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États-Unis d'Amérique (United States of America -- U.S.A.)

Géographie

Géopolitique

Les États-Unis s'étendent sur une petite moitié du continent nord-américain. Sur les 55 états qui les composaient au plus fort de leur gloire, il n'en reste plus aujourd'hui que 43, parmi lesquels Cuba, Haïti et les Bermudes; l'Alaska, annexée par le Royaume du Canada dans la confusion générale, fait encore partie des cartes américaines mais est en pratique administré par les Canadiens. Mis à part quelques concessions sur Asgard et Olympus, les U.S.A. n'ont pas de colonies. On recense quand même une bonne cinquantaine de stations minières américaines un peu partout dans la Sphère.

Météo

Si les USA avaient déjà, avant la Troisième guerre mondiale, un climat nettement plus froid en hiver que l'Europe, l'hiver nucléaire résiduel n'a pas arrangé les choses, et mis à part la Floride et la Californie, rares sont les régions qui voient le soleil plus de 30 jours par an.

Encore faut-il signaler que de grandes portions du sud-est, comme la côte est de la Floride et la Caroline du Sud doivent en plus compter avec des tempêtes particulièrement dévastatrices au printemps et en été; de larges portions de ces territoires sont partiellement sous les eaux à ces moments-là, et en conséquence, la population a migré ailleurs.

En hiver, la neige descend fréquemment très au sud, jusqu'aux frontières, et en été, la couverture nuageuse et la pollution urbaine peut faire augmenter le température de manière considérable, jusqu'à 40deg.C. Malgré ce tableau sombre, printemps et automne peuvent offrir d'agréables surprises, particulièrement "l'été indien", en septembre-octobre.

Population

La population américaine est estimée à 540 millions d'individus, toutes espèces confondues (environ 90% d'Humains et de mutants). Elle se concentre à près de 75% sur les côtes, particulièrement dans les trois metroplex: SeaTaVan (Seattle-Tacoma-Vancouver, 17.6 mio), LAM (Los Angeles Metroplex, 34.3 mio) et Metropolis (qui couvre quasiment toute la côte nord-est, de Washington à Boston, 31.5 mio). Dans les centres urbains, citons aussi Lake City Metroplex (Chicago, Detroit et Cleveland, 26.9 mio), Kansas City (11.4 mio), San Francisco (10.8 mio) et Denver (10.1 mio); ce sont les cités qui dépassent les dix millions d'habitants, agglomération comprise.

Capitale: Washington DC.

Système politique

Comme la Confédération Européenne, les U.S.A. sont un état fédéral, ce qui implique une forte décentralisation et une relative faiblesse du Pouvoir Central (en l'occurrence un Président élu pour quatre ans, un Congrès et un Sénat). Les quarante-trois États de l'Union ont chacun des pouvoirs étendus pour un grand nombre de points: législation, routes, police, etc. Certains États bénéficient même de compétences encore plus étendues, souvent arrachées au pouvoir fédéral par la force. Ainsi, la New Jerusalem Republic, plus connue sous le nom d'Utah, qui entretient ses propres forces armées, théoriquement inféodées à l'Union, et qui a même des frontières, même si des accords de libre-échange et de libre-passage particulièrement larges en font des curiosités dans le paysage.

De plus en plus souvent, les pouvoirs régionaux cèdent le pas face aux intérêts privés qui, devenus dans certains endroits tellement prépondérents, peuvent dicter à loisir leur loi. À noter que l'État ne peut s'empêcher parfois de faire quelques coups d'éclat politico-militaires, histoire de montrer qui est encore le maître, ici. Ça ne trompe personne: le pouvoir central des U.S.A. est moribond, et n'a en tous cas plus les moyens de ses mabitions passées. À côté de ça, le climat politique affiche une sérénité à peine troublée par les sempiternels "scandales à l'américaine" au moment des élections.

Partis politiques: à l'échelle nationale, Parti de l'Union (droite modérée, 35%), Parti Libéral (droite conservatrice, 35%), Parti du Progrès (centre-gauche, 20%), Parti National Populaire (mélange douteux communo-fachiste, 10%). Particularités régionales: Fédération des Soviets (côte ouest, droite soviétique, 20%), Nouvelle Amérique (grandes villes, extrême-droite, 5%), Alliance Native (Amérindiens, 10%).

