles-mêmes (ce qui n'empêcha pas quelques ogives de s'égarer, sans même parler de quelques actions terroristes), elle avait subi le passage de quelques nuages radio-actifs; et quand bien même, de nombreux réfugiés du nord recherchèrent plus de quiétude au sud.
Le décret Pasada est entré en application le 1er mars 2002. Mesure exceptionnelle, il considérait les mutants comme des dangers potentiels pour la société humaine "normale" (avec les premiers mutants étaient apparus les premiers Arcanistes) et préconisait, dans un premier temps, la restriction de leur liberté; en clair le parcage dans des camps de concentration. Disons-le, Rio de Janeiro fut à la pointe dans ce domaine: pas moins de trois ghettos pour la ville, à savoir Copacabana, Niterdi et Ilha de Gobernador. Progressivement, Niterdi, puis Ilha de Gobernador fermèrent, les mutants furent transférés à Copacabana.
Les gouvernements des Années d'Ombre ne furent que rarement des modèles de démocratie et de liberté sociale; les États-Unis Sud-Américains n'échappent pas à cette règle. Ce qui signifie qu'un certain nombre de paisibles citoyens finirent par concevoir un légitime énervement face à la dictature militaire imposée de fait par la Pax Americana sur tout le sous-continent. Entre 2002 et 2010, mutants et opposants politiques firent quelques tentatives timides de rapprochement. Entretemps, arriva Kelvin Altahuana.
Sur Ardanya, on l'appelle "le premier Eyldardaen". À Copacabana, ce serait plutôt "Mayor Primo", le premier maire. Kelvin Altahuana ne se contente pas de vivre l'histoire: il la crée. Ainsi, lorsqu'il revient sur Terre en 2009, il découvre la condition des mutants et particulièrement le ghetto de Copacabana. En tant qu'Amérindien, c'est le genre de chose qui énerve. Or, non content d'être Amérindien, Kelvin est aussi Eylda et avocat, sans compter qu'il est doté d'un charisme certain. En trois ans, il fédère les clans, noue les alliances avec les politiques, organise la rébellion et, le 24 janvier 2012, après trois jours d'émeutes particulièrement violentes contre les forces de police américaines, décrète la fondation de la Ville Libre de Copacabana.
Autant dire que c'est le genre de déclaration qui tend à faire du bruit dans le landerneau! Les Américains, qui ont toujours eu horreur que des gens leur piquent leurs bonnes idées (surtout si c'est pour les utiliser contre eux), répliquent en envoyant moult escadrons de polices, puis carrément l'armée, sans trop de succès. Le quartier est défendu maison par maison, les combattants utilisent des tunnels pour attaquer les positions arrières; en bref, c'est le Viet-Nam, mais en pire (avec encore plus de caméras; Altahuana ayant comrpis l'intérêt d'avoir les médias de son côté dans ce genre d'aventure). Trois semaines après le début de la révolte, le gouvernement américain est forcé par l'opinion publique mondiale (et de grosses pressions du CSM) de revenir sur le décret Pasada.
Si le climat n'est plus celui d'une guerre civile, il ne faut pas en conclure qu'il est calme pour autant: il faudra aux Copacajuns attendre encore deux ans pour voir leur Ville Libre reconnue par la communauté internationale, à défaut des États-Unis. Deux ans pendant lesquels vexations, embuscades et raids divers firent la joie des médias et la peine des forces de police.
Si elle n'a longtremps été qu'un bidonville crasseux, vaguement autonome, en marge de l'opulente Rio de Janeiro, la Ville Libre a commencé à prendre un peu d'importance vers 2040, quelques années après la fin de la crise économique engendrée par la Troisième guerre mondiale. En s'orientant principalement vers les activités culturelle, Copacabana est d'abord devenue en quelque sorte le quartier à la mode de Rio, avant de devenir une référence mondiale dans le domaine des arts.
En 2053, Copacabana est encore physiquement séparé de Rio de Janeiro: les bondes font demi-tour dans Botafogo, le quartier étant lui-même une sorte de frange où zonent squatters et criminels, et même les services d'approvisionnement en eau et en électricité s'arrêtent à la lisière du quartier. Les montagnes forment une frontière plus que symbolique entre Copa-la-mutante et Rio-l'Américaine. Mais au fur et à mesure que le quartier reprend figure humaine, et commence même à prospérer, d'autres portions de territoire carioca, tels Ipanema, Leblon, Jardin Botanico, se rallient à la Ville Libre plus ou moins calmement.
2053 marque un tournant dans l'histoire de Copacabana, avec le rapprochement définitif entre Copacabana et Rio. À l'origine, deux hommes: Kelvin Altahuana et le Général Eduardo Della Montes; ce dernier, commandant en chef des forces de sécurité de Rio de Janeiro, s'était illustré en tant que leader de la répression des révoltes de 2012. Les circonstances de cette alliance contre-nature sont peu claires; certains parlent de "problèmes familiaux communs"; le fait que la fille du général devint la compagne du frère de Kelvin est certainement une indication... Toujours est-il que, d'ennemi apparement irréconciliable de la cause copacajun, Della Montes devint un des plus chauds partisans d'une réconciliation nationale et de la fin de la discrimination anti-mutants. Élu maire de Rio de Janeiro en 2055, il devint gouverneur de l'état en 2061, puis Président des États-Unis Sud-Américains en 2066, réélu en 2070.
Sa mort fut pour tous les Américains une tragédie.
Lors de l'attaque highlander de 2070, Copacabana fut un des objectifs principaux des forces d'invasion. Il y eut des rafles, des déportations massives, des exécutions sommaires, en bref une grande quantité d'exactions, souvent le fait de soldats peu lettrés et très superstitieux, pour qui les Copacajuns étaient tous des suppôts du Diable, ou quelque chose de culturellement équivalent.
Pendant quatre ans, Copacabana et Rio de Janeiro vécurent sous un régime de terreur. On dit que les forces d'occupation avaient plus ou moins le droit de vie ou de mort sur la masse de mutants, réfugiés politiques ou opposants suspectés. Il y avait bien quelques mouvements de résistance, mais la répression était telle que personne n'osait trop agir. En fait, à la lumière de l'histoire, il y eut beucoup d'exagération, même si on estime tout de même à 100'000 les victimes des Highlanders entre 2070 et 2074; l'utilisation de psychologie de masse a entretenu le climat de terreur.
Le soulèvement de 2074, appelé aussi la Deuxième Révolution, est considéré par beaucoup comme étant le véritable événement fondateur de la Ville Libre de Copacabana, puisqu'il donna au nouvel état une cohésion nationale, ainsi qu'une grande partie de ses frontières actuelles. On le doit au même homme que la Première Révolution: Kelvin Altahuana. On le doit aussi, pour une bonne part, à un soutien massif de l'Alliance Nord-Atlantique, ainsi sans doute qu'à quelques coups de pouces plus discrets de la République Eyldarin.
La réussite du soulèvement est elle tout autant due au ralliement massif des deux populations, celles de Copa et celle de Rio, ainsi qu'à une concordance temporelle pertinente: les Highlanders se sont vus attaqués au plus mauvais moment et au plus mauvais endroit: au coeur de leur nouveau territoire, dans sa partie la plus riche, et la plus éloignée que possible des zones de front où étaient concentrées les trois-quarts des forces de la Fédération.
À la réflexion, on se rend compte que les Highlanders ont fait le meilleur choix en accordant l'indépendance à Copacabana, et que Kelvin Altahuana leur a peut-être rendu le meilleur service en s'en contentant. Un certain nombre de signes prouvent a posteriori que l'insurrection gagnait du terrain, dans les coeurs de la population civile américaine sinon dans les rues. On peut se plaire à imaginer la suite des événements si Copacabana n'avait été que le début d'une vaste révolte du sud américain.
Or donc, voila Copacabana indépendante. C'est bien beau, mais qu'est-ce qu'on fait, maintenant? En effet, passé l'euphorie des premiers mois, voire des premières années, la nouvellement formée Ville Libre dut se trouver des moyens de subsistance. Dépourvue de ressources naturelles et pas vraiment encline à devenir une cité banquaire à la Monaco, Copacabana se concentra sur son patrimoine culturel et scientifique.
Les quinze premières années, jusqu'en 2090, furent consacrées à la reconstruction, l'aménagement et la mise en valeur de la cité. L'effort fut celui de la population toute entière: "pour le peuple et par le peuple" comme le dit l'urbaniste africaine Kimbalé Goodwill. Les Copacajuns s'appliquèrent à faire de leur cité une ville à visage profondément humain, bannissant les hautes tours impersonnelles, les ghettos de bureaux, intégrant industrie, commerce et arts dans la ville.
Le modèle plût: dès la paix revenue en 2091, de nombreux artistes et professionnels libéraux (médecins, architectes et décorateurs, surtout) vinrent s'installer à Copacabana. C'est à peu près à ce moment que la municipalité, dans un de ses rares moments de mégalomanie profonde, décida que Copacabana allait accueillir le premier starport de la Terre! Bien sûr, officiellement la Terre n'avait pas encore rencontré les extra-terrestres, mais avec un Ataneylda à la tête de la Ville Libre pendant un certain nombre d'années, des choses avaient filtré.
L'idée fut néanmoins lente à s'imposer: d'une part en raison des coûts pharaoniques de l'entreprise, d'autre part à cause de la réticence légitime des gens du crû, qui craignaient le bruit, ainsi que le risque de se prendre une soucoupe volante sur le coin de la calebasse en cas d'atterrissage raté... Néanmoins, après l'entrée de Copacabana au CEPMES en 2105, le financement put être bouclé grâce à des investisseurs privés highlanders et l'appui de la République Eyldarin.
Les travaux durent plus de dix ans et furent accomplis avec une célérité et un sérieux qui laissèrent pantois plus d'un expert: les travaux du Starport et du raccordement autoroutier et ferroviaire d'icelui se terminèrent à temps et on parvint même à l'exploit d'économiser un petit pourcent du budget intialement prévu.
Starport modeste, Copacabana devint néanmoins un centre de transit important, apportant à la ville un afflux de capitaux et une prospérité bienvenue pour certains, un peu blasphématoire pour d'autres: Copacabana n'était plus la cité utopique des artistes et des rêveurs d'un monde meilleur, elle était rentrée dans la cour des grandes métropoles marchandes de la Sphère. Rentrée dans le rang, en quelque sorte.
Dans le rang? À voir! Au cours des années qui suivirent, et encore jusqu'à maintenant, Copacabana fait valoir sa différence par rapport aux autres nations de la Sphère.
D'abord par un cohésion nationale miraculeuse, au vu de la population disparate. La politique égalitariste mise en place dès les premiers jours de Copacabana, en 2012, a porté ses fruits sur les mentalités. Quel que soit la race, l'ethnie, le sexe, le langage ou la religion, tous Sentients naissent, vivent et demeurent égaux devant la société copacajun. Et pour parodier Einstein, ce n'est pas seulement la loi, c'est aussi et surtout une bonne idée. Et une bonne idée qui marche, ce qui est assez rare pour qu'on le signale.
Ensuite par une solidarité nationale, qui là encore est poussée à son maximum. Ainsi, si les riches ont le droit d'être riches, ils ont aussi le devoir d'assister les plus pauvres. De même, si vous êtes un génie dans un domaine, on attendra de vous que vous passiez votre savoir à ceux qui en ont besoin. Et si vous n'êtes ni riche, ni génial, mais que vous avez une grande gueule, faites de la politique!
De plus, là où la plupart des états terriens se caractérisent par la présence d'une armée destinée à la préservation, voire à l'agrandissement du territoire national, Copacabana se distingue par l'absence d'une telle force. Bien sûr, il y a des forces de polices, qui souvent ne se distinguent des malfrats après lesquels elles courrent que par l'insigne, et la Douane, mais ce sont des corps officiellement civils et qui n'ont que le but de maintenir l'ordre. La philosophie de Copacabana est simple: l'Histoire a déjà prouvé que l'invasion du territoire national posait plus de problème à l'envahisseur qu'elle en solvait, et que de toute façon, il est illusoire--et extrêmement coûteux--de vouloir garder sur pied une force militaire efficace.
On vous avait prévenu: Copacabana est une terre d'utopie...
Depuis, Copacabana est devenue une sorte de verrue déplaisante pour la Fédération des Hautes-Terres, et un des pôles culturels de la Sphère.
C'est aussi un centre économique majeur pour l'Amérique du Sud, et partant la Fédération des Hautes-Terres, qui manque toujours d'un starport planétaire civil sur Terre. La situation est paradoxale, autant pour les Highlanders que les Copacajuns: l'un et l'autre dépendent de leur ennemi juré pour leur économie. À la différence que si la collaboration s'interrompait du jour au lendemain, Copacabana aurait sûrement plus de mal à s'en remettre que la Fédération.
Au reste, l'inimitié entre Copacabana et la Fédération des Hautes-Terres peut paraître à l'observateur attentif plus spectaculaire que réellement active: petites phrases assassines, guerres de propagande, tout l'arsenal est plus culturel que militaire, ou même économique. Un observateur plus attentif remarquera néanmoins que, pour aussi anecdotique et larvé qu'il puisse être, le conflit est néanmoins présent, et pour le moins inquiétant.
D'ailleurs, depuis le début des années 2290, la tension entre les deux états a augmenté de plusieurs crans avec la montée en puissance des actions de l'ANPA, le principal mouvement amérindien de résistance anti-highlander et anti-américain qui utilise Copacabana comme base arrière. Les actions terroristes imputées à des commandos highlanders infiltrés ou à des membres ou sympathisants de l'ANPA a augmenté de manière considérable à Copacabana.
