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Thirteen Stars -- "La Porte de la Terre"
à moins que ce ne soit son paillasson...

Fondée peu après l'entrée des Terriens au CEPMES, cette station située à l'entrée du système Sol a été érigée par des capitaux privés et cumule les fonctions de terminal pour gros vaisseaux, port franc et paradis fiscal, le tout couvert par une administration sévèrement corrompue et un charivari socio-législatif à faire pâlir un avocat américain.

Dernière modification: le 16 février 1997.

La Fondation

De nombreuses légendes courrent sur la fondation de Thirteen Stars. Pour certains, elle a été commencée dans le plus grand secret, grâce à de la technologie highlander volée par les Américains. D'autres y voient le résultat de tractations discutables entre des Européens peu fréquentables et des extra-terrestres (comprenez: Siyani) peu scrupuleux avant même l'accession au CEPMES.

Quoi qu'il en soit, on a commené officiellement à parler de Thirteen Stars environ vers 2115, et surtout en 2124 avec la faillite retentissante de l'échafaudage fonancier qui devait assurer la pérennité de la station. Après d'âpres pourparlers, la Confédératioon Européenne, jusque là actionnaire majoritaire du projet, consentit à revendre ses parts pour un prix plus qu'intéressant à un consortium d'intérêts privés, en déclarant haut et fort qu'ils ne voulaient plus entendre parler de ce truc. Entretemps, l'Europe avait il est vrai acquis une grande part du système solaire ainsi que les cinq colonies d'outre-Sol, et dès lors un terminal marchand devenait moins intéressant.

Ledit consortium, emmené par Hildebrandt Sigristen Rey-Bellet, un homme d'affaire européen transfuge de la récemment formée République Coopérative de Düttweiler, comprenait des intérêts européens, américains et siyansk. Le tout étant basé sur Fantir, bénéficiait d'une structure d'une opacité totale et d'avanatages fiscaux non-négligeables. On soupçonne plusieurs mafias terriennes d'avoir alors utilisé Thirteen Stars pour y investir leurs capitaux dans la panique suivant l'incendie de Manhattan. De toute façon, bien malin qui pourrait dénouer encore aujourd'hui l'imbroglio financiaire qui entoura la construction de Thriteen Stars.

La construction des premières infrastructures furent achevées dans une indifférence presque suspecte aux alentours de 2131. Il faut dire que la presse avait alors d'autres highlanders à fouetter et que, de plus, un embargo très strict régnait autour de la construction du site. En fait, seuls des magazines comme "Ici-Genève" ou "The Lone Gunmen" firent des papiers sur l'ouverture de Thirteen Stars, ce qui donne une idée sur la nature des rumeurs qui circulaient alors au sujet de la station spatiale.

Rumeurs...

Vous avez dit rumeurs? Thirteen Stars est au centre d'un certain nombre de Conspirations qui tournent dans les milieux parallèles, genre AlterNet ou autres. Le fait qu'on ait commencé à parler de Thirteen Stars avant même que les Terriens soient "officiellement" au courant des tenants et aboutissants des civilisation extra-terrestres de la Sphère est déjà une bonne indication. Certains parlent d'une base avancée de la CIA (vachement avancée, d'ailleurs...), d'autres d'un complexe de surveillance eyldarin datant de l'Arlauriëntur, d'autres enfin de la Planète X, mythique dizième planète du système Sol; et tout Conspirationniste vous le dira, un X quelque part signifie toujours des mystères insondables et des Secrets Que Les Sentients Ne Sont Pas Censés Savoir...

Et après?

Pour ceux qui n'ont pas d'intérêt pour l'histoire corporatiste, les années post-fondation furent pour Thirteen Stars une succession de non-événements. Les changements à la direction, les modification des statuts, de l'actionariat et du plan des locaux, les tentatives d'invasion ou de déstabilisation de la station ou les catastrophes diverses n'occupent somme toute que peu de place dans l'histoire officielle de la Sphère en général, et même de Thirteen Stars elle-même.

