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CommunicationsDerniére modification: 21 novembre 1996.
Note historico-technologiqueAussi bizarre que cela puisse paraître, la technologie informatique n'a pas suivi la courbe exponentielle en puissance qu'elle a connu dans notre univers, à nous joueurs. À cela deux raisons très simples. Trois raisons, en fait: mais la première étant que je n'ai pas envie de me prendre la tête avec de la méta-technologie dans Tigres Volants et que, pour des raisons de convenances personnelles, je reste attaché à une vision de la technologie un peu "années 70", en tous cas pré-cyberpunk. Le reste de la SphèreLa première, donc, tient à la civilisation eyldarino-atlano-siyansk, dite aussi des "partisans du moindre effort". Dans le cas présent, ils ont péniblement développé un système informatique fiable, robuste, répondant exactement à leurs besoins, avec suffisament de souplesse et de modularité dans sa conception pour permettre des mises à jour faciles en temps voulu. Le résultat est que 75% des planètes de la Sphère (espace Karlan non-compris, pour cause de manque de données sur le sujet) sont dotées d'un système informatique dont la conception remonte en gros à une dizaine de milliers d'années, et dont elles s'accomodent très bien. Bien sûr, niveau performance, on a fait mieux depuis... Les ordinateurs personnels, tels que les connaissent les Terriens, sont très peu répandus. Ce que les Eyldar appellent des palensiriani, autrement dit des communicateurs, sont en fait des ordinateurs personnels dédiés exclusivement à l'exécution de tâches simples (communication, domotique, agenda, plus quelques gadgets), et dotés d'une interface très intuitive. La TerreLa seconde tient en trois mots: Troisième guerre mondiale. Cela paraît bête, comme ça, mais dès 1989, l'ensemble du monde industriel est pris dans la tourmente: le Japon est rasé en 1989, puis la Californie est envahie, puis ce sera au tour de l'Europe, notamment l'Allemagne, sur le territoire de laquelle le plus gros des combats se dérouleront. Les universitaires sont mobilisés dans l'armée, les travaux scientifiques s'orientent vers des objectifs militaires. Bref, la révolution informatique domestique des années 1990 n'a pas lieu. La technologie est connue, mais ses applications restent dans le domaine militaire, et ce pendant près d'un siècle. Pire, la destruction en 1992 de la plupart des grosses infrastructures occidentales et asiatiques par les ogives nucléaires, ainsi que les différents chocs EMP qui s'en suivent, font plus ou moins régresser la civilisation occidentale à l'âge pré-transistors, ou presque... Les réseaux informatiques mondiaux sont détruits et désorganisés à 80% en Europe, à 95% en Extrême-Orient (surtout Chine, Corée, Japon, Taiwan et Hong-Kong), et à 20% aux États-Unis. Si ces derniers, dans le splendide isolement qui est le leur, parviennent à remettre en place en moins d'une vingtaine d'année une infrastructure informatique et électronique performante, elle est exclusivement destinée à la télévision, qui reste longtemps un instrument de propagande. Les faibles ressources et les guerres civiles qui se succèdent sur le continent nord-américain ne permettent guère que quelques petites percées ça et là dans les cinquante ans qui suivent. En Europe et en Asie, l'informatique n'est pas au sommet des priorités pendant les Années d'Ombre et jusque dans les années 2040, date à laquelle la technologie retrouve sa place dans les foyers. Pendant ce temps, l'Amérique du Sud et l'Australie seules possèdent un niveau technologique similaire aux années d'avant-guerre, mais elles non plus n'encouragent que très tard les recherches dans ce domaine. L'Afrique, l'Amérique du Sud et le monde islamique, eux, comblent rapidement leur retard. En 2053, à la veille de la Quatrième guerre mondiale, tous les États terriens sont au même niveau technologique, ou peu s'en faut. Le progrès s'est remis en marche, et on peut considérer alors que des machines datant d'avant la guerre (ou tout au moins les concepts qui les caractérisent) deviennent lentement obsolètes. La Terre de Tigres Volants a donc grosso-modo à ce moment