Un peu contre son gré, Copacabana est devenu un point stratégique, tant du point de vue économique que politique.
Le territoire de la Ville Libre est composée de plusieurs parties: Rio de Janeiro, Copacabana, les faubourgs (aussi appelés la campagne, même si les terres cultivées sont plus du domaien de l'exception que de la règle), la douane, le starport et les cités aquariennes (aquarias). Ces parties sont délimitées par des barrières naturelles, ce qui leur donne un caractère particulier et un aspect d'indépendance les unes par rapport aux autres, mais il ne faut pas s'y tromper, la Ville Libre est réellement une entité politique solide.
Plus officiellement, Copacabana est divisée en 20 Districtos, ayant chacun son service de voirie et de police, ainsi qu'une administration propre. Copacabana se caractérise comme étant un des premiers états terriens à se préoccuper de soucis écologiques: nombreuses sont les usines de retraitement des déchets et d'épuration des eaux (d'où une mer très propre), contrastant avec la saleté de certains quartiers. Il y a une raison fort simple à cela: toute l'eau potable vient de la mer, via des usines de désalinisation. Le système d'égouts de la ville est aussi à 80% en circuit fermé.
D'un point de vue physique, celui qui pense que les environs sont plats comme un discours politique en sont pour leurs frais: la présence du Pain de Sucre et du Corcovado, pour ne citer qu'eux, témoigne d'un relief des plus tourmentés. À la vérité, Copacabana est réellement sise entre mer et montagne et jouit d'un relief des plus tourmentés. Nombreux sont, vous allez vous en apercevoir, les quartiers en pente.
Ancien "ghetto mutant", encore plus ancien quartier touristique de Rio de Janeiro, Copacabana est devenu après la Seconde Révolution un quartier populaire, composé principalement de blocs de petits immeubles, qui sont souvent des hôtels reconvertis en bâtiments résidentiels.
Les quartiers autour des plages sont plus "touristiques" (comprenez: avec des restaurants et des amusements divers), mais plutôt fréquentés par des gens du coin. Il ne reste plus beaucoup d'hôtels dans le quartier, mais on trouve par contre beaucoup de chambres meublées à louer.
Le long de la plage, vers Ipanema. On note un des bondes qui passe.
La plus grande partie des rues est pavée et piétonne. Les véhicules individuels ne sont autorisés que sur certaines rues (non-pavées), alors que les bondes (tramways automatiques, voir plus loin) sillonnent tout le quartier; nombreux spectacles de rues sur les places.
Copacabana, c'est le grand centre culturel de la Ville Libre: théâtres, salles de concerts, cinémas, bibliothèques spécialisées, centres culturels de la Sphère entière, etc...
Autrefois le prolongement de Copacabana, Ipanema l'a remplacé dans le rôle du quartier touristique. On y trouve beaucoup d'hôtels et de résidences pour gens riches de passage.
On y trouve des plages "privées", en regard des hôtels luxueux de bord de plage, même si c'est théoriquement interdit. Le plus souvent, ce sont simplement des emplacements de plage payants pour les non-clients des hôtels; les tenants d'une politique plus agressive sur ce point sont souvent la cible des bandes de juvenes, connues pour organiser des compétitions sauvages de futebol ou de beach-volley sur les terrains des récalcitrants.
On trouve à Ipanema des boutiques de luxe, des restaurants chers, des boîtes de nuit à la mode d'un peu partout. Il y a moins de rues piétonnes, moins de bondes aussi. Un grand luna-park permanent, dont certaines attractions datent de plusieurs siècles et sont des pièces venues du voisin Musée des Arts Forains, est sis à cheval entre Ipanema et Copacabana.
Comme Ipanema, Leblon est un quartier touristique, mais beaucoup plus résidentiel. On y trouve encore quelques hôtels, mais surtout des résidences de grand standing, avec des appartements louables au mois ou à l'année.
En bonne partie à flanc de colline, le quartier est silloné de petites routes sinueuses et de chemins piétons plus rectilignes, mais en escaliers; par endroits, on trouvera des funiculaires ou même des ascenceurs, souvent privés. Au bord de la mer, quelques plages privées et un petit port de plaisance.
On trouvera peu de commerces à Leblon même: quelques restaurants et vendeurs de cartes postales près du port, une ou deux épiceries à la lisière d'Ipanema ou dce San Conrado. Il y a par contre quelques traiteurs et restaurateurs livrant à domicile, mais pas les meilleurs marchés...
S'étalant sur les hauteurs de Leblon, entre deux falaises abruptes, San Conrado est un quartier résidentiel huppé. Le tout-Copacabana y réside, dans des propriétés en terrasses rivalisant de luxe et--souvent--de mauvais goût. La densité d'habitations décroît au fur et à mesure que l'on monte. Vers le haut, à la lisière avec Campo Grande, ce sont de véritables petits domaines. Les gens qui y habitent sont souvent des étrangers discrets à la réputation trouble, dit-on.
C'est principalement le campus de l'Universidade Olger Sveriksen, une sorte de petite ville dans la ville, sise au beau milieu d'une luxuriante végétation. On a d'ailleurs souvent comparé l'université de Copacabana, avec sa relative réclusion, ses fraternités, sororités et autres clubs pour étudiants hédonistes, ses professeurs fantasques et ses horaires de cours abracadabrants à une université eyldarin qui aurait sériueusement mal tourné. Quoi qu'on puisse en dire, le surf n'y est pas enseigné. Pas de manière académique, en tous cas...
Mais Jardin Botanico c'est surtout, comme son nom l'indique, un parc immense, dont l'état n'est jamais très éloigné de la forêt tropicale malgré l'armada de travailleurs qui s'occupent de l'endroit. L'endroit est un lieu courant de pique-nique et de promenade le dimanche, mais on peut s'y perdre ou avoir des problèmes avec des bestioles peu agréables: serpents, araignées, moustiques, chiens errants, etc. Il n'est pas recommandé au non-professionel de sortir des sentiers balisés. On raconte beaucoup de choses sur les secrets que renferme la sylve.
Quartier populaire, Botafogo est un peu comme Copacabana, mais moins propre, moisn culturel, plus pauvre. Il faut dire qu'avant la Révolution de 2074, Botafogo avait le douteux privilège d'être à la frontière entre Rio et Copacabana, une sorte de no man's land mal famé.
Même si la mauvaise réputation qui entache ce quartier est hautement surestimée, il reste quelques traces de ces sombres périodes: bâtiments murés, ancien "blockhaus" de police au bord des voies d'accès, etc. Les habitants de Botafogo ont aussi une mentalité un peu spéciale, une sorte de mentalité d'exclus, le sentiment d'être les parents pauvres et mal aimés de la Ville Libre.
Les bondes de Copacabana s'y hasardent, sans passer par les tunnels routiers qui creusent la berrière rocheuse, mais à flanc de colline. On trouvera à Botafogo beaucoup d'immeubles, un peu dans le même style que Copacabana, maisons d'habitation avec des commerces au rez de chaussée, avec de petites places; le quartier étant assez pentu, certaines des rues sont barrées par des escaliers, sans signalisation préalable, ce qui parfois cause des accidents avec des voitures ou des motards imprudents.
La petite criminalité des rues sévit parfois dans les chemins de Botafogo, prête à braquer le touriste isolé et imprudent. Ce ne sont pas des méchants: si on leur donne de l'argent (au moins 10 cruzados par personne), ils ne chercheront pas plus loin la bagarre.
Vallée dans la montagne, parsemée de petites résidences et de villas pour la middle class de Copacabana; plus on s'éloigne du centre-ville, plus les revenus--et les loyers--augmentent.
Castorina est un peu le quartier jumeau de San Conrado, en moins tape-à-l'oeil. Y vivent principalement des Copacajuns, alors que San Conrado accueille surtout des résidences secondaires de gens des NAUS ou d'Europe qui ne sont à Copa que pour les mois d'hiver.
Quartier de villas dans la montagne, c'est en grande partie un quartier résidentiel milieu de gamme et calme. Il y a aussi quelques grandes propriétés patriciennes, toutefois; ce sont souvent des domaines de grandes et anciennes familles de Copacabana.
Les bas de Malverde sont eux consacrés à quelques rares immeubles résidentiels de standing et un ou deux centres commerciaux assez huppés. On y trouve aussi quelques centres sportifs de grande taille, dont un golf.
C'est surtout là que l'on trouve la plupart des missions diplomatiques, qui ont néanmoins un bureau au centre-ville (souvent dans Rio Centro) et une représentation culturelle à Copacabana.
Quartier populaire et artisanal, Rio South est principalement composé d'habitations jalonées de boutiques et de petits commerces. Deux ou trois "business-parks" s'y sont ouverts ces dernières années, mais il péclotent pour cause de baisse violente des loyers (ainsi que quelques scandales et disparitions variées). Au bord de la mer, on trouve un grand parc et une plage publique très fréquentée en dehors des heures de bureau. Liberta Avenue est un grand boulevard qui est à Copacabana ce que la Promenande des Anglais est à Nice ou la Croisette à Cannes.
C'est le secteur industriel de Rio, avec beaucoup d'entrepôts et un port de pêche. On y trouve bien sûr des habitations, souvent de piètre qualité. Quelques hôtels borgnes et des bars glauques pour pêcheurs ivres renforcent la mauvaise réputation--assez peu justifiée, mais bon--du quartier.
En fait, ce doit surtout être le "nordaroma", c'est-à-dire l'odeur persistante de poisson, qui fait le plus gros du mauvais karma de Rio North; particulièrement insistante pendant l'été à cause de la chaleur, elle tend à se répandre vers l'intérieur des terres et causer des mouvements d'humeur parmi les populations touchées (souvent San Cristobal, d'ailleurs...). C'est un peu l'équivalent local du föhn.
Rio Centro est le quartier des affaires de Copacabana. Inutile de dire qu'il est plus commercial que le précédent, notamment avec l'apport du Santos Dumont Terminal, qui constitue en même temps un poste-frontière entre Copacabana et la ville highlander de Niterói en face.
Rio Centro est un quartier fait de vastes rues et de grands immeubles de bureaux, de centres commerciaux bigarrés. Du point de vue de l'apparence, il n'a rien à envier aux villes nord-américaines, mais possède plusieurs avantages sur ces dernières: d'abord il y a moins d'armes à feu, deuxièmement l'activité ne s'arrête pas brutalement à six heures du soir.
Un bon nombre d'immeubles d'habitations et de business-parks aux alentours fournissent un surplus d'activité jour et nuit, aidés en cela par des restaurants et des boîtes de nuits renommées.
Santos Dumont TerminalAncien aéroport urbain de Rio de Janeiro, le site a été réaménagé une première fois en terminal routier, lors de la construction du pont autoroutier vers Niterói en 2026, puis entre 2115 et 2118, il a été adapté à recevoir l'échangeur vers le Starport, les services de douane idoines, plus les installations pour le métro-cargo et les différentes navettes de bus. S'y sont rajoutés très naturellement de nombreux centres commerciaux, un des plus grands parkings de la Sphère, des agences de location de véhicules, des stations de taxis, etc., ceci en plus des installations déjà mentionnées: gare routière secondaire, échangeur autoroutier, et pont vers Niterói. Le Sandu, comme l'appellent les Copacajuns, abrite aussi de nombreux trafics en tous genre. Les mauvaises langues disent que la présence des Comptoirs de Singapore et d'Israël n'y est pas pour rien. |
Principalement un quartier d'habitation, Rio West compte beaucoup de résidences HLM de petite et grande taille, ainsi que quelques quartiers de villas. Les rues bordées d'immeubles d'habitations identiques sont agrémentés d'espaces verts, de places de sport, et de mobilier urbain destiné à amuser les enfants et emmerder les fous du volants (et du guidon aussi, d'ailleurs...).
C'est un quartier plutôt destiné aux moyens et bas salaires, mais c'est surtout un quartier prévu pour que les gens aiment y vivre. Il y a bien sûr quelques zones d'ombres, immeubles en voie de démolition ou projets urbains stoppés par une pénurie de fonds et occupés par des peu fréquentables, mais elles restent rares et peu étendues.
Encore un quartier résidentiel HLM, celui-ci est principalement composé de petits immeubles en terrasse. C'est le Copcabana des ouvriers, des fonctionnaires et de la petite bourgeoisie. Les immeubles sont souvent des cages à lapin, construites à des époques où, les budgets étant quelque peu serrés, les promoteurs avaient le choix entre faire du joli ou de l'habitable. Les conséquences auraient pu être catastrophiques, si la Ville n'avait pas pris en main les alentours et fait de Mountains un quartier animé et somme toute agréable par un aménagement urbain à visage humain.
De fait, les "Mountaineras" vivent plus volontiers dans la rue ou les centres commerciaux et culturels que chez eux, les appartements n'étant faits que pour dormir.
Quartier populaire. Ou plutôt populeux, parce qu'en fait, auprès des autorités de la Ville Libre, il n'est pas très populaire... San Cristobal est une des rares zones où les favellas sont encore une réalité, même si elle est bien meilleure que celle de la fin du 20e siècle.
À l'origine, San Cristobal était une favella. Il est devenu une favella, pour ensuite être successivement une favella, une favella, une favella, et enfin une favella. Aujoiurd'hui, surprise, c'est une favella. Mais qu'a fait la Ville, me direz-vous? Eh bien la Ville a investi des quantités invraisemblables de capitaux au cours des années 2100-2250 pour tenter de réhabiliter San Cristobal, sans autre succès que de multiples scandales politico-financiers. Depuis une quarantaine d'années, les autorités ont expliqué clairement qu'elles ne mettraient plus un centavo d'argent public supplémentaire dans ce tonneau des Danaïdes urbain, soupçonnant fortement les "cristobalanios" de le faire exprès.