Il faut dire aussi que s'il y a un domaine dans lequel les relations publiques de la station excellent, c'est bien dans le domaine de la minimisation de l'information, tant au niveau qualitatif que quantitatif: on parle rarement de Thirteen Stars dans les médias, et quand ça arrive, c'est pour ne rien dire.

La station aujourd'hui

Située au delà de l'orbite de Pluton, Thirteen Stars suit une trajectoire contrôlée par ordinateurs lui permettant d'offrir la meilleure solution possible pour un départ vers la Terre, dont elle est techniquement le parking à camions.

Le starport

Dans le cas présent, les camions sont en fait les vaisseaux spatiaux de plus de 50'000 t., qui sont plutôt mal vus dans le système solaire à cause des nuisances qu'ils occasionnent (en fait, surtout à cause du fait qu'ils ne sont pour ainsi dire pas manoeuvrables et qu'en cas de fausse manoeuvre, ils font de très gros trous dans le décor).

L'essentiel de Thriteen Stars consiste donc en d'impressionnantes infrastructures d'amarrage, de chargement et de déchargement et de ravitaillement pour vaisseaux de ligne de fort tonnage. Des gens mesquins pourront faire remarquer que les ingénieurs ont vraiment fait dans le mégalomane, puisque certains docks peuvent accueillir des vaisseaux jusqu'à cinq millions de tonnes, alors que le plus gros tonnage jamais vu était l'Elmaug, avec ses trois millions de tonnes. Or, l'Elmaug était une Battlestar-...

Autant dire qu'il y a deux starports: un pour les brontosaures, et un pour les vaisseaux normaux, entendez par là les moins de 50'000 t. Ce sont ces plus petits vaisseaux qui acheminent marchandises et passagers de et vers l'intérieur du système: principalement la Terre, bien sûr, mais aussi les concessions minières de la Ceinture de Phaëton, ainsi que, depuis peu, les chantiers de trerraformation de Mars et Venus.

Enfin, un tel starport ne serait pas complet si on ne mentionnait les vastes chantiers spatiaux, civils (surtout) et militaires (un peu aussi), qu'ils soient highlanders, américains, européens ou même copacajuns. Pour que ce soit plus pratique, les ingénieurs de la station ont rassemblé tout ce petite monde (mais assez loin de la station elle-même, pour que ça ne soit pas trop gênant si ça fait boum!), ce qui donne lieu à d'âpres luttes sournoises, à base d'espionnage industriel et de sabotages.

La station

Le corps principal de la station peut se distinguer en trois parties: le starport, la partie administrative et la partie commerciale.

Le starport est en fait la partie où on ne s'occupe pas des vaisseaux, mais de ce qui va dedans. On pourrait la qualifier de caricature d'aéroport, avec une architecture improbable (les Conspirationnistes vont jusqu'à dire "non-euclidienne"...), des commodités qui ne le sont pas, des indications vaseuses et incomplètes et des services incompétents, mais c'est un coup à se faire accuser de flatterie. Le starport de Thirteen Stars est un cauchemar pour un peu tout le monde, que ce soit le passager qui aimerait bien avoir, dans l'ordre, ses bagages, son café, sa monnaie et la porte d'embarquement de son vol, ou pour le capitaine de vaisseau qui cherche le bureau B-628bis (guichet 4) pour y déposer son plan de vol (et découvre qu'il n'existe pas...).

En fait, les seules personnes qui survivent dans ce fatras sont les sous-fifres du personnel technique, qui savent vaguement où est quoi et réciproquement, qui ont ordre de ne pas parler avec le public, mais peuvent transmettre de petites notes griffonnées contre un bakchich de 1 à 5$.

L'administration de Thirteen Stars a sans doute été conçue par un clone de Franz Kafka, avec l'aide du scénariste de Brazil, puis transmise à un énarque sous acide et traduite en siyan'er par un Karlan Hjandri analphabète. À moins qu'il ne s'agisse d'une pure malveillance, bien entendu... Il existe un nombre incroyable de bureaux, de commissions, de sous-commissions, de départements et de comités, qui ont en commun trois caractéristiques: vénalité, mauvaise foi et incompétence; cinq si on compte les sous-effectifs et les horaires absurdes.

