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Amérique du Nord
Dernière modification: le 5 août 1996
États-Unis d'Amérique (United States of America -- U.S.A.)
Géographie
Géopolitique
Les États-Unis s'étendent sur une petite moitié du continent nord-américain.
Sur les 55 états qui les composaient au plus fort de leur gloire,
il n'en reste plus aujourd'hui que 43, parmi lesquels Cuba, Haïti
et les Bermudes; l'Alaska, annexée par le Royaume du Canada dans
la confusion générale, fait encore partie des cartes américaines
mais est en pratique administré par les Canadiens. Mis à part
quelques concessions sur Asgard et Olympus, les U.S.A. n'ont pas
de colonies. On recense quand même une bonne cinquantaine de stations
minières américaines un peu partout dans la Sphère.
Météo
Si les USA avaient déjà, avant la Troisième guerre mondiale, un
climat nettement plus froid en hiver que l'Europe, l'hiver nucléaire
résiduel n'a pas arrangé les choses, et mis à part la Floride
et la Californie, rares sont les régions qui voient le soleil
plus de 30 jours par an.
Encore faut-il signaler que de grandes portions du sud-est, comme
la côte est de la Floride et la Caroline du Sud doivent en plus
compter avec des tempêtes particulièrement dévastatrices au printemps
et en été; de larges portions de ces territoires sont partiellement
sous les eaux à ces moments-là, et en conséquence, la population
a migré ailleurs.
En hiver, la neige descend fréquemment très au sud, jusqu'aux
frontières, et en été, la couverture nuageuse et la pollution
urbaine peut faire augmenter le température de manière considérable,
jusqu'à 40deg.C. Malgré ce tableau sombre, printemps et automne
peuvent offrir d'agréables surprises, particulièrement "l'été
indien", en septembre-octobre.
Population
La population américaine est estimée à 540 millions d'individus,
toutes espèces confondues (environ 90% d'Humains et de mutants).
Elle se concentre à près de 75% sur les côtes, particulièrement
dans les trois metroplex: SeaTaVan (Seattle-Tacoma-Vancouver,
17.6 mio), LAM (Los Angeles Metroplex, 34.3 mio) et Metropolis
(qui couvre quasiment toute la côte nord-est, de Washington à
Boston, 31.5 mio). Dans les centres urbains, citons aussi Lake
City Metroplex (Chicago, Detroit et Cleveland, 26.9 mio), Kansas
City (11.4 mio), San Francisco (10.8 mio) et Denver (10.1 mio);
ce sont les cités qui dépassent les dix millions d'habitants,
agglomération comprise.
Capitale: Washington DC.
Système politique
Comme la Confédération Européenne, les U.S.A. sont un état fédéral,
ce qui implique une forte décentralisation et une relative faiblesse
du Pouvoir Central (en l'occurrence un Président élu pour quatre
ans, un Congrès et un Sénat). Les quarante-trois États de l'Union
ont chacun des pouvoirs étendus pour un grand nombre de points:
législation, routes, police, etc. Certains États bénéficient même
de compétences encore plus étendues, souvent arrachées au pouvoir
fédéral par la force. Ainsi, la New Jerusalem Republic, plus connue
sous le nom d'Utah, qui entretient ses propres forces armées,
théoriquement inféodées à l'Union, et qui a même des frontières,
même si des accords de libre-échange et de libre-passage particulièrement
larges en font des curiosités dans le paysage.
De plus en plus souvent, les pouvoirs régionaux cèdent le pas
face aux intérêts privés qui, devenus dans certains endroits tellement
prépondérents, peuvent dicter à loisir leur loi. À noter que l'État
ne peut s'empêcher parfois de faire quelques coups d'éclat politico-militaires,
histoire de montrer qui est encore le maître, ici. Ça ne trompe
personne: le pouvoir central des U.S.A. est moribond, et n'a en
tous cas plus les moyens de ses mabitions passées. À côté de ça,
le climat politique affiche une sérénité à peine troublée par
les sempiternels "scandales à l'américaine" au moment des élections.
Partis politiques: à l'échelle nationale, Parti de l'Union (droite modérée, 35%),
Parti Libéral (droite conservatrice, 35%), Parti du Progrès (centre-gauche,
20%), Parti National Populaire (mélange douteux communo-fachiste,
10%). Particularités régionales: Fédération des Soviets (côte
ouest, droite soviétique, 20%), Nouvelle Amérique (grandes villes,
extrême-droite, 5%), Alliance Native (Amérindiens, 10%).
Les États de l'Union (43): Bermuda Islands, California, Carolina, Colorado, Cuba, District
of Columbia, Connecticut, Dakota, Delaware, Florida, Georgia,
Haiti, Hawaii, Idaho, Illinois, Indiana, Iowa, Kansas, Kentucky,
Maine, Maryland, Massachussetts, Michigan, Minnesota, Missouri,
Montana, Nebraska, Nevada, New Hampshire, New Jersey, New York,
Ohio, Oklahoma, Oregon, Pennsylvania, Porto Rico, Rhode Island,
New Jerusalem Republic (NJR; Utah), Vermont, Virginia, West Virginia,
Washington, Wisconsin, Wyoming.
États Outre-Sol: U.S. Asgard Protectorate (USAP; Asgard), Markpool Federal Territory
(Asgard), Ronubardia (Olympus), New Colorado (Olympus), Phæton
Belt Federal Territory, U.S. Mining Claim Federal Territory. Note: les États Outre-Sol américains ne sont pas considérés comme des
États de l'Union à part entière; ils disposent d'un gouverneur,
désigné par le Président avec l'aval des deux chambres du parlement.
Climat social
Socialement parlant, les Etats-Unis sont tombés bien bas. En fait,
le chaos engendré par la fin de la Troisième Guerre Mondiale,
les sécessions qui s'en suivirent et la légalisation du V-Duelling
ont fait se concentrer ce qui reste de civilisation dans les grandes
mégapoles, tandis que la campagne était dirigée par la Loi du
Plus Fort; il est vrai que les routes secondaires sont souvent
infestées de bandes plus ou moins bien équipées et entraînées,
qui n'hésitent pas à attaquer le voyageur imprudent pour survivre,
ou pour s'amuser; le plus souvent les deux. Même si la situation
a eu le temps de s'améliorer en quelques 250 ans, il reste encore
de nombreuses séquelles dans le paysage nord-américain et il est
toujours déconseillé de se promener sur de nombreuses routes américaines
sans escorte.
De larges étendues du territoire, notamment dans le Midwest et
les Rocheuses, échappent à tout contrôle, que ce soit de l'État
ou des intérêts privés. Là, on trouve encore une population non
négligeable, qui préfère encore cultiver une terre ingrate, qu'îls
tiennent de plusieurs générations. L'exode rural est maintenant
beaucoup plus faible qu'il ne l'a été au 21e siècle: ceux qui
restent--pas toujours des vieux, d'ailleurs--préfèrent vivre chichement
et dangereusement dans leurs campagnes que de crever de faim,
avec tout autant de danger, dans les grandes villes. Ces communautés
sont le plus souvent très soudées, méfiantes envers les étrangers,
ou même--dit-on--adeptes de coutumes socialement discutables,
comme le piratage de convois, le péage officieux ou le cannibalisme.
Au niveau des villes, c'est guère mieux: bonjour la précarité!
Les grandes cités américaines, conçues pour la plupart au 19e
et 20e siècle, ont eu beaucoup de mal à supporter la guerre et
ses conséquences: entre 1993 et 2090, plus des deux-tiers de la
population des campagnes a migré vers les villes, chassés par
les combats, la radioactivité résiduelle, ou plus tard la production
massive de cultures hydroponiques et autres nourritures de substitution,
entraînant une chute vertigineuse des cours de l'agro-alimentaire.
Si certaines cités, en grande partie détruite dans les combats,
comme SeaTaVan, ont pu être reconstruites de manière rationnelle,
ce n'est pas le cas de la grande majorité, rafistolée de bric
et de broc pour subvenir aux exigences du moment. Ça se sent,
et ça a des conséquences désastreuses sur le tissu social. Gangs,
sans-abris, maffias ethniques, associés à la legislation particulièrement
laxiste sur l'armemement, ont transformé certains quartiers, au
mieux en ghettos insalubres, au pire en zone de guerre.
Pour finir ce sombre tableau, mentionnons le fait que, pour être
multiraciale, las société américaine a aussi tendance à être multiraciste.
Même si l'intégration a fait quelques progrès en trois siècles,
de nouvelles couches de sous-prolétariat sont apparues: Chinois
après la Troisième guerre mondiale, puis les réfugiés des États
sécéssionistes, et enfin les Sud-américains après la Quatrième.
En gros, 50% des ressources des USA sont toujours entre les mains
des familles de souche européenne. Et l'extrême-droite à l'américaine,
que ce soit les agités sévères du Klan ou la Jackson Myers Society,
agite toujours ses tentacules dans les allées du pouvoir.
économie et technologie
L'économie américaine, basée sur une des monnaies les plus utilisées
dans la Sphère (des mauvaises langues allant jusqu'à dire que
c'est la monnaie le plus utilisée...), est et reste redoutablement
forte, et ce malgré des rumeurs de manoeuvres financières illégales
(blanchiment d'argent sale, financement de la Maffia, etc.; ce
qui de toute façon ne gêne officieusement pas grand-monde). La
raison de cette force est, d'une part des lois extrêmement libérales,
n'imposant pour ainsi dire aucune entrave à la libre entreprise
(toute action contraire est immédiatement taxée de communisme),
d'autre part une très forte intégration des industries dans le
tissu social américain, et enfin un esprit d'entreprise très poussé
et très agressif.
D'un autre côté, de par le climat social catastrophique, les industries
américaines eurent au début beaucoup de mal à se développer. En
effet, le problème est le suivant: soit on construit en ville,
ce qui coûte très cher, soit on construit à la campagne, et il
faut alors engager des sommes tout aussi considérables pour la
sécurité.
Mais maintenant, on commence à pouvoir de nouveau se balader en
dehors des villes sans trop de risques, et les Etats-Unis parviennent
tout de même à garder la tête haute, surtout grâce à leurs percées
technologiques dans le domaine (V-Duelling oblige...) de la micro-électronique
et de l'armement. L'informatique est aussi un des principaux chevaux
de bataille de l'Amérique (avec la Pacific Valley, de San Francisco
au SeaTaVan), ainsi que l'industrie lourde coloniale (entendez
extra-terrienne). Les constructeurs automobiles se portent aussi
raisonnablement bien, mais l'essentiel de la production est tourné
vers le marché intérieur, de même que pour l'agro-alimentaire
artificiel (à base d'algues, planctons et autres surimis; qui
d'autre en voudrait, d'ailleurs...).
Forces armées
Autrefois une des forces militaires les plus puissantes de la
planète, l'armée américaine s'est relativement mal remise de la
Troisième Guerre Mondiale et des Sécessions qui s'en suivirent.