Et donc San Cristobal reste un quartier aux habitations construites un peu n'importe comment par la lie des entreprises de travaux publics locales. Parfois ça s'effondre, et le lendemain c'est reconstruit... Sans être véritablement dangereux, San Cristobal n'est pas un endroit très agréable à visiter. Les autochtones font tout pour mettre le touriste mal à l'aise; comme à Botafogo, les juvenes racketteurs sont une nuisance mineure. On soupçonne plusieurs maffias de se partager l'endroit, avec ses animations nocturnes plus ou moins tolérées. C'est un quartier où il est très facile d'entrer sous un nom et de sortir sous un autre.
Patchwork passablement complexe entre des secteurs d'artisanat, industriels et résidentiels de bas niveau, Imperial est un autre casse-tête pour les autorités de la Ville Libre. À l'origine, vers 2080, ce n'était pas réellement un quartier, mais deux ou trois quartiers passablement mélangés, aux frontières politiques floues et fluctuantes. La décision politique de former cette entité politique ne s'est pas faite sans mal et longtemps les habitants et surtout les édiles d'Imperial ne se sont pas privés de rappeler au reste de Copacabana tout le mal qu'ils pensaient d'eux.
Puis l'intégration s'est faite au sein de la ville, mais n'a pas empêché l'hétérogénéité interne et un manque de concertation chronique et endémique en ce qui concerne les réalisations urbanistiques dans le quartier. De fait, de grandes parties du quartier sont anciennes et plus ou moins mal réhabilitées. Des usines cohabitent avec des barres HLM de mauvais goût, les transporteurs professionnels ne viennent dans certaines rues qu'avec des véhicules tout-terrain, rapport à l'état de la chaussée, et des blocs entiers pourissent gentiment sans que personne ne sache trop bien qui en est au juste le propriétaire.
On n'ira pas dire qu'il fait bon vivre à Imperial, mais le quartier a néanmoins ses charmes, pour qui supporte le post-industriel post-moderne (mitigé "banlieue à problèmes"), les briques rouges et les poutrelles apparentes...
Anciennement appelée Nova Iguaçu, cette ancienne zone résidentielle a été partiellement détruite pendant la Deuxième Révolution (2071) et a fini par être rasée pour faire place à un secteur industriel. C'est là que se situe l'entrée/sortie principale de l'autoroute intercontinentale IC7, qui se prolonge vers le Santos Dumont Terminal en zone franche (pas de sortie avant l'autre douane). Les douanes et toute l'administration y occupent une grande place, de même que les entrepôts de toute sorte, et bien sûr les échangeurs d'autoroute.
Ancien camp de réfugiés, reconverti partiellement en quartier d'habitation. Beaucoup de végétation et de cultures. Ça ressemble un peu à un kibboutz, y'a même les miradors... Pour tout dire, certains coins de Niterdi servent aussi de prison, ou pour être précis, de camp de travail puisque les travaux forcés sont la norme à Copacabana.
Les AquariasLes Aquarias, ou cités aquariennes, reposent au maximum 15 m. sous le niveau de l'eau (pour éviter les paliers de décompression), sur une base solide, ancrée dans la roche sous les alluvions. Elles sont reliées à Copacabana par des passerelles souterraines et parfois des lignes de métro. Les véhicules y sont interdits (à part quelques petits karts électriques, semblables à des voiturettes de golf); des parkings sont disponibles en surface, à proximité d'ascenceurs. Les gens des Aquarias ont souvent une mentalité différente des Copacajuns de base, suffisament pour que ça se remarque. Ils sont plus industrieux et ont pour tout dire la réputation d'être pas très amusants. Certains Aquariens n'ont jamais vu le soleil, dit-on... |
Résidentiel, mais aussi très touristique; excursions sous-marines, thalassothérapie, etc... Les Siyani y ont installé leur mission diplomatique, ainsi que les Atlani.
La première, la plus ancienne, donc la moins bien construite et aussi la plus mal famée. Certains secteurs menacent de s'effondrer. En partie abandonnée, en partie squattée. On prétend que les Lemures (surnom des habitants des lieux) sont des spécialistes de la contrebande, piratant allègrement les métros-cargo en passant par des couloirs connus d'eux seuls...
Quartier très populaire. Surtout spécialisée dans la pisciculture. On y trouve en surface quelques installations portuaires pour bateaux de pêche, une sorte d'annexe du port de Rio North.
La grande plage de Copacabana, vue depuis le Pain de Sucre
Politiquement, les Faubourgs ont le même poids que les quartiers standards de Copacabana. Néanmoins, ils sont souvent assez éloignés des intérêts des citadins et en retrait de la vie politique copacajun classique; ce sont des communautés plutôt conservatrices.
Zone boisée et montagneuse, encore très sauvage, où l'on peut se promener et même se perdre (c'est pas loin de la forêt tropicale, et elle est assez mal entretenue...). On y trouve une multitude de sentiers muletiers et de petites cabanes, qui servent souvent de planques à divers malfrats en mal de tranquilité.
Autour du lac du même nom, une petite zone agricole et artisanale. L'autre face de Copacabana: une société agraire et orientée aussi vers la pêche. Peu visitée, car plutôt crasseuse et dépourvue d'autre intérêt que la curiosité ethnologique. Pourtant à moins de 30 km. du centre.
Gros bourg paisible à flanc de montagne, avec vue sur la mer. Mise à part l'agriculture vivrière, on recense à et autour d'Ilha une activité artistique alternative assez intéressante.
Deux localités dans la baie de Sepetiba, à vocation principalement touristique. Villages de vacances, plages idylliques et hôtels multiples, plus marchés et artisanat "pittoresques". Soigneusement évitées par le Copacajun moyen, sauf s'il y travaille. Sepetiba a tendance à être moins bien considérée, à cause de sa proximité avec l'aéroport.
Marambaia n'est pas à proprement parler un Faubourg; politiquement, elle est administrée par le Districto de Sepetiba. C'est une île toute en longueur, quasi-inhabitée, constituant le rendez-vous de la jeunesse de Copacabana désirant s'éloigner des contraintes -- pourtant faibles -- notamment en ce qui concerne des activités telles que surf sauvage, ghettoblasters à fond, naturisme et autres plaisanteries qui font fuir les touristes bien-pensants. On y retrouvera une bonne proportion de la colonie eyldarin.
Par définition, la partie face à l'océan (sud) est plutôt réservée aux agités, alors que la partie face à la baie (nord) est laissée aux gens calmes. Le petit pic est apprécié des varappeurs. En face, de l'autre côté de la Baie de Sepetiba, il y a une plage highlander elle aussi assez fréquentée, surtout par des gens munis de gros instruments d'optique pour mater les moeurs des Eyldar et autres naturistes de la côte nord, les fripons...
Longtemps un quartier résidentiel, où pointait l'aéroport de Galeáo, cette petite île reliée par un pont au continent, ainsi que par plusieurs services de bateaux, est devenue un quartier un peu interlope, où se succèdent casinos, maisons de jeux, restaurants plus ou moins locaux et maisons closes. Un vrai quartier rouge, qui néanmoins reste très fréquentable, notamment grâce à la présence de la Douane, qui a transformé l'aéroport en sa base principale.
Galeáo a néanmoins toujours une activité civile, étant en quelque sorte un aéroport secondaire pour vols privés et quelques vols commerciaux pour hommes d'affaires qui apprécient sa proximité du centre. On prévoit même l'extension du métro jusqu'à Galeáo pour la fin du siècle. Le temps de trouver les sous...
Copacabana Centre1 cm. = 1 km. En traits gris pleins: routes principales. En pointillé: lignes de métro. |
Avertissement sans fraisLes Copacajuns conduisent comme des salauds: une main sur le volant (pas loin du klaxon seize voies), l'autre nonchalament passée par la portière, la radio à fond et toutes fenêtres ouvertes (quel que soit le temps). Les pires sont la myriade de chauffeurs de taxis qui sillonent la ville, suivis de peu par les escadrons de coursiers à vélo (appelés Sui-Cycles), qui méprisent souverainement le code de la route et dévalent les pentes à plus de 80 km/h (pour remonter, ils s'accrochent aux camions...). |
L'autoroute intercontinentale highlander IC 7, comme dit précédemment, arrive à Frontera; elle traverse le nord de Copacabana en zone franche, soit jusqu'au Santos Dumont Terminal et au delà vers Niterói, soit jusqu'à l'Aéroport. Pour ceux qui sortent à Frontera, elle se divise en plusieurs "petites" autoroutes. Vers le centre ville, les voies sont beaucoup plus petites; tout est fait pour y décourager le trafic automobile (ça ne marche pas très bien...) et pour encourager les transports en commun rapides, efficaces et pas chers (certaines lignes sont même gratuites). Les autoroutes interquartiers passent souvent dans des tunnels, la région étant très accidentée.
Il existe trois lignes de métro à Copacabana. La première va de l'entrée de Mountains jusqu'au Leme Aquaria, alors que la seconde conduit de la Flamengo Aquaria à Niterdi et la troisième part de Rio Sul pour aller jusqu'au Vidigal Aquaria. Il faut aussi compter le métro-cargo qui va du Starport à Frontera, en passant par le Santos Dumont Terminal, ancien aéroport de Rio de Janeiro, reconverti en zone d'entrepôts pour les marchandises destinées à la ville elle-même. À Frontera, il débouche à l'air libre dans les Road Docks, la zone où se chargent les camions transcontinentaux.
On pourrait rajouter à cela les cinq lignes de tramway de la zone Rio Norde/ Oste/ Sul/ Centro ainsi que les bondes. Véritable spécialité locale, ces petits tramways automatiques, roulant à 10 km/h, ouverts et gratuits de Copacabana, sillonent tout le quartier, ainsi que Botafogo et une partie d'Ipanema. Ils passent aussi à flanc de montagne, vers le Pain de Sucre.
Copacabana n'a pas réellemnent de port marchand à proprement parler. Il y a un port de pêche situé à Rio North, avec des ramifications autour du Flamengo Aquaria, un port de plaisance à Leblon, mais pas de port marchand. Seul en fait le starport possède les infrasctructures nécessaires pour héberger quelques bateaux marchands, à savoir des systèmes de chargement et déchargement hybrides, capables d'accueillir aussi bien des vaisseaux spatiaux que des bâtiments de gros tonnage.
Signalons qu'il existe un service de bateaux rapides, que l'on appelle "Pacatex" (pour "Pacific-Atlantic Express"), qui tous les trois jours relie les villes de la côte sud-américaine dans un sens et dans l'autre. Le trajet relie Panama-Sud, Cartagène, Caracas / La Guaira, Cayenne, Bahia, Copacabana, Buenos Aires, Rawson, Ushuaïa, Valdivia, Valparaiso, Antofagasta, Lima, Quito et retour à Panama. Les bateaux sont des aéroglisseurs ou des hydrofoils qui bombent à près de 100 km/h. Ce qui fait entre 12 et 24 heures entre chaque étape. À Copacabana, le Pacatex passe le lundi dans le sens nord-sud et le jeudi dans le sens sud-nord.
L'aéroport intercontinental Timothy D. White (construit par les Américains en 2037) est situé à l'extrême ouest de la parcelle. Il a subi de nombreuses modifications et améliorations depuis le temps où il s'appelait Bartolomeu de Gusmáo, c'est-à-dire avant la période américaine. C'est maintenant un aéroport de grande taille, avec de nombreuses pistes et même un tarmac spécial pour accueillir des vaisseaux spatiaux en cas d'engorgement du starport ou de tempête.
Son administration est en partie autonome, mais en pratique très dépendante du bon vouloir de la Douane.
Bâti entre 2106 et 2118, en grande partie grâce à des capitaux américains, européens et eyldarin, le Starport Eduardo Della Montes est situé sur une île artificielle. Relié au continent par un pont autoroutier, que double sous la surface le métro-cargo, c'est pour la Sphère un starport de petite taille, puisque moins d'une centaine de décollages et atterrissages s'y déroulent quotidiennement; de plus, les infrastructures ne permettent pas l'accueil de vaisseaux de plus de 50'000 tonnes (ou alors si, mais difficilement). C'est un starport commercial, avec peu de lignes passagers (moins de quinze départs/arrivées quotidiennes).
La particularité principale de ce starport est d'avoir, comme précisé, des équipements hybrides permettant l'accueil aussi bien de vaisseaux que de bateaux. Hangars et docks se trouvent d'ailleurs en grande partie sous l'eau, permettant un minimum d'interruption en cas de tempêtes (qui sont plutôt fréquentes dans la région). Une autre caractéristique, peu appréciée des compagnies de navigation maritimes et stellaires, c'est la faiblesse des moyens pour la réparation et/ou l'entretien des véhicules: peu ou pas de cales sèches, approvisionnement en pièces détachées erratique, main d'oeuvre locale sous-qualifiée. La construction de trois grandes cales sèches pourra peut-être remédier à cet état de fait avant 2310, mais des doutes subsistent...
En bref, Copacabana est un starport de seconde zone; le fait qu'il soit le seul de l'hémisphère sud lui sauve la mise, mais si les rumeurs persistantes de construction d'un terminal spatial de grande taille dans le désert australien se confirment, cela pourrait bien lui causer énormément de tort... Il n'empêche que c'est un sujet de fierté pour tous les Copacajuns, et malheur à qui oserait remettre en doute son utilité!