soixante ans de retard par rapport à notre monde à nous. Et pour ne rien arranger, la Quatrième guerre mondiale éclate. Cependant, son impact direct sur la technologie sera moins fort, et même plutôt positif. D'abord, elle s'étale sur quarante ans, et ne touche pas toute la planète à la fois. Ensuite, c'est une guerre de conquête, et non de destruction: les infrastructures industrielles et scientifiques ne sont que peu touchées. Qui plus est, la technologie highlander affiche une bonne vingtaine d'années d'avance sur ses concurrentes, à part peut-être l'Amérique du Sud. Il y a donc des fuites involontaires de technologie, et une compétition scientifique, en même temps que militaire, s'engage. De fait, on peut compter qu'à la veille de l'Âge des Étoiles, l'informatique personnelle a progressé, pour atteindre un niveau supérieur à notre Terre de 1995, de dix, peut-être vingt ans en avance. À côté de cela, les institutions étatiques et autres ont déjà à leur disposition un matériel beaucoup plus performant, souvent classé secret défense et alimenté par des budgets toujours plus importants, dirigés vers la recherche. Par la suite, la technologie continuera à progresser, mais beaucoup plus lentement. La découverte du niveau -- somme toute faible -- des autres civilisations de la Sphère a été pour beaucoup une grosse déception, et le milieu scientifique semble accuser une légère dépression à cette idée, d'autant plus que les non-Terriens ne semble pas manifester d'envie brutale de faire avancer la science pour la science: sans besoin réel, pas de raison d'évoluer. C'est tout?Pas vraiment. Mais c'est là l'essentiel des techniques de communications "civiles", c'est-à-dire accessibles au pékin moyen. Les militaires, les scientifiques institutionalisés ont, eux, accès à des technologies beaucoup plus poussées dans le domaine de l'informatique et des télécommunications. Contrairement à notre monde, les technologies militaires sont bien plus avancéàes que les technologies civiles, et cela partout dans la Sphère, à part chez les Siyani et peut-être chez les Karlan, les premiers n'ayant pas de militaires et quasiment pas d'État, les seconds pas de civils Technologies de communicationDans la Sphère de 2290, les communications civiles sont intégrées en un seul et même réseau: télévision, téléphone, banques de données, tout passe par les mêmes "autoroutes de l'information", celles dont on dit qu'il ne leur manque que les publicités pour mousse à raser sur le bord. Et encore. Qu'est-ce que le FE?Pour être simple, c'est le facteur de résistance d'un appareil électronique de communication, quel qu'il soit (radio, radar, téléphone, etc.) à des influences extérieures, volontaires ou non. Cela inclut la protection contre des chocs électromagnétiques, contre des brouillages dus à la météo ou à un électronmicien taquin, mais aussi les différents dispositifs de codage, destinés à rendre le message illisible s'il tombe en de mauvaises mains. À titre d'exemple, un téléphone normal a un FE de 0; cependant, la plupart disposent d'un dispositif de confidentialité, qui crypte les données de manière simple et rapide, lui conférant un FE de 10. Les services d'urgence, ainsi que les vigiles et autres organisations para-policières ont des communicateurs avec un FE entre 15 et 25, suivant les pays et le taux de paranoïa ambiante; les radars de trafic véhiculaires sont aussi à 15 ou 20. La flicaille oscille entre un niveau entre 20 et 30. Les différentes forces armées atteignent un FE 30-35, pouvant monter jusqu'à 40 ou même 45 pour des opérations spéciales. Le FE 50 est considéré comme un absolu, mais comme tout absolu, il ne demande qu'à être dépassé. Téléphone, vidéophonePour des conversations simples, rien de tel que le téléphone, voire même le vidéophone. Ce dernier est néanmoins peu utilisé dans la Sphère terrienne, pour des raisons techniques (c'est plus cher) ainsi que culturelle (on n'aime pas se faire surprendre par un vidéophone quand on est en caleçon...); les régions de l'ex-Arlauriëntur ont moins de scrupules, et le vidéophone y est la norme. On en trouve cependant dans les bureaux, ou plus simplement à l'entrée d'immeubles, comme