D'abord d'un point de vue psychologique: l'armée qui se disait
la plus puissante du monde a eu à supporter un assaut sur son
propre sol, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant.
Ensuite, la kyrielle de guerres civiles et de sécessions qui se
multiplièrent au cours du 21e siècle ne fit qu'amenuiser les réserves,
déjà fortement entammées par la guerre. Enfin, la paix revenue,
les budgets militaires furent transférés vers des choses plus
prioritaires, telles que nourrir la population. En 2075, une armée
nationale fut remise momentannément sur pied pour contrer la menace
highlander, mais dès 2098, une nouvelle loi de programmation militaire
diminua énormément les effectifs, ne gardant que des unités d'élite,
le reste étant à la charge de la Garde Nationale (unités militaires
de réserves), de différentes agences du F.B.I. plutôt adaptées
à la lutte contre la criminalité et l'antiterrorisme et des collectivités
locales. Notons au passage que le F.B.I. a de beaucoup plus grandes
compétences qu'il y a trois siècles, ayant phagocyté la C.I.A.
pendant les Années d'Ombre au cours de circonstances assez mal
définies, désignées sous le nom de "Guerre Interne" (voir ci-dessous).
Dans la théorie, et les films de propagande, la seule force armée
sur laquelle les U.S.A. peuvent compter en cas de conflit, ce
n'est rien d'autre que la masse des duellistes et autres fadas
de la bagnole et de la mitrailleuse, ce qui représente environ
un quart de la population. En pratique, on est loin des heures
héroïques du V-Duelling. Les professionnels de la route, ceux
qui ont des véhicules de combat efficaces et qui savent s'en servir,
sont beaucoup moins nombreux que ça, mais il est vrai qu'ils forment
une force impressionnante. Si beaucoup d'Américains moyens ont
effectivement une voiture armée et blindée, ce ne sont pas des
véhicules faits pour la guerre, non plus que les conducteurs.
Reste une dernière force: les milices privées et corporatives,
qui pullulent dans le pays. Ce sont pour la plupart des professionnels,
l'équivalent de troupes mercenaires bien armées, bien équipées
et bien entraînées, avec les risques que cela comporte: peut-on
être sûr de leur allégeance à l'Union?
Vieux motard que jamais: les gangs
L'image d'une Amérique désertique et ravagée, parcourue par des
hordes de pillards motorisés et à demi-sauvages (dans les bons
jours) est depuis plus de deux siècles un poncif, battu et rebattu,
servi à toutes les sauces médiatiques, du drame psychologique
au porno, en passant par le soap opera, l'eau de rose et les dessins
animés pour enfants.
Ce fut, toute caricature mise à part, une réalité pendant de nombreuses
années, et il y a toujours un petit fond de vérité qui perce sous
l'image d'Épinal. En effet, si on conseille aux touristes de ne
pas s'aventurer hors des autoroutes et des grandes voies nationales
et surveillées, il y a tout de même une raison. Il faut nuancer
le jugement par deux faits: le gang de motards (ou autres; on
trouve aussi des automobilistes, des routiers, et même des piétons)
s'est sérieusement sédentarisé et s'est souvent intégré dans une
région.
Ainsi, ce n'est plus une activité criminelle nomade, mais au contraire
cantonnée à un certain territoire. Les gangsters sont de plus
des membres d'une ou plusieurs communautés de la région, et non
plus des "sans feu ni lieu". Pourquoi alors attaquer l'éventuel
passant? Principalement pour arrondir les fins de mois difficiles.
Les méthodes aussi ont changé: au lieu de charger la proie comme
un demeuré, lui balancer quelques roquettes, massacrer les survivants
et récupérer ce qui était récupérable, le gang moyen bricole des
embuscades, profite de la région qu'il connaît mieux que l'imprudent
égaré, et a surtout un certain nombre de complicités locales,
du genre garagiste ripou qui bricole des pannes. Les victimes
s'en tirent souvent sans trop de mal s'ils ont la bonne idée de
ne pas vouloir pousser la résistance à un niveau "Fort Alamo".
Qui sont les cibles? Principalement des transporteurs indépendants,
qui n'ont ni les moyens ni le temps pour, soit utiliser les grandes
voies surveillées (qui sont à de très rares exceptions près à
péage), soit rouler en convoi. Il y aussi l'éventuel touriste
imprudent ou le duelliste barjot, qui se la joue "justicier de
la route" et souvent finit très mal.
Et que fait la police? Elle a d'autres chats à fouetter. Soyons
clair: avec la législation de l'armement personnel et véhiculaire,
le F.B.I. a suffisament de boulot dans des zones à forte densité
de population pour s'occuper de ce qui se passe chez les ploucs!
Les secteurs où les gangs règnent en maîtres sont des endroits
à faible population, notamment dans le grand "desert of hopes"
du milieu des U.S.A. Quelques rares opérations ont parfois lieu
contre certains gangs qui, à force de prendre de l'importance,
commence à piétiner les plate-bandes d'intérêts publics ou privés,
mais s'ils sont largement médiatisés, ils ne résolvent rien au
problème. Et là encore, cette insécurité fait le jeu d'un certain
nombre d'intérêts, pas forcément différents des précédents...

USA 1985-2020--Fragments historiques
La crise cubaine
Invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en mars 1986. En
rétorsion, les USA envahissent Cuba le 1er avril; tout le monde
croit à un gag, dans un premier temps. Dans un deuxième temps,
alors que les Soviets pédalent dans le bourbier afghan, l'armée
américiane conquiert l'île en moins d'un mois; seul à rester encore
fidèle--humour!--au vieux slogan "Le socialisme ou la mort", Castro
se tire une balle dans le cigare--re-humour!--peu avant l'entrée
des troupes américaines à La Havane. La communauté internationale
proteste pour la forme.
L'invasion est menée par le Général Timothy D. White, ancien héros
du Vietnam. Quelques mois après la victoire, il prend sa retraite
et entamme une carrière politique.
Tim White
"Alleluyah, les missiles sont en vol..." (Timothy D. White, 24
décembre 1992, 23:38)
Originaire d'une famille modeste du Middlewest; imprégné de culture
conservatrice, vaguement d'extrême-droite. S'engage dans l'armée
à l'âge de 19 ans, volontaire pour le Vietnam, où il est le dernier
officier à quitter Saigon en 1985. Héros de la "libération cubaine",
il est catapulté aux sommets du Parti Républicain. Lorsque la
guerre éclate, il est un des conseillers militaires du Président
John Wayne, et lorsque celui-ci décide de renoncer à sa charge
pour ennuis de santé en 1990, White est brillament élu à sa place.
Garde de ses longues années d'armée une paranoïa certaine et,
de ses démêlées avec la C.I.A. au Vietnam, une antipathie profonde
envers l'agence gouvernementale, en laquelle il fait de moins
en moins confiance. Il faut dire que le président précédent, qui
gâtochait doucement, était considéré comme un symbole et avait
plus ou moins laissé les rênes du pays entre les mains des services
de renseignement, autrement dit la C.I.A. Et du coup c'est à eux
qu'on doit en 1990 l'alliance plus ou moins contre-nature entre
les troupes soviétiques sur sol américain et les forces unifiées
américaines.
Le département Y
Une fois White au pouvoir, il va s'efforcer de nettoyer tout ça.
Pas facile! Et c'est là que va lui venir le secours le plus inattendu:
le F.B.I. En effet, depuis quelques années s'était ouvert un Bureau
des Affaires en Suspens, surnommé le "Y-Department" et la risée
de tout le Bureau.
Composé d'agents brillants, mais un tantinet fêlés de la cafetière
et obsédés par des histoires réellement louches, le Département
Y va néanmoins réussir à mettre sur pied un énorme dossier faisant
état d'une conspiration au niveau national, visant à éliminer
le Président White par un coup d'état à la Kennedy. À la tête
de cette conspiration, plusieurs figures floues semblant avoir
d'importantes connexions avec les hautes sphères de la C.I.A.
Market Square Heroes
Du coup, White tient sa vengeance: le dossier lui parvient en
août 1992; dès septembre, l'opération "Market Square Heroes" est
mise sur pied, seuls des militaires de haut niveau sont au courant,
le F.B.I. faisant la coordination. Des services de renseignements
parallèles sont mis en place dès octobre; en novembre la C.I.A.
n'a plus aucun contrôle sur ce qui se passe à la Maison-Blanche,
et en décembre, ce sont les plus grands médias nationaux qui sont
discrètement sous tutelle directe de la présidence.
Le 24 décembre, l'opération MSH est lancée: la contre-attaque
soviéto-américaine sur les troupes chinoises n'est en fait que
la partie visible de l'iceberg. À un autre niveau, plus d'un millier
d'agents de la C.I.A. sont capturés sur tout le territoire américain,
des documents importants sont saisis faisant état de projets de
pourparlers de paix entre la C.I.A. et certains militaires chinois
(qui commençaient à en avoir marre de cette guerre à laquelle
ils ne comprenaient rien).
La Guerre Interne
Durant les deux ans qui suivirent la contre-attaque, le chaos
régna en maître sur les États-Unis: présentés comme des traîtres,
poursuivis par le F.B.I., l'armée et les milices de citoyens,
les anciens agents de la C.I.A. disparurent dans la nature, se
retranchèrent dans des places fortes ou se firent plus communément
éliminer. Reliquats d'armées et bandes de pillards et de réfugiés
parcouraient un bon quart ouest de l'Amérique, et en plus le Sud
manifestait des velléités d'indépendance, renforcées par les positions
du Président, qui soutenait un repli sur un grand nord-est américain--"un
retour à l'Amérique des Pionniers"--et l'abandon pur et simple
des autres territoires à leur triste sort.
Le 16 mars 1995, une dernière attaque eut lieu: un coup de force
désespéré de la C.I.A., qui prit par la force le contrôle du NORAD
et tenta d'atomiser Washington. Vingt-quatre missiles furent tirés;
dix-huit furent détruits par le système SDI, deux furent déviés
vers la mer, et les quatre derniers creusèrent de jolis trous
légèrement radioactifs dans la pelouse de la Maison-Blanche, leur
système de mise à feu étant subitement tombé en panne.
Dans le même temps, quatre bombardiers furtifs allèrent détruire
le site du NORAD et deux autres places fortes de la C.I.A., le
quatrième étant détruit en vol; le reste des agents de la défunte
agence se rendit ou disparut; certains des survivants, dit-on,
fondèrent l'Autre Voie avec les exilés copacajun vers 2030...

