Amérique du Nord

Dernière modification: le 5 août 1996

États-Unis d'Amérique (United States of America -- U.S.A.)

Géographie

Géopolitique

Les États-Unis s'étendent sur une petite moitié du continent nord-américain. Sur les 55 états qui les composaient au plus fort de leur gloire, il n'en reste plus aujourd'hui que 43, parmi lesquels Cuba, Haïti et les Bermudes; l'Alaska, annexée par le Royaume du Canada dans la confusion générale, fait encore partie des cartes américaines mais est en pratique administré par les Canadiens. Mis à part quelques concessions sur Asgard et Olympus, les U.S.A. n'ont pas de colonies. On recense quand même une bonne cinquantaine de stations minières américaines un peu partout dans la Sphère.

Météo

Si les USA avaient déjà, avant la Troisième guerre mondiale, un climat nettement plus froid en hiver que l'Europe, l'hiver nucléaire résiduel n'a pas arrangé les choses, et mis à part la Floride et la Californie, rares sont les régions qui voient le soleil plus de 30 jours par an.

Encore faut-il signaler que de grandes portions du sud-est, comme la côte est de la Floride et la Caroline du Sud doivent en plus compter avec des tempêtes particulièrement dévastatrices au printemps et en été; de larges portions de ces territoires sont partiellement sous les eaux à ces moments-là, et en conséquence, la population a migré ailleurs.

En hiver, la neige descend fréquemment très au sud, jusqu'aux frontières, et en été, la couverture nuageuse et la pollution urbaine peut faire augmenter le température de manière considérable, jusqu'à 40deg.C. Malgré ce tableau sombre, printemps et automne peuvent offrir d'agréables surprises, particulièrement "l'été indien", en septembre-octobre.

Population

La population américaine est estimée à 540 millions d'individus, toutes espèces confondues (environ 90% d'Humains et de mutants). Elle se concentre à près de 75% sur les côtes, particulièrement dans les trois metroplex: SeaTaVan (Seattle-Tacoma-Vancouver, 17.6 mio), LAM (Los Angeles Metroplex, 34.3 mio) et Metropolis (qui couvre quasiment toute la côte nord-est, de Washington à Boston, 31.5 mio). Dans les centres urbains, citons aussi Lake City Metroplex (Chicago, Detroit et Cleveland, 26.9 mio), Kansas City (11.4 mio), San Francisco (10.8 mio) et Denver (10.1 mio); ce sont les cités qui dépassent les dix millions d'habitants, agglomération comprise.

Capitale: Washington DC.

Système politique

Comme la Confédération Européenne, les U.S.A. sont un état fédéral, ce qui implique une forte décentralisation et une relative faiblesse du Pouvoir Central (en l'occurrence un Président élu pour quatre ans, un Congrès et un Sénat). Les quarante-trois États de l'Union ont chacun des pouvoirs étendus pour un grand nombre de points: législation, routes, police, etc. Certains États bénéficient même de compétences encore plus étendues, souvent arrachées au pouvoir fédéral par la force. Ainsi, la New Jerusalem Republic, plus connue sous le nom d'Utah, qui entretient ses propres forces armées, théoriquement inféodées à l'Union, et qui a même des frontières, même si des accords de libre-échange et de libre-passage particulièrement larges en font des curiosités dans le paysage.

De plus en plus souvent, les pouvoirs régionaux cèdent le pas face aux intérêts privés qui, devenus dans certains endroits tellement prépondérents, peuvent dicter à loisir leur loi. À noter que l'État ne peut s'empêcher parfois de faire quelques coups d'éclat politico-militaires, histoire de montrer qui est encore le maître, ici. Ça ne trompe personne: le pouvoir central des U.S.A. est moribond, et n'a en tous cas plus les moyens de ses mabitions passées. À côté de ça, le climat politique affiche une sérénité à peine troublée par les sempiternels "scandales à l'américaine" au moment des élections.

Partis politiques: à l'échelle nationale, Parti de l'Union (droite modérée, 35%), Parti Libéral (droite conservatrice, 35%), Parti du Progrès (centre-gauche, 20%), Parti National Populaire (mélange douteux communo-fachiste, 10%). Particularités régionales: Fédération des Soviets (côte ouest, droite soviétique, 20%), Nouvelle Amérique (grandes villes, extrême-droite, 5%), Alliance Native (Amérindiens, 10%).

Les États de l'Union (43): Bermuda Islands, California, Carolina, Colorado, Cuba, District of Columbia, Connecticut, Dakota, Delaware, Florida, Georgia, Haiti, Hawaii, Idaho, Illinois, Indiana, Iowa, Kansas, Kentucky, Maine, Maryland, Massachussetts, Michigan, Minnesota, Missouri, Montana, Nebraska, Nevada, New Hampshire, New Jersey, New York, Ohio, Oklahoma, Oregon, Pennsylvania, Porto Rico, Rhode Island, New Jerusalem Republic (NJR; Utah), Vermont, Virginia, West Virginia, Washington, Wisconsin, Wyoming.

États Outre-Sol: U.S. Asgard Protectorate (USAP; Asgard), Markpool Federal Territory (Asgard), Ronubardia (Olympus), New Colorado (Olympus), Phæton Belt Federal Territory, U.S. Mining Claim Federal Territory. Note: les États Outre-Sol américains ne sont pas considérés comme des États de l'Union à part entière; ils disposent d'un gouverneur, désigné par le Président avec l'aval des deux chambres du parlement.

Climat social

Socialement parlant, les Etats-Unis sont tombés bien bas. En fait, le chaos engendré par la fin de la Troisième Guerre Mondiale, les sécessions qui s'en suivirent et la légalisation du V-Duelling ont fait se concentrer ce qui reste de civilisation dans les grandes mégapoles, tandis que la campagne était dirigée par la Loi du Plus Fort; il est vrai que les routes secondaires sont souvent infestées de bandes plus ou moins bien équipées et entraînées, qui n'hésitent pas à attaquer le voyageur imprudent pour survivre, ou pour s'amuser; le plus souvent les deux. Même si la situation a eu le temps de s'améliorer en quelques 250 ans, il reste encore de nombreuses séquelles dans le paysage nord-américain et il est toujours déconseillé de se promener sur de nombreuses routes américaines sans escorte.

De larges étendues du territoire, notamment dans le Midwest et les Rocheuses, échappent à tout contrôle, que ce soit de l'État ou des intérêts privés. Là, on trouve encore une population non négligeable, qui préfère encore cultiver une terre ingrate, qu'îls tiennent de plusieurs générations. L'exode rural est maintenant beaucoup plus faible qu'il ne l'a été au 21e siècle: ceux qui restent--pas toujours des vieux, d'ailleurs--préfèrent vivre chichement et dangereusement dans leurs campagnes que de crever de faim, avec tout autant de danger, dans les grandes villes. Ces communautés sont le plus souvent très soudées, méfiantes envers les étrangers, ou même--dit-on--adeptes de coutumes socialement discutables, comme le piratage de convois, le péage officieux ou le cannibalisme.

Au niveau des villes, c'est guère mieux: bonjour la précarité! Les grandes cités américaines, conçues pour la plupart au 19e et 20e siècle, ont eu beaucoup de mal à supporter la guerre et ses conséquences: entre 1993 et 2090, plus des deux-tiers de la population des campagnes a migré vers les villes, chassés par les combats, la radioactivité résiduelle, ou plus tard la production massive de cultures hydroponiques et autres nourritures de substitution, entraînant une chute vertigineuse des cours de l'agro-alimentaire.

Si certaines cités, en grande partie détruite dans les combats, comme SeaTaVan, ont pu être reconstruites de manière rationnelle, ce n'est pas le cas de la grande majorité, rafistolée de bric et de broc pour subvenir aux exigences du moment. Ça se sent, et ça a des conséquences désastreuses sur le tissu social. Gangs, sans-abris, maffias ethniques, associés à la legislation particulièrement laxiste sur l'armemement, ont transformé certains quartiers, au mieux en ghettos insalubres, au pire en zone de guerre.

Pour finir ce sombre tableau, mentionnons le fait que, pour être multiraciale, las société américaine a aussi tendance à être multiraciste. Même si l'intégration a fait quelques progrès en trois siècles, de nouvelles couches de sous-prolétariat sont apparues: Chinois après la Troisième guerre mondiale, puis les réfugiés des États sécéssionistes, et enfin les Sud-américains après la Quatrième. En gros, 50% des ressources des USA sont toujours entre les mains des familles de souche européenne. Et l'extrême-droite à l'américaine, que ce soit les agités sévères du Klan ou la Jackson Myers Society, agite toujours ses tentacules dans les allées du pouvoir.

économie et technologie

L'économie américaine, basée sur une des monnaies les plus utilisées dans la Sphère (des mauvaises langues allant jusqu'à dire que c'est la monnaie le plus utilisée...), est et reste redoutablement forte, et ce malgré des rumeurs de manoeuvres financières illégales (blanchiment d'argent sale, financement de la Maffia, etc.; ce qui de toute façon ne gêne officieusement pas grand-monde). La raison de cette force est, d'une part des lois extrêmement libérales, n'imposant pour ainsi dire aucune entrave à la libre entreprise (toute action contraire est immédiatement taxée de communisme), d'autre part une très forte intégration des industries dans le tissu social américain, et enfin un esprit d'entreprise très poussé et très agressif.

D'un autre côté, de par le climat social catastrophique, les industries américaines eurent au début beaucoup de mal à se développer. En effet, le problème est le suivant: soit on construit en ville, ce qui coûte très cher, soit on construit à la campagne, et il faut alors engager des sommes tout aussi considérables pour la sécurité.

Mais maintenant, on commence à pouvoir de nouveau se balader en dehors des villes sans trop de risques, et les Etats-Unis parviennent tout de même à garder la tête haute, surtout grâce à leurs percées technologiques dans le domaine (V-Duelling oblige...) de la micro-électronique et de l'armement. L'informatique est aussi un des principaux chevaux de bataille de l'Amérique (avec la Pacific Valley, de San Francisco au SeaTaVan), ainsi que l'industrie lourde coloniale (entendez extra-terrienne). Les constructeurs automobiles se portent aussi raisonnablement bien, mais l'essentiel de la production est tourné vers le marché intérieur, de même que pour l'agro-alimentaire artificiel (à base d'algues, planctons et autres surimis; qui d'autre en voudrait, d'ailleurs...).