successeurs des interphones (dans lequel cas ils sont protégés par une vitre blindée Prot. 35 et traitée contre la peinture). Un téléphone simple coûte 10$. Il est rare qu'on le trouve tout seul. Là où on a un terminal domestique (c'est-à-dire un ordino branché sur le réseau en permanence), le téléphone est inclu dans ledit ordinateur. Lequel ordinateur fait alors fonction de répondeur, de mémorisateur d'appels, de bottin téléphonique, etc. Un téléphone portable, incluant là encore un répondeur, coûte 100$; il est muni d'un dispositif "silence", permettant de convertir la sonnerie en un signal lumineux, ou de diriger l'appel sur le répondeur. On peut aussi l'utiliser comme interface réseau, comme tout téléphone standard. Convertir un téléphone en vidéophone coûte au minimum 50$, correspondant au prix d'une caméra. Tout vidéophone possède aussi un système "image fixe" permettant de remplacer l'image de la caméra par une autre, fixe, pour les cas où on n'est pas montrable... Notons que la qualité du son et de l'image au téléphone ont été grandement améliorés. Sans atteindre la qualité de son numérique (sauf sur certaines lignes, alors aussi coûteuses qu'un vidéophone), on n'a plus l'impression que l'interlocuteur parle dans une boîte en métal... La conversation, au niveau local (= planétaire), coûte entre 0.1 et 1$ la minute. Comptez en moyenne trois fois plus pour un vidéophone. Le terminal domestiqueTout domicile qui se respecte est équipé d'un terminal. Il s'agit en général d'un ordinateur de la taille d'un Compact, raccordé sur le réseau via une interface du même métal (laquelle interface est standard, FE 10, faut pas pousser; il s'agit le plus souvent du téléphone) et équipé, outre d'un programme de communication, de quelques petits utilitaires, du genre traitement de texte, programme de dessin, tableur et base de données. Quelque chose de simple, de rudimentaire, même, mais qui peut au moins être utilisé même par le dernier des demeurés. Pour ne pas se fatiguer avec des exoticités telles qu'un écran dédié, on transmet les grosses informations sur la télé; en général le terminal domestique dispose aussi d'un petit écran annexe pour des fonctions simples (numéros de téléphone, etc.). On peut bien sûr, comme tout ordinateur, le modifier pour lui adjoindre plus de mémoire, des programmes plus performants, etc. Mais le commun des mortels se contentera de faire une ou deux mises à jour par ci par là, éventuellement un gadget genre reconnaissance vocale ou écran holo, histoire de suivre quand même un peu... Le but principal de ce genre d'engin chez soi, c'est de pouvoir accéder le plus aisément du monde, sans quitter son beau canapé, à la foultitude de banques de données du Monde Extérieur. Autant dire qu'il n'existe peu de compagnies, d'administrations, d'institutions ou même de magasins, clubs ou associations qui n'ont pas leur serveur. Les serveursQu'est-ce donc que cela, un serveur? Principalement un "lieu informatique". C'est une adresse à laquelle on se connecte, un peu comme un numéro de téléphone, et qui offre divers services, suivant les cas. On y trouve un descriptif du serveur lui-même, ainsi que de son parrain (compagnie, administration, club, etc...). On y accède aussi à un certain nombre de services, gratuits ou non, dont le nombre et le genre dépendent de facteurs (taille et type du parrain, génie des opérateurs, paranoïa ambiante, etc...). Pour une bibliothèque, cela peut être la consultation du catalogue, voire même des ouvrages (contre rémunération; ça coûte cher les gros transferts de données...), ou des renseignements d'ordre bibliographique. In the netLe Cyberspace n'a pas réellement changé depuis trois siècles: c'est toujours le bordel! Il s'est par contre moins "global" que notre Internet contemporain. Les serveurs sont solidement établis dans leurs États respectifs et peuvent, si besoin est, restreindre l'accès des non-citoyens de l'État en question (il y a bien sûr différents moyens de tourner cela, mais bon...). Son nom varie suivant les endroits: EuroNet en Europe, HFDL (Highlander Federal Data Link) en Fédération des Hautes-Terres, U.S. Online (U.S.OL, prononcez "yousol") aux