Royaume du Canada (United Kingdom of Canada)
Géographie
Géopolitique
Le Canada, comme le reste de l'Amérique du Nord, n'a pas échappé
à la mode du remodelage de frontières, en vogue tout au long du
21e siècle. La sécession de tout l'est du pays (voir Principauté de Québec) a été compensée par l'annexion de l'Alaska (occupé militairement
et conjointement avec le reste des armées soviétiques à la fin
de la guerre et que les États-Unis ont oublié de réclamer) et
du Groënland (rattaché par référendum à la couronne après avoir
perdu tout contact avec le Danemark vers 1994). On recense aussi
un certain nombre de stations minières et deux concessions sur
Olympus et Hadès.
On peut résumer en disant que c'est un pays gigantesque, mais
en grande partie inhabité, pour cause de climat malsain.
Climat
Peu propice aux batifolages dès le départ, l'hiver nucléaire n'a
pas vraiment changé grand-chose à cet état de fait. La moitié
du pays est recouverte de forêts de conifères et dotée d'un climat
sub-arctique, alors qu'un bon quart est sous les glaces, car complètement
arctique.
L'un dans l'autre, cela n'a pas beaucoup changé, si ce n'est que
les étés sont forcément moins ensoleillés et un peu moins étouffants,
mais pas de beaucoup.
Population
Le royaume est fort de 130 millions d'habitants, répartis entre
le Canada lui-même (90%) et ses colonies extra-terriennes. Dans
le Canada métropolitain, la population se concentre principalement
autour des deux pôles SeaTaVan (cf. États-Unis) et du Toronto-Buffalo
Metroplex (17.8 mio; Buffalo est aux États-Unis, mais en pratique,
l'administration de la ville est quasi-exclusivement canadienne),
qui d'ailleurs est en passe de fusionner avec le Lake City Metroplex.
Winnipeg, Anchorage et Calgary sont des cités moins importantes,
approchant à peine les 5 millions d'habitants.
Le centre du Canada, même s'il est sous-peuplé, est néanmoins
nettement moins désertique que son homologue américain. De nombreux
villages ont fleuri ça et là, et même jusqu'à assez loin au nord,
il est difficile de faire plus de 100 km. sans trouver des habitations.
En fait, c'est surtout le nord qui est réellement désertique,
si l'on excepte les Indiens et quelques rares prospecteurs, trappeurs
et autres métiers folkloriques de ce genre.
On notera que, tout comme les États-Unis, le Canada a été--et
est toujours--un pays d'immigration: plus de 80% des groupes ethniques
terriens y est représenté, d'une manière ou d'une autre. L'intégration
y est cependant nettement mieux réussie.
Capitale: Calgary.
Système politique
Une des dernières monarchies constitutionnelles terriennes, le
Canada est représenté par son Monarque, descendant direct de la
lignée des Windsor (Windsor-Liechtenstein, pour être très précis).
Celui-ci a comme principale tâche de sourire aux photographes
et d'appuyer la Chambre des Lords dans ses décisions. Il est aussi
Commandant en Chef des Armées canadiennes, riche, célèbre et en
général passablement incompétent (la consanguinité laisse des
traces)...
En fait, la personne réellement en charge du pays est le Premier
Ministre, élu pour cinq ans au suffrage universel; il est secondé
par un Cabinet d'une quinzaine de ministres. Le gouvernement s'appuie
sur une démocratie bicamérale (Chambre des Lords et Chambre des
Communes), et malgré son appellation de Royaume, est tout de même
fortement fédéraliste. Les onze états du Royaume (les neuf métropolitains
et deux outre-Terre) ont chacun un gouvernement régional aux compétences
étendues, gouvernées par un collège de Lords élus par de grands
électeurs, eux-mêmes élus au suffrage universel.
Partis politiques à l'échelon national: Parti de l'Érable (droite conservatrice,
40%), Parti Démocrate-Chrétien (30%), Parti Socialiste (gauche
très modérée, 20%). Particularités locales: Fédération des Soviets
(côte ouest, droite soviétique, 15%), Alliance Native (nord et
centre, entre 10 et 35%).
Les États de la Couronne: Alaska, Alberta, British Columbia, Groënland, Manitoba, Ontario,
Saskatchewan, Nunavut (Territoires du Nord-Ouest), Yukon.
États Outre-Sol: Ventôse (Hadès), New Labrador (Asgard). Note: contrairement aux
États-Unis, les États Outre-Sol du Canada sont considérés comme
des États de la Couronne comme les autres.
Climat social
Durant la première moitié du 21e siècle, le Canada n'avait socialement
rien à envier au boxon régnant un peu plus au sud, mais les choses
s'améliorèrent assez rapidement, et ce à grands coups de répression
sauvage. C'est une période dont les Canadiens n'aiment pas trop
parler, parce qu'elle ressemble un peu trop à une dictature militaire,
avec tous les signes extérieurs d'icelle.
Il est vrai aussi que les Canadiens sont en règle générale plus
disciplinés que le reste des Nord-Américains, même si cette règle
générale compte un grand nombre d'exceptions. Disons simplement
que, malgré son métissage extrême, le Canada a peut-être mieux
réussi l'intégration de cultures multiples que les États-Unis.
Mais là encore, il faut nuancer son propos avec une exception
de taille: la langue, puisque c'est sur cette question que le
Québec fit sécession.
Néanmoins, le Canada de 2290 compte d'importants particularismes
culturels, qui résistent à toute tentative d'intégration. C'est
le cas des différents peuples natifs, eskimos notamment, qui bénéficient
de vastes territoires fortement autonomes, et profitent d'ailleurs
un peu trop de cet état de fait: de nombreux rapports fédéraux
signalent une contrebande massive de Fédération Highlander de
Scandinavie jusqu'aux États-Unis, en passant par le cercle arctique
et les différents territoires natifs. Un autre exemple: les communautés
soviéto-américaines, disséminées sur toute la côte ouest, d'Anchorage
au SeaTaVan, au point qu'on ne parle plus de Colombie Britannique,
mais de Colombie Soviétique. Enfin, ceux qu'on appelle les Chinois
par défaut, mais qui incluent en fait les peuples originaires
de l'Extrême-Orient, et qui forment d'importants groupes ethniques
pas très bien différenciés au coeur des grandes villes canadiennes.
Il est aussi à noter que le V-Duelling est légalisé au Canada, mais seulement à titre de "défense personnelle",
ce même concept étant défini d'une manière beaucoup plus stricte.
La Garde Nationale, qui est un vaste organisme de sécurité en
général et de police en particulier, dignes successeurs des Mounties du temps passé, veille à l'application stricte de l'application
des lois sur le combat automobile avec une sévérité proche de
l'excès de zèle. Notez que la Garde Nationale, qui en milieu urbain
opère souvent sans armes léthales (neutralisateurs, matraques
à générateur de choc, etc.), est très respectée dans tout le pays;
la Loi voit d'ailleurs d'un très mauvais oeil toute agression
contre un Garde National.
Économie et technologie
Relativement peu touché par les diverses guerres nucléaires, le
Canada put sauver une bonne partie de son élevage et de sa maigre
agriculture, devenant ainsi le "Grenier de l'Amérique", comme
le dit en son temps le Président GUSTAVSON. Au cours du 21e siècle,
il y eut de nombreux essais de développement de cultures capables
de résister aux rigueurs des hivers canadiens, dont le Canada
a gardé une réputation de pointe dans le domaine du génie agro-biologique.
Des élevages exotiques ont même été tentés, comme des élevages
de caribous, de phoques et même d'ours. À signaler aussi les immenses
forêts du nord, dont l'exploitation, bien que fortement ralentie
par rapport au 20e siècle, reste encore une source principale
de travail dans le centre et le nord du pays.
À côté de celà, on ne compte pas grand-chose, si ce n'est de nombreuses
industries de recherche en électronique autour du SeaTaVan. Mais
dans ce cas, comme pour beaucoup d'autres, d'ailleurs, l'économie
canadienne dépend beaucoup des États-Unis. La plupart des industries
canadiennes tournent grâce aux investissements américains, qui
préfèrent se placer quand ils le peuvent dans un pays un peu calme;
même les champs pétrolifères alaskans sont exploités par des consortiums
américano-canadiens. Quand au dollar canadien, il a été indexé
depuis longtemps sur le dollar américain et n'est plus maintenant
qu'une source d'amusement pour numismates.
Forces armées
Le Canada entretient toujours l'Armée de Sa Majesté, de même qu'une
Garde Nationale importante.
Comme mentionné auparavant, la Garde Nationale est une sorte d'organisme
faîtier de toutes les forces de sécurité civiles canadiennes,
chargé de cumuler les fonctions de police urbaine et rurale, police
de la route, pompiers et secouristes, protection civile, garde-forestier,
armée de réserve et service de contre-espionnage. C'est une organisation
remarquablement organisée et efficace pour sa taille et l'éventail
de ses actions, à l'action principalement préventive et un peu
paternaliste, qui s'efforce de rester très proche de la population.
Elle est très respectée par l'ensemble de la population et a en
plus un uniforme de parade qui fait la joie des touristes.
L'un dans l'autre, l'armée canadienne, qui est une armée de professionnels,
est redoutable sur son propre terrain, dotée d'un armement perfectionné,
mais dramatiquement handicapée par le manque d'effectifs. Les
soldats canadiens ont la réputation d'être d'une efficacité sans
pareille dans le combat en climat sub-arctique.
Soviet Amerika
L'histoire de la communauté soviétique aux États-Unis et au Canada
n'est pas banale. Elle commence avec la Troisième guerre mondiale
et l'invasion de la côte ouest, par les Chinois au sud et les
Soviétiques au nord. Survient le retournement de vest imprévu
de la Chine, et l'alliance encore plus improbable entre Soviétiques
et Américains.
À ce moment, l'U.R.S.S. est plus ou moins coupée en deux par l'avancée
chinoise, et en plus partiellement décapitée par une attaque-surprise
sur Moscou; on a alors trois commandements soviétiques: un "officiel"
contrôlé par les Chinois à Moscou, un deuxième en exil à Minsk,
très embarassé par la marche à suivre et qui en pratique laisse
le premier continuer à manipuler les troupes du Pacte de Varsovie
en Europe, et un troisième à Vladivostok, qui s'est allié avec
l'Amérique et a fort à faire pour repousser les assauts chinois.
Aux États-Unis et au Canada, les troupes soviétiques et américaines
se battent côte-à-côte et parviennent à arrêter l'avancée chinoise,
à Portland vers le nord et à Denver vers l'est. Pendant ce temps,
près de cinq millions de Russes sont réfugiés dans Vladivostock
assiégée. C'est alors, en automne 1992, que sera lancée l'Opération
Charlie: pendant les quatre mois qui suivirent, jusqu'à la contre-attaque
de Noël 1992 et sans doute quelques semaines après, tous les avions
de lignes américains, cloués au sol par la guerre, furent réquistionnés
pour le plus gigantesque pont aérien de toute l'Histoire: plus
de 4 millions de personnes furent évacuées vers les États-Unis,
le dernier million mourant pendant le siège ou étant abattu par
les restes de l'aviation chinoise.