Forces armées

Autrefois une des forces militaires les plus puissantes de la planète, l'armée américaine s'est relativement mal remise de la Troisième Guerre Mondiale et des Sécessions qui s'en suivirent. D'abord d'un point de vue psychologique: l'armée qui se disait la plus puissante du monde a eu à supporter un assaut sur son propre sol, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant.

Ensuite, la kyrielle de guerres civiles et de sécessions qui se multiplièrent au cours du 21e siècle ne fit qu'amenuiser les réserves, déjà fortement entammées par la guerre. Enfin, la paix revenue, les budgets militaires furent transférés vers des choses plus prioritaires, telles que nourrir la population. En 2075, une armée nationale fut remise momentannément sur pied pour contrer la menace highlander, mais dès 2098, une nouvelle loi de programmation militaire diminua énormément les effectifs, ne gardant que des unités d'élite, le reste étant à la charge de la Garde Nationale (unités militaires de réserves), de différentes agences du F.B.I. plutôt adaptées à la lutte contre la criminalité et l'antiterrorisme et des collectivités locales. Notons au passage que le F.B.I. a de beaucoup plus grandes compétences qu'il y a trois siècles, ayant phagocyté la C.I.A. pendant les Années d'Ombre au cours de circonstances assez mal définies, désignées sous le nom de "Guerre Interne" (voir ci-dessous).

Dans la théorie, et les films de propagande, la seule force armée sur laquelle les U.S.A. peuvent compter en cas de conflit, ce n'est rien d'autre que la masse des duellistes et autres fadas de la bagnole et de la mitrailleuse, ce qui représente environ un quart de la population. En pratique, on est loin des heures héroïques du V-Duelling. Les professionnels de la route, ceux qui ont des véhicules de combat efficaces et qui savent s'en servir, sont beaucoup moins nombreux que ça, mais il est vrai qu'ils forment une force impressionnante. Si beaucoup d'Américains moyens ont effectivement une voiture armée et blindée, ce ne sont pas des véhicules faits pour la guerre, non plus que les conducteurs.

Reste une dernière force: les milices privées et corporatives, qui pullulent dans le pays. Ce sont pour la plupart des professionnels, l'équivalent de troupes mercenaires bien armées, bien équipées et bien entraînées, avec les risques que cela comporte: peut-on être sûr de leur allégeance à l'Union?

Vieux motard que jamais: les gangs

L'image d'une Amérique désertique et ravagée, parcourue par des hordes de pillards motorisés et à demi-sauvages (dans les bons jours) est depuis plus de deux siècles un poncif, battu et rebattu, servi à toutes les sauces médiatiques, du drame psychologique au porno, en passant par le soap opera, l'eau de rose et les dessins animés pour enfants.

Ce fut, toute caricature mise à part, une réalité pendant de nombreuses années, et il y a toujours un petit fond de vérité qui perce sous l'image d'Épinal. En effet, si on conseille aux touristes de ne pas s'aventurer hors des autoroutes et des grandes voies nationales et surveillées, il y a tout de même une raison. Il faut nuancer le jugement par deux faits: le gang de motards (ou autres; on trouve aussi des automobilistes, des routiers, et même des piétons) s'est sérieusement sédentarisé et s'est souvent intégré dans une région.

Ainsi, ce n'est plus une activité criminelle nomade, mais au contraire cantonnée à un certain territoire. Les gangsters sont de plus des membres d'une ou plusieurs communautés de la région, et non plus des "sans feu ni lieu". Pourquoi alors attaquer l'éventuel passant? Principalement pour arrondir les fins de mois difficiles.

Les méthodes aussi ont changé: au lieu de charger la proie comme un demeuré, lui balancer quelques roquettes, massacrer les survivants et récupérer ce qui était récupérable, le gang moyen bricole des embuscades, profite de la région qu'il connaît mieux que l'imprudent égaré, et a surtout un certain nombre de complicités locales, du genre garagiste ripou qui bricole des pannes. Les victimes s'en tirent souvent sans trop de mal s'ils ont la bonne idée de ne pas vouloir pousser la résistance à un niveau "Fort Alamo".

Qui sont les cibles? Principalement des transporteurs indépendants, qui n'ont ni les moyens ni le temps pour, soit utiliser les grandes voies surveillées (qui sont à de très rares exceptions près à péage), soit rouler en convoi. Il y aussi l'éventuel touriste imprudent ou le duelliste barjot, qui se la joue "justicier de la route" et souvent finit très mal.

Et que fait la police? Elle a d'autres chats à fouetter. Soyons clair: avec la législation de l'armement personnel et véhiculaire, le F.B.I. a suffisament de boulot dans des zones à forte densité de population pour s'occuper de ce qui se passe chez les ploucs! Les secteurs où les gangs règnent en maîtres sont des endroits à faible population, notamment dans le grand "desert of hopes" du milieu des U.S.A. Quelques rares opérations ont parfois lieu contre certains gangs qui, à force de prendre de l'importance, commence à piétiner les plate-bandes d'intérêts publics ou privés, mais s'ils sont largement médiatisés, ils ne résolvent rien au problème. Et là encore, cette insécurité fait le jeu d'un certain nombre d'intérêts, pas forcément différents des précédents...

USA 1985-2020--Fragments historiques

La crise cubaine

Invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en mars 1986. En rétorsion, les USA envahissent Cuba le 1er avril; tout le monde croit à un gag, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, alors que les Soviets pédalent dans le bourbier afghan, l'armée américiane conquiert l'île en moins d'un mois; seul à rester encore fidèle--humour!--au vieux slogan "Le socialisme ou la mort", Castro se tire une balle dans le cigare--re-humour!--peu avant l'entrée des troupes américaines à La Havane. La communauté internationale proteste pour la forme.

L'invasion est menée par le Général Timothy D. White, ancien héros du Vietnam. Quelques mois après la victoire, il prend sa retraite et entamme une carrière politique.

Tim White

"Alleluyah, les missiles sont en vol..." (Timothy D. White, 24 décembre 1992, 23:38)

Originaire d'une famille modeste du Middlewest; imprégné de culture conservatrice, vaguement d'extrême-droite. S'engage dans l'armée à l'âge de 19 ans, volontaire pour le Vietnam, où il est le dernier officier à quitter Saigon en 1985. Héros de la "libération cubaine", il est catapulté aux sommets du Parti Républicain. Lorsque la guerre éclate, il est un des conseillers militaires du Président John Wayne, et lorsque celui-ci décide de renoncer à sa charge pour ennuis de santé en 1990, White est brillament élu à sa place.

Garde de ses longues années d'armée une paranoïa certaine et, de ses démêlées avec la C.I.A. au Vietnam, une antipathie profonde envers l'agence gouvernementale, en laquelle il fait de moins en moins confiance. Il faut dire que le président précédent, qui gâtochait doucement, était considéré comme un symbole et avait plus ou moins laissé les rênes du pays entre les mains des services de renseignement, autrement dit la C.I.A. Et du coup c'est à eux qu'on doit en 1990 l'alliance plus ou moins contre-nature entre les troupes soviétiques sur sol américain et les forces unifiées américaines.

Le département Y

Une fois White au pouvoir, il va s'efforcer de nettoyer tout ça. Pas facile! Et c'est là que va lui venir le secours le plus inattendu: le F.B.I. En effet, depuis quelques années s'était ouvert un Bureau des Affaires en Suspens, surnommé le "Y-Department" et la risée de tout le Bureau.

Composé d'agents brillants, mais un tantinet fêlés de la cafetière et obsédés par des histoires réellement louches, le Département Y va néanmoins réussir à mettre sur pied un énorme dossier faisant état d'une conspiration au niveau national, visant à éliminer le Président White par un coup d'état à la Kennedy. À la tête de cette conspiration, plusieurs figures floues semblant avoir d'importantes connexions avec les hautes sphères de la C.I.A.

Market Square Heroes

Du coup, White tient sa vengeance: le dossier lui parvient en août 1992; dès septembre, l'opération "Market Square Heroes" est mise sur pied, seuls des militaires de haut niveau sont au courant, le F.B.I. faisant la coordination. Des services de renseignements parallèles sont mis en place dès octobre; en novembre la C.I.A. n'a plus aucun contrôle sur ce qui se passe à la Maison-Blanche, et en décembre, ce sont les plus grands médias nationaux qui sont discrètement sous tutelle directe de la présidence.

Le 24 décembre, l'opération MSH est lancée: la contre-attaque soviéto-américaine sur les troupes chinoises n'est en fait que la partie visible de l'iceberg. À un autre niveau, plus d'un millier d'agents de la C.I.A. sont capturés sur tout le territoire américain, des documents importants sont saisis faisant état de projets de pourparlers de paix entre la C.I.A. et certains militaires chinois (qui commençaient à en avoir marre de cette guerre à laquelle ils ne comprenaient rien).

La Guerre Interne

Durant les deux ans qui suivirent la contre-attaque, le chaos régna en maître sur les États-Unis: présentés comme des traîtres, poursuivis par le F.B.I., l'armée et les milices de citoyens, les anciens agents de la C.I.A. disparurent dans la nature, se retranchèrent dans des places fortes ou se firent plus communément éliminer. Reliquats d'armées et bandes de pillards et de réfugiés parcouraient un bon quart ouest de l'Amérique, et en plus le Sud manifestait des velléités d'indépendance, renforcées par les positions du Président, qui soutenait un repli sur un grand nord-est américain--"un retour à l'Amérique des Pionniers"--et l'abandon pur et simple des autres territoires à leur triste sort.

Le 16 mars 1995, une dernière attaque eut lieu: un coup de force désespéré de la C.I.A., qui prit par la force le contrôle du NORAD et tenta d'atomiser Washington. Vingt-quatre missiles furent tirés; dix-huit furent détruits par le système SDI, deux furent déviés vers la mer, et les quatre derniers creusèrent de jolis trous légèrement radioactifs dans la pelouse de la Maison-Blanche, leur système de mise à feu étant subitement tombé en panne.

Dans le même temps, quatre bombardiers furtifs allèrent détruire le site du NORAD et deux autres places fortes de la C.I.A., le quatrième étant détruit en vol; le reste des agents de la défunte agence se rendit ou disparut; certains des survivants, dit-on, fondèrent l'Autre Voie avec les exilés copacajun vers 2030...

Royaume du Canada (United Kingdom of Canada)

Géographie

Géopolitique

Le Canada, comme le reste de l'Amérique du Nord, n'a pas échappé à la mode du remodelage de frontières, en vogue tout au long du 21e siècle. La sécession de tout l'est du pays (voir Principauté de Québec) a été compensée par l'annexion de l'Alaska (occupé militairement et conjointement avec le reste des armées soviétiques à la fin de la guerre et que les États-Unis ont oublié de réclamer) et du Groënland (rattaché par référendum à la couronne après avoir perdu tout contact avec le Danemark vers 1994). On recense aussi un certain nombre de stations minières et deux concessions sur Olympus et Hadès.

