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Paris -- DirigeantsL'histoire parisienne, à l'image de la ville elle-même, est pleine d'excentricités et d'événements tordus. Une des manières les plus simples de s'en apercevoir est de retracer les différents dirigeants de la Commune Libre. Dernière modification: le 16 février 1997. HistoriqueAncienne capitale de l'État-nation France dans l'Europe de l'avant-guerre, Paris ne commence à avoir une existence autonome qu'après le 25 décembre 1992, pendant la désagrégation politique qui suit les explosions nucléaires de la nuit. Paris elle-même, ciblée par une ogive-parapluie, ne subira miraculeusement que l'explosion d'une tête secondaire sur Marne-la-Vallée. Certaines rumeurs peu fondées prétendent d'ailleurs que cette explosion n'est en rien le fruit du hasard, et que le site -- aujourd'hui toujours condamné -- renfermait en fait un Eldorado secret ou une expérience socio-scientifique majeure. La fondationArlène Laiguillier, que l'on appelle aussi le "Premier Maire", émergea des brumes de l'histoire en 1993. Employée de banque engagée dans un syndicat ultra-minoritaire, elle fut politiquement insignifiante pendant les trente années qui précèdent la guerre, mais vit sa popularité croître du fait même de son insignifiance. Profitant de l'insécurité causée par la fin de la guerre et la rapide déliquescence des institutions républicaines françaises, elle accède au pouvoir par un coup d'État révolutionnaire qui culmine le 14 juillet par la prise d'assaut des bâtiments publics à la tête d'une foule hostile, l'exécution des gouvernants français de l'époque et la proclamation d'un nouveau gouvernement d'obédiance trostko-trotskiste. Centré d'abord sur Paris, le mouvement prit de l'ampleur alentours; Arlène Laiguillier essaya de rallier les autres régions françaises sous sa bannière par un discours-fleuve, enflammé et passionné, mais la faiblesse des moyens de communications de l'époque ainsi qu'une mauvaise foi certaine des autres provinces fit que le message ne toucha que la région parisienne. Néanmoins, Arlène règna sur la Commune Libre de Paris pendant près de huit ans, s'efforçant de lui faire survivre les années difficiles de l'après-guerre (parfois par des actions éthiquement contestables, comme des raids militaires sur les campagnes avoisinantes et la mise en place de travaux forcés), puis se retira en 2002, laissant sa place à ses camarades de parti. La mouvance laiguilliériste continua jusqu'à la mort du Premier Maire en 2004, après laquelle le Mouvement des Travailleurs a explosé dans une guerre de succession meurtrière. Le siège du parti fut d'abord le siège de multiples assassinats et tentatives de, auxquels succèdèrent quelques heures de guerre ouverte à l'arme de guerre, avant que le bâtiment entier n'explose. Le combat continua ensuite dans la rue et les couloirs des nouvelles institutions, mais en plus sporadique. Les LibérauxEn 2006, un nouveau coup d'État, orchestré par des libéraux démocrates, mit fin, d'une part à la période laiguilliériste, d'autre part à la vie d'un certain nombre de ses dirigeants, et enfin à la pseudo-guerre civile. Ce gouvernement ouvrit la voie à une intégration de la Commune Libre de Paris à l'Europe de l'Ouest nouvellement formée, et essaya sans trop d'espoir de réformer la politique communale, ainsi que l'économie. Néanmoins, les promesses d'un libéralisme "à l'ancienne" se heurtèrent bien vite à une marge de manoeuvre des plus réduites, du fait de la guerre et de ses conséquences. Quatre ans plus tard, au terme des premières élections libres depuis la guerre, une coalition formée des libéraux, de chrétiens-sociaux et de trotskistes réformateurs arriva au pouvoir. L'ouverture européenne, ainsi que l'entrée à Paris des deux grands ennemis implacables que sont le Capitalisme et la Papauté énerva quelque peu les autres trotskistes, qui menèrent bataille acharnée, tant au Parlement communal que dans la rue. Cette coalition garda malgré tout les rênes du pouvoir jusqu'en 2020, non sans avoir parfois à demander l'aide européenne pour calmer des mouvements de rue un peu trop violents. Napoléon: le retourDepuis la fin de la guerre, on a vu réapparaître un peu partout en Europe des gens se réclamant descendants de différents monarques européens des temps passés, voire même pour certains