Après la guerre, les "Sovies" s'installèrent sur la Côte Ouest;
le président White leur accorda la nationalité américaine pour
"services rendus", mais ils ne s'intégrèrent jamais tout à fait
au moule américain. Ils apportèrent leur mode de vie et leur organisation
soviétique: sovkhozes, kolkhozes, coopératives et autres usines
modèles fleurirent entre Anchorage et Los Angeles, relançant en
grande partie l'économie sinistrée de la région et aidant à la
reconstruction.
En 2290, on compte près de 11 millions de "Sovies" aux États-Unis
et au Canada, ce qui en fait le troisième groupe ethnique après
les Asiatiques et les Hispaniques. Personne ne songerait à les
traiter de communistes: ce sont avant tout des Américains, des
vrais!

Principauté de Québec
Géographie
Géopolitique
Le Québec se constitue de toute la partie de l'Amérique du Nord
au nord des États-Unis et à l'est d'une ligne allant de la Baie
James à l'embouchure nord du Lac Ontario, nonobstant un léger
crochet pour éviter les alentours d'Ottawa. C'est un pays qui
peut aisément se différencier en deux parties: le nord, sub-arctique
et principalement peuplé par des Indiens, des bûcherons et des
pêcheurs, et le sud, où se concentre la majorité des Québecois.
Climat
En gros, pareil que le Canada: tempéré et couvert au sud, oscillant
entre le frais et le glacial au nord.
Population
Bien que bénéficiant d'une superficie assez gigantesque, le pays
n'est que peu peuplé, principalement pour cause de climat pas
cool (si j'ose dire). 40 millions d'habitants se pressent dans
l'ancienne province canadienne de langue française (qui n'est
plus canadienne, mais toujours de langue française), surtout dans
la partie sud, autour du fleuve Saint-Laurent, dans cette semi-conurbation
de près de 20 millions d'habitants appelée Québecville.
Il s'agit plus d'une jonction des tissus urbains et suburbains
de Montréal, Trois-Rivières et Québec, se prolongeant même jusqu'à
Ottawa. Cependant, les trois villes gardent leurs particularités,
Montréal étant plutôt un centre administratif et financier, et
Québec une ville historique, un symbole: si le Palais Prinicer
est à Québec, Montréal est le siège de l'administration; de même,
l'Université du Prince-Henry est à Québec, mais les technopôles
et les centres d'affaire sont à Montréal.
Comme pour le Canada, la population québecoise est très métissée.
Ici, ce n'est pas la couleur de peau qui fait une différence,
mais la langue...
Capitale: Québecville.
Système politique
Alors que ce sont les Windsor qui ont la couronne du Canada, c'est
un descendant des Bourbon, ennemis héréditaires de ces derniers
s'il en est, qui est sur le trône princier du Québec. Cela ne
l'empêche absolument pas d'être tout aussi incompétent que son
voisin.
Le prince est entouré par une cohorte de ministres divers, dont
le rôle principal est d'empêcher que leur minuscule bout de planète
ne parte en éclats de rire géopolitiques. Une Assemblée Générale
Populaire, élue au suffrage universel, est là pour communiquer
aux ministres les différentes doléances populaires et ainsi leur
prouver qu'ils font des bêtises.
Le Québec fonctionne selon les principes d'une démocratie directe
semblable au système européen, où un nombre suffisant de citoyens
peut présenter une "requête" (souvent prononcée "roquette) au
gouvernement. Les Québecois ont tendence à user et abuser du système:
en moyenne, entre 50 et 80 requêtes sont passées chaque année,
si bien que l'Assemblée ne fait pour ainsi dire que les traiter.
Signalons pour finir que le Québec est divisé en un certain nombre
de départements, qui n'ont pas de grande importance ni de grande
influence au niveau politique, si ce n'est que deux d'entre eux,
la Province Autonome Mohawk et la Nouvelle-Écosse, bénéficient
de compétences étendues et d'une quai autonomie sur certains points.
Principaux partis politiques: Parti Populaire Québecois (centre gauche, 45%), Parti Libéral-Démocrate
(droite libérale, 30%), Parti Républicain Révolutionnaire (gauche
antimonarchiste, 10%), Alliance Native (Amérindiens, 10%).
Climat social
Le Québecois moyen est, pour le Nord-américain moyen, quelqu'un
de pas fréquentable; en gros, on a les mêmes points de vue entre
Québec et le reste des États-Unis Nord-Américains qu'entre Paris
et la France. Cela est dû principalement à une sale habitude que
certains Québecois avaient en d'autres temps, et qui consistait
à faire une grosse tête à quiconque était surpris à parler anglais.
Fort heureusement, les "anglichades" sont très rares aujourd'hui,
principalement parce que le gouvernement s'est aperçu que ça faisait
gravement mauvaise presse. Trop tard.
Toujours est-il qu'entre les francophones majoritaires à 70% et
les anglophones, le climat reste tendu, et il n'est pas rare d'entendre
ou de lire des scandales quand aux conditions de vie des anglophones,
plus ou moins considérés comme citoyens de seconde classe.
Si l'on excepte ces broutilles, le climat social du Québec est
grosso-modo calme. Bien sûr, il y a aussi les Indiens, qui de
temps en temps se rappellent au bon souvenir de l'opinion publique
en manifestant bruyamment quelque part, mais l'un dans l'autre,
c'est très calme. Le port d'armes personnelles est fortement limité
(par rapport au reste des NAUS; il n'est cependant pas rare de
voir des armes dans la rue), et l'armement véhiculaire autorisé
seulement à de rares personnes qui peuvent justifier d'un casier
judiciaire vierge et d'un profil psychologique ultra-stable; et
encore son emploi est-il restreint à des zones spécifiques, où
se retrouvent les duellistes de toute la Principauté.
Économie et technologie
Malgré sa petite taille, la Principauté représente une force économique
non-négligeable dans l'Amérique du Nord contemporaine, notamment
grâce aux mines, industries hydro-électriques et installations
forestières du nord du pays. Les pêcheries industrielles de la
côte fournissent aussi une masse importante de nourriture fraîche,
notamment par l'instauration de "réserves de pêche" gérées de
manière intelligente sur le long terme; le Québec a longtemps
été un pionnier en cette matière et depuis l'exemple a été suivi
par d'autres nations.
Quelques revenus d'appoint sont perçus grâce à des impôts substantiels,
ainsi que le paiement par diverses compagnies privées de Chartes
Princières, qui accordent à différentes fondations des statuts,
notamment fiscaux, très particuliers et qui font de la Principauté
un des paradis fiscuax de la Terre du 23e siècle. Citons aussi
pour mémoire des émissions régulières de monnaies (les Bourbons)
et de timbres-postes, ainsi que l'alcool de sirop d'érable.
Technologiquement parlant, l'Université du Prince Henry fait de
temps en temps quelques jolies avancées, mais elle est plutôt
axée sur des facultés plus culturelles. D'autres organismes (des
fondations pour la plupart), privés ceux-ci, font de Québec un
des centres de recherche, notamment dans le domaine du génie génétique
et de l'électronique de très haute précision.
Forces armées
En un mot comme en cent: inexistantes. Le Québec a renoncé à entretenir
une armée pour de bêtes questions de budget, et ce depuis la fondation
des N.A.U.S. et la reconnaissance réciproque des frontières. Il
dispose cependant d'une force d'élite, la Garde Québecoise, qui
sert principalement à garder le palais du Prince, mais est à l'occasion
utilisée dans des manoeuvres antiterroristes; ce sont les seuls
à avoir une certaine expérience du combat.
Pour le reste, la police est là pour empêcher que les touristes
ne se fassent lyncher par des fermiers beurrés, pour renseigner
les passants et pour faire traverser les gosses. Ils disposent
principalement d'armes non-léthales (Tasers, notamment) et n'ont
en fait que l'avantage du nombre.
Quand à l'homme de la rue, quiconque ayant vu le comportement
d'une équipe québecoise en championnat de V-Duelling pourra vous dire à quel point l'idée d'une population repoussant
toute seule un envahisseur hypothétique est ridicule. Ne dites
pas ça aux Québécois; ils se croient toujours à l'époque de la
Libération et personne n'a pensé à les prévenir que c'était il
y a deux siècles et demi.
À l'heure actuelle, seuls les résidents de la Province Autonome
Mohawk, au nord du pays, ont réussi à prouver leur puissance militaire
(toute relative, puisque c'était contre les susnommés Québecois).

Fédération Pétrolière Amércaine
(Free Oil Federation Of America -- F.O.F.A.)
Géographie
Géopolitique
La Fédération Pétrolière Américaine (F.O.F.A. pour les intimes) est composée d'anciens états américains (Alabama,
Mississipi, Tennessee, Louisianne, Oklahoma, Arkansas, Arizona
et Nouveau-Mexique, ainsi qu'une petite partie de la Floride),
plus de ce qui reste du Mexique. Auparavant, le Texas en faisait
partie, mais un sordide malentendu, combiné à l'entêtement légendaire
texan, conduisit à la sécession et entraîna une perte du côté
du Mexique et du Nouveau-Mexique.
Climat
La FOFA est sise à la limite sud du nuage de l'hiver nucléaire,
et commence donc à bénéficier d'un climat un peu plus normal que
l'habituelle chappe de plomb qui pèse sur le reste du continent
américain. C'est néanmoins dans sa partie ouest un territoire
très accidenté avec les Montagnes Rocheuses, et quasiment sub-tropical
aux alentours de la Louisianne. Il est à noter qu'une certain
nombre de zones désertiques ou arides de par le passé ont vu leur
climat évoluer vers une météo plus humide.
Population
À l'heure actuelle, elle compte 180 millions d'habitants "enregistrés",
et sans doute 20 millions en plus d'émigrés clandestins en provenance
d'Amérique du Sud ou d'Asie. Les plus grandes cités sont Guadalajara
(17.6 mio), Puebla (16.6 mio), la CUNOBARO (Communauté Urbaine
Nouvelle-Orléans Bâton Rouge, 12.2 mio), Phoenix (8.7 mio) et
Acapulco (5.4 mio).
La population de la Fédération a tendance à être très métissée,
entre Noirs, Européens et Indiens, surtout dans l'ancien Mexique;
c'est un peu moins le cas dans les ex-États du Sud de l'Amérique.
Capitale: La Nouvelle-Orléans.
Système politique
Comme son nom l'indique, il s'agit d'un autre état fédératif,
forme de gouvernement décidément extrêmement populaire sur cette
planète. On trouve à la tête de l'État un Président, qui est élu
tous les cinq ans par un Parlement monocaméral, lui-même élu au
suffrage plus ou moins universel suivant les lieux.
Pas mal des États de la F.O.F.A. appartiennent à des organismes
privés, ce qui fait de la Fédération un état corporatif qui refuse
de dire son nom. Le principal problème, c'est que les différentes
corporations qui contrôlent la moitié du territoire sont souvent
en concurrence les unes avec les autres, ce qui fait que l'échiquier
économico-politique local est plus indémêlable que les querelles
religieuses Talvarids.
