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Sovtech
La technologie soviétique dans Tigres Volants
Une des particularités de Tigres Volants est de faire figurer
dans son univers des reliquats de ce qui fut pour notre monde
l'ancien empire soviétique. En 2290, cet empire soviétique n'est
plus non plus, mais a donné naisance à des rejetons particulièrement
bâtards. Ainsi, on trouve encore sur Terre un certain nombre de
communautés non-marginales qui se réclament toujours d'un mode
de vie marxisto-lénino-trotsko-stalino-kroutchevo-brejnévo-soviétiue.
On dira "soviétique" pour faire court.
Ces rejetons se trouvent principalement en Europe et aux États-Unis
Nord-Américains. D'une part dans le "Concordat Soviétique", qui
regroupe plusieurs états-cantons de l'est-européen (ce qui inclut
les colonies, notamment Asgard), d'autre part dans la communauté
russo-soviétique émigrée sur la côte ouest américaine depuis la
fin de la Troisème guerre mondiale. Et surtout, ces rejetons appliquent
toujours dans leurs grandes lignes, et avec plus ou moins de bonheur,
un certain nombre de pratiques et de principes hérités en droite
ligne de la Glorieuse Révolution d'Octobre 1917, da!C'est notamment
le cas de la technologie.
Principe 1: Pourquoi faire compliqué?
La technologie soviétique simplifie tout. À part peut-être les
factures. Ainsi, le choix des matériaux. Pourquoi se prendre la
tête avec des matériaux composites très pénibles à fabriquer?
On n'a qu'à faire avec ce qu'on a: bois, acier, éventuellement
plastique pour pot de yaourt dans le cas d'objets pour lesquels
la solidité n'est pas importante (rare; voir plus loin). Vous
voulez du blindage: pas de problème: on a du béton. Bon, bien
sûr, c'est un peu lourd, mais ça protège!
De ce point de vue, les sommets sont souvent atteints dans les
domaines de l'informatique et de l'électronique. Il n'est pas
rare de trouver dans les véhicules de conception soviétiques des
ordivecs (quand il y en a) à lampes. Ces ordivecs sont d'ailleurs
très rudimentaires, se contentant de ne régler que les fonctions
de base du véhicule, comme la tension des moteurs électriques;
les indicateurs restent souvent des gauges analogiques, et non
des indicateurs numériques et des systèmes holo-vidéo très technologiques.
L'avantage, c'est qu'au niveau brouillage, ça résiste à tout et
au reste. Même aux chocs EMP. Quand à l'électronique, bonne nouvelle:
les Soviétiques ont découvert la fibre optique. Elle a juste la
taille de câbles de cuivre.
Principe 2: La vie est rude
Les Soviétiques construisent solide. Enfin, pas tout...
En général, le choix des matériaux décrit sous le principe 1 donne
des résultats assez intéressants au niveau des véhicules. C'est
que dans les pays de prédilection des Soviétiques, les conditions
climatiques sont loin d'être tendres. Les hommes non plus. Les
femmes encore moins.Par exemple, la voiture soviétique (s'entend,
le modèle qui n'est pas destiné à la circulation urbaine et qui
de fait sert à à peu près tout, du transport en commun à la betteravière)
est construite sur un châssis en acier, de préférence sévèrement
renforcé parce que ça ne se remplace pas; la carosserie en tôle
d'acier (de trois ou quatre centimètres d'épaisseur, ne chipotons
pas!) est installée sur une armature, elle aussi en acier et directement
soudée au châssis. Tant qu'à faire... Si on veut faire luxe, on
utilise l'aluminium, mais toujours en conjonction avec un châssis
acier, etc.
Là où les Soviétiques ont fait des progrès, c'est au niveau de
l'inox. L'acier inoxydable soviétique est réellement inoxydable. On l'utilise même en Bretagne, c'est dire! Il est
aussi un peu plus lourd, mais on ne peut pas tout avoir.Si on
n'a pas de métal sous la main (par métal, entendez "acier"; je
précise, pour le cas où ça aurait échappé à certains...), le bois
remplace avantageusement. Enfin, c'est peut-être beaucoup dire.