On peut résumer en disant que c'est un pays gigantesque, mais en grande partie inhabité, pour cause de climat malsain.

Climat

Peu propice aux batifolages dès le départ, l'hiver nucléaire n'a pas vraiment changé grand-chose à cet état de fait. La moitié du pays est recouverte de forêts de conifères et dotée d'un climat sub-arctique, alors qu'un bon quart est sous les glaces, car complètement arctique.

L'un dans l'autre, cela n'a pas beaucoup changé, si ce n'est que les étés sont forcément moins ensoleillés et un peu moins étouffants, mais pas de beaucoup.

Population

Le royaume est fort de 130 millions d'habitants, répartis entre le Canada lui-même (90%) et ses colonies extra-terriennes. Dans le Canada métropolitain, la population se concentre principalement autour des deux pôles SeaTaVan (cf. États-Unis) et du Toronto-Buffalo Metroplex (17.8 mio; Buffalo est aux États-Unis, mais en pratique, l'administration de la ville est quasi-exclusivement canadienne), qui d'ailleurs est en passe de fusionner avec le Lake City Metroplex. Winnipeg, Anchorage et Calgary sont des cités moins importantes, approchant à peine les 5 millions d'habitants.

Le centre du Canada, même s'il est sous-peuplé, est néanmoins nettement moins désertique que son homologue américain. De nombreux villages ont fleuri ça et là, et même jusqu'à assez loin au nord, il est difficile de faire plus de 100 km. sans trouver des habitations. En fait, c'est surtout le nord qui est réellement désertique, si l'on excepte les Indiens et quelques rares prospecteurs, trappeurs et autres métiers folkloriques de ce genre.

On notera que, tout comme les États-Unis, le Canada a été--et est toujours--un pays d'immigration: plus de 80% des groupes ethniques terriens y est représenté, d'une manière ou d'une autre. L'intégration y est cependant nettement mieux réussie.

Capitale: Calgary.

Système politique

Une des dernières monarchies constitutionnelles terriennes, le Canada est représenté par son Monarque, descendant direct de la lignée des Windsor (Windsor-Liechtenstein, pour être très précis). Celui-ci a comme principale tâche de sourire aux photographes et d'appuyer la Chambre des Lords dans ses décisions. Il est aussi Commandant en Chef des Armées canadiennes, riche, célèbre et en général passablement incompétent (la consanguinité laisse des traces)...

En fait, la personne réellement en charge du pays est le Premier Ministre, élu pour cinq ans au suffrage universel; il est secondé par un Cabinet d'une quinzaine de ministres. Le gouvernement s'appuie sur une démocratie bicamérale (Chambre des Lords et Chambre des Communes), et malgré son appellation de Royaume, est tout de même fortement fédéraliste. Les onze états du Royaume (les neuf métropolitains et deux outre-Terre) ont chacun un gouvernement régional aux compétences étendues, gouvernées par un collège de Lords élus par de grands électeurs, eux-mêmes élus au suffrage universel.

Partis politiques à l'échelon national: Parti de l'Érable (droite conservatrice, 40%), Parti Démocrate-Chrétien (30%), Parti Socialiste (gauche très modérée, 20%). Particularités locales: Fédération des Soviets (côte ouest, droite soviétique, 15%), Alliance Native (nord et centre, entre 10 et 35%).

Les États de la Couronne: Alaska, Alberta, British Columbia, Groënland, Manitoba, Ontario, Saskatchewan, Nunavut (Territoires du Nord-Ouest), Yukon.

États Outre-Sol: Ventôse (Hadès), New Labrador (Asgard). Note: contrairement aux États-Unis, les États Outre-Sol du Canada sont considérés comme des États de la Couronne comme les autres.

Climat social

Durant la première moitié du 21e siècle, le Canada n'avait socialement rien à envier au boxon régnant un peu plus au sud, mais les choses s'améliorèrent assez rapidement, et ce à grands coups de répression sauvage. C'est une période dont les Canadiens n'aiment pas trop parler, parce qu'elle ressemble un peu trop à une dictature militaire, avec tous les signes extérieurs d'icelle.

Il est vrai aussi que les Canadiens sont en règle générale plus disciplinés que le reste des Nord-Américains, même si cette règle générale compte un grand nombre d'exceptions. Disons simplement que, malgré son métissage extrême, le Canada a peut-être mieux réussi l'intégration de cultures multiples que les États-Unis. Mais là encore, il faut nuancer son propos avec une exception de taille: la langue, puisque c'est sur cette question que le Québec fit sécession.

Néanmoins, le Canada de 2290 compte d'importants particularismes culturels, qui résistent à toute tentative d'intégration. C'est le cas des différents peuples natifs, eskimos notamment, qui bénéficient de vastes territoires fortement autonomes, et profitent d'ailleurs un peu trop de cet état de fait: de nombreux rapports fédéraux signalent une contrebande massive de Fédération Highlander de Scandinavie jusqu'aux États-Unis, en passant par le cercle arctique et les différents territoires natifs. Un autre exemple: les communautés soviéto-américaines, disséminées sur toute la côte ouest, d'Anchorage au SeaTaVan, au point qu'on ne parle plus de Colombie Britannique, mais de Colombie Soviétique. Enfin, ceux qu'on appelle les Chinois par défaut, mais qui incluent en fait les peuples originaires de l'Extrême-Orient, et qui forment d'importants groupes ethniques pas très bien différenciés au coeur des grandes villes canadiennes.

Il est aussi à noter que le V-Duelling est légalisé au Canada, mais seulement à titre de "défense personnelle", ce même concept étant défini d'une manière beaucoup plus stricte. La Garde Nationale, qui est un vaste organisme de sécurité en général et de police en particulier, dignes successeurs des Mounties du temps passé, veille à l'application stricte de l'application des lois sur le combat automobile avec une sévérité proche de l'excès de zèle. Notez que la Garde Nationale, qui en milieu urbain opère souvent sans armes léthales (neutralisateurs, matraques à générateur de choc, etc.), est très respectée dans tout le pays; la Loi voit d'ailleurs d'un très mauvais oeil toute agression contre un Garde National.

Économie et technologie

Relativement peu touché par les diverses guerres nucléaires, le Canada put sauver une bonne partie de son élevage et de sa maigre agriculture, devenant ainsi le "Grenier de l'Amérique", comme le dit en son temps le Président GUSTAVSON. Au cours du 21e siècle, il y eut de nombreux essais de développement de cultures capables de résister aux rigueurs des hivers canadiens, dont le Canada a gardé une réputation de pointe dans le domaine du génie agro-biologique. Des élevages exotiques ont même été tentés, comme des élevages de caribous, de phoques et même d'ours. À signaler aussi les immenses forêts du nord, dont l'exploitation, bien que fortement ralentie par rapport au 20e siècle, reste encore une source principale de travail dans le centre et le nord du pays.

À côté de celà, on ne compte pas grand-chose, si ce n'est de nombreuses industries de recherche en électronique autour du SeaTaVan. Mais dans ce cas, comme pour beaucoup d'autres, d'ailleurs, l'économie canadienne dépend beaucoup des États-Unis. La plupart des industries canadiennes tournent grâce aux investissements américains, qui préfèrent se placer quand ils le peuvent dans un pays un peu calme; même les champs pétrolifères alaskans sont exploités par des consortiums américano-canadiens. Quand au dollar canadien, il a été indexé depuis longtemps sur le dollar américain et n'est plus maintenant qu'une source d'amusement pour numismates.

Forces armées

Le Canada entretient toujours l'Armée de Sa Majesté, de même qu'une Garde Nationale importante.

Comme mentionné auparavant, la Garde Nationale est une sorte d'organisme faîtier de toutes les forces de sécurité civiles canadiennes, chargé de cumuler les fonctions de police urbaine et rurale, police de la route, pompiers et secouristes, protection civile, garde-forestier, armée de réserve et service de contre-espionnage. C'est une organisation remarquablement organisée et efficace pour sa taille et l'éventail de ses actions, à l'action principalement préventive et un peu paternaliste, qui s'efforce de rester très proche de la population. Elle est très respectée par l'ensemble de la population et a en plus un uniforme de parade qui fait la joie des touristes.

L'un dans l'autre, l'armée canadienne, qui est une armée de professionnels, est redoutable sur son propre terrain, dotée d'un armement perfectionné, mais dramatiquement handicapée par le manque d'effectifs. Les soldats canadiens ont la réputation d'être d'une efficacité sans pareille dans le combat en climat sub-arctique.

Soviet Amerika

L'histoire de la communauté soviétique aux États-Unis et au Canada n'est pas banale. Elle commence avec la Troisième guerre mondiale et l'invasion de la côte ouest, par les Chinois au sud et les Soviétiques au nord. Survient le retournement de vest imprévu de la Chine, et l'alliance encore plus improbable entre Soviétiques et Américains.

À ce moment, l'U.R.S.S. est plus ou moins coupée en deux par l'avancée chinoise, et en plus partiellement décapitée par une attaque-surprise sur Moscou; on a alors trois commandements soviétiques: un "officiel" contrôlé par les Chinois à Moscou, un deuxième en exil à Minsk, très embarassé par la marche à suivre et qui en pratique laisse le premier continuer à manipuler les troupes du Pacte de Varsovie en Europe, et un troisième à Vladivostok, qui s'est allié avec l'Amérique et a fort à faire pour repousser les assauts chinois.

Aux États-Unis et au Canada, les troupes soviétiques et américaines se battent côte-à-côte et parviennent à arrêter l'avancée chinoise, à Portland vers le nord et à Denver vers l'est. Pendant ce temps, près de cinq millions de Russes sont réfugiés dans Vladivostock assiégée. C'est alors, en automne 1992, que sera lancée l'Opération Charlie: pendant les quatre mois qui suivirent, jusqu'à la contre-attaque de Noël 1992 et sans doute quelques semaines après, tous les avions de lignes américains, cloués au sol par la guerre, furent réquistionnés pour le plus gigantesque pont aérien de toute l'Histoire: plus de 4 millions de personnes furent évacuées vers les États-Unis, le dernier million mourant pendant le siège ou étant abattu par les restes de l'aviation chinoise.