Qui plus est, un certain nombre de ces corporations ont profité
de la constitution très souple de la F.O.F.A pour édicter sur
leurs petits bouts de territoire des règles qui en d'autres lieux
feraient hurler le dernier des apprentis-légistes: suffrage censitaire,
vote par délégation sur de grands électeurs (pour de l'argent,
ou plus simplement pour ne pas perdre son emploi), quand ce ne
sont pas des "lois d'exception" qui durent depuis 2070 et des
poussières.
On ne s'étonnera dès lors pas que le gouvenement fédéral se voit
réduit en certains endroit à deuxc fonctionnaires pour 100'000
habitants et que la corruption règne en maître sur un peu tout
le territoire, mais surtout au sud du Rio Grande, la partie ex-U.S.
gardant dans ce sens une certaine force légale.
Partis politiques: Front Uni Révolutionnaire Démocratique (centre mou, 45%), Union
Fédérale Nationaliste Chrétienne (droite catholique, 30%), [[exclamdown]]Viva
Zapata! (gauche révolutionnaire anarchiste grave, 10%), Alliance
Native (10%). Particularités locales: Peuple Cajun (Louisianne,
francophones catholiques, 50%).
États de la Fédération: Alabama, Arkansas, Tenessee, Arizona, New Mexico, Southern California,
Louisianne, Oklahoma, Sonora, Chihuahua, Coahuila, Sinaloa, Durango,
Zacatecas, Guadalajara, Guerrero, Puebla, Yucatan, Chiapas, Tampico,
Tabasco, Veracruz.
Climat social
Autant le dire tout de suite, la population locale se fout un
peu de toutes ces mesquineries. Tant qu'elle a du pain et des
jeux, le reste n'a au fond que peu d'importance. Et il est bien
clair que c'est l'intérêt de ceux qui tirent les ficelles de s'assurer
qu'il en soit ainsi, quitte à payer les gens à ne rien faire.
Après tout, nous sommes dans un pays qui a derrière lui une longue
tradition historique de révolutions, révoltes et autres troubles
socio-politiques multiples.
Il faut voir aussi que la F.O.F.A. n'est pas une entité culturelle
homogène. On y trouve les Sudistes, anciennement américains et
attachés à une certaine idée du sud, quel qu'il soit et qu'elle
qu'elle soit (qui implique généralement une ascendance européenne
très marquée et une culture anglo-saxonne et protestante). La
Louisianne, enrichie en population par une grande quantité d'Afro-américains
fuyant les allumés racistes des autres États du Sud, est revenue
à son passé francophone et catholique et entend se faire respecter
sur ce point, et s'appuie pour ce faire sur sa position de capitale.
Quand à l'ancien Mexique, il a lui aussi une solide identité hispano-catholique,
qui déborde sur le Nouveau-Mexique et l'Arizona, sans même parler
des pays voisins, comme la Californie, le Texas et la C.A.S.R.
L'armement personnel en F.O.F.A.: plus qu'un art de vivre, un
sacerdoce! S'il est bien un endroit où le dicton "une société
armée est une société polie" a été mis en application avec toute
la force possible, c'est bien ici, et surtout dans la partie ex-américaine
du pays. En conséquence, la situation peut se révéler très tendue
pour l'étranger de passage. De même qu'aux U.S.A., de nombreuses
régions anciennement agricoles--notamment en Oklahoma, Nouveau-Mexique
et Arizona, ainsi qu'au nord de l'ex-Mexique--échappent au contrôle
de l'autorité centrale et sont l'habitat d'une population autonome,
armée et méfiante, quand elle n'est pas ouvertement agressive.
Le V-Duelling est officiellement fortement mal vu en F.O.F.A., mais dans la pratique n'est pas réellement découragé, à part
autour des zones corporatives. Les gardes privés sont là pour
s'en assurer...
Économie et technologie
Un temps axée elle aussi sur le pétrole, l'économie du pays a
dû, peu après la sécession du Texas, envisager quelques autres
échappatoires à la faillite et à la réabsorption par les U.S.A.
Ainsi, l'industrie se tourna vers les dérivés chimiques, l'électronique
et la micro-informatique, de même que vers le tourisme. Certes,
la Fédération Pétrolière n'a pas la force technologique des U.S.A.,
mais elle fait néanmoins bonne figure.
L'industrie du pays, comme on peut s'y attendre, est privatisée
à 95%, à tel point que dans certains endroits, la police et l'armée
sont entre des mains non-gouvernementales.
Comme la plupart des pays des N.A.U.S., la Fédération Pétrolière
Américaine est dépendante de la Banque Centrale de Washington.
Il n'y a d'ailleurs jamais eu de monnaie propre à la F.O.F.A.
Forces armées
Pas lourdes. En fait, la plupart des anciens militaires ont préféré
se reconvertir dans le privé, sous le fallacieux prétexte qu'ils
pouvaient continuer à casser des têtes tout en étant mieux payés.
En bref, les milices privées abondent, alors que l'armée nationale
fait un peu figure de parent pauvre.
En fait, seul le nord du pays (anciennement le Sud avec un "S"
majuscule) possède une force armée à l'échelon national digne
de ce nom. La population civile, sauf dans les contrées susnommées,
n'est de plus pas très portée sur la bagarre, ce qui fait de la
F.O.F.A. en quelque sorte le maillon faible de la défense nord-américaine.
Pour remédier à cet état de fait, plusieurs députés (Texans, pour
la plupart) ont réclamé l'installation de troupes de la N.A.U.S.
en F.O.F.A... proposition assez mal accueillie par les indigènes,
on s'en doute!
Mexico, zone interdite
Le 14 mars 1990, la ville de Mexico fut le théâtre d'un des événements
les plus dramatiques et les moins documentés de la Troisième guerre
mondiale: ses quelques 20 millions d'habitants durent être évacués
dans la plus extrême urgence, avec les conséquences qu'on imagine,
suite à ce qui fut qualifié plus tard "d'attaque biochimique".
Cependant, s'il y eut bien des avions de combat--de nationalité
inconnue--qui survolèrent la ville quelques heures avant l'alerte,
rien n'a jamais pu, ni infirmer, ni confirmer le déversement d'agents
biochimiques dans la région. Certains parlèrent d'agents psychotropes
qui auraient amplifié la panique à un niveau tel qu'elle se transforma
en émeute de proportion biblique. D'autres proposent l'explication
toujours très populaire d'une expérience gouvernementale américaine
(les U.S.A. avaient pris position au Mexique dès les premières
semaines de l'invasion chinoise) qui aurait mal tourné.
Toujours est-il que, trois siècles plus tard, l'accès à Mexico
est toujours interdit, entouré d'une des plus grosses ceintures
de barbelés, mines et autres dispositifs de défense jamais vue
de ce côté-ci de l'Atlantique. La ville étant elle-même au coeur
d'un haut-plateau à 2300 m. d'altitude, et couverte en permanence
d'un nuage en comparaison duquel l'hiver nucléaire résiduel ressemble
à de la vapeur de théière, n'arrange en rien une enquête éventuelle,
mais attise les soupçons. Les "théories Mexico" pullulent sur
les serveurs informatiques.

République du Texas (Republic of Texas)
Géographie
Géopolitique
Un temps partie intégrante de la F.O.F.A. (q.v.), l'ancien État
du Texas est maintenant politiquement indépendant, et ce après
avoir embarqué avec lui un bon bout du Nouveau-Mexique et du Mexique,
comme "prise de guerre" (traduisez: revanche mesquine sur des
évènements vieux de 200 ans).
À côté de celà, la République s'offrit tout récemment le luxe
d'acheter un bon dixième de la surface d'Asgard, histoire de ne
pas rester en rade et d'exporter son trop-plein de citoyens (en
fait, surtout des émigrés...).
Climat
À mi-chemin entre les États-Unis et le Mexique, ce pays peu accidenté
et à l'origine plutôt aride dans son ensemble, se partage entre
un quart nord encore sous l'hiver nucléaire résiduel, chaud et
lourd, et un sud plus tempéré, mais encore en grande partie désertique;
les côtes peuvent connaître des sautes d'humeur météorologiques
sub-tropicales, avec moussons et ouragans.
Population
En tout et pour tout, le Texas compte aujourd'hui près de 70 millions
d'habitants. La population, comme pour la majorité des États nord-américains,
est essentiellement urbaine (75%), se concentrant dans les trois
conurbations principales: Dallas-Fort Worth (14.7 mio), Houston
City (14.2 mio) et El Paso-Juarez (13.9 mio), ainsi que les villes
de Monterrey (11.7 mio), San Antonio (6.6 mio) et Austin (5.1
mio); les autres villes du Texas ne dépassent pas le million d'habitants.
Dans sa grande majorité, la population texanne est métissée "Tex-Mex",
c'est-à-dire un tiers européen, un tiers hispanique, un tiers
africain et un tiers indien. Ça fait quatre tiers, mais ce genre
de détail n'a jamais arrêté un Texan...
Capitale: Houston City.
Système politique
"République" est un bien grand mot pour désigner ce qui est à
l'heure actuelle la plus vieille dictature personnelle jamais
implantée sur Terre: même la Fédération des Hautes-Terres a quelques
années de retard. En effet, le Président texan est élu à vie,
ou, pour être plus précis, ad nauseam (traduction: jusqu'à ce qu'il en ait marre).
En plus de 250 ans d'existence, neuf présidents se sont succédée
à la tête du pays, et encore: cinq d'entre eux prirent leurs fonctions
entre 2040 et 2066. La juridiction est telle que si un Président
vient à mourir, son clone peut prendre sa succession si la majorité
des citoyens ne manifeste pas d'opposition.
Outre le Président, le pouvoir est assuré par le Conseil Ministériel
et, dans une moindre mesure, la Chambre Consultative des Comtés,
qui est une forme de parlement élu au suffrage universel. La population
ne prend absolument pas ombrage de ce qui pourrait passer ailleurs
comme une dictature. Comme le dit un proverbe local: "On n'abat
pas son cheval tant qu'il fait du bon boulot". De plus, les citoyens
texans peuvent pétitionner leur gouvernement pour certaines questions
de politique intérieure, selon un procédé semblable à celui en
vigueur en Europe et au Québec, mais plus restreint.
Partis politiques: Union Républicaine (droite sociale, 40%), Parti Libéral National
(droite libérale, 40%), Parti Chrétien-Social (gauche catholique,
surtout présente dans les contrées hispanophones du sud, 15%).
Comtés de la République: Armadillo, Lubbock, Odessa, El Paso, Edwards, San Antonio, Rio
Grande, Monterrey, Abilene, Sherman, Dallas, Tyler, Austin, Houston,
Corpus Christi.