Les électionsElles ont lieu en général au mois de mars, tous les cinq ans. Celles pour le Conselho les années en 7 et 2, celles pour les prefeitos les années en 0 et 5. Les campagnes électorales sont des événements à grand spectacle, à mettre au même niveau que le Carnaval ou les cérémonies de commémoration des deux Révolutions... |
À Copacabana, la politique est un jeu. L'État se gouverne plus ou moins tout seul, et l'administration est tellement peu développée que les enjeux sont plus honorifiques que réellement utilitaires (c'est-à-dire qu'une victoire électorale ne sert pas à grand-chose, mais que ça fait joli dans le curriculum vitae...).
Il s'agit du législatif, composé de 140 membres, ou Conseillers (conselhars), élus par quartiers avec la proportion d'environ un élu pour 50'000 habitants. Dans l'esprit de la population, chaque conselhar est le "champion" du quartier, et on s'attend à ce qu'il défende ses couleurs avec acharnement, verve et fougue, quelque soit son appartenance politique (il vaut même mieux qu'il n'en ait pas... en moyenne, 40% des conselhars élus n'ont aucune étiquette politique reconnue...).
En pratique, comme on peut le deviner, le Conselho de Cidade n'a pas beaucoup de pouvoir; il est souvent court-circuité par l'exécutif, qui passe à la trappe 80% de ses décisions pour des raisons vagues et mal définies, regroupées sous le terme "d'anticonstitutionnalité". Il sert donc plus à amuser le peuple qu'à réellement légiférer, même s'il lui arrive d'être écouté...
Le Buro del Prefeito est l'exécutif de Copacabana. Composé des 30 prefeitos des différents quartiers (élus au suffrage universel et plus politisés). Il se compose de quatre commissions, ou ministarios, s'occupant de l'économie, des affaires sociales, de la police (CONDOR) et des affaires extérieures. C'est ce Buro qui règle les affaires courantes et planifie la vie de la cité.
Le Collegia est la cour suprême de la Ville Libre et représente l'ensemble des hommes de loi de la cité. C'est un pouvoir raisonnablement indépendant des deux autres: s'il élit ses propres représentants, il doit les soumettre au Conselho et au Buro pour approbation.
Comme partout (même en Fédération des Hautes-Terres), on trouve de tout: des néo-nazis soi-disant descendants de transfuges du Troisième Reich allemand ou de la Gran Junta argentine (meilleur résultat: 0.18%), aux communistes invétérés (ou invertébrés, c'est selon...) prônant la révolution prolétarienne globale, franche, massive et à outrance (meilleur résultat: 2.3%), en passant par tout l'éventail politique possible, imaginable et imaginé...
En règle générale, Copacabana vote plutôt à gauche. Le parti le plus représenté est l'Union Popular Copacajun (UPC), avec entre 28 et 40% des sièges au Buro, de tendance socialisante paternaliste. Suivent les Chrétiens-Sociaux et la droite libérale.
Elles ont lieu en général au mois de mars, tous les cinq ans. Celles pour le Conselho les années en 7 et 2, celles pour les prefeitos les années en 0 et 5. Les campagnes électorales sont des événements à grand spectacle, à mettre au même niveau que le Carnaval ou les cérémonies de commémoration des deux Révolutions...
Officier de la CONDOR en pleine action. En gyroskate...
C'est la principale force de police de la Ville Libre; c'est aussi virtuellement la seule officielle. Ses membres ne portent en général pas d'uniforme, mais ont une plaque holographique difficilement falsifiable attestant de leur fonction. Ils peuvent patrouiller en groupe ou seuls, le plus souvent avec des petits véhicules (motos, voitures, gravbikes, voire même -- souvent -- vélos, gyroskates ou tuckbelts).
La CONDOR est très respectée par la très grande majorité de la population; c'est aussi une force de police qui est très proche du peuple. Beaucoup de gens connaissent un ou plusieurs Condors, et le fait que ceux-ci sonient plus occupés à courir après les gens réellement dangereux que des petits trafics qui ne gênent personne ou des contredanses est un plus non-négligeable.
L'arme de prédilection du Condor subtil est le pistolet neutralisateur (souvent bricolé pour atteindre la puissance d'un fusil) ou le taser, celle du Condor pas subtil l'Enforcer, alors que les pas-subtils-du-tout privilégieront la Winch'... Notons tout de même que l'utilisation de balles en caoutchouc est dans ces deux derniers cas la norme, en tous cas contre les personnes; pour les véhicules, c'est autre chose.
En règle général, le Condor moyen n'a pas qu'une arme, mais une bien visible, une autre planquée, plus quelques gadgets non-violents (neutralisateur, taser et/ou grenades soporifiques, par exemple). Tous ont un communicateur d'une portée de 1 km. (FE 30) doublé d'un téléphone portable, plus les accessoires du flic moyen (menottes, carnet de contredanses, matraque, etc.).
La CONDOR est organisée au niveau des Districtos, supervisée par un organe appelé le Bureau Central, dépendant du Conselho de Cidade et agissant avec souplesse, surtout pour la coordination des efforts.
Au sein d'un Districto, la CONDOR se répartit en un nombre variable de Commissariats, chaque commissariat comptant entre 10 et 150 agents. Chaque commissariat est dirigé par un Commissaire, qui peut être assisté par un ou deux Vice-commissaires dans les établissements de grande taille.
Les agents de la CONDOR eux-mêmes ont le rang de Stagiaire s'ils n'ont pas fini leur école, ou d'Officier dans le cas contraire. Le boulot de secrétariat est confié à des Secrétaires, qui peuvent être des Stagiaires recalés ou des fonbctionnaires ayant de bonnes bases en droit.
On notera que le poste de Commissaire, même s'il signifie une paie plus importante, est plutôt vu comme une corvée que comme un avancement. De même, le Condor moyen passe très peu de temps à taper des rapports et autres tâches administratives, puisqu'il y a des secrétaires pour ça.
La Douane prend ses quartiers à Frontera, mais on peut en fait la trouver sur la plupart des quartiers frontaliers (ce qui représente une grande majorité de Copacabana). En uniforme, bien mieux armée et équipée que les Condors, elle a pour principal but de garantir l'intégralité territoriale de la Ville Libre, ce qui en fait l'équivalent d'une armée, doublée d'une force anti-terroriste. Au niveau entraînement et équipement, elle n'a rien à envier à n'importe quelle force équivalente ouest-européenne, voire même highlander, même s'il est sûr que face à des monstres tels que l'ESWAT de Los Angeles ou les Texas Rangers, elle ne ferait pas le poids...
C'est la seule force de Copacabana équipée d'engins volants (c'est d'ailleurs elle qui accorde ou non les permis pour ce genre d'engins). Ses relations avec la CONDOR sont distantes et fraîches, même si ce n'est pas, et de loin, la guerre des services. Ce n'est juste pas le même monde.
Il faut aussi noter que pas grand-monde ne sait réellement qui contrôle la Douane (si d'ailleurs quelqu'un la contrôle), et même si elle a une base constitutionnelle réelle. Il est rare que la Douane fasse étalage de ses pouvoirs lors d'opérations à grande échelle, mais lorsqu'elle le fait, tout le monde à Copacabana est surpris par leur étendue...
Mis à part la foule de compagnies de gardiennage, il est bon de compter avec les milices locales. Ce ne sont rien d'autre que des citoyens organisés en patrouilles, armées ou non. Il n'existe aucune loi contre ce genre de pratique, qui est d'ailleurs assez bien tolérée par la CONDOR, qui accepte de bonne grâce ce genre d'auxiliaires quand ils ont le bon goût de collaborer sans interférer...
Plus précisément, la criminalité qui orbite autour des autoroutes de Copacabana et des environs.
Il existe à Copacabana, comme partout ailleurs, de véritables bandes organisées qui mettent les parkings d'autoroute en coupe réglée. Ça peut commencer par des jeunes délinquants qui craquent les portes pour voler autoradios ou marchandise, bref, tout ce qui n'est pas bien fixé et suffisament léger; ils ont pour la plupart entre 7 et 17 ans, roulent en vélos, gyroskates et autres trucs du genre, et n'hésitent pas à prendre le risque de rouler sur l'autoroute.
Mais on a aussi des groupes plus organisés. Les Flibusteros sont des spécialistes du vol de marchandise à grande échelle: ils installent leur camion à proximité d'un autre bahut, de préférence côte-à-côte, ouvrent une porte latérale camouflée, percent la paroi en face et embarquent tout ce qu'ils peuvent; pareille opération se fait en moins d'une demie-heure et est le fait d'une douzaine de personnes. Les Flibusteros sont souvent armés de neutralisateurs et n'hésitent pas à démarrer à la première alerte.
Les Intercepteurs sont une variante des Flibusteros, mais avec un modus operandi différent: leur technique est de carrément voler le camion. Ils agissent de nuit, profitant que le routier dort. Ce sont des spécialistes en serrurerie véhiculaire, capable de neutraliser en un rien de temps le système d'alarme rudimentaire dont sont pourvues les épaves qui transitent dans Copacabana, mais ils préfèrent s'attaquer à des camions highlanders -- sans doute par patriotisme...
La plupart des routiers de la région, qu'ils soient de Copacabana ou de la Fédération d'à-côté, trempent dans moult combines plus ou moins illégales pour arrondir leurs fins de mois. La plus courante est le trafic. De tout et du reste. Des médias interdits et des armes, dans un sens, de l'électronique, des pierres précieuses et de la drogue dans l'autre.
La plupart le font par intérêt ou par sport, souvent un peu des deux, et à titre personnel. Mais il existe une certaine quantité de trafics qui sont le fait de groupes bien organisés, et dont les routiers-passeurs ne sont que les maillons -- parfois à leur insu. À Copacabana, une demi-douzaine de bandes plus ou moins organisées et plus ou moins rivales font du trafic.
On a bien évidemment un gang de motocyclistes qui contrôle plus ou moins le trafic de coca et autres drogues dures. Ce ne sont pas des subtils: une quarantaine d'individus forment le noyau dur, avec bécanes rutilantes, tatouages, canettes de bières, et artillerie lourde. Apparus il y a une trentaine d'année après la dissolution par la force d'un autre gang, ils ont réussi à imposer leur loi sur le marché de Copacabana à grands coups de descentes, cassages de bras et autres exactions. Ils squattent des entrepots de Frontera.
Copacabana a connu, entre 2000 et 2100, une forte immigration africaine. Il reste d'ailleurs une grande quantité de particularismes culturels africains dans la vie quotidienne, notamment au niveau gastronomique. Le plus souvent, ces Africains étaient des intellectuels qui fuyaient le régime plutôt dictatorial de la République Panafricaine (puis de la Fédération des Hautes-Terres). En arrivant à Copacabana, nombre d'entre eux se sont lancés dans la propagande en direction de leur pays d'origine, et ont ainsi développé des filières de contrebande de médias interdits, dont les élites highlanders sont aujourd'hui friandes.
Les Afros contrôlent de fait, et ce de manière quasi-monopolique, l'art de la subversion. Cette subversion peut prendre des formes multiples: de la pornographie hard américaine aux livres saints non corrigés imprimés à Rome ou Tel-Aviv, en passant par des vidéos d'information sans censure ou de la musique de sauvage...
Les Afros n'ont rien d'un gang. Ce qu'ils font est, jusqu'à un certain point, très légal. Souvent, ils opèrent au grand jour, comme de respectables maisons d'édition. Il y a juste leur système de distribution qui est assez mal vu par les Highlanders, mais les autorités de Copa s'en foutent comme de l'an quarante...
Comme un peu partout sur Terre, le crime organisé ne l'est plus vraiment (organisé; parce que criminel, ça n'a pas changé...) depuis l'incendie de Manhattan et la chasse à la mafia qui s'en est suivie. Néanmoins, des éléments de la mafia géorgienne, profitant des liens étroits entre l'Europe et la Ville Libre, se sont implantés à Copa, et surtout à Botafogo.
Généraliste, elle touche un peu à tout: drogue (ce qui la met en concurrence--et donc en conflit--avec les Cesares), pierres, armes, matériel hi-fi, immigration clandestine, elle fonctionne comme une mécanique bien huilée, en employant surtout de la main d'oeuvre locale. Elle fait souvent de la "sous-traitance" pour les Afros ou l'ANPA, sans parfois que ceux-ci soient au courant.
Ces temps-ci, c'est le plus gros client. La section de Copacabana est en guerre presque ouverte avec les services secrets de la Fédération des Hautes-Terres et fait transiter armes (et autre matériel de combat), drogue, argent, fournitures médicales, propagande et pierres précieuses en grande quantité.
Il doit y avoir à Copa plus de 500 agents de l'ANPA, qui opèrent à un niveau quelconque. Ils sont devenus très paranoïaques ces derniers temps, et se promènent en groupe, et avec de la grosse quincaillerie.
Si les services secrets se servent de la valise diplomatique pour faire passer personnel et équipement, ils ont depuis peu utilisé une autre tactique et profitent eux aussi de la frontière-passoire de Copa pour infiltrer clandestinement des commandos. Le plus souvent, cela se fait par voie de mer, en scuba et sous-marins de poche.
Décidément, on n'entend qu'elle à la radio... La Rose de Mars se mêle aussi de petits trafics, mais bien entendu seulement dans sa branche. Sa principale activité consiste à faire entrer et sortir des Arcanistes, soit menacés, soit en mission. Pour cela, elle a un réseau de passages et de tunnels secrets connus--en principe--d'elle seule. Parfois, des Maîtres téléportent les voyageurs sur les dernières centaines de mètres...
La Rose de Mars s'arrange aussi pour rapatrier certains documents, nous dirons "empruntés"...
Disons-le tout de suite, ce ne sont pas des enfants de choeur! Le routier de Copa est le plus souvent un indépendant, dans lequel cas il est constamment à la bourre et financièrement sur la corde raide. Les employés sont eux payés à l'heure, et profitent de leur temps libre pour emmerder les indépendants, souvent à la demande de leur patron. Se greffent là-dessus les histoires de trafics dont on ne parle pas en présence d'étrangers et les jalousies internes.