Tout ceci pourrait très facilement rendre fou le transitaire moyen, s'il n'existait un remède infaillible: le Dollar! En gros, si on paie, tout va mieux. Un simple billet de dix pions suffit à transformer une pause-café en heure de bureau, et pour un "green white" (les billets de 100$ sur lesquels figurent Tim White) on assiste au miracle, dit de la "Dé-multiplication des Formulaires", qui ramène la masse de choses à remplir à un simple feuillet signé. Pour des choses moins légales, comme un bordereau de douane déjà rempli, c'est plus dur; et surtout plus cher...

Enfin, la partie commerciale de Thirteen Stars peut se diviser en deux parties: une sorte de luna-park spatial, avec des animations en faible gravité, des hôtels et restaurants de luxe et des casinons, et d'autre part une des plus impressionnantes concentrations de boîtes à lettres et de sociétés-écran de la Sphère. En effet, le statut de Thirteen Stars, station spatiale de droit privé en dehors de l'espace territorial de quelque nation que ce soit, est un véritable paradis fiscal et judiciaire. Ouvrir une compagnie y est plus simple que de retrouver ses bagages (ce qui n'étonnera personne) et à peu près toutes les grandes banques d'affaires, ainsi que les principaux transitaires et prestataires de service de communication de la Sphère, y ont une antenne.

Cette situation a d'ailleurs le don de rendre fou les services policiers et financiers de la Terre, en ce sens que Thirteen Stars est une plaque tournante de toute ce qui est trafic et blanchiment d'argent à grande et moyenne échelle. On a d'ailleurs longtemps discuté dans les états-majors de la Terre et d'ailleurs de la possibilité d'une intervention militaire ou d'une quelconque manoeuvre pour faire rentrer la station dans le rang des états-nations de la Sphère, sans grand succès: la station est bien protégée contre les intrusions indésirables, suffisament bordélique pour que des Highlanders y égarent une légion (ce qui, semble-t-il, s'est déjà passé...), semble trop fragile pour tolérer un assaut dans les règles et a de plus un passé militaire peu engageant: on a recensé, entre 2090 et 2180, environ une vingtaine de batailles spatiales dans et autour de Thirteen Stars, sans qu'on ne sache réellement qui furent les agresseurs, ni ce qui les a mis en déroute. Ce dernier détail ennuie énormément lesdits états-majors...

Les habitants

Thirteen Stars est somme toute une station peu habitée, eut égard à sa grande taille. Peu habitée par des résidents permanents, s'entend. On pense que plus de 50'000 personnes y travaillent tous les jours, chiffre rendu flou par une comptabilité bordélatoire et l'absence de recensement fiable (ce dernier changeant suivant les besoins qu'on en a...).

L'avantage de vivre à Thirteen Stars est que les employeurs ne demandent que rarement de curriculum vitæ. C'est à peu près le seul, à moins d'être cadre, bardé de diplôme, et d'avoir le même taux de scrupules qu'un transporteur siyansk indépendant. Il faut le dire franchement, travailler sur Thirteen Stars équivaut à de l'esclavage volontaire, du moins au niveau des salaires: c'est World Company pour tout le monde, tite n'enfant ou pas. Bien sûr, il y a les à-côtés: marché noir, contrebande, pots-de-vins, trafics en tous genres, etc. Ça met du beurre dans les épinards, sauf qu'il y a pas beaucoup d'épinards...

En effet, la vie est chère sur Thirteen Stars. Les revendeurs accusent les tarifs de transport, ce qui n'explique pas tout, alors que les clients mentionnent plus volontiers la rapacité de ces mêmes revendeurs, ce qui est plus complet. Les intermédiaires administratifs et les douanes volantes (qui d'ailleurs volent beaucoup...) finissent le tableau, mais on n'en parle pas à table.

Du coup, Thirteen Stars est un monde à deux faces: la station publique, avec ses couloirs rutilants (n'exagérons rien), ses casinos et ses boutiques hors-taxe d'un côté, et ses couloirs de service mal éclairés, ses gaines techniques encombrées et ses hangars où de sombres négociations se déroulent. Si le second est principalement entre les mains de la mafia, le premier est... aussi entre les mains de la mafia.