Comtés d'Outre-Sol: Hamilton, Interstellar Texas Mining Co. Note: bien que contrôlés par des corporations, les deux comtés texans
Outre-Sol sont considérés politiquement comme des Comtés à part
entière.
Climat social
Être texan, c'est plus qu'avoir une drapeau à une étoile sur son
passeport: c'est un art de vivre (je dirais même un sacerdoce
si je n'avais pas déjà employé cette image précédemment). Le citoyen
du Texas se doit d'observer un bon nombre de codes d'honneur tacites
ou écrits, enseignés dans toutes les écoles dès le plus jeune
âge et qui contribuent à perpétuer une certaine idée de "L'Ouest
Le Vrai".
Mis à part les règles anecdotiques, du genre de ne jamais faire
souffrir inutilement un cheval, on trouve quelques règles qui
renforcent un sentiment civique déjà aigu, comme de rendre service
à son voisinage, soit en entretenant avec lui de bonnes relations,
soit en servant dans des brigades de volontaires (pompiers, ambulanciers,
protection civile, ou mêmne police municipale). Souvent les Texans
à l'étranger ont tendance à se serrer les coudes, même s'ils sont
de parfaits inconnus les uns pour les autres, pour autant que
ça n'entrave pas outre mesure les affaires; on parle souvent de
"l'esprit texan" (ou de "maffia texane", quand on désapprouve...)
pour désigner cette entente.
Par voie de conséquence, les Texans considèrent souvent comme
plus grave d'enfreindre ce Code ou d'en profiter pour des buts
inavouables que d'assassiner quelqu'un, par exemple. Le Code pénal
de la République punit plus fortement l'escroquerie que le meurtre.
De même, en ce qui concerne la "chevalerie routière", et tout
ce qui fait "bang!": si le port d'armes personnelles et véhiculaires
fait partie d'un mode de vie admis par tous, les armes cachées
sont considérées comme "déloyales"; quand à l'emploi, il peut
être autorisé en cas de légitime défense, ceci incluant le seul
fait de pointer, même vaguement, une arme dans votre direction.
Ainsi le Texan moyen est-il connu dans tous les États-Unis pour
son Code, son amour des belles mécaniques (fussent-elles à roues,
à balles ou, plus euh... poétiquement féminines) et sa capacité
à descendre des canettes de bières (ou tout autre composé alcoolique).
Le tout combiné donne parfois des résultats spectaculaires; ce
n'est pas pour rien que sur les dix chaînes de TV, 3D ou Holovision préférées des Américains, six sont texanes...
Économie et technologie
L'économie du Texas est toujours passée--et passe toujours--par
un point bien précis: le pétrole. Bien que n'ayant plus à l'heure
actuelle la même valeur qu'il y a 300 ans, le pétrole et ses dérivés
occupent le 30% des industries texanes. Cela inclut une grande
quantité d'industries lourdes de transformation (plastique, chimie
inorganique, etc.) le long de la côte. Le Texas est d'ailleurs
un des derniers endroits de la Sphère où on peut trouver des véhicules
à essence, et bien entendu l'essence pour les faire rouler.
D'un autre côté, on peut aussi citer les industries ayant une
relation directe avec le V-Duelling: armement civil et militaire
(on peut d'ailleurs se demander où se situe la limite, dans ce
pays où les CTR 30 mm. sont en vente libre), véhicules et autres
(Austin ayant gagné au cours du dernier siècle le surnom de "Detroit
du Sud"). Et le bétail; il est des traditions qui ne disparaîtront
jamais!
Dans un autre registre, les médias texans sont reconnus de par
le monde pour leur faste, leur technologie et la qualité de leurs
productions, surtout sportives. Le plus grand groupe de médfias
nord-américain, U.S. Media Inc., est malgré son nom d'origine
texane, basé dans un des plus grands bâtiments de Houston City.
À lui seul, le Texas représente 40% de la création télévisuelle
des N.A.U.S.
Bien que d'abord fortement nationalisées par le jeune état au
moment de son indépendance, les industries lourdes sont maintenant
repassées à 60% dans le secteur privé. Sans sombrer dans les excès
de la F.O.F.A. voisine, les corporations texanes n'en jouissent
pas moins d'une certaine liberté, contrebalancée par des impôts
en services rendus à la communauté.
Forces armées
Autrefois très prestigieuse, l'Armée du Texas a perdu progressivement
de son image de marque, à mesure que le danger d'une invasion
et que les crédits militaires reculaient. Elle reste cependant
une force non-négligeable, car composée de soldats de métier,
équipés de ce qu'on fait de mieux en matière de technologie militaire.
Seule autre force "officielle", les Rangers du Texas sont un peu les équivalents locaux de la Garde Nationale
canadienne. Ils couvrent des champs d'expertise allant du contre-espionnage
à la police de la route, et sont très aimés de la population;
certains sont même des stars des médias. Si vous avez quelque
chose à vous reprocher, méfiez-vous en: ils ont volé à James son
permis de tuer!
À part ça, il serait de bon ton de mentionner une population civile
très nationaliste, très civique et prête à sauter sur toutes leurs
armes (et ça fait un paquet!) en cas de guerre, voire même de
vagues troubles. Un Texan sur trois a reçu un entraînement au
moins paramilitaire de plus de trois mois, que ce soit en tant
que Scout-Commando dans sa jeunesse, ou alors dans une brigade
de police locale.

République Socialiste Centre-Américaine
(Central American Socialist Republic -- C.A.S.R.)
Géographie
Géopolitique
Née de la fusion de la plupart des États d'Amérique Centrale,
la C.A.S.R. inclut de ce fait toute la mince bande de terrain
qui s'étend de la frontière sud du Mexique au Canal de Panama.
Elle possède aussi quelques lots de terrains sur Asgard et Atlantis.
Climat
On pourrait résumer en un mot: tropical. C'est une région très
accidentée, souvent volcanique, et encore recouverte par une épaisse
forêt pluvieuse; quelques rares plaines ou hauts-plateaux fertiles
permettent une agriculture de subsistance. Une importante saison
des pluies de juin à septembre (environ) succède à une saison
sèche, où les températures peuvent atteindre et dépasser les 45deg.C.
À noter que, du côté des frontières nord et sud, on trouve encore
de vastes zones de forêt où se concentrent des quantités de radio-activité
qui, pour être résiduelles, n'en sont pas moins dangereuses. Du
coup, on trouve aussi dans ces zones-là des spécimens de faune
et de flore non homologués par les manuels sérieux. Pour des balades
dans ces zones, un guide local et des armes de gros calibres sont
fortement recommandés.
Population
Soumis à un flot incessant de réfugiés, de frontaliers et autres
vagabonds, la population centre-américaine varie souvent, mais
reste aux alentours des 40 à 50 millions d'individus. Ce sont
majoritairement des métis d'Hispano-européens et d'Indiens; la
population centre-américaine s'est remarquablement homogénéisée
dans les trois derniers siècles.
Contrairement aux autres nations de la N.A.U.S., la République
Socialiste Centre-Américaine reste majoritairement rurale, même
si ce n'est pas de beaucoup: seul 45% de la population vit dans
une ville de plus de 25'000 habitants. Les plus grandes cités,
là encore, ne sont pas si énormes que ça par rapport aux mégalopoles
du nord, si l'on excepte la tentaculaire Panama Norde (21.6 mio,
29.5 en comptant Panama Sud, la partie Highlander). Guatemala
Cidád atteint péniblement les 5 millions d'habitants, pour le
reste, Managua (2.1 mio) et Tegucigalpa (1.6 mio) sont les seules
à dépasser le million.
On notera que, souvent, les villes sont à une altitude plus que
respectable: Guatemala Cidád étant par exemple à près de 1500
m. au-dessus du niveau de la mer.
Capitale: Managua.
Système politique
Nous sommes ici en présence d'un des derniers bastions étatiques
un tant soit peu indépendants du Socialisme terrien, mouvement
politique et social né à la fin du 19e siècle et mort un peu plus
tard dans le siècle suivant et l'indifférence générale. Collectivisation
des moyens de production, pouvoir au peuple et emploi de majuscules
abusives furent ses plus importants achèvements, si l'on excepte
une corruption généralisée et portée au point d'art de vivre.
Dans le cas de la C.A.S.R., ce passage d'une multitude d'États
plus ou moins satellites des U.S.A. à la fin du 20e siècle à un
seul état crypto-communiste est la conséquence de l'effondrement
subit de l'influence américaine après 1992 et du chaos total qui
s'en suivit. Plus par réaction que par réel besoin, les nations
centre-américaines s'unirent pour survivre, et adoptèrent un système
politique apte à amener un semblant de cohésion dans une région
culturellement multiple. Assez étonnament, cela fonctionna.
Tous ces territoires, anciennement nationaux, se décomposent aujourd'hui
en Provinces autonomes plus ou moins indépendantes, gouvernées
par des Soviets locaux élus par les travailleurs, selon une forme
de gouvernement que l'on retrouve aussi en application aux U.S.A.,
dans les États de Californie, d'Oregon et du Wisconsin.
Ceci dit, rien ne distingue aujourd'hui vraiment la C.A.S.R. de
ses voisins du point de vue du gouvernement. Le Président s'appelle
ici Secrétaire Général du Conseil du Peuple, il est entouré de
gens tout aussi incompétents qu'ailleurs et tout aussi persuadés
d'être meilleurs que leurs prédécesseurs, que l'on appelle sans
originalité des Ministres. Le Conseil du Peuple est composé des
représentants des Soviets locaux, en une sorte de Parlement qui
élit son Secrétaire Général à l'unanimité (il n'y a bien souvent
qu'un seul candidat, ce qui aide...).
Toutefois, avec les Texans dans les parages, les discours de propagande
contre le Grand Satan nord-américain et pour la lutte des classes,
poncifs hérités de la période 1995-2060, ont été rapidement oubliés
au profit d'une saine politique d'apaisement des esprits et un
multipartisme fantoche de bon ton.
Partis politiques: Comité National du Peuple en Marche (35%), Union Démocratique
du Progrès (30%), Front de la Révolution Permanente (15%); je
mets au défi l'oibservateur le plus averti de trouver des différences
autres que cosmétiques dans ces trois partis!
Provinces de la République: Guatemala, Belize, Salvador, Costa Rica, Honduras, Nicaragua,
Panama.
Provinces Outre-Sol: San Lenine (Asgard), Puerto del Pueblo (Atlantis). Note: les Provinces Outre-Sol de la C.A.S.R. sont des provinces à part
entière de la République.
Climat social
La population centre-américaine est principalement rurale, comme
mentionné. Si l'on excepte les zones de jungle, de marais et de
montagne, qui couvrent quand même une bonne partie du territoire,
la campagne n'est de loin pas aussi déserte qu'elle peut l'être
plus au nord. Les populations aux traditions indiennes parviennent
à vivre dans des endroits qui peuvent paraître particulièrement
reculés.