Après la guerre, les "Sovies" s'installèrent sur la Côte Ouest; le président White leur accorda la nationalité américaine pour "services rendus", mais ils ne s'intégrèrent jamais tout à fait au moule américain. Ils apportèrent leur mode de vie et leur organisation soviétique: sovkhozes, kolkhozes, coopératives et autres usines modèles fleurirent entre Anchorage et Los Angeles, relançant en grande partie l'économie sinistrée de la région et aidant à la reconstruction.

En 2290, on compte près de 11 millions de "Sovies" aux États-Unis et au Canada, ce qui en fait le troisième groupe ethnique après les Asiatiques et les Hispaniques. Personne ne songerait à les traiter de communistes: ce sont avant tout des Américains, des vrais!

Principauté de Québec

Géographie

Géopolitique

Le Québec se constitue de toute la partie de l'Amérique du Nord au nord des États-Unis et à l'est d'une ligne allant de la Baie James à l'embouchure nord du Lac Ontario, nonobstant un léger crochet pour éviter les alentours d'Ottawa. C'est un pays qui peut aisément se différencier en deux parties: le nord, sub-arctique et principalement peuplé par des Indiens, des bûcherons et des pêcheurs, et le sud, où se concentre la majorité des Québecois.

Climat

En gros, pareil que le Canada: tempéré et couvert au sud, oscillant entre le frais et le glacial au nord.

Population

Bien que bénéficiant d'une superficie assez gigantesque, le pays n'est que peu peuplé, principalement pour cause de climat pas cool (si j'ose dire). 40 millions d'habitants se pressent dans l'ancienne province canadienne de langue française (qui n'est plus canadienne, mais toujours de langue française), surtout dans la partie sud, autour du fleuve Saint-Laurent, dans cette semi-conurbation de près de 20 millions d'habitants appelée Québecville.

Il s'agit plus d'une jonction des tissus urbains et suburbains de Montréal, Trois-Rivières et Québec, se prolongeant même jusqu'à Ottawa. Cependant, les trois villes gardent leurs particularités, Montréal étant plutôt un centre administratif et financier, et Québec une ville historique, un symbole: si le Palais Prinicer est à Québec, Montréal est le siège de l'administration; de même, l'Université du Prince-Henry est à Québec, mais les technopôles et les centres d'affaire sont à Montréal.

Comme pour le Canada, la population québecoise est très métissée. Ici, ce n'est pas la couleur de peau qui fait une différence, mais la langue...

Capitale: Québecville.

Système politique

Alors que ce sont les Windsor qui ont la couronne du Canada, c'est un descendant des Bourbon, ennemis héréditaires de ces derniers s'il en est, qui est sur le trône princier du Québec. Cela ne l'empêche absolument pas d'être tout aussi incompétent que son voisin.

Le prince est entouré par une cohorte de ministres divers, dont le rôle principal est d'empêcher que leur minuscule bout de planète ne parte en éclats de rire géopolitiques. Une Assemblée Générale Populaire, élue au suffrage universel, est là pour communiquer aux ministres les différentes doléances populaires et ainsi leur prouver qu'ils font des bêtises.

Le Québec fonctionne selon les principes d'une démocratie directe semblable au système européen, où un nombre suffisant de citoyens peut présenter une "requête" (souvent prononcée "roquette) au gouvernement. Les Québecois ont tendence à user et abuser du système: en moyenne, entre 50 et 80 requêtes sont passées chaque année, si bien que l'Assemblée ne fait pour ainsi dire que les traiter.

Signalons pour finir que le Québec est divisé en un certain nombre de départements, qui n'ont pas de grande importance ni de grande influence au niveau politique, si ce n'est que deux d'entre eux, la Province Autonome Mohawk et la Nouvelle-Écosse, bénéficient de compétences étendues et d'une quai autonomie sur certains points.

Principaux partis politiques: Parti Populaire Québecois (centre gauche, 45%), Parti Libéral-Démocrate (droite libérale, 30%), Parti Républicain Révolutionnaire (gauche antimonarchiste, 10%), Alliance Native (Amérindiens, 10%).

Climat social

Le Québecois moyen est, pour le Nord-américain moyen, quelqu'un de pas fréquentable; en gros, on a les mêmes points de vue entre Québec et le reste des États-Unis Nord-Américains qu'entre Paris et la France. Cela est dû principalement à une sale habitude que certains Québecois avaient en d'autres temps, et qui consistait à faire une grosse tête à quiconque était surpris à parler anglais. Fort heureusement, les "anglichades" sont très rares aujourd'hui, principalement parce que le gouvernement s'est aperçu que ça faisait gravement mauvaise presse. Trop tard.

Toujours est-il qu'entre les francophones majoritaires à 70% et les anglophones, le climat reste tendu, et il n'est pas rare d'entendre ou de lire des scandales quand aux conditions de vie des anglophones, plus ou moins considérés comme citoyens de seconde classe.

Si l'on excepte ces broutilles, le climat social du Québec est grosso-modo calme. Bien sûr, il y a aussi les Indiens, qui de temps en temps se rappellent au bon souvenir de l'opinion publique en manifestant bruyamment quelque part, mais l'un dans l'autre, c'est très calme. Le port d'armes personnelles est fortement limité (par rapport au reste des NAUS; il n'est cependant pas rare de voir des armes dans la rue), et l'armement véhiculaire autorisé seulement à de rares personnes qui peuvent justifier d'un casier judiciaire vierge et d'un profil psychologique ultra-stable; et encore son emploi est-il restreint à des zones spécifiques, où se retrouvent les duellistes de toute la Principauté.

Économie et technologie

Malgré sa petite taille, la Principauté représente une force économique non-négligeable dans l'Amérique du Nord contemporaine, notamment grâce aux mines, industries hydro-électriques et installations forestières du nord du pays. Les pêcheries industrielles de la côte fournissent aussi une masse importante de nourriture fraîche, notamment par l'instauration de "réserves de pêche" gérées de manière intelligente sur le long terme; le Québec a longtemps été un pionnier en cette matière et depuis l'exemple a été suivi par d'autres nations.

Quelques revenus d'appoint sont perçus grâce à des impôts substantiels, ainsi que le paiement par diverses compagnies privées de Chartes Princières, qui accordent à différentes fondations des statuts, notamment fiscaux, très particuliers et qui font de la Principauté un des paradis fiscuax de la Terre du 23e siècle. Citons aussi pour mémoire des émissions régulières de monnaies (les Bourbons) et de timbres-postes, ainsi que l'alcool de sirop d'érable.

Technologiquement parlant, l'Université du Prince Henry fait de temps en temps quelques jolies avancées, mais elle est plutôt axée sur des facultés plus culturelles. D'autres organismes (des fondations pour la plupart), privés ceux-ci, font de Québec un des centres de recherche, notamment dans le domaine du génie génétique et de l'électronique de très haute précision.

Forces armées

En un mot comme en cent: inexistantes. Le Québec a renoncé à entretenir une armée pour de bêtes questions de budget, et ce depuis la fondation des N.A.U.S. et la reconnaissance réciproque des frontières. Il dispose cependant d'une force d'élite, la Garde Québecoise, qui sert principalement à garder le palais du Prince, mais est à l'occasion utilisée dans des manoeuvres antiterroristes; ce sont les seuls à avoir une certaine expérience du combat.

Pour le reste, la police est là pour empêcher que les touristes ne se fassent lyncher par des fermiers beurrés, pour renseigner les passants et pour faire traverser les gosses. Ils disposent principalement d'armes non-léthales (Tasers, notamment) et n'ont en fait que l'avantage du nombre.

Quand à l'homme de la rue, quiconque ayant vu le comportement d'une équipe québecoise en championnat de V-Duelling pourra vous dire à quel point l'idée d'une population repoussant toute seule un envahisseur hypothétique est ridicule. Ne dites pas ça aux Québécois; ils se croient toujours à l'époque de la Libération et personne n'a pensé à les prévenir que c'était il y a deux siècles et demi.

À l'heure actuelle, seuls les résidents de la Province Autonome Mohawk, au nord du pays, ont réussi à prouver leur puissance militaire (toute relative, puisque c'était contre les susnommés Québecois).

Fédération Pétrolière Amércaine
(Free Oil Federation Of America -- F.O.F.A.)

Géographie

Géopolitique

La Fédération Pétrolière Américaine (F.O.F.A. pour les intimes) est composée d'anciens états américains (Alabama, Mississipi, Tennessee, Louisianne, Oklahoma, Arkansas, Arizona et Nouveau-Mexique, ainsi qu'une petite partie de la Floride), plus de ce qui reste du Mexique. Auparavant, le Texas en faisait partie, mais un sordide malentendu, combiné à l'entêtement légendaire texan, conduisit à la sécession et entraîna une perte du côté du Mexique et du Nouveau-Mexique.

Climat

La FOFA est sise à la limite sud du nuage de l'hiver nucléaire, et commence donc à bénéficier d'un climat un peu plus normal que l'habituelle chappe de plomb qui pèse sur le reste du continent américain. C'est néanmoins dans sa partie ouest un territoire très accidenté avec les Montagnes Rocheuses, et quasiment sub-tropical aux alentours de la Louisianne. Il est à noter qu'une certain nombre de zones désertiques ou arides de par le passé ont vu leur climat évoluer vers une météo plus humide.

Population

À l'heure actuelle, elle compte 180 millions d'habitants "enregistrés", et sans doute 20 millions en plus d'émigrés clandestins en provenance d'Amérique du Sud ou d'Asie. Les plus grandes cités sont Guadalajara (17.6 mio), Puebla (16.6 mio), la CUNOBARO (Communauté Urbaine Nouvelle-Orléans Bâton Rouge, 12.2 mio), Phoenix (8.7 mio) et Acapulco (5.4 mio).

La population de la Fédération a tendance à être très métissée, entre Noirs, Européens et Indiens, surtout dans l'ancien Mexique; c'est un peu moins le cas dans les ex-États du Sud de l'Amérique.

Capitale: La Nouvelle-Orléans.

Système politique

Comme son nom l'indique, il s'agit d'un autre état fédératif, forme de gouvernement décidément extrêmement populaire sur cette planète. On trouve à la tête de l'État un Président, qui est élu tous les cinq ans par un Parlement monocaméral, lui-même élu au suffrage plus ou moins universel suivant les lieux.

Pas mal des États de la F.O.F.A. appartiennent à des organismes privés, ce qui fait de la Fédération un état corporatif qui refuse de dire son nom. Le principal problème, c'est que les différentes corporations qui contrôlent la moitié du territoire sont souvent en concurrence les unes avec les autres, ce qui fait que l'échiquier économico-politique local est plus indémêlable que les querelles religieuses Talvarids.