aventuriers se créant de toute pièce une ascendance fictive. Ce fut le cas au Pays de Galles, en Écosse, en Autriche et dans beaucoup d'autres endroits, mais jamais on ne put égaler le record de densité de têtes pseudo-couronnées qui fleurit à Paris entrre 1993 et 2053, où on compta plus de 300 vrais ou faux rois, princes et autres monarques. Bien sûr pendant la période trotskyste, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un monarchiste risquait de se voir pendu par le cou sur l'air de "Ah, ça ira" et de "l'Internationale". Mais dès l'avénement des libéraux, les monarchistes pointèrent le bout de leurs perruques poudrées et plusieurs partis repartirent à l'assaut du pouvoir, avec un certain succès auprès des foules fatiguées par les cols Mao et les drapeaux rouges et avides de fastes, une fois la prospérité économique et la stabilité politique réassurés. Les premiers à se lancer dans la brèche furent les Bonapartistes. Emmenés par un ci-devant Joseph Bonaparte, leur génie fut de reprendre à leur compte un certain nombre des acquis de la période laguilliériste et de se faire les porte-paroles des classes les plus démunies en proposant une alternative crypto-socialiste au modèle libéral, le style en plus. Les Bonapartistes gagnèrent les élections de 2020 et, dans la foulée, Joseph Bonaparte lança un référendum qui lui permit de réformer la Constitution parisienne et de se faire nommer Empereur des Franciliens sous le nom de Napoléon V. On notera au passage deux choses:
Les premières royautésLe règne de Napoléon V dura vingt-huit ans de paix et de relative prospérité, après quoi le pauvre Napo cassa sa pipe sans avoir désigné d'héritier (ou d'héritière, mais les monarchistes parisiens sont plutôt machistes). Après une courte période de flottement, une royauté vit le jour, suite à une alliance entre Monarchistes; Claude 1er, puis Maurice 1er, suivi par Antoine 1er et Guy 1er se succèdèrent sur le trône parisien, se distinguant les uns des autres seulement par leur nom. On les appellera plus tard les "Rois Fainéants", tant ils semblaient plus occupés à ne rien faire et à laisser la vie belle à leurs ministres. On notera que, le 23 avril 2053 Guy 1er, alors au pouvoir, nota dans son journal intime "Aujourd'hui: rien". C'est de cette période que semble dater l'enfoncement progressif des élites parisiennes dans une sorte de décadence bon enfant, ainsi que la prépondérance prise par les Ministères dans les affaires de l'État. En 2056 survint Jacques II (autre exemple de problème de numérotation...). En apparence aussi nonchalant que les autres, il surprit tout le monde en se réveillant deux mois après sa nomination et en entreprenant une vaste entreprise de nettoyage dans les institutions parisienne, ainsi que dans sa propre Cour. Une "Nuit du Lys" semblable à la "Nuit des Longs Couteaux", qui permit au monarque et à ses plus fidèles courtisans de faire arrêter pour corruption et trahison une bonne moitié de la gent politique parisienne. Seuls les plus honnêtes, les plus habiles et les plus lèche-bottes passèrent au travers du filet, alors que Jacques II installait ses intimes aux postes ainsi libérés. Comparé à Louis XIV, il s'en approche par sa tendance à l'absolutisme (lui et ses fidèles verrouillèrent complètement les institutions parisiennes, et malheur à qui essayait de lui tenir tête!), mais sans éloigne par une plus grande ouverture vers le monde extérieur (c'est par son biais que Paris ratifie son entrée définitive dans la Confédération Européenne, alors que la proposition de 2055 dormait dans un des tiroirs de son prédécesseur). Malgré une quantité invraisemblable de tentatives d'assassinats, Jacques II se boulonne à son siège pendant cinquante-quatre ans et, à la surprise générale, meurt de sa belle mort (traduit du Parisien moderne: dans les bras d'une courtisane) à l'âge de 96 ans. Titulaire du plus long règne de l'histoire parisienne, il laisse aussi une ville qui a retrouvé les charmes, sinon de ses meilleures années (les avis divergent sur le choix desdites années), du moins de l'idée qu'on s'en faisait vers 2100. Il laisse aussi une ardoise monumentale, à l'échelle des travaux de restauration de la ville entrepris sous son règne. Retour républicainLorsque Jacques II décède, il ne laisse pas un héritier, mais une ribambelle, tous plus illégitimes les uns que