Et, lorsque la situation est calme, il y a les jeux. C'est théoriquement interdit, mais allez dire ça à une demie-douzaine de truckers en bras de chemise, biscotos, durillon de comptoir et tatouages dehors... Toujours est-il que, qui dit jeu, dit argent, qui dit argent dit disputes, et qui dit dispute dit baston...
Tout ceci pour dire que dans ce milieu impitoyable, châtaignes, marrons, tartes aux phalanges et autres giroflées à cinq pétales se distribuent par multipacks lors des chaudes soirées au coin des parkings sombres. Bonne nouvelle, ça ne va que rarement plus loin, et heureusement!
La situation s'étant brutalement tendue à Copa et dans les environs, tous les chauffeurs roulent maintenant armés, au minimum d'un neutralisateur, mais le plus souvent avec ce qu'ils appellent un "neutralisateur lourd", à savoir une Winchester 2030 à canon court (elles sont en rupture de stock...).
ÉvénementsJanvier24 janvier: Independence Day. Commémore la déclaration d'indépendance de la Ville Libre en 2012. N'implique pas de vaisseaux spatiaux géants. Février1er février: Liberation Day. Commémore la victoire de 2075. 25 février: Carnaval, jusqu'au 1er ou 2 mars. Mars3e dimanche de mars: Dias de Universidad. Fête des étudiants, le jour avant la rentrée des cours. Avril1er week-end d'avril, tous les quatre ans: LibertyCon. grande réunion des "peuples opprimés de la Sphère". Officiellement, pour rendre publiques leurs luttes contre l'Opresseur, officieusement pour échanger informations, contacts, et éventuellement matériel, sceller des alliances, etc. Plutôt mal vu par la CONDOR, encore plus mal par la Douane, sans parler des Highlanders, qui trouvent ça limite provoc'... JuilletDernier week-end de juillet: Bike Riot Days. Courses cyclistes plus ou moins sauvages à travers la ville. Même les taxis restent chez eux. Août10-16 août: U-U (Ultimate Unlimited) Surf Competition. Ilha de Marambaia (sud); pendant les grandes tempêtes d'hiver. Un des rares cas où la CONDOR patrouille sur Marambaia, pour éviter que des concurrents ou des spectateurs bourrés ne viennent emmerder les gens calmes du nord. Octobre1er dimanche d'octobre: finale de la "Copa-Copa" (Copa Copacabana de Futebol) au stade de Maracana. 31 novembre: Fêtes des Morts, grand carnaval macabre, mélange de traditions africaines, caraïbes et sud-américaines. Surtout pratiqué dans les quartiers populaires de Little Africa. Novembre1er décembre: Toussaint. Décembre25 décembre: Noël. Le CarnavalEntre le 25 février et le 1er ou 2 mars (suivant s'il s'agit d'une année bissextile ou non), Carnaval de Rio de Janeiro/ Copacabana. 8 jours de folie pure et simple, avec déguisements partout, encore plus de spectacles que d'habitude (et parfois que possible), la Grande Parade chaque soir et malheureusement divers débordements qui ne sont pas sans causer chaque année une dizaine de morts... |
Le plus grand quotidien de Copacabana est le Cidade, qui tire à près d'un million d'exemplaires. Relativement impartial, plutôt complet et bien illustré, c'est un mastodonte -- que dis-je, une institution! -- de la presse populaire que personne ne songe même à détrôner: il est implanté depuis 2073... On ne lui reproche parfois que sa fadeur: l'impartialité a son prix... Autre monument, le Libertad!, qui est prétendument le plus vieux quotidien de Copacabana, puiqu'ayant commencé comme une feuille d'information clandestine en 2012. Tirant à 250'000 exemplaires, c'est un journal bien plus engagé, en général s'arrangeant pour être encore plus libertaire que le régime en place, quel qu'il fût: il a même accusé Kelvin Altahuana d'avoir vendu Copacabana aux Eyldar... Il est surtout lu dans les couches populaires et estudiantines pour son ton mordant.
À part ces deux monstres, citons une demi-douzaine de quotidiens plus ciblés: Show et What's Up?, deux concurrents sur le créneau des activités culturelles; El Diario Financeiro, axé sur l'actualité économique; Aquarias, pour l'activité des Aquarias (etonov, niet?); Vista, catholique; Gestalt, quotidien des étudiants, ne paraissant qu'une fois par semaine pendant les vacances.
Les magazines sont légion. Parmi les plus réputés, Terra Cognita est un magazine d'information internationale; International Markets est un mensuel financier, lui aussi à vocation internationale; World of Sound est un bimestriel axé sur la musique, et plus particulièrement ce phénomène de fusion propre à Copacabana. Ce n'est pas le seul en son genre, mais c'est le leader, à l'ancienneté.
Trois grandes chaînes se partagent le marché télévisuel de Copacabana (sans compter celui, tout aussi fructueux, de ses environs alentours et néanmoins highlanders...).
La première, la chaîne publique, s'appelle Copacabana Broadcasting Inc. (BCI); c'est une chaîne généraliste, passant de tout et du reste, avec un minimum de clinquant et de publicité. La qualité oscille entre le génial et le médiocre; on est souvent à la limite du service minimum, genre "on fait ce qu'on peut pour émettre 24 heures sur 24, mais on n'a plus de budget..."
La deuxième chaîne, CopaVision est elle aussi généraliste, mais privée, dépendant de la publicité. Ça se voit. Un peu trop, d'ailleurs, mais les programmes sont en général (et en moyenne) de meilleure qualité. Malgré ses intentions généralistes, la chaîne fait la part belle aux retransmissions en direct, notamment les événements sportifs (surtout) et culturels (moins...).
Enfin, la troisième est surtout une tentative d'implantation massive par un grand groupe américain: U.S.Media Inc. Sa chaîne Copacabana Star Channel (CSC) est un représentant typique de la démesure américaine en matière d'audiovisuel: plein de films, de fictions, de jeux idiots et de sport! Récemment installée (2261), CSC ne cache pas ses ambitions: bouffer tout le marché avant la fin du siècle. Bonne chance!
À côté de cela, on trouve trois chaînes privées essayant d'accrocher le public avec des grilles plus ciblées: Telecristo est un essai remarquablement réussi de télévision christianisante, tout en se disant ouverte à toutes les religions de la Sphère. Spirit of Olympia est une chaîne sportive qui se spécialise surtout dans les rencontres locales. Enfin, On the Air est la "chaîne mode": un truc fait par et pour des jeunes, avec des rubriques sur la musique, le sport, la mode, les études, etc...
Rajouter encore une demi-douzaine de chaînes plus ou moins pirates (les lois sont très floues sur ce sujet...) et toutes les chaînes étrangères captables par le câble (par abonnement).
Copacabana en déborde! On a coutume de dire qu'il y en a au moins une par quartier, voire même par bloc! Mis à part les mastodontes comme BCI Radio et CopaRadio, incarnations radiophoniques des deux premières chaînes de télévision précitées, on compte une vingtaine de stations FM généralistes qui se livrent une guerre sans merci et une trentaine de stations spécialisées qui occupent tranquillement leurs niches sans emmerder personne...
Quelques idées et notes sur des aventures avec des persos journalistes, ou du moins tentant de, à Copacabana.
La situation des médias à Copacabana est loin d'être extrêmement florissante. Par rapport à des villes américaines d'importance égale, il n'y a qu'une demi-douzaine de chaînes plus ou moins officielles. De même pour les journaux et les magazines. On pourrait croire qu'on est loin de la saturation, mais en fait, la mentalité est très différente. Les études de marché les plus optimistes pour l'implantation d'une nouvelle chaîne généraliste ne sont guère brillantes, et pour des spécialistes, ce n'est pas mieux.
Pourtant, un créneau reste à remplir: celui des chaînes d'information continue, qui curieusement n'avait jusqu'alors intéressé personne (en fait, il a fallut une déréglementation massive de l'information audiovisuelle en 2287 pour enfin voir s'ouvrir le marché...). Deux chaînes se préparent à ce défi: l'une est de Copacabana, sans énormes moyens: Copacabana Bay News Channel; l'autre, WNN Copacabana, filiale de U.S. Media Inc., qui contrôle déjà Copacabana Star Channel, est un de ces monstres à l'américaine, en fait un satellite de WNN, World News Network. La CBNC a un avantage: des contacts dans la population, étant elle-même composée en grande partie d'autochtones, et un mois d'avance sur WNN Copacabana, qui elle sera lancée en juin 2292, avec des moyens monumentaux.
Petite station dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne se noie pas dans le professionalisme. A installé ses studios dans un entrepôt de Frontera. Composée d'une dizaine de techniciens, de quinze journalistes (plus huit caméras) et d'une dizaine d'employés de bureau. Elle achète plus facilement les images, mais ne diffuse pas toujours ce qu'elle achète. En plus, elle paie avec un lance-pierre et plutôt mal (au minimum syndical, éventuellement 10% au-dessus). Mais elle est très nettement mieux implantée dans le tissu social copacajun et de fait a de nettement meilleurs tuyaux...
Implantée dans une annexe récemment construite du complexe de CopaVision dans Imperial, elle est très bien installée. Il y a déjà une vingtaine de techniciens, trente journalistes (qui travaillent aussi pour CopaVision), de jolis décors et plein de moyens extravagants (deux volturnos équipées de caméras, par exemple...). Beaucoup plus professionnelle, elle a la tendance à prendre les indépendants pour de la merde, ou guère mieux; même si elle paie mieux (+15-25%), elle s'amuse à retravailler tout, changer les voix, mettre leurs présentateurs à la place des commentateurs originaux, etc... En plus, quasiment tout le personnel est d'origine américaine et ne connaît pas grand-chose à Copacabana.
Phénomène typiquement américain, on désigne sous ce nom les équipes, freelance ou non, qui écoutent les canaux d'urgence de la police et autres services de ce genre pour être les premiers sur les lieux d'un drame.
À Copacabana, ce n'est pas le foisonnement: on compte actuellement une équipe de Scavs: Instant News. Originaires des quartiers pauvres, ils sont une bonne dizaine, avec un matériel de qualité moyenne, mais surtout quatre véhicules (trois motos et un van) et autant de caméras. Nul doute qu'ils pourraient voir l'intrusion d'une autre équipe comme une atteinte extrêmement préjudiciable, et n'hésiteraient en ce cas pas à se livrer à une guerre contre les intrus: sabotage des véhicules, des caméras, attaques personnelles, etc... sans toutefois jusqu'à aller à des dommages corporels graves; si c'était le cas, il viendraient s'excuser immédiatement et demanderaient une trêve, voire une négotiation.
Et combien ça paye?Pas terrible. Pour être plus précis, dans le cas de journalistes indépendants, ça paye à la minute entière d'images. Le minimum syndical dépend du format: Images brutes (non retraitées, mixées, etc...) : 100$ par minute. Images brutes + commentaires "sur le vif" : 150$ par minute; le commanditaire se réserve le droit de refaire ce commentaire. Ces deux types de reportages sont suceptibles de modifications, suivant leur qualité, leur intérêt et le délai dans lequel il est livré. Il existe deux types de bonus: le "bonus express", qui est de +50%, si les images sont livrées à temps pour l'édition suivante, et le "bonus direct", qui double le prix si les images sont en direct. Reportage monté : suivant l'intérêt et les exigeances de l'actualité, 100-500$ la minute. Enquête de commande : là aussi, ça dépend du genre. En général 200$ par minute, 300$ par minute s'il est "clé en main" (monté et tout...); ajouter à cela une couverture partielle des frais et éventuellement des primes de risques. Voici ma carte...Pour obtenir une carte de presse, il faut deux choses: un contrat ou une preuve d'engagement (une facture payée pour un reportage livré), et payer ses cotisations au syndicat des journalistes (União dei Jornalistas), qui s'élèvent à 150$ par personne par trimestre. La carte de journaliste est nominative, nantie d'une photographie au format passeport et d'un hologramme de sûreté. Elle est renouvelée tous les trois mois. |
La version simple, ce sont les brigands qui s'enfuient avec toute la flicaille aux fesses, s'embarquant dans une grande course poursuite sur les routes et autoroutes de Copacabana; ils sont armés et n'hésiteront pas à faire feu sur les poussins à roulettes, voire sur les persos s'ils les serrent de trop près...
Il existe bien évidemment des variantes. La moins intéressante consiste à remplacer les gangsters par des jeunes tarés qui ont chouré une caisse sportive et tirent une bourre sur l'autoroute, rond et pété comme des coins. Il y a beaucoup de chance que ça se finisse très mal, mais baste, les crash spéctaculaires, ça fait de l'audience, coco!
Déjà plus rock'n'roll, le cas du mercenaire / chasseur de prime / tueur à gages qui arrive avec un véhicule de V-Duelling. Là, c'est du sérieux! On peut imaginer tout un environnement pour ce personnage: il couvre d'autres gangsters (ceux de la première version), essaye d'assassiner (ou a déjà essayé) quelqu'un, ou a tout simplement pété les plombs et veut partir en beauté. Dans tous les cas, ça va être le gros bordel, vu qu'aucun véhicule n'est armé à Copacabana, à part les gros monstres de la Douane, qui se fera une joie d'intervenir (en retard, comme d'habitude...).
Là encore, on a une grande panoplie de choix et de degrés divers: ça peut aller des deux juvenes qui dévalisent l'épicerie du coin (non, ce n'est pas un Arabe; plus probablement un Afro) à l'équipe de mercenaires surentraînés lançant un coup de main contre un établissement quelconque, en passant bien évidemment par le hold-up classique.