Qui plus est, un certain nombre de ces corporations ont profité de la constitution très souple de la F.O.F.A pour édicter sur leurs petits bouts de territoire des règles qui en d'autres lieux feraient hurler le dernier des apprentis-légistes: suffrage censitaire, vote par délégation sur de grands électeurs (pour de l'argent, ou plus simplement pour ne pas perdre son emploi), quand ce ne sont pas des "lois d'exception" qui durent depuis 2070 et des poussières.

On ne s'étonnera dès lors pas que le gouvenement fédéral se voit réduit en certains endroit à deuxc fonctionnaires pour 100'000 habitants et que la corruption règne en maître sur un peu tout le territoire, mais surtout au sud du Rio Grande, la partie ex-U.S. gardant dans ce sens une certaine force légale.

Partis politiques: Front Uni Révolutionnaire Démocratique (centre mou, 45%), Union Fédérale Nationaliste Chrétienne (droite catholique, 30%), [[exclamdown]]Viva Zapata! (gauche révolutionnaire anarchiste grave, 10%), Alliance Native (10%). Particularités locales: Peuple Cajun (Louisianne, francophones catholiques, 50%).

États de la Fédération: Alabama, Arkansas, Tenessee, Arizona, New Mexico, Southern California, Louisianne, Oklahoma, Sonora, Chihuahua, Coahuila, Sinaloa, Durango, Zacatecas, Guadalajara, Guerrero, Puebla, Yucatan, Chiapas, Tampico, Tabasco, Veracruz.

Climat social

Autant le dire tout de suite, la population locale se fout un peu de toutes ces mesquineries. Tant qu'elle a du pain et des jeux, le reste n'a au fond que peu d'importance. Et il est bien clair que c'est l'intérêt de ceux qui tirent les ficelles de s'assurer qu'il en soit ainsi, quitte à payer les gens à ne rien faire. Après tout, nous sommes dans un pays qui a derrière lui une longue tradition historique de révolutions, révoltes et autres troubles socio-politiques multiples.

Il faut voir aussi que la F.O.F.A. n'est pas une entité culturelle homogène. On y trouve les Sudistes, anciennement américains et attachés à une certaine idée du sud, quel qu'il soit et qu'elle qu'elle soit (qui implique généralement une ascendance européenne très marquée et une culture anglo-saxonne et protestante). La Louisianne, enrichie en population par une grande quantité d'Afro-américains fuyant les allumés racistes des autres États du Sud, est revenue à son passé francophone et catholique et entend se faire respecter sur ce point, et s'appuie pour ce faire sur sa position de capitale. Quand à l'ancien Mexique, il a lui aussi une solide identité hispano-catholique, qui déborde sur le Nouveau-Mexique et l'Arizona, sans même parler des pays voisins, comme la Californie, le Texas et la C.A.S.R.

L'armement personnel en F.O.F.A.: plus qu'un art de vivre, un sacerdoce! S'il est bien un endroit où le dicton "une société armée est une société polie" a été mis en application avec toute la force possible, c'est bien ici, et surtout dans la partie ex-américaine du pays. En conséquence, la situation peut se révéler très tendue pour l'étranger de passage. De même qu'aux U.S.A., de nombreuses régions anciennement agricoles--notamment en Oklahoma, Nouveau-Mexique et Arizona, ainsi qu'au nord de l'ex-Mexique--échappent au contrôle de l'autorité centrale et sont l'habitat d'une population autonome, armée et méfiante, quand elle n'est pas ouvertement agressive.

Le V-Duelling est officiellement fortement mal vu en F.O.F.A., mais dans la pratique n'est pas réellement découragé, à part autour des zones corporatives. Les gardes privés sont là pour s'en assurer...

Économie et technologie

Un temps axée elle aussi sur le pétrole, l'économie du pays a dû, peu après la sécession du Texas, envisager quelques autres échappatoires à la faillite et à la réabsorption par les U.S.A. Ainsi, l'industrie se tourna vers les dérivés chimiques, l'électronique et la micro-informatique, de même que vers le tourisme. Certes, la Fédération Pétrolière n'a pas la force technologique des U.S.A., mais elle fait néanmoins bonne figure.

L'industrie du pays, comme on peut s'y attendre, est privatisée à 95%, à tel point que dans certains endroits, la police et l'armée sont entre des mains non-gouvernementales.

Comme la plupart des pays des N.A.U.S., la Fédération Pétrolière Américaine est dépendante de la Banque Centrale de Washington. Il n'y a d'ailleurs jamais eu de monnaie propre à la F.O.F.A.

Forces armées

Pas lourdes. En fait, la plupart des anciens militaires ont préféré se reconvertir dans le privé, sous le fallacieux prétexte qu'ils pouvaient continuer à casser des têtes tout en étant mieux payés. En bref, les milices privées abondent, alors que l'armée nationale fait un peu figure de parent pauvre.

En fait, seul le nord du pays (anciennement le Sud avec un "S" majuscule) possède une force armée à l'échelon national digne de ce nom. La population civile, sauf dans les contrées susnommées, n'est de plus pas très portée sur la bagarre, ce qui fait de la F.O.F.A. en quelque sorte le maillon faible de la défense nord-américaine.

Pour remédier à cet état de fait, plusieurs députés (Texans, pour la plupart) ont réclamé l'installation de troupes de la N.A.U.S. en F.O.F.A... proposition assez mal accueillie par les indigènes, on s'en doute!

Mexico, zone interdite

Le 14 mars 1990, la ville de Mexico fut le théâtre d'un des événements les plus dramatiques et les moins documentés de la Troisième guerre mondiale: ses quelques 20 millions d'habitants durent être évacués dans la plus extrême urgence, avec les conséquences qu'on imagine, suite à ce qui fut qualifié plus tard "d'attaque biochimique".

Cependant, s'il y eut bien des avions de combat--de nationalité inconnue--qui survolèrent la ville quelques heures avant l'alerte, rien n'a jamais pu, ni infirmer, ni confirmer le déversement d'agents biochimiques dans la région. Certains parlèrent d'agents psychotropes qui auraient amplifié la panique à un niveau tel qu'elle se transforma en émeute de proportion biblique. D'autres proposent l'explication toujours très populaire d'une expérience gouvernementale américaine (les U.S.A. avaient pris position au Mexique dès les premières semaines de l'invasion chinoise) qui aurait mal tourné.

Toujours est-il que, trois siècles plus tard, l'accès à Mexico est toujours interdit, entouré d'une des plus grosses ceintures de barbelés, mines et autres dispositifs de défense jamais vue de ce côté-ci de l'Atlantique. La ville étant elle-même au coeur d'un haut-plateau à 2300 m. d'altitude, et couverte en permanence d'un nuage en comparaison duquel l'hiver nucléaire résiduel ressemble à de la vapeur de théière, n'arrange en rien une enquête éventuelle, mais attise les soupçons. Les "théories Mexico" pullulent sur les serveurs informatiques.

République du Texas (Republic of Texas)

Géographie

Géopolitique

Un temps partie intégrante de la F.O.F.A. (q.v.), l'ancien État du Texas est maintenant politiquement indépendant, et ce après avoir embarqué avec lui un bon bout du Nouveau-Mexique et du Mexique, comme "prise de guerre" (traduisez: revanche mesquine sur des évènements vieux de 200 ans).

À côté de celà, la République s'offrit tout récemment le luxe d'acheter un bon dixième de la surface d'Asgard, histoire de ne pas rester en rade et d'exporter son trop-plein de citoyens (en fait, surtout des émigrés...).

Climat

À mi-chemin entre les États-Unis et le Mexique, ce pays peu accidenté et à l'origine plutôt aride dans son ensemble, se partage entre un quart nord encore sous l'hiver nucléaire résiduel, chaud et lourd, et un sud plus tempéré, mais encore en grande partie désertique; les côtes peuvent connaître des sautes d'humeur météorologiques sub-tropicales, avec moussons et ouragans.

Population

En tout et pour tout, le Texas compte aujourd'hui près de 70 millions d'habitants. La population, comme pour la majorité des États nord-américains, est essentiellement urbaine (75%), se concentrant dans les trois conurbations principales: Dallas-Fort Worth (14.7 mio), Houston City (14.2 mio) et El Paso-Juarez (13.9 mio), ainsi que les villes de Monterrey (11.7 mio), San Antonio (6.6 mio) et Austin (5.1 mio); les autres villes du Texas ne dépassent pas le million d'habitants.

Dans sa grande majorité, la population texanne est métissée "Tex-Mex", c'est-à-dire un tiers européen, un tiers hispanique, un tiers africain et un tiers indien. Ça fait quatre tiers, mais ce genre de détail n'a jamais arrêté un Texan...

Capitale: Houston City.

Système politique

"République" est un bien grand mot pour désigner ce qui est à l'heure actuelle la plus vieille dictature personnelle jamais implantée sur Terre: même la Fédération des Hautes-Terres a quelques années de retard. En effet, le Président texan est élu à vie, ou, pour être plus précis, ad nauseam (traduction: jusqu'à ce qu'il en ait marre).

En plus de 250 ans d'existence, neuf présidents se sont succédée à la tête du pays, et encore: cinq d'entre eux prirent leurs fonctions entre 2040 et 2066. La juridiction est telle que si un Président vient à mourir, son clone peut prendre sa succession si la majorité des citoyens ne manifeste pas d'opposition.

Outre le Président, le pouvoir est assuré par le Conseil Ministériel et, dans une moindre mesure, la Chambre Consultative des Comtés, qui est une forme de parlement élu au suffrage universel. La population ne prend absolument pas ombrage de ce qui pourrait passer ailleurs comme une dictature. Comme le dit un proverbe local: "On n'abat pas son cheval tant qu'il fait du bon boulot". De plus, les citoyens texans peuvent pétitionner leur gouvernement pour certaines questions de politique intérieure, selon un procédé semblable à celui en vigueur en Europe et au Québec, mais plus restreint.

Partis politiques: Union Républicaine (droite sociale, 40%), Parti Libéral National (droite libérale, 40%), Parti Chrétien-Social (gauche catholique, surtout présente dans les contrées hispanophones du sud, 15%).

Comtés de la République: Armadillo, Lubbock, Odessa, El Paso, Edwards, San Antonio, Rio Grande, Monterrey, Abilene, Sherman, Dallas, Tyler, Austin, Houston, Corpus Christi.