Dans l'ensemble, le petit peuple n'a pas de raisons d'être trop
mécontent de son sort. La Constitution lui permet de manger à
sa faim, lui offre un logement décent et un travail, et (mais
ça, ce n'est pas dans la Constitution) il peut assister aux combats
de V-Duelling (interdit dans les rues mais parfaitement autorisé dans les arènes)
à la télé et peut faire semblant de voter tous les cinq ans. Son
niveau de vie moyen n'est équivalent qu'à 60% de celui d'un Nord-américain
moyen, mais son pouvoir d'achat est grosso-modo équivalent.
L'armement personnel n'est autorisé qu'aux individus qui font
partie d'une milice, ce qui représente tout de même 40% de la
population adulte; il n'est cependant pas rare de trouver chez
d'autres citoyens des armes de poing ou des fusils de chasse,
souvent encore à déclanchement mécanique. Quand à l'armement véhiculaire,
il est classé "matériel militaire" et donc très rarement trouvable
en des mains civiles.
Dans ce pays où la population est presqu'entièrement métissée,
les conflits sociaux ou culturels sont rares. En fait, ce sont
parfois des conflits religieux entre athées irrécupérables et
catholiques extrémistes; la pratique de religion est tolérée,
même si elle est officiellement interdite. La criminalité est
basse, si l'on excepte la contrebande, qui est plus ou moins équivalente
à un sport national (80% des foyers centre-américains sont équipés
d'électroménager et/ou d'électronique de loisir highlander passé
en fraude).
L'administration centre-américaine est constant sujet d'amusement,
d'horreur et de projet de révisions constitutionnelles. Elle est
cyclopéenne, tentaculaire, plus rigide que les murs de Panama
et corrompue jusqu'à l'os. Elle est aussi considérée comme "parfaitement
normale et très efficace" par les Centre-Américains, ainsi que
les Siyani, qui ont l'habitude...
Économie et technologie
Dans la République Centre-Américaine, environ 80% des industries
sont nationalisées et les autres ont constamment l'?il de l'État
sur eux. Malgré ces conditions plutôt draconiennes, les centre-américains
ne s'en sortent pas trop mal, même si les séquelles du rideau
d'isolation entre 1992 et 2065 se font encore durement sentir.
La République a encore un certain retard technologique, mais il
est possible aussi que des raisons sociales--telles qu'un accroissement
du chômage--poussent les autorités à limiter les rationalisations
et modernisations dans les entreprises. Il est vrai aussi que
le climat tropical a souvent de fâcheux effet sur le matériel
moderne.
Panama, à cheval sur la frontière américano-highlander, est le
troisième port marchand terrien. Son canal est toujours très fréquenté,
même si sa remise en service après 2072 a duré plus de cinquante
ans, ce qui n'empêche pas des bateaux de sauter encore régulièrement
sur de vieilles mines, bombes ou missiles oubliés depuis deux
siècles...
Ceci mis à part, le tourisme a repris, et de nombreuses stations
touristiques en vogue avant la Troisième guerre mondiale sont
réouvertes ou en cours de restauration. On pourrait aussi citer,
comme industrie florissante, la culture de la marijuana et de
la coca au sud du pays, mais bon: officiellement c'est une idée
de la FBI pour empoisonner la jeunesse highlander, mais officieusement
la production reste plutôt en N.A.U.S. À moins que ce ne soit
le contraire.
Du côté de la technologie, la C.A.S.R. est une des nations de
pointe en matière de décontamination et de retraitement des déchets
radioactifs, surtout en milieu tropical. Elle a aussi une solide
réputation dans les domaines de la botanique mutante et de son
application à des fins pharmacuetiques: de nombreux laboratoires
biochimiques travaillent sur des plantes apparues à la suite de
la contamination volontaire de zones de forêt par les Américains
vers 1993-5.
Forces armées
Malgré son aspect "révolutionnaires en vadrouille" caricatural
à l'extrême, l'Armée du Peuple Centre-Américaine ne manque ni
de courage, ni d'entraînement ni de matériel. Les spécialistes
de la N.A.U.S. regrettent juste un manque total de discipline
et une incapacité à trouver des gradés convenables. On prétend
qu'il n'y a pas deux uniformes identiques, et quelque part, c'est
vrai. On prétend aussi que c'est la plus grande gueule qui commande,
mais en fait les décisions se prennent souvent en commun. Divisée
en petits groupes, très autonomes, il serait dangereux de sous-estimer
cette armée de volontaires.
Du côté des forces de l'ordre, ce sont souvent des milices populaires
qui sont chargées de veiller à ce qu'on ne s'entretue pas en pleine
rue. Comme ce n'est de toute façon plus la mode depuis trois siècles,
le travail est calme. Cependant, dans les villes plus importantes
(Managua, Panama, etc.), on trouve une police qui n'a rien à envier
à celles de Houston City ou Calgary pour contrer une criminalité
qui, elle non plus, n'a rien à envier à ses consoeurs du nord.
Panama, forteresse américaine
Nous sommes en 2040. Toujours sérieusement paranos, les Nord-Américains
décident de lancer un projet de fortification contre une éventuelle
menace venant du sud. Ils commencent donc le projet "Fortress
America", qui consiste, en toute simplicité, à construire sur
la rive nord (enfin, ouest...) du canal une série de fortifications
destinées à rendre l'endroit impassable.
Que la région ne se prête pas vraiment à se genre de bricolage,
d'autant plus qu'une simple étude d'une carte prouve qu'on pourra
aisément contourner l'obstacle ne semble pas arrêter la volonté
américaine, qui se lance dans la construction. Treize ans plsu
tard, la menace est formellement identifiée comme n'en étant pas
une, et les travaux, alors presque terminés, s'arrêtent. Panama
ressemble alors à un immense chantier et une forêt de murs en
béton.
2070: les Highlanders envahissent le sud du continent, et le projet
ressurgit brusquement. En deux ans, on débroussaille le chantier
(ça pousse vite le végétal, dans cette région...) et on finit
à grande vitesse. Lorsque les Highlanders attaquèrent, ils balancèrent
sur l'endroit une quantité invraisemblable de bombes, obus, missiles
et autres. C'était prévu: les casemates fraîchement terminées
ne contenaient que des leurres et firent perdre plus d'un mois
à l'armée de Gabriel Fore.
Aujourd'hui, une ville s'est construite au milieu des ruines,
dont de nombreux pans de murs cyclopéens surplombent encore le
canal. L'autoroute transcontinentale semble survoler les flots,
partant rejoindre l'Intercontinentale 2, là-bas à l'est, vers
Panama Sud et la Fédération Highlander d'Amérique.

États-Unis Nord-Américains
(North-American United States -- N.A.U.S)
Histoire
Créés peu de temps après la vague sécessioniste de 2025, les N.A.U.S. regroupent les différents pays qui constituent le sub-continent
nord- et centre-américain. Le but principal était à l'époque d'essayer
d'éviter de se taper sur la gueule tout de suite entre seuls survivants
de l'Apocalypse Nucléaire, ce qu'ils croyaient être.
La psychose de l'Extérieur à l'époque était telle que le rideau
de particules radioactives qui entourait l'Amérique du Nord, appelé
aussi "rideau d'isolation", fut plusieurs fois renforcé artificiellement.
Ce ne fut qu'après avril 2053 que les Etats-Unis du Sud prirent
contact secrètement avec le Nord par l'intermédiaire des Eyldar,
concluant même des accords d'aide économique et technologique,
ainsi qu'un traité d'entraide militaire avec le C.S.M.
L'attaque highlander de 2070 sur le Sud, puis de 2072 sur le Nord,
érigèrent les N.A.U.S. comme farouche ennemi de la Fédération,
ces sales communistes déguisés à gueules de basanés, non mais
sans blagues... Cette conception se concrétisa d'ailleurs par
la fondation de l'Alliance Nord-Atlantique en 2077, ce qui permit
aux Américains de se mesurer une troisième fois avec la Fédération
en 2089 sur terrain scandinave, puis européen.
Géographie
Les N.A.U.S. sont constitués des six États occupant l'Amérique du Nord, de
Panama à l'Alaska, de la Californie au Groënland:
la République du Texas,
la Fédération Pétrolière Américaine,
le Royaume du Canada,
la Principauté de Québec,
la République Socialiste Centre-Américaine et
les Etats-Unis d'Amérique.
Ajouter à cela quelques stations scientifiques et minières un
peu partout dans le système Sol, quelques concessions de plus
grande importance sur certaines des planètes de la Confédération
Européenne, et pis c'est tout. Au total, un peu plus d'un milliard
d'individus, avec une proportion d'environ 15% d'émigrés.
Système politique
Organisation politique des N.A.U.S est plus ou moins semblable
à l'Europe de l'Ouest entre 1995 et 2055, en ce sens qu'elle ne
sert qu'à voter des règlements concernant la totalité des pays
membres ou à décider de la politique internationale. Ce qui n'est
déjà pas si mal. En cas de guerre, elle sert de coordinateur militaire
entre les différents pays des N.A.U.S. et de l'A.N.A.
Les assemblées se déroulent à tour de rôle dans la capitale (ou
une autre grande ville, à défaut) d'un des six États. Le Président
est élu pour cinq ans par l'ensemble des populations des N.A.U.S.,
ce qui donne habituellement lieu à des fraudes pas possibles dans
le sud du continent. C'en est arrivé à un tel point que, devant
l'ampleur du phénomène, les autorités ont fini par laisser tomber,
en se disant que ce devaient être des coutumes locales. L'Assemblée
américaine est une sorte de Parlement bicaméral divisée en une
Chambre populaire et une Chambre nationale; les députés sont élus
par les différents parlements des États membres.
Forces armées
Il faut bien différencier deux choses: les armées des différents
États, du moins pour ceux qui en ont une, et les autres forces.
Si l'on tient compte des seules forces armées "officielles" des
États, on arrive à une armée de petite taille, mais qui est composée
quasiment d'unités d'élite, dotées d'un entraînement costaud et
d'un matériel pareil, mais mieux.
Maintenant, si l'on y ajoute la masse des gens armés, que ce soit
personnellement ou véhiculairement, on atteint des chiffres beaucoup
plus conséquents, pas loin de 15% de la population totale. Bien
sûr, dans ce cas, c'est la qualité qui en prend un coup: ce ne
sont pas des militaires, mais des civils avec des gros flingues.
Impressionnante sur le papier, l'armée américaine dans son ensemble
n'a plus eu à se battre depuis 2072, si bien que personne ne peut
réellement se rendre compte de ce qu'elle vaut réellement sur
le terrain. Et c'est très bien comme ça.
Notons pour finir que l'Alliance Nord-Atlantique dispose d'une
force d'urgence de quelques dizaine de milliers d'hommes et de
femmes, prêts 24 heures sur 24 à intervenir en cas de conflit,
ou risque de. Surnommée par les médias la "Ligne Oméga", son organisation
et son équipement sont top secret, sans doute parce qu'elle dispose
d'armes nucléaires...