Des cadavres, la police de Copacabana en ramasse un ou deux chaque soir. Il peut s'agir d'une mort accidentelle (rare) ou le plus souvent d'un crime. Les victimes sont bien souvent des petits caves connus de la CONDOR, pris entre deux feux ou dans un réglement de compte, ou alors une bagarre qui tourne mal.
Il arrive parfois que ce soit des gens moins insignifiants pour la populace: que pensez-vous d'un Prefeites retrouvé nu, égorgé, au pied du Corcovado? Que peut-il se cacher derrière un tel acte? Vengeance personnelle (c'était un chaud lapin)? Politique (il avait trahi plus de monde que de raisonnable)? Question d'argent (il avait des dettes de jeu)? Meurtre rituel?
Cette dernière catégorie, sans être particulièrement courante, apparaît assez souvent dans une ville où les mouvements paranormaux pullulent et où plus d'un apprenti-arcaniste serait prêt à passer des pactes innommables contre plus de pouvoir. Il y a plein de gens qui sont prêts à exploiter cette crédulité.
Beaucoup de ces écoles ou soi-disant écoles se livrent souvent une guerre sans merci: les bastons sont courantes dans certains quartiers, comme Copacabana et Botafogo, et quand elles opposent adeptes de différents arts martiaux (kung-fu, capoeira, etc...) et Arcanistes, cela prend vite un petit air de Big Trouble in Little China...
Ben tiens, parlons-en de la politique! En règle générale, il faut bien se dire qu'à Copacabana, à peu près tout est politique. Même le football! OK, mauvais exemple... Tout ceci pour dire que l'activité politique ne se résume pas aux élections: tout est bon pour couler son adversaire, élu ou opposant, même s'il est rare qu'on recourre à la violence.
Ainsi, les squatters du Leme Aquaria, longtemps considérés comme quantité négligeable, font une entrée remarquée sur la scène publique en présentant un candidat aux élections de mars 2292. Il perdra face à son adversaire libéral, mais les élections seront entachées d'un grand nombre d'irrégularités et d'accidents malheureux et suspects. Et si les squatters demandaient aux persos de faire la lumière là-dessus? Bien sûr, ils n'ont pas grand-chose à proposer, mais si les persos flairent le scoop, ce serait un bon moyen de les lancer, non?..
Comme noté au-dessus, il existe un certain nombre d'écoles d'Arcanes qui font à peu près tout et n'importe quoi pour essayer d'accéder à quelque embryon de Puissance. Comme des cérémonies pseudo-démonistes, orchestrées soit par des psi-loners sans scrupules, soit des charlatans qui n'en ont encore moins. Ça finit généralement en bain de sang, à moins que la Rose de Mars n'intervienne en sous-main pour récupérer les choses avant que ça ne tourne au vinaigre.
Il existe aussi des cas où la Rose de Mars n'attend pas les événements: elle les provoque. En infiltrant une école qui fonctionne particulièrement bien mais qui refuse de s'intégrer à l'organisation, en la faisant glisser sur une mauvaise pente, puis en se servant de cette glissade pour prétexter une "reprise en main" en douceur. Parfois, ça marche. Parfois, ça foire. Ainsi les persos pourraient tomber sur une sordide affaire de "secte sanglante" à la Guyana, cachant une reprise en main ratée en retrouvant d'anciens membres survivants et traumatisés, ils pourraient remonter jusqu'à un curieux disciple qui, comme c'est curieux, est plutôt bien coté auprès de la Rose de Mars...
Un starport quelque part, ça veut toujours dire "contrebande", surtout dans une région frontière telle que Copacabana (plus frontière que ça, faut chercher... Archangelsk, peut-être...). Ne nous étonnons donc pas de voir fleurir moult trafics de toute sorte, du bouton de manchette au vaisseau spatial usagé, en passant par de grands classiques tels que la drogue et la propagande. Ce sont les deux principaux trafics de Copacabana.
Pour la drogue, c'est simple: il s'agit de cocaïne et d'autres trucs indigènes tirés de plantes et d'animaux aux noms imprononçables et fabriqués selon des procédés que l'Homme N'Est Pas Censé Connaître. Elle n'est pas destinée au marché indigène, mais à l'exportation stellaire. Encore une production terrienne qui s'exporte! On a bien entendu les petits trafics, genre dérivés thyrazoïniques, mais la legislation de Copa est tellement coulante sur ce sujet que ça n'en vaut même pas la peine; on dit même qu'on a à Copacabana les mêmes prix qu'en République Eyldarin, ce qui n'est pas peu dire...
Le cas de la propagande est un peu plus complexe. Il faut bien voir que pour ces charmants voisins que sont les Highlanders, tout ce qui dépasse un tant soit peu de leurs normes (soigneusement étalonnées par divers organismes d'état) est considéré comme "propagande étrangère" et donc consciencieusement interdit d'entrée; il y a même parfois des difficultés pour le simple transit, tant ils craignent voir des caisses "tomber d'un camion" en plein dans leur territoire...
Ce qui fait que c'est devenu depuis longtemps déjà un jeu de faire passer la Frontière à un maximum de propagande: magazines de V-Duelling, de rock, reproduction audio ou video du même tonneau, reportages non censurés sur les différentes guerres highlanders, littérature anarchiste, voire même livres religieux... Tout le monde prend ça à la rigolade, à Copa. C'est peut-être un tort.
En effet, en Fédération Highlander d'Amérique, ça ne va pas très fort... Si les régions côtières sont raisonnablement développées, si des mégapoles comme Brasilia, Buenos Aires, Santiago, Lima ou Bahia brillent de mille feux, l'intérieur des terres, surtout sur le territoire couvert, soit par la Cordillière des Andes, soit par la forêt Amazonienne, échappe de plus en plus à leur contrôle.
À l'origine de ces petits problèmes, l'ANPA (Allied Native People of America), groupement révolutionnaire indigène, qui depuis 200 ans entend prendre modèle sur les communautés amérindiennes d'Ardanya et se créer enfin un état libre et indépendant, loin d'une dominance étrangère, quelle qu'elle soit. Présent sur les deux subcontinents américains, l'ANPA est paradoxalement nettement plus active au sud qu'au nord, où les différents mouvements apparaissent comme divisés face au pouvoir des N.A.U.S.
Or donc, les Highlanders traquent les membres de l'ANPA en dehors de leurs frontières (à l'intérieur, ils ont beaucoup plus de mal...) et cherchent à les éliminer, eux et leurs réseaux de contacts. Ainsi Copacabana, qui est depuis longtemps une base arrière de l'ANPA (avec la complicité tacite des autorités), a vu débarquer ces derniers temps une dose assez considérables d'agents de la Fédération, ayant pour objet la destruction des activistes de l'ANPA et de leurs cellules locales.
Note: pour payer armes et autres fournitures, l'ANPA fait souvent du trafic de drogue, sans le moindre scrupule...
La principale réputation de Copacabana est bien évidemment d'être la ville des mutants et des psis (même si dans l'esprit du marcel de base, c'est du kif). Il est vrai que Copacabana est la ville qui a vu la naissance de la Rose de Mars, l'organisation d'arcanistes la plus connue de la Sphère, et où plus d'une cinquantaine d'autres groupes plus ou moins sérieux prétendent eux aussi s'occuper d'Arcanes.
On estime que 15 à 25% de la population de Copacabana est Arcaniste, c'est-à-dire maîtrise et utilise au moins un pouvoir reconnu comme officiellement "d'Arcane". Il n'y a pas de recensement précis des Arcanistes; les seuls chiffres dont on dispose sont les évaluations venant de la Rose de Mars, et qui peuvent être sur ou sous-évaluées. On reconnaît un grand nombre de manifestations comme "psis"; les cas les plus critiques sont au niveau des Arcanes de l'Éveil, des arts martiaux et de la prestidigitation.
L'utilisation des pouvoirs d'Arcanes dans la vie courante est assez bien acceptée à Copacabana, même s'il est considéré comme poli de demander avant si ça dérange ou non (notamment pour la télépathie: beaucoup de gens ont du mal à accepter qu'on parle dans leur tête...). Bien sûr, les abus des Arcanes sont punis à Copacabana comme partout ailleurs, et peut-être même plus sévèrement qu'ailleurs: l'utilisation de pouvoirs tels que Lecture des Pensées, Ordre ou Contrôle est souvent assimilée à des viols (le terme exact est "violation de l'intimité psychique") et traitée comme tel; l'attaque mentale non-mortelle autrement qu'en légitime défense rentre dans la catégorie "coups et blessures", avec plus ou moins de circonstances atténuantes, etc... La CONDOR et la Douane sont spécialement entraînées à ce genre de plaisanteries, et comptent d'ailleurs une proportion d'arcanistes plus importante que dans le reste de la population (d'après les chiffres de la CONDOR, 50% de ses agents seraient Arcanistes).
Fondée à Copacabana en 2012, elle est ici dans son fief! On estime que 50-75% des arcanistes de Copacabana sont affiliés à la Rose de Mars, même si le premier chiffre est plus plausible que le second. Le reste se répartit à 30% dans des petits groupes plus ou moins sérieux, 15% dans des corporations et autres groupes et 55% sont des psi-loners ou psi-teams.
La vitrine officielle de la Rose de Mars reste son réseau de pubs/bars/restaurants à travers la Sphère. Celui de Copacabana ne fait pas exception. Même si, de prime abord, il ne paie pas de mine (il s'agit d'un pub somme toute typique, avec une grande salle, des meubles en bois, une décoration discutable, de la musique très forte et une clientèle plutôt jeune), c'est la partie émergée de l'iceberg: tout le bloc, ainsi que des parties des blocs avoisinants, appartiennent à l'organisation. On y trouvera des salles d'entraînement de toutes sortes, des petits appartements, des bureaux (dont une bonne partie pour la gestion de la chaîne de pubs), etc...
La sécurité n'est pas exceptionnelle, et en tous cas pas particulièrement paranoïaque: l'organisation est assez souple, pas fondée sur des personnalités charismatiques, sans compter le fait que ce n'est en général pas très brillant d'attaquer un repaire d'arcanistes... Néanmoins des sorties de secours donnant sur un peu partout alentours, des dispositifs de protection et de sécurité divers, ainsi qu'une grande proportion d'armes, font que ce n'est pas trop la bohême. On évite juste de stresser les gens.
Une des grandes forces de la Rose de Mars est son imposante masse d'archives, de toutes époques et de tous types, mais ayant toutes un rapport avec la pratique des Arcanes. C'est la conséquence d'une des facettes les moins connues de l'organisation: la recherche, l'achat et -- parfois -- le vol de documents. Les archives du Vatican, la Bibliothèque Nationale de Paris et de nombreux anciens seigneurs eyldarin en ont fait les frais, même si lesdits documents, après un consciencieux examen et retranscription, ont toujours été restitués. Pour accéder à ces archives, c'est simple: il suffit d'en faire la demande... En fait, c'est un peu plus compliqué que cela, puisque cela nécessite une entrevue avec un responsable local, qui transmet la demande à un des membres du Conseil de la Rose, lequel donne son feu vert ou non; et quand bien même ce feu vert est donné, les renseignements peuvent être censurés par les archivistes... En plus, cela coûte une certaine somme: en général de 50 à 200$, suivant la masse et le genre de renseignements, moitié-prix si l'on est membre de la Rose de Mars (les Maîtres et Grand-Maîtres y ont accès gratuitement et librement...).
En règle générale, la caution et de rigueur: beaucoup de groupes ou de gens voudront vous faire croire qu'ils font partie à un niveau ou à un autre de la Rose de Mars, gage de sérieux. En fait, il n'existe pas de "groupes affiliés" à la Rose de Mars. On fait partie de la Rose de Mars ou on n'en fait pas (ou plus) partie.
Même si elle n'en fait pas très grand étalage, la Rose de Mars a la prétention de contrôler la plus grande partie de l'activité psi sur Copacabana. Pour se faire, elle a noyauté une grande quantité de ces soi-disant organisations d'arcanistes indépendantes, cherchant à l'occasion à faire une sorte d'O.P.A. sur celles qui paraissent les plus prometteuses.
C'est le genre de chose qui s'apparente plus à une version kafkaïenne des égoûts et catacombes de Paris qu'aux gaines techniques de Ringstadt: les nettoyeurs passent tous les trente-six du mois et sont plus préoccupés à ne pas se faire bouffer par des rats mutants que de faire la poutze.
Les tunnels sont un joyeux mélange sur plusieurs niveaux entre les égoûts récents et modernes, les couloirs et gaines techniques du métro plus les anciens souterrains de la résistance.
En gros, on distingue trois niveaux.
Au premier, jusqu'à cinq mètres sous la surface, on trouve les anciens et nouveaux égoûts, les lignes les plus récentes de métro (sauf le métro-cargo du starport), les usines et gaines techniques pour le retraitement des eaux usées, les services techniques (eau, gaz, électricité, communications, etc.); n'oubliant pas un certain nombre de galeris aboutissant dans des caves ou fondations d'immeubles.
Au second, ce sont des choses plus anciennes, comme les anciennes lignes de métro (abandonnées parce que trop coûteuses et peu pratiques vers la fin du 20e siècle, puis condamnées par les Américains par peur des mutants), quelques anciens égoûts, et différentes infrastructures mégalomanes et anti-nucléaires, désaffectées depuis.; ce deuxième niveau s'enfonce jusqu'à 20 m. sous terre.
Au troisième, ce sont les choses les plus barges: cavernes, anciennes mines, machines incertaines, nappes phréatiques, etc. On peut aller très loin... mais à condition d'avoir du bon matos d'escalade, ça risque d'être à sens unique...