Comtés d'Outre-Sol: Hamilton, Interstellar Texas Mining Co. Note: bien que contrôlés par des corporations, les deux comtés texans Outre-Sol sont considérés politiquement comme des Comtés à part entière.

Climat social

Être texan, c'est plus qu'avoir une drapeau à une étoile sur son passeport: c'est un art de vivre (je dirais même un sacerdoce si je n'avais pas déjà employé cette image précédemment). Le citoyen du Texas se doit d'observer un bon nombre de codes d'honneur tacites ou écrits, enseignés dans toutes les écoles dès le plus jeune âge et qui contribuent à perpétuer une certaine idée de "L'Ouest Le Vrai".

Mis à part les règles anecdotiques, du genre de ne jamais faire souffrir inutilement un cheval, on trouve quelques règles qui renforcent un sentiment civique déjà aigu, comme de rendre service à son voisinage, soit en entretenant avec lui de bonnes relations, soit en servant dans des brigades de volontaires (pompiers, ambulanciers, protection civile, ou mêmne police municipale). Souvent les Texans à l'étranger ont tendance à se serrer les coudes, même s'ils sont de parfaits inconnus les uns pour les autres, pour autant que ça n'entrave pas outre mesure les affaires; on parle souvent de "l'esprit texan" (ou de "maffia texane", quand on désapprouve...) pour désigner cette entente.

Par voie de conséquence, les Texans considèrent souvent comme plus grave d'enfreindre ce Code ou d'en profiter pour des buts inavouables que d'assassiner quelqu'un, par exemple. Le Code pénal de la République punit plus fortement l'escroquerie que le meurtre.

De même, en ce qui concerne la "chevalerie routière", et tout ce qui fait "bang!": si le port d'armes personnelles et véhiculaires fait partie d'un mode de vie admis par tous, les armes cachées sont considérées comme "déloyales"; quand à l'emploi, il peut être autorisé en cas de légitime défense, ceci incluant le seul fait de pointer, même vaguement, une arme dans votre direction.

Ainsi le Texan moyen est-il connu dans tous les États-Unis pour son Code, son amour des belles mécaniques (fussent-elles à roues, à balles ou, plus euh... poétiquement féminines) et sa capacité à descendre des canettes de bières (ou tout autre composé alcoolique). Le tout combiné donne parfois des résultats spectaculaires; ce n'est pas pour rien que sur les dix chaînes de TV, 3D ou Holovision préférées des Américains, six sont texanes...

Économie et technologie

L'économie du Texas est toujours passée--et passe toujours--par un point bien précis: le pétrole. Bien que n'ayant plus à l'heure actuelle la même valeur qu'il y a 300 ans, le pétrole et ses dérivés occupent le 30% des industries texanes. Cela inclut une grande quantité d'industries lourdes de transformation (plastique, chimie inorganique, etc.) le long de la côte. Le Texas est d'ailleurs un des derniers endroits de la Sphère où on peut trouver des véhicules à essence, et bien entendu l'essence pour les faire rouler.

D'un autre côté, on peut aussi citer les industries ayant une relation directe avec le V-Duelling: armement civil et militaire (on peut d'ailleurs se demander où se situe la limite, dans ce pays où les CTR 30 mm. sont en vente libre), véhicules et autres (Austin ayant gagné au cours du dernier siècle le surnom de "Detroit du Sud"). Et le bétail; il est des traditions qui ne disparaîtront jamais!

Dans un autre registre, les médias texans sont reconnus de par le monde pour leur faste, leur technologie et la qualité de leurs productions, surtout sportives. Le plus grand groupe de médfias nord-américain, U.S. Media Inc., est malgré son nom d'origine texane, basé dans un des plus grands bâtiments de Houston City. À lui seul, le Texas représente 40% de la création télévisuelle des N.A.U.S.

Bien que d'abord fortement nationalisées par le jeune état au moment de son indépendance, les industries lourdes sont maintenant repassées à 60% dans le secteur privé. Sans sombrer dans les excès de la F.O.F.A. voisine, les corporations texanes n'en jouissent pas moins d'une certaine liberté, contrebalancée par des impôts en services rendus à la communauté.

Forces armées

Autrefois très prestigieuse, l'Armée du Texas a perdu progressivement de son image de marque, à mesure que le danger d'une invasion et que les crédits militaires reculaient. Elle reste cependant une force non-négligeable, car composée de soldats de métier, équipés de ce qu'on fait de mieux en matière de technologie militaire.

Seule autre force "officielle", les Rangers du Texas sont un peu les équivalents locaux de la Garde Nationale canadienne. Ils couvrent des champs d'expertise allant du contre-espionnage à la police de la route, et sont très aimés de la population; certains sont même des stars des médias. Si vous avez quelque chose à vous reprocher, méfiez-vous en: ils ont volé à James son permis de tuer!

À part ça, il serait de bon ton de mentionner une population civile très nationaliste, très civique et prête à sauter sur toutes leurs armes (et ça fait un paquet!) en cas de guerre, voire même de vagues troubles. Un Texan sur trois a reçu un entraînement au moins paramilitaire de plus de trois mois, que ce soit en tant que Scout-Commando dans sa jeunesse, ou alors dans une brigade de police locale.

République Socialiste Centre-Américaine
(Central American Socialist Republic -- C.A.S.R.)

Géographie

Géopolitique

Née de la fusion de la plupart des États d'Amérique Centrale, la C.A.S.R. inclut de ce fait toute la mince bande de terrain qui s'étend de la frontière sud du Mexique au Canal de Panama. Elle possède aussi quelques lots de terrains sur Asgard et Atlantis.

Climat

On pourrait résumer en un mot: tropical. C'est une région très accidentée, souvent volcanique, et encore recouverte par une épaisse forêt pluvieuse; quelques rares plaines ou hauts-plateaux fertiles permettent une agriculture de subsistance. Une importante saison des pluies de juin à septembre (environ) succède à une saison sèche, où les températures peuvent atteindre et dépasser les 45deg.C.

À noter que, du côté des frontières nord et sud, on trouve encore de vastes zones de forêt où se concentrent des quantités de radio-activité qui, pour être résiduelles, n'en sont pas moins dangereuses. Du coup, on trouve aussi dans ces zones-là des spécimens de faune et de flore non homologués par les manuels sérieux. Pour des balades dans ces zones, un guide local et des armes de gros calibres sont fortement recommandés.

Population

Soumis à un flot incessant de réfugiés, de frontaliers et autres vagabonds, la population centre-américaine varie souvent, mais reste aux alentours des 40 à 50 millions d'individus. Ce sont majoritairement des métis d'Hispano-européens et d'Indiens; la population centre-américaine s'est remarquablement homogénéisée dans les trois derniers siècles.

Contrairement aux autres nations de la N.A.U.S., la République Socialiste Centre-Américaine reste majoritairement rurale, même si ce n'est pas de beaucoup: seul 45% de la population vit dans une ville de plus de 25'000 habitants. Les plus grandes cités, là encore, ne sont pas si énormes que ça par rapport aux mégalopoles du nord, si l'on excepte la tentaculaire Panama Norde (21.6 mio, 29.5 en comptant Panama Sud, la partie Highlander). Guatemala Cidád atteint péniblement les 5 millions d'habitants, pour le reste, Managua (2.1 mio) et Tegucigalpa (1.6 mio) sont les seules à dépasser le million.

On notera que, souvent, les villes sont à une altitude plus que respectable: Guatemala Cidád étant par exemple à près de 1500 m. au-dessus du niveau de la mer.

Capitale: Managua.

Système politique

Nous sommes ici en présence d'un des derniers bastions étatiques un tant soit peu indépendants du Socialisme terrien, mouvement politique et social né à la fin du 19e siècle et mort un peu plus tard dans le siècle suivant et l'indifférence générale. Collectivisation des moyens de production, pouvoir au peuple et emploi de majuscules abusives furent ses plus importants achèvements, si l'on excepte une corruption généralisée et portée au point d'art de vivre.

Dans le cas de la C.A.S.R., ce passage d'une multitude d'États plus ou moins satellites des U.S.A. à la fin du 20e siècle à un seul état crypto-communiste est la conséquence de l'effondrement subit de l'influence américaine après 1992 et du chaos total qui s'en suivit. Plus par réaction que par réel besoin, les nations centre-américaines s'unirent pour survivre, et adoptèrent un système politique apte à amener un semblant de cohésion dans une région culturellement multiple. Assez étonnament, cela fonctionna.

Tous ces territoires, anciennement nationaux, se décomposent aujourd'hui en Provinces autonomes plus ou moins indépendantes, gouvernées par des Soviets locaux élus par les travailleurs, selon une forme de gouvernement que l'on retrouve aussi en application aux U.S.A., dans les États de Californie, d'Oregon et du Wisconsin.

Ceci dit, rien ne distingue aujourd'hui vraiment la C.A.S.R. de ses voisins du point de vue du gouvernement. Le Président s'appelle ici Secrétaire Général du Conseil du Peuple, il est entouré de gens tout aussi incompétents qu'ailleurs et tout aussi persuadés d'être meilleurs que leurs prédécesseurs, que l'on appelle sans originalité des Ministres. Le Conseil du Peuple est composé des représentants des Soviets locaux, en une sorte de Parlement qui élit son Secrétaire Général à l'unanimité (il n'y a bien souvent qu'un seul candidat, ce qui aide...).

Toutefois, avec les Texans dans les parages, les discours de propagande contre le Grand Satan nord-américain et pour la lutte des classes, poncifs hérités de la période 1995-2060, ont été rapidement oubliés au profit d'une saine politique d'apaisement des esprits et un multipartisme fantoche de bon ton.

Partis politiques: Comité National du Peuple en Marche (35%), Union Démocratique du Progrès (30%), Front de la Révolution Permanente (15%); je mets au défi l'oibservateur le plus averti de trouver des différences autres que cosmétiques dans ces trois partis!

Provinces de la République: Guatemala, Belize, Salvador, Costa Rica, Honduras, Nicaragua, Panama.

Provinces Outre-Sol: San Lenine (Asgard), Puerto del Pueblo (Atlantis). Note: les Provinces Outre-Sol de la C.A.S.R. sont des provinces à part entière de la République.

Climat social

La population centre-américaine est principalement rurale, comme mentionné. Si l'on excepte les zones de jungle, de marais et de montagne, qui couvrent quand même une bonne partie du territoire, la campagne n'est de loin pas aussi déserte qu'elle peut l'être plus au nord. Les populations aux traditions indiennes parviennent à vivre dans des endroits qui peuvent paraître particulièrement reculés.