Néanmoins, les carosseries en bois ne sont pas rares sur certains
véhicules, notamment des utilitaires utilisés dans le Grand Nord,
et ce pour une raison très simple: le bois gelé ne colle pas à
la peau.
Autre conséquence de ce genre de principe: le departement de la
redondance redondante. C'est particulièrement flagrant dans les
systèmes électroniques, où souvent les composants sont à triple
exemplaire. Pour contrebalancer (un peu) leur manque de fiabilité...
Contraste étonnant: les véhicules conçus pour usage urbain sont
beaucoup plus fragiles de conception: châssis en aluminium, carosserie
en pot de yaourt dans les bons jours; les moteurs et l'électronique
de bord sont plus développés, souvent d'importation ouest- ou
centre-européenne. Préférée par les cadres ou les apparatchiks,
ce genre de trotinnette occidentalisée est considérée avec dédain
par les puristes.
Principe 3: Récupérez, il en restera toujours quelque chose...
Il faut voir les choses en face: jusqu'à peu, la plus grande richesse
des pays de l'ex-URSS était les stocks cyclopéens de matériel
-- souvent d'origine militaire, mais le fait est qu'il est difficile
de voir la différence -- entreposés un peu partout dans le pays.
La plupart des infrastructures étant réduites à l'état de plaines
radio-actives, il fallut bien se débrouiller avec ce qu'on avait.
Et du coup, la "Recycling-Kultura" (appelée "Ruinenpolitik" dans
la partie germanophone de l'Europe) est née.
Le matériel soviétique est donc souvent recyclé. S'il ne l'est
pas en lui-même (pièces de ceci, bouts de cela), ce sont les idées,
principes et concepts divers qui le sont. Pendant longtemps, les
écoles d'ingénieurs dans les pays soviétiques ressemblaient à
s'y méprendre à un savant mélange entre cours d'histoire des sciences,
apprentissages manuels, photocopiologie et apologie de l'exploitation
des ressources cachées. En sortaient des gens plus qualifiés pour
la brocante en gros que pour l'ingénierie; l'imagination et la
créativité n'étaient orientées que vers la transformation et l'amélioration
de choses anciennes. Et cet état d'esprit allait très loin, jusque
dans des sphères n'ayant que peu de relations avec la mécanique,
comme la finance, les arts, et bien sûr la politique.
Pour ce qui est du matériel et de la technologie, cela donne quelque
chose qui, pour des raisons totalement différentes, s'apparente
un peu à la technologie eyldarin, en ce sens qu'on peut retrouver
des pièces de machines à coudre dans une mitrailleuse lourde ou
une moto (ce qui au passage rend difficile l'étiquetage précis
des cargaisons: une caisse de pièces pour machine à coudre peut
tout aussi bien donner une mitrailleuse lourde, une moto ou réellement
une machine à coudre...).
L'avantage de ce genre de blague, c'est qu'on peut facilement
réparer un appareil en cannibalisant des objets qui semblent n'avoir
qu'un lointain rapport. Bien sûr, ça veut dire un certain nombre
de compromis au niveau de la complexité, de l'efficacité et de
la fiabilité. En règle générale, un bidule sovtech casse souvent, mais se répare vite.
En termes de jeu
En restant très générique, on dira qu'un peu tout peut être fait
en sovtech: armes, véhicules, outils, appareils électroménagers, etc. Le
déhemme est bien sûr seul juge; amis déhemmes, si vous vous retrouvez
avec une Sovbattlestar, il ne faudra vous en prendre qu'à vous-mêmes!
En sovtech, tout pèse deux fois plus lourd, est deux fois plus solide (CS x 2), voit sa fiabilité réduite de 5 (mais n'est pas modifiée
par des facteurs extérieurs, genre climat) et sa complexité réduite
de 1. Le prix en est réduit de 25%.
Souvent, ça fait aussi plus de bruit, ça ne ressemble à rien,
mais en plus moche; en bref, ça a autant de classe qu'une poubelle
de hachélème après quinze jours de grève des éboueurs. Mais quand
on aime...
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