Les souterrains de la résistance relient ces trois niveaux des manières les plus idiotes possibles et imaginables: un tunnel creusé à la petite cuillière par un émule de Houdini peut aboutir derrière une armoire dans le vestiaire des filles des employés du métro. Certains de ces souterrains sont équipés de rails de mines, avec des wagonnets à propulsion variable (huile de coude ou de genoux, diesel ou batteries électriques), ce qui permet des poursuites à la Indiana Jones mitigé Hell Mine: à certains endroits les rails croisent ceux du métro, ou se confondent avec ceux des anciennes lignes.
Le problème est que, dans les couloirs, on trouve beaucoup de monde: les habitants du crû qui connaissent un raccourci, les petits criminels qui essaient d'échapper à la CONDOR, les gros criminels qui essaient de sortir ou de rentrer en Fédération des Hautes-Terres, les trafiquants en tous genres, sans compter les rôlistes en mal de GN, les bizuts des différentes écoles, les égoutiers et les gens perdus. Sans oublier des petits robots cartographes, lancés il y a une cinquantaine d'années par un prof d'uni mégalo et qui tournent toujours dans les souterrains, irrémédiablement perdus (la bonne nouvelle, c'est qu'ils ont dans leures circuits une bonne partie des plans).
En tant qu'état indépendant, Copacabana accueille bien évidemment son lot de représentations diplomatiques diverses et variées. Note: ce chapitre ayant été en partie extrait d'un scénario orbitant autour de l'ambassade européenne, les informations sur les autres ambassades sont plutôt schématiques.
L'ambassade en elle-meme, si elle a comme souvent à Copacabana un bureau administratif dans Rio Centro, est située à Malverde. C'est une magnifique propriété d'un ou deux hectares, entourée d'un mur d'enceinte et truffée de dispositifs de sécurité divers et variés. Il y a un corps principal de bâtiment, une grande villa sur deux étages et un sous-sol (le sempiternel abri anti-atomique), plus quelques dépendances (un vaste garage, une petite remise à outils et un poste de garde à l'entrée).
On trouve dans le jardin une vaste pièce d'eau avec des canards, des arbres, des massifs de fleurs, un petit labyrinthe en haies et une quantité indécente de nains en plâtre colorisés par un daltonien trisomique du plus bel effet. Il doit y avoir aussi un puits en pneus et une tonnelle.
La sécurité, comme mentionné, est assez costaud: il y a des caméras partout, même dans les nains de jardins (autant qu'ils servent à quelque chose), et certaines sont couplées à des neutralisateurs ou des aérosols à soporifique (que l'on retrouve aussi dans les dispositifs d'arrosage des pelouses). La maisonnée dispose aussi d'une armada de wafs un tantinet modifiés: filtres nasaux, caméras embarquées et autres plaisanteries. De plus, il y a une vingtaine de gardes, la plupart des militaires, qui ont ordre de capturer tout ce qui oserait ne serait-ce que regarder derrière le mur. On ne plaisante pas avec ces choses-là!
Le personnel de l'Ambassade se compose d'une vingtaine d'attachés diplomatiques divers, tous européens, plus une quantité égale de petit personnel: chauffeurs, domestiques, jardiniers, etc., qui eux sont pour moitié des indigènes, mais qui n'ont pour ainsi dire pas d'accès au corps principal du bâtiment.
Originaire d'un bled perdu aux fins fonds des Grisons (Champfèr, R.C. de Düttweiler), Jakob von Aa est un aristocrate de la vieille école, qui a hérité de sa famille de revenus plus que comfortables et qui, parce qu'il faut bien s'occuper, a décidé d'embrasser la carrière diplomatique. Du bout des lèvres. Mouton noir de la diplomatie européenne, on l'envoie à des endroits où, quoiqu'il fasse, il ne peut pas franchement détériorer le climat, soit parce qu'il est exécrable dès le départ, soit parce que les autochtones s'en foutent. Ainsi, depuis douze ans qu'il est en service actif, il est passé de placard en placard, et ne doit son poste actuel d'ambassadeur qu'à quelques pistons et surtout une solide ancienneté.
Célibataire, dandy et érudit, il passe son temps entre l'écriture de poèmes de toutes formes mais de qualité également médiocre, la pêche au gros au large, et très éventuellement les affaires diplomatiques, qui dans son esprit ne peuvent prendre que la forme de grandes fêtes somptueuses, qu'il paie grand seigneur de sa poche lorsque la Confédération est trop pingre pour y penser elle-même (c'est-à-dire souvent...). Mais son occupation principale--que dis-je: son obsession--est sa collection de livres anciens. Von Aa aime les livres. Passionnément. Les beaux, les vieux, les chers, les rares, les uniques: pour certains, ce sont les cartes Magic, lui ce sont les bouquins.
Ce ne sera une surprise pour personne, je suppose, que d'apprendre que durant ses anciennes positions diplomatiques du côté de la Frontière et de la République Eyldarin, de nombreux cas de vol ou de disparition de livres ont été signalés. Pour les persos, il ne sera pas facile de l'apprendre, parce que la plupart des affaires ont été étouffées par la diplomatie européenne.
Bien évidemment, il réside à l'ambassade.
Si l'ambassade en elle-même couvre un parc d'une dizaine d'hectares dans le coin le plus escarpé de Malaverde et est connu de tous les mateurs de Copa et d'ailleurs, le personnel passe beaucoup de temps en dehors des heures de bureau (erratiques) à la plage nord de Marambaia. Cela n'étonnera personne, mais la République Eyldarin entretient de très bons rapports avec Copacabana, à un tel degré qu'on en parle un peu comme de la "quatrième station".
Originaire de Ringalat, elle adore Copacabana, surtout son climat. La légende veut qu'elle ait menacé Cediar Salion Maënilvya des pires représailles s'il la déplaçait avant qu'elle n'ait une couleur de peau karlan...
Les Highlanders n'aiment pas vraiment Copacabana, et ils y mettent souvent des taches; par contre, avec les problèmes ANPA, les autres postes, notamment militaires, ont été renforcés.
D'origine chinoise-tibétaine et un peu trop pacifiste au goût du Ministère des Affaires Étrangères. Proche ami du Dalaï-lama, il dispose de fait d'appuis non-négligeable, et aime plutôt bien la ville. C'est néanmoins, et mis à part son pacifisme, un pur produit de la non-culture highlander.
L'attitude envers Copa oscille entre "chouette coin où il fait beau", "nid à commies-mutants-membres d'une société secrète" et "Sodome et Gomorrhe". Équilibre précaire dans les postes entres les différents états de la NAUS.
Originaire de la C.A.S.R., c'est un magouilleur de première force, comme un peu tous les ambassadeurs originaires de la C.A.S.R. Lui aussi a reçu des instances supérieures des consignes strictes quant à la surveillance de l'ANPA, mais il est le plus souvent occupé à surveiller le transit de certaines caisses de Panama jusqu'au Starport et retour...
Ambassade située dans le Vidigal Aquaria. Par tradition, elle est tenue par des gens de Brivianë.
Fille aînée du Clan Parjanal, elle est dit-on une Arcaniste de grand talent qui est venue à Copacabana pour parfaire son éducation dans ces arts, à moins que ce ne soit au contraire pour y enseigner des secrets millénaires. On la voit rarement dans les soirées mondaines, préférant y déléguer des neveux et nièces; de fait, une aura de mystère plane autour d'elle. Ambassadrice depuis 2181, elle est de fait doyenne du corps diplomatique de Copacabana, mais là encore préfère déléguer cet honneur à d'autres.
Idem Ligues Atlani, avec en plus un grand centre "culturel" (en fait surtout économique) au Sandu. Entretiennent des relations plutôt distantes avec Copa pour des raisons économiques: la grande représentation diplomatique sur terre, c'est Israël.
La représentation diplomatique de la F.E.F. n'est pas, comme le supputent des gens mesquins, l'Iron Lady Pub du coin (qui n'est pour tout dire rien de plus qu'un bar plutôt bruyant), mais une grande villa de Malaverde appartenant au Clan Sirteris de Kaïldien. Ladite famille a acheté l'office diplomatique à la présidence il y a plus d'un siècle et demi, et les différents pouvoirs en place ou non depuis n'ont rien trouvé à y redire. Ils s'acquittent de leur mission avec raisonnablement de brio et font quelques trafics discrets.
L'antagonisme des deux Villes Libres n'est un secret pour personne. De fait, Singapore n'a en fait d'ambassade qu'une représentation commerciale au Santos Dumont Terminal doublée d'un--petit--bureau d'ambassadeur. Celui-ci change en moyenne tous les six mois, le temps d'avoir fait jouer un piston suffisament gros pour se tirer de ce coin sale...
Ont eux aussi un comptoir au Sandu. Israël a quelques intérêts pour Copacabana, et notamment son Starport et de fait cherche à entretenir des relations des plus cordiales avec la Ville Libre. Malheureusement, il y a toujours une affaire impliquant des comptes numérotés dans une banque de la place de Beyrouth ou Tel-Aviv qui vient semer des vilains nuages dans les cieux diplomatiques.
Né à Copacabana, il est apprécié des deux parties pour sa capacité à comprendre les deux points de vue.
S'est fait un peu tirer l'oreille pour ouvrir une représentation diplomatique minimale. Les Karlan ont semble-t-il des problèmes culturels avec le concept de diplomatie, et encore plus avec les Terriens... Toujours est-il qu'il y a une petite ambassade, qui emploie cinq personnes.
Wrisjandri blasé qui remporte toujours un franc succès auprès des aboyeurs lors de réceptions.
Pour la Fédération des Hautes-Terres, Copacabana se révèle être depuis quelques temps un peu plus que le souvenir d'un cuisant échec politico-militaire. C'est surtout une épine dans le côté, puisque c'est devenu la plaque tournante de multiples trafics ayant tous comme but principal d'alimenter, soit la caisse noire, soit les entrepôts de l'ANPA. Dans tous les cas, ça craint, et après 200 ans de paix relative, la Fédération des Hautes-Terres se prépare à déclarer la guerre à Copacabana.
Bon, pas de panique! Les Highlanders ne sont pas des buses: ils savent bien que s'ils ont le malheur de masser un semblant de force militaire offensive à moins de 200 km., les autorités de Copa vont faire 36-15 code ANA et/ou CEPMES et que ça va chier sévère! Ceci dit, la situation est quand même sérieuse, puisque la guerre va tout de même avoir lieu, si ce n'est à un niveau beaucoup plus souterrain: celui du contre-espionnage. Et sur le territoire de Copacabana.
En clair, les Highlanders, après avoir déjà réveillé tous les "dormeurs" qu'ils avaient à disposition, envoient ces derniers temps de plus en plus d'agents infiltrés à Copacabana, avec pour but le démantèlement d'un maximum de réseaux de l'ANPA.
Pour ce faire, il y disposent comme point central l'Ambassade, située sur les bas de Malverde, une grande propriété de style colonial, très tranquille, avec un grand parc, des gardes et des chiens-pas-gentils (avec des dents et tout...). On y pratique l'art des faux papiers, du décodage et de l'interrogatoire sans laisser de trace (sur le corps de la victime, ni d'ailleurs de la victime tout court...). C'est le centre nerveux. Mais l'ambassade commençant à être sérieusement surchargée, nos braves Highlanders ont décidé d'ouvrir d'autres "officines" pour leurs agents sur place.
Le premier à s'ouvrir est, bien évidemment, le comptoir de Singapore, qui se trouve comme il se doit au Santos Dumont Terminal, et qui en occupe même un bon quart, l'air de rien. Sans compter un nombre impressionnants de tunnels qui mènent, soit dans la Vidigal Aquaria à-côté, soit vers le métro-cargo direction Frontera et le Starport, soit vers le métro standard. C'est la plaque tournante de l'acheminement d'hommes, de matériel et aussi l'évacuation des gens trop voyants.
Puis, mais à un niveau moindre, on a le centre techno-industriel de la Australian Electronics Ltd, une compagnie fort réputée pour ses ordinateurs et autres composants électroniques. Son pédégé est un ancien militaire, qui avec ses économies de solde et divers pillages et autres primes à la bravoure, a investi dans la compagnie jusqu'à se voir offrir le poste de directeur général pour la branche de Copacabana. Il espionne évidemment pour sa patrie bien aimée et utilise outrageusement la débauche de matériel informatique de haute-technologie dont il dispose ici pour pirater à peu près tout ce que la ville compte comme réseaux informatiques (à part la Rose de Mars: faut pas pousser!). Sa petite entreprise a des bureaux à Rio Oeste et un petit business park à la limite entre Imperial et Frontera.
L'établissement d'un de ces sites a un peu merdu, et c'est par cette brèche que les persos pourront commencer à toucher du doigt le problème. Emilio Guerril, originaire de Colombie, est un des citoyens les plus curieux de Copacabana. Né à Lima au début des années 30, il a commencé par fuir la Fédération pour s'installer aux Etats-Unis, y a fait une carrière de duelliste, avant de se lancer dans le mercenariat à travers la Sphère avec un sens moral inexistant, finissant même dans la Légion Etrangère highlander, suite à quoi il s'est retiré il y a quinze ans, à la tête d'un pécule non-négligeable, à Copacabana.
Récemment, les Highlanders l'ont contacté pour installer leur base dans sa propriété des hauts de Castorina; ils lui ont proposé beaucoup d'argent pour aller voir ailleurs s'il y était, mais manque de pot, avec l'âge, l'ancien aventurier est devenu casanier, ou est-ce le climat qui convient à ses rhumatismes, toujours est-il qu'il refusa. Ayant prévu cette éventualité, ils l'éliminèrent purement et simplement et le remplacèrent par un sosie, un vrai, un pour films d'espionnage.