Dans l'ensemble, le petit peuple n'a pas de raisons d'être trop mécontent de son sort. La Constitution lui permet de manger à sa faim, lui offre un logement décent et un travail, et (mais ça, ce n'est pas dans la Constitution) il peut assister aux combats de V-Duelling (interdit dans les rues mais parfaitement autorisé dans les arènes) à la télé et peut faire semblant de voter tous les cinq ans. Son niveau de vie moyen n'est équivalent qu'à 60% de celui d'un Nord-américain moyen, mais son pouvoir d'achat est grosso-modo équivalent.

L'armement personnel n'est autorisé qu'aux individus qui font partie d'une milice, ce qui représente tout de même 40% de la population adulte; il n'est cependant pas rare de trouver chez d'autres citoyens des armes de poing ou des fusils de chasse, souvent encore à déclanchement mécanique. Quand à l'armement véhiculaire, il est classé "matériel militaire" et donc très rarement trouvable en des mains civiles.

Dans ce pays où la population est presqu'entièrement métissée, les conflits sociaux ou culturels sont rares. En fait, ce sont parfois des conflits religieux entre athées irrécupérables et catholiques extrémistes; la pratique de religion est tolérée, même si elle est officiellement interdite. La criminalité est basse, si l'on excepte la contrebande, qui est plus ou moins équivalente à un sport national (80% des foyers centre-américains sont équipés d'électroménager et/ou d'électronique de loisir highlander passé en fraude).

L'administration centre-américaine est constant sujet d'amusement, d'horreur et de projet de révisions constitutionnelles. Elle est cyclopéenne, tentaculaire, plus rigide que les murs de Panama et corrompue jusqu'à l'os. Elle est aussi considérée comme "parfaitement normale et très efficace" par les Centre-Américains, ainsi que les Siyani, qui ont l'habitude...

Économie et technologie

Dans la République Centre-Américaine, environ 80% des industries sont nationalisées et les autres ont constamment l'?il de l'État sur eux. Malgré ces conditions plutôt draconiennes, les centre-américains ne s'en sortent pas trop mal, même si les séquelles du rideau d'isolation entre 1992 et 2065 se font encore durement sentir. La République a encore un certain retard technologique, mais il est possible aussi que des raisons sociales--telles qu'un accroissement du chômage--poussent les autorités à limiter les rationalisations et modernisations dans les entreprises. Il est vrai aussi que le climat tropical a souvent de fâcheux effet sur le matériel moderne.

Panama, à cheval sur la frontière américano-highlander, est le troisième port marchand terrien. Son canal est toujours très fréquenté, même si sa remise en service après 2072 a duré plus de cinquante ans, ce qui n'empêche pas des bateaux de sauter encore régulièrement sur de vieilles mines, bombes ou missiles oubliés depuis deux siècles...

Ceci mis à part, le tourisme a repris, et de nombreuses stations touristiques en vogue avant la Troisième guerre mondiale sont réouvertes ou en cours de restauration. On pourrait aussi citer, comme industrie florissante, la culture de la marijuana et de la coca au sud du pays, mais bon: officiellement c'est une idée de la FBI pour empoisonner la jeunesse highlander, mais officieusement la production reste plutôt en N.A.U.S. À moins que ce ne soit le contraire.

Du côté de la technologie, la C.A.S.R. est une des nations de pointe en matière de décontamination et de retraitement des déchets radioactifs, surtout en milieu tropical. Elle a aussi une solide réputation dans les domaines de la botanique mutante et de son application à des fins pharmacuetiques: de nombreux laboratoires biochimiques travaillent sur des plantes apparues à la suite de la contamination volontaire de zones de forêt par les Américains vers 1993-5.

Forces armées

Malgré son aspect "révolutionnaires en vadrouille" caricatural à l'extrême, l'Armée du Peuple Centre-Américaine ne manque ni de courage, ni d'entraînement ni de matériel. Les spécialistes de la N.A.U.S. regrettent juste un manque total de discipline et une incapacité à trouver des gradés convenables. On prétend qu'il n'y a pas deux uniformes identiques, et quelque part, c'est vrai. On prétend aussi que c'est la plus grande gueule qui commande, mais en fait les décisions se prennent souvent en commun. Divisée en petits groupes, très autonomes, il serait dangereux de sous-estimer cette armée de volontaires.

Du côté des forces de l'ordre, ce sont souvent des milices populaires qui sont chargées de veiller à ce qu'on ne s'entretue pas en pleine rue. Comme ce n'est de toute façon plus la mode depuis trois siècles, le travail est calme. Cependant, dans les villes plus importantes (Managua, Panama, etc.), on trouve une police qui n'a rien à envier à celles de Houston City ou Calgary pour contrer une criminalité qui, elle non plus, n'a rien à envier à ses consoeurs du nord.

Panama, forteresse américaine

Nous sommes en 2040. Toujours sérieusement paranos, les Nord-Américains décident de lancer un projet de fortification contre une éventuelle menace venant du sud. Ils commencent donc le projet "Fortress America", qui consiste, en toute simplicité, à construire sur la rive nord (enfin, ouest...) du canal une série de fortifications destinées à rendre l'endroit impassable.

Que la région ne se prête pas vraiment à se genre de bricolage, d'autant plus qu'une simple étude d'une carte prouve qu'on pourra aisément contourner l'obstacle ne semble pas arrêter la volonté américaine, qui se lance dans la construction. Treize ans plsu tard, la menace est formellement identifiée comme n'en étant pas une, et les travaux, alors presque terminés, s'arrêtent. Panama ressemble alors à un immense chantier et une forêt de murs en béton.

2070: les Highlanders envahissent le sud du continent, et le projet ressurgit brusquement. En deux ans, on débroussaille le chantier (ça pousse vite le végétal, dans cette région...) et on finit à grande vitesse. Lorsque les Highlanders attaquèrent, ils balancèrent sur l'endroit une quantité invraisemblable de bombes, obus, missiles et autres. C'était prévu: les casemates fraîchement terminées ne contenaient que des leurres et firent perdre plus d'un mois à l'armée de Gabriel Fore.

Aujourd'hui, une ville s'est construite au milieu des ruines, dont de nombreux pans de murs cyclopéens surplombent encore le canal. L'autoroute transcontinentale semble survoler les flots, partant rejoindre l'Intercontinentale 2, là-bas à l'est, vers Panama Sud et la Fédération Highlander d'Amérique.

États-Unis Nord-Américains
(North-American United States -- N.A.U.S)

Histoire

Créés peu de temps après la vague sécessioniste de 2025, les N.A.U.S. regroupent les différents pays qui constituent le sub-continent nord- et centre-américain. Le but principal était à l'époque d'essayer d'éviter de se taper sur la gueule tout de suite entre seuls survivants de l'Apocalypse Nucléaire, ce qu'ils croyaient être.

La psychose de l'Extérieur à l'époque était telle que le rideau de particules radioactives qui entourait l'Amérique du Nord, appelé aussi "rideau d'isolation", fut plusieurs fois renforcé artificiellement. Ce ne fut qu'après avril 2053 que les Etats-Unis du Sud prirent contact secrètement avec le Nord par l'intermédiaire des Eyldar, concluant même des accords d'aide économique et technologique, ainsi qu'un traité d'entraide militaire avec le C.S.M.

L'attaque highlander de 2070 sur le Sud, puis de 2072 sur le Nord, érigèrent les N.A.U.S. comme farouche ennemi de la Fédération, ces sales communistes déguisés à gueules de basanés, non mais sans blagues... Cette conception se concrétisa d'ailleurs par la fondation de l'Alliance Nord-Atlantique en 2077, ce qui permit aux Américains de se mesurer une troisième fois avec la Fédération en 2089 sur terrain scandinave, puis européen.

Géographie

Les N.A.U.S. sont constitués des six États occupant l'Amérique du Nord, de Panama à l'Alaska, de la Californie au Groënland:

la République du Texas,

la Fédération Pétrolière Américaine,

le Royaume du Canada,

la Principauté de Québec,

la République Socialiste Centre-Américaine et

les Etats-Unis d'Amérique.

Ajouter à cela quelques stations scientifiques et minières un peu partout dans le système Sol, quelques concessions de plus grande importance sur certaines des planètes de la Confédération Européenne, et pis c'est tout. Au total, un peu plus d'un milliard d'individus, avec une proportion d'environ 15% d'émigrés.

Système politique

Organisation politique des N.A.U.S est plus ou moins semblable à l'Europe de l'Ouest entre 1995 et 2055, en ce sens qu'elle ne sert qu'à voter des règlements concernant la totalité des pays membres ou à décider de la politique internationale. Ce qui n'est déjà pas si mal. En cas de guerre, elle sert de coordinateur militaire entre les différents pays des N.A.U.S. et de l'A.N.A.

Les assemblées se déroulent à tour de rôle dans la capitale (ou une autre grande ville, à défaut) d'un des six États. Le Président est élu pour cinq ans par l'ensemble des populations des N.A.U.S., ce qui donne habituellement lieu à des fraudes pas possibles dans le sud du continent. C'en est arrivé à un tel point que, devant l'ampleur du phénomène, les autorités ont fini par laisser tomber, en se disant que ce devaient être des coutumes locales. L'Assemblée américaine est une sorte de Parlement bicaméral divisée en une Chambre populaire et une Chambre nationale; les députés sont élus par les différents parlements des États membres.

Forces armées

Il faut bien différencier deux choses: les armées des différents États, du moins pour ceux qui en ont une, et les autres forces.

Si l'on tient compte des seules forces armées "officielles" des États, on arrive à une armée de petite taille, mais qui est composée quasiment d'unités d'élite, dotées d'un entraînement costaud et d'un matériel pareil, mais mieux.

Maintenant, si l'on y ajoute la masse des gens armés, que ce soit personnellement ou véhiculairement, on atteint des chiffres beaucoup plus conséquents, pas loin de 15% de la population totale. Bien sûr, dans ce cas, c'est la qualité qui en prend un coup: ce ne sont pas des militaires, mais des civils avec des gros flingues.

Impressionnante sur le papier, l'armée américaine dans son ensemble n'a plus eu à se battre depuis 2072, si bien que personne ne peut réellement se rendre compte de ce qu'elle vaut réellement sur le terrain. Et c'est très bien comme ça.

Notons pour finir que l'Alliance Nord-Atlantique dispose d'une force d'urgence de quelques dizaine de milliers d'hommes et de femmes, prêts 24 heures sur 24 à intervenir en cas de conflit, ou risque de. Surnommée par les médias la "Ligne Oméga", son organisation et son équipement sont top secret, sans doute parce qu'elle dispose d'armes nucléaires...