Les États de l'Union (43): Bermuda Islands, California, Carolina, Colorado, Cuba, District of Columbia, Connecticut, Dakota, Delaware, Florida, Georgia, Haiti, Hawaii, Idaho, Illinois, Indiana, Iowa, Kansas, Kentucky, Maine, Maryland, Massachussetts, Michigan, Minnesota, Missouri, Montana, Nebraska, Nevada, New Hampshire, New Jersey, New York, Ohio, Oklahoma, Oregon, Pennsylvania, Porto Rico, Rhode Island, New Jerusalem Republic (NJR; Utah), Vermont, Virginia, West Virginia, Washington, Wisconsin, Wyoming.

États Outre-Sol: U.S. Asgard Protectorate (USAP; Asgard), Markpool Federal Territory (Asgard), Ronubardia (Olympus), New Colorado (Olympus), Phæton Belt Federal Territory, U.S. Mining Claim Federal Territory. Note: les États Outre-Sol américains ne sont pas considérés comme des États de l'Union à part entière; ils disposent d'un gouverneur, désigné par le Président avec l'aval des deux chambres du parlement.

Climat social

Socialement parlant, les Etats-Unis sont tombés bien bas. En fait, le chaos engendré par la fin de la Troisième Guerre Mondiale, les sécessions qui s'en suivirent et la légalisation du V-Duelling ont fait se concentrer ce qui reste de civilisation dans les grandes mégapoles, tandis que la campagne était dirigée par la Loi du Plus Fort; il est vrai que les routes secondaires sont souvent infestées de bandes plus ou moins bien équipées et entraînées, qui n'hésitent pas à attaquer le voyageur imprudent pour survivre, ou pour s'amuser; le plus souvent les deux. Même si la situation a eu le temps de s'améliorer en quelques 250 ans, il reste encore de nombreuses séquelles dans le paysage nord-américain et il est toujours déconseillé de se promener sur de nombreuses routes américaines sans escorte.

De larges étendues du territoire, notamment dans le Midwest et les Rocheuses, échappent à tout contrôle, que ce soit de l'État ou des intérêts privés. Là, on trouve encore une population non négligeable, qui préfère encore cultiver une terre ingrate, qu'îls tiennent de plusieurs générations. L'exode rural est maintenant beaucoup plus faible qu'il ne l'a été au 21e siècle: ceux qui restent--pas toujours des vieux, d'ailleurs--préfèrent vivre chichement et dangereusement dans leurs campagnes que de crever de faim, avec tout autant de danger, dans les grandes villes. Ces communautés sont le plus souvent très soudées, méfiantes envers les étrangers, ou même--dit-on--adeptes de coutumes socialement discutables, comme le piratage de convois, le péage officieux ou le cannibalisme.

Au niveau des villes, c'est guère mieux: bonjour la précarité! Les grandes cités américaines, conçues pour la plupart au 19e et 20e siècle, ont eu beaucoup de mal à supporter la guerre et ses conséquences: entre 1993 et 2090, plus des deux-tiers de la population des campagnes a migré vers les villes, chassés par les combats, la radioactivité résiduelle, ou plus tard la production massive de cultures hydroponiques et autres nourritures de substitution, entraînant une chute vertigineuse des cours de l'agro-alimentaire.

Si certaines cités, en grande partie détruite dans les combats, comme SeaTaVan, ont pu être reconstruites de manière rationnelle, ce n'est pas le cas de la grande majorité, rafistolée de bric et de broc pour subvenir aux exigences du moment. Ça se sent, et ça a des conséquences désastreuses sur le tissu social. Gangs, sans-abris, maffias ethniques, associés à la legislation particulièrement laxiste sur l'armemement, ont transformé certains quartiers, au mieux en ghettos insalubres, au pire en zone de guerre.