États-Unis, etc. Au niveau terrien, la méta-structure qui coordonne les liaisons entre différents réseaux locaux est appelée Hermès. Les interfaces ont changé. Une majorité de serveurs offrent maintenant des véritables lieux virtuels, avec graphismes tridimensionnels, parfois holographiques, à l'architecture plus ou moins manipulable par l'utilisateur. Les systèmes de conversation informatiques, dits de chat, permettant une conversation à plusieurs, existent et sont plutôt bien développés dans les milieux ludiques et des affaires, pour des raisons totalement différentes. Ils sont le plus souvent dotés de systèmes permettant de garder une trace de ce qui est dit, ou au contraire de pouvoir transférer par sa bouche virtuelle tout un fichier. Les fax ont disparu avec l'avènement des réseaux informatiques. En effet, pourquoi se limiter à envoyer une copie basse-définition alors qu'on peut directement envoyé le texte lui-même, ou une numérisation de plus haute qualité? Lequel fichier pourra ensuite être retravaillé par le destinataire à sa guise... La seule limitation reste alors le prix, qui est bien entendu déterminé par la taille du fichier. AlterNet, le réseau parallèleOn appelle ainsi tous les serveurs pas très officiels, les sites publics ou privés qui ne sont que rarement dans les annuaires informatiques, et qui traitent de tous ces sujets qui font sourire les honnêtes gens et qui énervent la police: manifestations paranormales, subversion politique, cultures alternatives, conspirations universelles, apparitions de chanteurs morts dans des fast-foods, etc. AlterNet n'est pas réellement un "réseau parallèle". Il aimerait sans doute bien l'être, mais il est pleinement intégré dans les réseaux nationaux et internationaux. C'est juste un nom pour des endroits peu publicisés, à part dans les milieux concernés. Évidemment, s'il faut déjà prendre avec des pincettes l'information en général, ce qui passe sur AlterNet atteint des niveaux d'improbabilité morandiniens. Les ConspirationsOn parle de Conspirations (avec une majuscule, les gens qui fréquentent AlterNet aimnet beaucoup les majuscules...) pour désigner toutes sortes de théories farfelues. Ce qui inclut bien sûr les conspirations globales de groupes para-crypto-secrets aux motifs indicibles, mais aussi les recherches sur les Arcanes, les manifestations surnaturelles, les mystères de l'histoire, etc. Exemples de Conspirations célèbres: la Conspiration Mexico (cf. États-Unis), la Conspiration du Roi (Elvis et consorts), la Conspiration extra-terrestres (pas les répertoriés, mais d'autres, encore plus exotiques), la Conspiration Autre Voie, etc. La vieille école...Bien sûr, lorsqu'il s'agit de ne plus envoyer des objets virtuels, ou virtualisables, mais quelque chose de bien concret, il ne reste plus qu'à se rabattre sur la Poste. Ou l'équivalent local. Il n'existe presque plus de systèmes de poste nationalisés. Seule la Confédération Européenne s'accroche encore, de même que la Fédération des Hautes-Terres, qui elle ne s'en sert que pour ses annonces officielles. Ce genre de chose n'a en fait jamais été en vigueur dans le reste de la Sphère. Les communications interstellairesTout ceci est bien beau, tant qu'on reste à un niveau bêtement planétaire. À partir du moment où on commence à envisager des distances de l'ordre de l'année-lumière, tout se complique. En gros, il n'y a que deux solutions: soit on saute dans le premier vaisseau venu et on va porter soi-même le message à son destinataire. C'est cher et c'est lent, donc pas pratique. Deuxième solution: les faisceaux d'ondes hyperspatiales, appelés aussi hyperbeams. La vitesse de propagation d'un hyperbeam est grosso-modo de 100 A.L. par seconde, +/-10% d'erreur expérimentale. Ce qui signifie que, d'un bout à l'autre de la Sphère, une transmission ne prend que 5 secondes, ce qui est supportable, même au téléphone... Le problème avec les hyperbeams, c'est que la technologie est très sensible, très lourde, bouffe une quantité d'énergie absolument monstrueuse (en gros, un émetteur hyperbeam = un tokamak à-côté...) et est l'apanage de techniciens bardés de diplômes à rallonge. Donc, ça coûte achtement cher! |