Les dirigeants

On l'a déjà dit, mais on le répète: sur Thirteen Stars, le législatif navigue à vue dans une purée de pois qui ferait peur à un anglais adulte. Théoriquement, Thirteen Stars est une société anonyme par action. Pratiquement, personne ne sait exactement quel est le capital de la société (et, partant, de la station), ni le nom et nombre de ses actionnaires; les sources varient du simple au décuple. Le fait qu'elle ait son siège sociale en elle-même n'arrange pas du tout les affaires, c'est le cas de le dire.

Les rapports annuels rendus par l'administration ressemble à une démonstration de l'usage dans la langue de bois dans le commerce international, ponctués par des inexactitudes, des approximations hasardeuses, des silences lours de sous-entendus et des fautes de frappes.

On s'est longtemps demandés s'ils le faisait exprès, et la réponse est tombée en 2265 de la bouche d'une ancien administrateur: oui! Toutes les commissions boursières ont hurlé au scandale, et résultat, il n'y a pas eu de rapport annuel en 2266, et celui de 2267 était pareil à celui de 2265. C'est donc du foutage de gueule grand style et je m'y connais! Mais Thirteen Stars a visiblement plus besoin d'opacité que de capitaux...

Or donc, on ne connaît des dirigeants de Thirteen Stars que les actionnaires qui ont bien voulu se faire connaître et les administrateurs officiels. Si les seconds ne sont pas des incompétents patentés, ils font de gros efforts pour qu'on le croie. Selon toute vraisemblance, n'importe quelle compagnie dirigée par des guignols de ce calibre devrait déposer son bilan dans la minute qui suit la rumeur de leur nomination. Pas Thirteen Stars, qui s'en accomode très bien...

Quand aux premiers, même les vaguement connus s'évertuent à se la jouer "mystère et boules de gomme". Ce sont pour la plupart des financiers obscurs, naviguant dans les eaux trouble de Tel-Aviv, Singapore, Cchlatzsstrill-wlyissi ou Tara Fantirea. D'autres ont un passé plus que vaporeux (si on connaît leur date de naissance, on a de la chance). Quelques-uns enfin ont leur portrait dans toutes les douanes de la Sphère, avec la mention "Wanted", accompagnée d'une somme plus que conséquente.

Sécurité

Même si Thirteen Stars est sans doute beaucoup plus solide qu'elle paraît -- à preuve les batailles auxquelles elle a survécu --, la station vit tout de même dans la hantise des accidents structurels. Entendez par là, les trous dans la coque. Il faut dire que le vide stellaire, comme environnement hospitalier, on a déjà vu mieux...

Bardée de senseurs divers et variés, Thirteen Stars est aussi patrouillée par les Plombiers. Corps d'élite, spécialisé dans l'entretien et la réparation en milieu spatial, son nom est officiel est Station Security Special Staff, ou S4 (ou SS2). Les Plombiers forment un corps à part dans Thirteen Stars: ce sont à peu près les seuls résidents permanents de la station. Sans doute histoire de les inciter à en prendre soin... Autant dire que leur connaissance des entrailles de Thirteen Stars est extensive et quasi-exhaustive; ce sont peut-être même les seuls à connaître les plans complets de la station, si tant est que cela soit du domaine du possible...

Outre leur formation technique, on soupçonne aussi les Plombiers d'avoir droit à un entraînement paramilitaire intensif, dans la catégorie "comment repousser une force d'invasion avec une clé à molette et une riveteuse automatique".

Outre les Plombiers, Thirteen Stars compte plusieurs forces de protection diverses, la plupart étant regroupés sous une structure commune appelée Sec13. On y trouve les divers services de douane (civile et marchande), les différentes compagnies de vigiles du secteur commercial, la Sécurité Interne de la station, ainsi que des éléments d'une police anti-terroriste, dont personne ne sait grand-chose sinon qu'elle servirait les intérêts directs des dirigeants. Particularité de ces forces: toutes s'emploient à utiliser des armes qui ne peuvent pas endommager la structure de la station; ces armes sont d'ailleurs strictement interdites, et leur possession est punie d'une forte amende et d'une expulsion immédiate.