Questions d'actualité

Le problème amérindien

On ne reviendra pas sur l'évidence: la culture amérindienne est, en tous cas dans le nord de l'Amérique, une culture en danger d'extinction. Avant la Troisième guerre mondiale, il y avait environ 2.5 millions d'Amérindiens. La guerre, qui pour ne rien arrangé s'est déroulée en bonne partie sur des régions où les réserves étaient nombreuses, n'a rien arrangé, non plus que les différentes sécessions. Néanmoins, les Indiens ont eu une chance dans leurs différents malheurs: l'effondrement partiel du gouvernement central leur a permis de récupérer une certaine quantité de territoires et d'autonomie. Cela ne dura pas: dès 2080, le gouvernement fédéral et certains intérêts privés firent d'impressionanntes manoeuvres pour récupérer ce qui avait été perdu.

Mais survint un événement pas prévu au programme, conséquence de l'entrée des États terriens au CEPMES en 2101: la découverte de la civilisation amérindienne d'Ardanya. Ce fut un électrochoc pour toute l'Amérique: d'un point de vue culturel, on redécouvrit des pans entiers de l'histoire et des traditions des natifs, et d'un point de vue politique, les Indiens eurent enfin l'impression de ne plus être seuls, et nombreux furent ceux qui prirent exemple sur Ardanya pour mettre au point une nouvelle société. Et du coup, de nombreux métis renièrent leur insertion sociale dans l'Amérique des conquérants pour revendiquer leur ascendance indienne.

Autant dire que cela ne se fit pas sans mal: d'un côté, les architectes d'une nouvelle civilisation durent déchanter: les Américains ne sont définitivement pas des Eyldar, et réciproquement... De plus, une sorte d'Indianmania naquit du jour au lendemain: tout le monde voulut être indien, ce qui résulta en un chaos massif. Récupéré par les publicitaires, le renouveau culturel apparut rapidement comme un phénomène de mode, et ne tarda point à être déconsidéré le jour où quelque chose de plus nouveau apparut.

En 2290, il y a pas loin de 7 millions d'Amérindiens sur le territoire des U.S.A. Ces Amérindiens ont un statut spécial de citoyenneté, leur accordant certains privilèges devant la loi, mais aussi les classant comme citoyens de seconde classe devant la civilisation des vainqueurs. Beaucoup vivent, comme trois siècles auparavant, dans d'immenses réserves plus ou moins autonomes, dans un état de pauvreté et de précarité à peine moins élevé que celui des communautés paysannes du Midwest.

De nombreux mouvements politiques natifs se sont formés, le plus représentatif étant l'Alliance Native (Native Alliance), mais d'autres, comme l'A.N.P.A. (Allied Native People of America) qui s'étend sur tout le continent américain, sont plus radicaux et prônent une prise de pouvoir par la force. Les liens entre ces différents mouvements sont d'ailleurs loins d'être clairs.

Le gouvernement fédéral ne voit pas d'un très bon oeil ces différents mouvements, et c'est le moins qu'on puisse en dire. Il semble particulièrement craindre une collusiuon plus que probable entre Amérindiens et communautés agricoles autonomes, qui créerait une sorte de grand état au milieu même des U.S.A. D'un autre côté, en F.O.F.A., de nombreuses tribus spoliées de leurs terres par des consortiums privés se sont eux tournés depuis longtemps vers une guérilla à la sauce zapatiste: actions d'éclat, information à outrance, quelques soulèvements armés, et maintien de la culture traditionnelle. Le Canada, Québec, le Texas et la C.A.S.R. échappent à ces troubles, soit par des lois d'autonomie étendues, soit par une volonté ancienne et continue d'intégration. Malheureusement pour les répressionistes, le courant de sympathie généré au début du 22e siècle envers les cultures amérindiennes est loin d'être éteint, et les Natifs ont les faveurs de l'opinion publique américaine.

La fin du V-Duelling?

La légalisation de l'armement personnel et véhiculaire, décidée en 1991 pour répondre à l'agression chinoise, a depuis longtemps été un des serpents de mer majeurs de la politique américaine: de temps à autres, il surgit des profondeurs, fait couler beaucoup d'encre, d'électrons et de salive, puis disparaît pour quelques semaines, quelques mois ou quelques années. Seulement, depuis une dizaine d'années, il ne semble pas se décider à replonger dans les abysses.

Soyons clair: le dicton américain "une société armée est une société polie" a fait son temps. Le niveau de responsabilité de l'Américain moyen n'a pas réellement évolué depuis qu'il a le droit de porter un flingue: ledit Américain moyen s'est juste habitué à l'utiliser pour régler ses petits conflits locaux et à voir des statistiques de mortalité par armes à feu équivalentes à une guerre locale. La légitime défense est devenue une notion dont les limites dépendent de la valeur de l'avocat et du bon vouloir des juges, la jurisprudence en la matière étant devenue inutilisable à force de se contredire parmi. Et puis il y a les critères sociaux du CEPMES, dont l'échéance de 2350 semble brusquement très proche. Vu sous cet angle, la présence de simple pékins armés jusqu'aux dents dans les rues fait un peu tache.

Et du coup, de nombreuses voix commencent à s'élever pour un retour à une législation restrictive des armes. Ça ne va pas être simple: cela fait un certain temps que de simples notions de bon sens n'ont plus cours dans ce genre de débat passionnels. À côté des simples "pour" et "contre", il y a aussi une lutte d'influence de multiples lobbys.

Pour la législation, une grande majorité de simples citoyens des villes de la classe moyenne à élevée, qui supportent de moins en moins le climat d'insécurité que la prolifération de l'armement cause dans certains quartiers. Les compagnies d'assurances se sont aussi massivement ralliées à ce projet, ainsi que les transporteurs et de nombreuses autres industries (notamment tout le secteur de la construction) qui espèrent ainsi réduire drastiquement leurs frais de sécurité.

Contre ce projet, les fabriquants d'armes, bien sûr, mais aussi les constructeurs automobiles, les agences de sécurité, le secteur pharmaceutique et médical, ainsi que l'agro-alimentaire artificiel (qui craint un retour à une alimentation plus naturelle avec la sécurisation des campagnes).

Intérêts privés contre volonté politique et populaire: le conflit n'est pas nouveau, mais beaucoup veulent faire de ce débat un exemple, le symbole d'une reprise en main gouvernementale du continent nord-américain, pour le meilleur ou pour le pire.

"Vous avez lu les journaux?"--le pouvoir des média

Si l'on employait des statistiques européennes sur les États-Unis, on arriverait à un taux de chômage proche de 20%, au lieu des 3.2% officiels. En effet, plutôt que de lutter contre le chômage, le gouvernement a eu une autre idée: donner un petit peu de boulot et beaucoup de loisirs aux chômeurs. Alors il n'est pas très difficile de deviner ce que fait la majeure partie de la population nord-américaine: elle regarde la télévision!

Aux États-Unis, aucun appartement n'a pas au moins une connexion AmData ou NAT. C'est-à-dire une liaison à haute capacité, pour recevoir le téléphone, le réseau informatique nord-américain U.S.Online (abrégé USOL, prononcez "yousol") et un faisceau de 20 chaînes nationales et 30 chaînes régionales. La liaison est gratuite, les services de base disponibles pour un prix minime; quand au récepteur, un combiné téléphone / télévision / ordinateur d'entrée de gamme coûte moins de 200$.

Quand au contenu, me direz-vous? Pour les chaînes généralistes, il se résume en trois mots: sports, fictions et variétés. Avec beaucoup de publicité (une coupure d'une minute tous les quarts d'heures et un gros break de dix toutes les heures, en moyenne), et un zeste d'information pour faire sérieux. Les chaînes spécialisées, elles, proposent tout et n'importe quoi, avec une préférence pour n'importe quoi, mais en continu avec aussi de la pub. Pour échapper à la publicité, il faut payer. Et encore...

Évidemment, qui dit publicité, dit aussi une objectivité discutable. Nombre de chaînes, dites d'informations, ne sont en fait que des émanations, soit du gouvernement, soit d'institutions privées: corporations, instituts multiples, partis politiques, etc. Rares sont les chaînes réellement indépendantes: LaserVision, spécialiste de l'information en continu basé à Los Angeles et dont on parlera plus tard, est plutôt une exception.

L'autre problème du système médiatique américain est le piratage: avec un réseau câblé d'une telle importance (pas loin de 300 chaînes nationales, et au total 40'000 concessions d'émission, sans compter les communications téléphoniques et informatiques), construit en plus par petits bouts au cours des siècles sans réelle concertation, le pirate dispose d'un nombre impressionnant de "portes de derrière" pour y faire passer ses messages ou brouiller ceux des autres. Par exemple, depuis quatre ans, 60% des foyers américains (pas toujours les mêmes) voient la finale du championnat du monde de FightBall remplacée par trois heures de théâtre Nô (le pirate, qui agit sous le nom de Pixel, a néanmoins le bon goût de ne pas passer toujours la même représentation)...

Les journalistes américains sont eux aussi une espèce à part: la prolifération des médias, tant au niveau qu'à celui de la presse écrite (les radios sont plus calmes), a entraîné une surenchère dans la recherche de scoops. Dire que les journalistes américains sont agressifs revient à évaluer les moeurs eyldarin comme "légères". Un député atalen au CEPMES avait même proposé qu'on les classe (les journalistes, donc) comme prédateurs; si cette proposition a été faite un 1er avril, personne n'a jamais su si c'était une plaisanterie, ledit député ayant défuncté peu après de mort violente.

Pour en finir avec les médias, signalons la prépondérance des magazines à sensation américains, plus connus sous le nom de "tabloïdes" sur l'information des ménagères de moins de cinquante ans et d'autres. C'est le genre de canard qui est persuadé qu'Elvis est toujours vivant quelque part, qu'il y a d'autres extra-terrestres, qui traquent les mutants les plus invraisemblables et les événements surnaturels les plus terribles, font leurs choux gras des déviations sexuelles des grands de ce monde et pronostiquent la Fin De La Civilisation Telle Que Nous La Connaissons(TM) en moyenne une fois tous les quatre ans. Les titres les plus lus sont le Federal Enquirer, News of the Sphere et The Lone Gunman. Il existe même plusieurs chaînes de télévision spécialisées dans ce genre de chose, MysteryNetwork étant sans doute la plus connue (et peut-être la plus sérieuse).