Or, quelques semaines auparavant, des persos journalistes ont pu interviewer ce type, en vue d'un documentaire qui, pour de multiples raisons, ne fut jamais diffusé. Ancien mercenaire lui-même, il ne se fit pas prier pour raconter sa vie en long et en large à des collègues. Personnage étrange, mélange de distinction et d'amoralité totale, il avouera n'avoir pas la moindre fibre patriotique, n'avoir longtemps été intéressé que par l'argent et découvrir maintenant une certaine paix; il n'a aucun remords, mais beaucoup de regrets. Toujours est-il que, plus tard, on apprendra qu'Emilio Guerril a décidé de donner une grande réception, au cours de laquelle il annoncera son intention de transformer une partie de sa villa en annexe culturelle de l'Ambassade, ou quelque chose d'approchant.
Dans les jours qui suivent cette effervescence, que les persos ne capteront sans doute pas, le réseau highlander anti-ANPA va se mettre en place. Or, les agents infiltrés et les dormeurs, comme déjà mentionné précédemment, ne sont pas des buses.
Il faut d'abord vous en raconter une bien bonne: la cybertechnologie existe, les Highalnders l'ont inventée!.. Encore une fois, pas de panique! Pas de Steve Austin ni de cyber-samourais en vue, mais toute une série "d'améliorations" électroniques pas piquées des hannetons. L'agent moyen dispose en tout cas d'une radio subvocale implantée dans le larynx et l'oreille, le tout est miniaturisé et en carbone "organique", c'est-à-dire conçu pour se confondre avec l'ossature en cas d'examen pas trop approfondi. Un autre dispositif amusant est un régulateur chemico-hormonal, implanté le long de la colonne vertébral, avec des ramifications vers tous les organes; en temps voulu, il peut réguler les flux hormonaux ou au contraire l'accélérer, ou même le contrer. En conséquence, cela donne une résistance accrue à tous les poisons, aux traumatismes nerveux, à la douleur, et même des poussées d'adrénaline au bon moment. Ajouter à cela un entraînement qui ferait passer l'élite des SPADS pour des tétraplégiques grabataires, et un équipement modèle "y'a pas mieux, ou alors c'est beaucoup plus cher..."
Bon, et pour ne rien arranger, ils ont décidé de la jouer subtile!
Ils sont, en gros, au nombre de deux: les trafiquants et les protecteurs. Les premiers se subdivisent en deux groupe; le plus important est celui des trafiquants de matériel, le second celui des trafiquants qui alimentent les caisses du mouvement. Les protecteurs sont les agents de l'ANPA implantés à Copacabana qui recueillent, soignent, entraînent, équipent, renseignent, en un mot aident les insurgés. Il y a aussi un troisième groupe, non moins important, qui est celui des "intellectuels" du mouvement: les idéologues, les représentants politiques, les propagandistes des Amérindiens, dont beaucoup sont installés dans la Ville Libre.
Situé à Niterdi, le quartier général et l'unité de production principale de la 2030 Copacabana Arms occupe un vaste techno-park au bord de l'autoroute, avec son propre accès et même sa propre douane. La fabrique est une exception à Copacabana, qui n'a pas l'habitude faire commerce de matériel de guerre (du moins pas officiellement...).
Une exception historique, puisqu'elle a été fondée, non pas par Monsieur 2030, mais par un quatuor d'ingénieurs tous plus foldingues les uns que les autres (on l'appelait d'ailleurs "le quatuor"...) auxquels ont doit les fameuses Winchs et le concept de fusil d'assaut à canon court. Les temps ont bien changé depuis l'époque héroïque où on assemblait des fusils dans des caves pour les réseaux de résistance. L'entreprise est maintenant une société moderne, possédée pour moitié par l'État et qui fournit à des tarifs très concurrentiels (certains préféreront parler de dumping...) du matériel de qualité aux Condors et Douaniers.
Cependant, pour obéir à certains impératifs idéologiques, la 2030 s'est engagé dès 2109 à ne pas construire d'armes, dites "de guerre", à savoir des armes à énergie ou des armes lourdes léthales. De fait, son catalogue comprend principalement des armes à feu personnelles (dont une bonne part de répliques modernes d'armes anciennes), des armes non-mortelles (neutralisateurs, tasers, lance-dards et lance-aiguilles) et d'autres babioles de ce genre. Officieusement, on dit qu'elle trafique des choses peu claires avec la Douane, voire même avec des accointances mafieuses. Mais ce ne sont que de sordides racontars promptement démentis par des communiqués de presse péremptoires.
L'immeuble qui occupe le 138 de la Rua Luca-Tergaz est une grande bâtisse datant sans doute de la fin du 20e siècle. Ancien hôtel de semi-luxe (genre trois étoiles limite), il a été reconverti deux ou trois fois maintenant en un immeuble locatif. Il comporte six étages et une cave, un vieil ascenseur magnétique passablement essouflé, une cage d'escalier en fer forgé d'origine et en général deux appartements par étage, à part au rez de chaussée et au sixième.
Les étages ont un plafond assez haut (3 m.) et les ouvertures de portes, comme toutes les installations essentielles, sont au standard du CEPMES (à savoir 2.50 m.). Chaque appartement dispose d'un téléphone et d'un terminal public d'un modèle plutôt ancien et sous-standard. La domotique y est réduite à sa plus simple expression: régulation de la température. 75% des appartements sont meublés d'origine, d'une manière plutôt rudimentaire, le reste est occupé par des locataires plus définitifs, ayant amené leurs meubles avec eux.
Le quartier, à 300 m. de la plage, est résidentiel, assez éloigné des centres d'activité de Copacabana, pour tout dire, plutôt calme...
Bien que partiellement modifié en 2006, le grand hall de l'ancien hôtel subsiste comme une monumentale entrée, au milieu de laquelle trône une fontaine passablement abîmée, qui n'a pas vu d'eau depuis la Première Révolution (si elle était raccordée, ça irait mieux...).
Un seul appartement occupe ce qui furent autrefois les dépendances. Il est habité par M. et Mme Rosina (Jorge et Carron), la soixantaine bon teint, dont les quatre enfants ont déjà quitté le domicile familial. Un tantinet près de leurs sous, ils ne sont pas très enclins à faire faire des réparations, même quand l'ascenseur tombe en panne, ce qui arrive en moyenne tous les deux mois (c'est facile quand on habite au rez...). Ils ne sont au courant de rien de tout ce qui se trame ou s'est tramé dans leur immeuble ces derniers temps; d'ailleurs, ce sont en général les derniers informés...
Tous les étages sont bâtis de la même façon: un palier assez grand (environ 12 x 4 m.), avec quatre portes. Sauf exceptions (le rez et le sixième), il y a deux studios (1 et 2), un quatre-pièces (3) et un six-pièces par étage (4); tous ont une cuisine, des sanitaires et même un balcon, donnant sur les rues environnantes.
Appartement 1: Luis Porras, étudiant en mathématiques à l'Université. Plutôt grand, athlétique et souriant; pas tout à fait le stéréotype du matheux...
Appartement 2: Jon et Irun Gezcaoli, jeunes mariés, pour l'instant sans enfants. Logent ici en attendant 1) un heureux événement, 2) un appartement plus grand.
Appartement 3: trois étudiantes en sciences économiques se partagent le quatre pièce de l'étage. Elles s'appellent Garran Itanza, Liana Merger et Marieanne Berlocher. Elles font suffisament de potin le matin, en allant à l'Uni, pour réveiller tout le monde et organisent parfois des soirées chez elles, pendant lesquelles on peut voir rentrer plus de gens qu'il ne semble possible d'y caser.
Appartement 4: M. et Mme Brunetta, avec leurs jumeaux Pasqual et Rodrigue (11 ans). Tout aussi bordéliques que leurs voisins étudiants, les gosses adorent jouer dans la cage d'escalier dès six heures du mat'.
Appartement 1: M. et Mme Sherrin (Ramon et Marietta), ainsi que leur grand fils Paco (16), un tantinet attardé mais très gentil quand même. De braves gens, somme toute.
Appartement 2: le Col. Serra de Ribeira Ezcandor, ou quelque chose d'approchant. Vieux garçon endurci à 51 ans, ancien de la Douane et souvent bourré. Très aristocratique, même dans ses bitures. Joue du cor de chasse à trois heures du matin pour calmer ses insomnies...
Appartement 3: Andreas et Koanahi Requerez, un paisible couple de retraité souvent en balade dans la journée et téléphages le soir; risquent d'être les plus grands fans des persos si ceux-ci se lancent dans le journalisme... Gentils mais gavants.
Appartement 4: grand six-pièces vide, attendant d'être réparé suite à un incendie plus ou moins accidentel (en fait, un suicide raté par immolation, suivi par une défenestration très bien réussie; peut provoquer des cauchemars aux persos émotifs).
Appartement 1: pied-à-terre et lieu de travail pour Mlle Dorinda, Rigoberta Arraçao pour l'état civil. Call-girl et danseuse de cabaret, elle mène sa carrière sans joie ni amertume. Rarement là le soir, ou alors occupée. Dort le jour.
Appartement 2: trois autres étudiants, ressemblant autant à des étudiants que Cindy Crawford à une colonne d'essence. Et pour cause, les Sergents Ricardo Marin de Vega et Urraca Sanchez, ainsi que le Lieutenant John Marracan sont tous trois membres du service "action" des services secrets Highlanders. S'ils ne font pas couleur locale, ils compensent en étant exceptionnellement discrets, ce qui ne les a pas empêché de "plomber" l'appartement des persos, par des micros conventionnels (un dans chaque pièce, hyperbeam 1 km.) et par une ligne acoustique directe imbrouillable et--théoriquement--indétectable ("je ne te cacherai pas qu'il faut faire 01..."). Leur armement est planqué, en partie dans leur appart' (des automags discrets) et dans une consigne au Santos Dumont terminal (plein de trucs qui meulent...).
Appartement 3: deux étudiants en architecture, Jona Erricsaen et Roberto Mannini, occupent ce logis, encombré par de nombreuses piles de papier et deux stations graphiques balaises, filant le parfait amour pendant les vacanaces. Oui, ce sont deux mecs, et alors?..
Appartement 4: M. et Mme Gastiann (Cristobal et Lucia), couple sans enfants abordant la quarantaine avec une mentalité de beauf catho qui terrifierait le Marcel moyen. Font régulièrement circuler des pétitions dans l'immeuble visant à l'expulsion de tel ou tel locataire pour tel ou tel motif; qui que ce soit, la pétition ne comporte jamais plus de deux signatures.
Appartement 1: Gonzal Riquerres est un ancien repris de justice, bossant à l'occasion comme docker. Il est grand, massif et passablement taquin, mais pas con: il sait qu'à la prochaine entourloupe, il en a pour quelques années de travaux forcés.
Appartement 2: Sergio Lopez, étudiant en médecine sans histoire.
Appartement 3: ici habitent Yriaç Lebneviz et sa femme Sarah, tous deux flics de la CONDOR. Il se prennent régulièrement de bec avec leur voisin Riquerres, même si c'est que de la gueule.
Appartement 4: vide, mais vous pouvez y caser vos persos. Anciennement occupé par des membres de l'ANPA, qui y ont reçu la visite de charmants voisins highlanders (sept morts), il a été refait à neuf récemment. On pourra néanmoins retrouver des impacts de balles dans les murs sous le plâtre et la peinture fraîche, ainsi qu'une caisse de tracts et une vieille Kalashnikov mécanique encore en état de marche sous la baignoire.
Appartement 1: le studio est actuellement occupé par un couple de "vacanciers européens", qui ne sont en fait rien d'autres que deux aigrefins, effectivement originaires d'Europe, qui se sont mis au vert après avoir arnaqué plein de gens pour environ 300'000$. Ils sont bien décidés à rester ici le temps que ça se tasse, genre un an ou deux... S'ils se présentent sous le nom de M. et Mme Raimondi (Pier et Paolina), de Rome, la police les connaîtra comme étant Giulio Carana et Antinea Pakatanopoliou.
Appartement 2: vide. Ancien studio où vivaient deux des trois agents highlanders, il est encore sous scellés, la police l'ayant complètement oublié et les Rosina s'osant pas le leur rappeler. Tout y a été consciencieusement fouillé, circulez y'a rien à voir!
Appartement 3: Mme Katia Müller, qui occupe seule ce petit appartement encombré de vieilleries, est une digne vieille dame de 85 balais, veuve d'un commerçant modeste. Malgré son air fripé, elle a encore toute sa tête, même si elle n'est pas très causante.
Appartement 4: M. et Mme Lopez (Luis et Ximena), avec leurs deux fils Luis junior (3) et Roberto (1), ainsi que leur fille Maria (4). Famille paisible, père fonctionnaire, enfants bien élevés.
Tout l'étage a été converti en un seul grand appartement, une sorte de grand atelier d'artiste où vivent Sandra Calari et Conchita Errebin, deux étudiantes en histoire de l'art, ainsi que leur mécène Jose Garcia Maltese, un peintre pas complètement inconnu dans les milieux branchés de Copacabana. Le ménage à trois ainsi formé est souvent orageux, constellé de scènes de ménage à faire trembler les vitres, ainsi que de petites fêtes organisées dans l'atelier, au cours desquelles un Eylda aurait du mal à s'y retrouver...
L'auteur recommande chaudement l'écoute des albums suivants en guise d'inspiration:
![]() | Peter Gabriel / Passion & Secret World Live |
![]() | Angra / Holy Land (métal progressif brésilien) |
![]() | Steve Hackett / Till we have faces (particulièrement le morceau "Mathilda Smith-Williams Home for the Aged" |