Questions d'actualité
Le problème amérindien
On ne reviendra pas sur l'évidence: la culture amérindienne est,
en tous cas dans le nord de l'Amérique, une culture en danger
d'extinction. Avant la Troisième guerre mondiale, il y avait environ
2.5 millions d'Amérindiens. La guerre, qui pour ne rien arrangé
s'est déroulée en bonne partie sur des régions où les réserves
étaient nombreuses, n'a rien arrangé, non plus que les différentes
sécessions. Néanmoins, les Indiens ont eu une chance dans leurs
différents malheurs: l'effondrement partiel du gouvernement central
leur a permis de récupérer une certaine quantité de territoires
et d'autonomie. Cela ne dura pas: dès 2080, le gouvernement fédéral
et certains intérêts privés firent d'impressionanntes manoeuvres
pour récupérer ce qui avait été perdu.
Mais survint un événement pas prévu au programme, conséquence
de l'entrée des États terriens au CEPMES en 2101: la découverte
de la civilisation amérindienne d'Ardanya. Ce fut un électrochoc
pour toute l'Amérique: d'un point de vue culturel, on redécouvrit
des pans entiers de l'histoire et des traditions des natifs, et
d'un point de vue politique, les Indiens eurent enfin l'impression
de ne plus être seuls, et nombreux furent ceux qui prirent exemple
sur Ardanya pour mettre au point une nouvelle société. Et du coup,
de nombreux métis renièrent leur insertion sociale dans l'Amérique
des conquérants pour revendiquer leur ascendance indienne.
Autant dire que cela ne se fit pas sans mal: d'un côté, les architectes
d'une nouvelle civilisation durent déchanter: les Américains ne
sont définitivement pas des Eyldar, et réciproquement... De plus, une sorte d'Indianmania naquit du jour au lendemain: tout le monde voulut être indien,
ce qui résulta en un chaos massif. Récupéré par les publicitaires,
le renouveau culturel apparut rapidement comme un phénomène de
mode, et ne tarda point à être déconsidéré le jour où quelque
chose de plus nouveau apparut.
En 2290, il y a pas loin de 7 millions d'Amérindiens sur le territoire
des U.S.A. Ces Amérindiens ont un statut spécial de citoyenneté,
leur accordant certains privilèges devant la loi, mais aussi les
classant comme citoyens de seconde classe devant la civilisation
des vainqueurs. Beaucoup vivent, comme trois siècles auparavant,
dans d'immenses réserves plus ou moins autonomes, dans un état
de pauvreté et de précarité à peine moins élevé que celui des
communautés paysannes du Midwest.
De nombreux mouvements politiques natifs se sont formés, le plus
représentatif étant l'Alliance Native (Native Alliance), mais d'autres, comme l'A.N.P.A. (Allied Native People of America) qui s'étend sur tout le continent américain, sont plus radicaux
et prônent une prise de pouvoir par la force. Les liens entre
ces différents mouvements sont d'ailleurs loins d'être clairs.
Le gouvernement fédéral ne voit pas d'un très bon oeil ces différents
mouvements, et c'est le moins qu'on puisse en dire. Il semble
particulièrement craindre une collusiuon plus que probable entre
Amérindiens et communautés agricoles autonomes, qui créerait une
sorte de grand état au milieu même des U.S.A. D'un autre côté,
en F.O.F.A., de nombreuses tribus spoliées de leurs terres par
des consortiums privés se sont eux tournés depuis longtemps vers
une guérilla à la sauce zapatiste: actions d'éclat, information
à outrance, quelques soulèvements armés, et maintien de la culture
traditionnelle. Le Canada, Québec, le Texas et la C.A.S.R. échappent
à ces troubles, soit par des lois d'autonomie étendues, soit par
une volonté ancienne et continue d'intégration. Malheureusement
pour les répressionistes, le courant de sympathie généré au début
du 22e siècle envers les cultures amérindiennes est loin d'être
éteint, et les Natifs ont les faveurs de l'opinion publique américaine.
La fin du V-Duelling?
La légalisation de l'armement personnel et véhiculaire, décidée
en 1991 pour répondre à l'agression chinoise, a depuis longtemps
été un des serpents de mer majeurs de la politique américaine:
de temps à autres, il surgit des profondeurs, fait couler beaucoup
d'encre, d'électrons et de salive, puis disparaît pour quelques
semaines, quelques mois ou quelques années. Seulement, depuis
une dizaine d'années, il ne semble pas se décider à replonger
dans les abysses.
Soyons clair: le dicton américain "une société armée est une société
polie" a fait son temps. Le niveau de responsabilité de l'Américain
moyen n'a pas réellement évolué depuis qu'il a le droit de porter
un flingue: ledit Américain moyen s'est juste habitué à l'utiliser
pour régler ses petits conflits locaux et à voir des statistiques
de mortalité par armes à feu équivalentes à une guerre locale.
La légitime défense est devenue une notion dont les limites dépendent
de la valeur de l'avocat et du bon vouloir des juges, la jurisprudence
en la matière étant devenue inutilisable à force de se contredire
parmi. Et puis il y a les critères sociaux du CEPMES, dont l'échéance
de 2350 semble brusquement très proche. Vu sous cet angle, la
présence de simple pékins armés jusqu'aux dents dans les rues
fait un peu tache.
Et du coup, de nombreuses voix commencent à s'élever pour un retour
à une législation restrictive des armes. Ça ne va pas être simple:
cela fait un certain temps que de simples notions de bon sens
n'ont plus cours dans ce genre de débat passionnels. À côté des
simples "pour" et "contre", il y a aussi une lutte d'influence
de multiples lobbys.
Pour la législation, une grande majorité de simples citoyens des
villes de la classe moyenne à élevée, qui supportent de moins
en moins le climat d'insécurité que la prolifération de l'armement
cause dans certains quartiers. Les compagnies d'assurances se
sont aussi massivement ralliées à ce projet, ainsi que les transporteurs
et de nombreuses autres industries (notamment tout le secteur
de la construction) qui espèrent ainsi réduire drastiquement leurs
frais de sécurité.
Contre ce projet, les fabriquants d'armes, bien sûr, mais aussi
les constructeurs automobiles, les agences de sécurité, le secteur
pharmaceutique et médical, ainsi que l'agro-alimentaire artificiel
(qui craint un retour à une alimentation plus naturelle avec la
sécurisation des campagnes).
Intérêts privés contre volonté politique et populaire: le conflit
n'est pas nouveau, mais beaucoup veulent faire de ce débat un
exemple, le symbole d'une reprise en main gouvernementale du continent
nord-américain, pour le meilleur ou pour le pire.
"Vous avez lu les journaux?"--le pouvoir des média
Si l'on employait des statistiques européennes sur les États-Unis,
on arriverait à un taux de chômage proche de 20%, au lieu des
3.2% officiels. En effet, plutôt que de lutter contre le chômage,
le gouvernement a eu une autre idée: donner un petit peu de boulot
et beaucoup de loisirs aux chômeurs. Alors il n'est pas très difficile
de deviner ce que fait la majeure partie de la population nord-américaine:
elle regarde la télévision!
Aux États-Unis, aucun appartement n'a pas au moins une connexion
AmData ou NAT. C'est-à-dire une liaison à haute capacité, pour recevoir
le téléphone, le réseau informatique nord-américain U.S.Online
(abrégé USOL, prononcez "yousol") et un faisceau de 20 chaînes
nationales et 30 chaînes régionales. La liaison est gratuite,
les services de base disponibles pour un prix minime; quand au
récepteur, un combiné téléphone / télévision / ordinateur d'entrée
de gamme coûte moins de 200$.
Quand au contenu, me direz-vous? Pour les chaînes généralistes,
il se résume en trois mots: sports, fictions et variétés. Avec
beaucoup de publicité (une coupure d'une minute tous les quarts
d'heures et un gros break de dix toutes les heures, en moyenne),
et un zeste d'information pour faire sérieux. Les chaînes spécialisées,
elles, proposent tout et n'importe quoi, avec une préférence pour
n'importe quoi, mais en continu avec aussi de la pub. Pour échapper
à la publicité, il faut payer. Et encore...
Évidemment, qui dit publicité, dit aussi une objectivité discutable.
Nombre de chaînes, dites d'informations, ne sont en fait que des
émanations, soit du gouvernement, soit d'institutions privées:
corporations, instituts multiples, partis politiques, etc. Rares
sont les chaînes réellement indépendantes: LaserVision, spécialiste
de l'information en continu basé à Los Angeles et dont on parlera
plus tard, est plutôt une exception.
L'autre problème du système médiatique américain est le piratage:
avec un réseau câblé d'une telle importance (pas loin de 300 chaînes
nationales, et au total 40'000 concessions d'émission, sans compter
les communications téléphoniques et informatiques), construit
en plus par petits bouts au cours des siècles sans réelle concertation,
le pirate dispose d'un nombre impressionnant de "portes de derrière"
pour y faire passer ses messages ou brouiller ceux des autres.
Par exemple, depuis quatre ans, 60% des foyers américains (pas
toujours les mêmes) voient la finale du championnat du monde de
FightBall remplacée par trois heures de théâtre Nô (le pirate, qui agit
sous le nom de Pixel, a néanmoins le bon goût de ne pas passer
toujours la même représentation)...
Les journalistes américains sont eux aussi une espèce à part:
la prolifération des médias, tant au niveau qu'à celui de la presse
écrite (les radios sont plus calmes), a entraîné une surenchère
dans la recherche de scoops. Dire que les journalistes américains
sont agressifs revient à évaluer les moeurs eyldarin comme "légères".
Un député atalen au CEPMES avait même proposé qu'on les classe
(les journalistes, donc) comme prédateurs; si cette proposition
a été faite un 1er avril, personne n'a jamais su si c'était une
plaisanterie, ledit député ayant défuncté peu après de mort violente.
Pour en finir avec les médias, signalons la prépondérance des
magazines à sensation américains, plus connus sous le nom de "tabloïdes"
sur l'information des ménagères de moins de cinquante ans et d'autres.
C'est le genre de canard qui est persuadé qu'Elvis est toujours
vivant quelque part, qu'il y a d'autres extra-terrestres, qui
traquent les mutants les plus invraisemblables et les événements
surnaturels les plus terribles, font leurs choux gras des déviations
sexuelles des grands de ce monde et pronostiquent la Fin De La
Civilisation Telle Que Nous La Connaissons(TM) en moyenne une
fois tous les quatre ans. Les titres les plus lus sont le Federal Enquirer, News of the Sphere et The Lone Gunman. Il existe même plusieurs chaînes de télévision spécialisées
dans ce genre de chose, MysteryNetwork étant sans doute la plus connue (et peut-être la plus sérieuse).
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