les autres. Au cours d'une guerre-éclair de succession, ils réussisent l'exploit de s'entretuer; le dernier, échappant à six tentatives d'assassinats le même jour, déclare se retirer de la succession, non sans avoir tué son avant-dernier frère au préalable, puis meurt chez lui de la bombe que sa dernière victime avait placé là, au cas où... En 2112, la République est restaurée, non sans mal. Les différentes coalitions au pouvoir auront toutes les peines du monde à se maintenir face à l'opposition de la noblesse déchue, qui se lance dans un nationalisme de quartier. En conséquence, après quelques mois de troubles en 2124, la Commune s'essaie à une formule inédite: la Confédération d'États, laissant une grande partie de son autonomie à chaque quartier, arrondissement, ou banlieue. Le résultat fut splendide: pendant deux ans, jusqu'en 2126, Paris fut ingouvernable et il ne fallut rien de moins qu'une intervention fédérale pour éviter la guerre civile et rétablir une nouvelle République (la quatrième...) un tant soit peut plus stable. Néanmoins, au milieu d'une ambiance quasi-insurrectionnelle, les quartiers délimités par la Confédération Parisienne parvinrent à garder une partie de leurs prérogatives, notamment les villes de la banlieue. Mal goupillée par des autorités fédérales en prises avec les factions parisiennes antagonistes et le nationalisme des banlieues, elle se maintint tant bien que mal au travers d'une foule de crises politiques, qui virent la formation d'une quantité invraisemblable de partis et mouvements les plus variés. L'économie parisienne se réfugia en grande partie dans les banlieues, ce qui permit une importante vague de reconstruction de ce qui n'était au mieux que des campagnes et au pire des champs de ruines. Un carnaval de roisSurprenamment, la Quatrième République dura plus de 35 ans, avant que les Monarchistes ne parviennent à se faire réélire en 2161. Suivit alors la période, dite des "Rois Temporaires": Henri V, VI et VII se succédèrent en quelques années au pouvoir, victimes de complots divers et de luttes intestines dans le parti Monarchiste. Le premier, Henri V "l'Indestructible", représenta la tendance De Paris, appuyé par les Valois-Bourbon-Luxembourg. Ce fut celui qui resta des trois le plus longtemps sur le trône, si l'on excepte de longues périodes de rééducation suite à des attentats. Pour finir, les De Villepen parvinrent à débrancher le malheureux Henri V et amener leur candidat Henri VI "le Catholique" sur le trône. Prônant un retour à l'Ordre Moral des ancêtres, il tranforma le Palais Royal en forteresse, ce qui ne l'empêcha pas d'être retrouvé un beau matin égorgé dans une chapelle tranformée en autel sataniste, sans doute de sa propre main... Au cours d'une brève mais sanglante bataille de palais tout de suite après les funérailles du précédent, Henri VII De Brive-Desteint, porté en triomphe par tous les bougnats de la ville, prit le pouvoir. Il se distingua en faisant tout le contraire de ce qu'il avait promis, et fut promptement éliminé, quelques mois plus tard, par une tête de veau piégée. François V, fils d'Henri VII, qui tenta de briser la malédiction en ne s'appelant pas Henri, survécut six mois sur le trône. Sans doute une nouvelle erreur de numérotation. Ce furent les Bonapartistes qui, en 2172, installèrent Napoléon VII au sommet de l'État. Repoussant la tradition romantique de la mort sur le trône, Napoléon VII abdiqua et termina sa carrière politique sur les bancs du Conseil Fédéral, sous le nom de Prince Ferdinand-Napoléon Bonaparte. L'alternance et les "Vingt Rouges"Le retour de la République, cinquième du nom, ne surprit personne. Plus surprenant fut l'alliance Anarcho-trotskiste qui, en 2227, permit le retour des Trotskistes laiguilliéristes. En 2231, ce furent les Anarchistes qui furent au pouvoir, puis de nouveau les Trotskistes en 2235, et re- les Anarchistes en 2239. Le problème fut que cette alternance eut surtout pour effet une forme de "politique-élastique", comme la défense du même nom: un pas en avant, deux en arrière. Finalement, une coalition anarcho-trotskiste en 2243 essaya de sauver les meubles, mais fut balayée aux élections suivantes. En 2247, la sixième république parisienne voyait le jour, formée d'une vaste alliance anti-communistes. Elle ne résista pas à ses dissensions internes et, aux élections suivantes, les Bonapartistes effectuèrent un retour fracassant; Napoléon, neuvième du nom, conserva néanmoins les institutions de la République pendant les vingt-trois ans de son règne. Il fut suivit brièvement par Jacques 1er, lui aussi plutôt constitutionaliste, dont le plus clair de son mandat fut passé à prouver qu'il n'y avait jamais eu de Jacques 1er auparavant, quoi qu'en disait Jacques II. Désavoué par le peuple et une bonne partie de la classe politique, Jacques 1er céda bientôt le pas, le revolver sur la tempe, à une nouvelle République. La Monarchie RépublicaineEntre 2269 et 2284, une seule famille, les De Toubéri, monopolise les postes à responsbilité et se sert des finances de la ville pour ses propres services. Rien de nouveau, sauf que ça finit par se voir après des élections truquées. Grosse colère populaire, grosses émeutes, grosse colère européenne et gros procès. 2284: retour de la République Partis et DynastiesDifficile à Paris de différencier les partis politiques des dynasties. Souvent d'ailleurs le parti des enfants est le parti des parents et les postes principaux sont transmissibles de génération en génération. Le népotisme règne en maître, et le Parisien au fait du bottin mondain peut dire, d'après le nom de famille, l'appartenance politique avec un faible risque d'erreur. MonarchistesRedoutables lorsqu'ils sont alliés, les monarchistes parisiens passent cependant plus de temps à se taper dessus entre eux pour de sombres histoires de famille. De VillepenNoblesse authentique originaire de Bretagne et de la côte atlantique. Chrétienne, traditionaliste et royaliste, elle bénéficie d'un soutien certain et ouvert de la part de la Chrétienté. Elle est cependant très mal considérée à Paris, parce que très moraliste, et pas seulement en apparence. De ParisCe sont les prétendants archétypiques au trône de Paris. Moralement plus parisiens que les De Villepen, il sont libéraux pour beaucoup de choses et bénéficient de bons soutiens dans les milieux de l'économie; ils sont aussi connus comme mécènes et protecteurs des arts. De fait, ce sont eux qui, parmi toutes les familles monarchistes, ont eu le plus de têtes couronnées. De Brive-DesteintOriginaire d'Auvergne, cette famille ne doit son statut nobiliaire qu'à deux choses: d'une part des recherches historiques plus que douteuses, et d'autre part à de vastes magouilles financières et politiques occultes et un soutien sans faille à Jacques II (De Paris). La plupart de leurs plans grandiose pour arriver au pouvoir se trouvent souvent spoliés par des querelles intestines. On les considère à Paris comme des "nouveaux nobles" arrivistes... Valois-Bourbon-LuxembourgReliquats consanguinisés jusqu'aux oreilles de noblesse pré-atomique. Ils représentent la "Vieille Garde" et, s'ils n'ont guère plus de pouvoir politique réel, ils sont souvent recherchés pour assurer une caution morale sur des sujets touchant à la Monarchie ou au protocole. BonaparteUn peu bande à part chez les monarchistes, les Bonaparte sont néanmoins une force incontournable pour leur habileté à manipuler tout le monde, à placer des hommes-clés dans des endroits-clés et, pour tout dire, à être irremplaçable dans bien des domaines. En plus, les Bonapartistes bénéficient d'un soutien quasi-inconditionnel dans la diaspora corse, ce qui constitue un moyen de pression non négligeable. S'arrangent pour accéder au pouvoir par des procédés, sinon légaux, du moins donnant l'impression de l'être; spécialistes, une fois au pouvoir, d'en être éjectés à la suite d'une grosse bourde; on dit d'eux: "Bonaparte: aujourd'hui 100% pour, demain 100% contre"... Anarcho-trotskystesL'extrême-gauche parisienne est composée d'une myriade de sous-courants plus ou moins antagonistes. Tous ont un point commun: ils se réclament du Premier Maire. Trotskystes et Anarchistes sont les deux forces dominantes au sein de cette gauche. Les deux courants se distinguent par le degré d'État dans leur conception du gouvernement: les Troskystes en veulent beaucoup pour tout contrôler, les Anarchistes n'en veulent pas du tout, le pouvoir au peuple. Redoutables quand elles sont soudées -- comme les Monarchistes, auxquels elles empruntent d'ailleurs certaines manières même si elles s'en défendront jusqu'à la mort --, les deux mouvances sont néanmoins plutôt occupées à se chamailler parmi. |