Pour finir ce sombre tableau, mentionnons le fait que, pour être multiraciale, las société américaine a aussi tendance à être multiraciste. Même si l'intégration a fait quelques progrès en trois siècles, de nouvelles couches de sous-prolétariat sont apparues: Chinois après la Troisième guerre mondiale, puis les réfugiés des États sécéssionistes, et enfin les Sud-américains après la Quatrième. En gros, 50% des ressources des USA sont toujours entre les mains des familles de souche européenne. Et l'extrême-droite à l'américaine, que ce soit les agités sévères du Klan ou la Jackson Myers Society, agite toujours ses tentacules dans les allées du pouvoir.

Économie et technologie

L'économie américaine, basée sur une des monnaies les plus utilisées dans la Sphère (des mauvaises langues allant jusqu'à dire que c'est la monnaie le plus utilisée...), est et reste redoutablement forte, et ce malgré des rumeurs de manoeuvres financières illégales (blanchiment d'argent sale, financement de la Maffia, etc.; ce qui de toute façon ne gêne officieusement pas grand-monde). La raison de cette force est, d'une part des lois extrêmement libérales, n'imposant pour ainsi dire aucune entrave à la libre entreprise (toute action contraire est immédiatement taxée de communisme), d'autre part une très forte intégration des industries dans le tissu social américain, et enfin un esprit d'entreprise très poussé et très agressif.

D'un autre côté, de par le climat social catastrophique, les industries américaines eurent au début beaucoup de mal à se développer. En effet, le problème est le suivant: soit on construit en ville, ce qui coûte très cher, soit on construit à la campagne, et il faut alors engager des sommes tout aussi considérables pour la sécurité.

Mais maintenant, on commence à pouvoir de nouveau se balader en dehors des villes sans trop de risques, et les Etats-Unis parviennent tout de même à garder la tête haute, surtout grâce à leurs percées technologiques dans le domaine (V-Duelling oblige...) de la micro-électronique et de l'armement. L'informatique est aussi un des principaux chevaux de bataille de l'Amérique (avec la Pacific Valley, de San Francisco au SeaTaVan), ainsi que l'industrie lourde coloniale (entendez extra-terrienne). Les constructeurs automobiles se portent aussi raisonnablement bien, mais l'essentiel de la production est tourné vers le marché intérieur, de même que pour l'agro-alimentaire artificiel (à base d'algues, planctons et autres surimis; qui d'autre en voudrait, d'ailleurs...).

Forces armées

Autrefois une des forces militaires les plus puissantes de la planète, l'armée américaine s'est relativement mal remise de la Troisième Guerre Mondiale et des Sécessions qui s'en suivirent. D'abord d'un point de vue psychologique: l'armée qui se disait la plus puissante du monde a eu à supporter un assaut sur son propre sol, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant.

Ensuite, la kyrielle de guerres civiles et de sécessions qui se multiplièrent au cours du 21e siècle ne fit qu'amenuiser les réserves, déjà fortement entammées par la guerre. Enfin, la paix revenue, les budgets militaires furent transférés vers des choses plus prioritaires, telles que nourrir la population. En 2075, une armée nationale fut remise momentannément sur pied pour contrer la menace highlander, mais dès 2098, une nouvelle loi de programmation militaire diminua énormément les effectifs, ne gardant que des unités d'élite, le reste étant à la charge de la Garde Nationale (unités militaires de réserves), de différentes agences du F.B.I. plutôt adaptées à la lutte contre la criminalité et l'antiterrorisme et des collectivités locales. Notons au passage que le F.B.I. a de beaucoup plus grandes compétences qu'il y a trois siècles, ayant phagocyté la C.I.A. pendant les Années d'Ombre au cours de circonstances assez mal définies, désignées sous le nom de "Guerre Interne" (voir ci-dessous).

Dans la théorie, et les films de propagande, la seule force armée sur laquelle les U.S.A. peuvent compter en cas de conflit, ce n'est rien d'autre que la masse des duellistes et autres fadas de la bagnole et de la mitrailleuse, ce qui représente environ un quart de la population. En pratique, on est loin des heures héroïques du V-Duelling. Les professionnels de la route, ceux qui ont des véhicules de combat efficaces et qui savent s'en servir, sont beaucoup moins nombreux que ça, mais il est vrai qu'ils forment une force impressionnante. Si beaucoup d'Américains moyens ont effectivement une voiture armée et blindée, ce ne sont pas des véhicules faits pour la guerre, non plus que les conducteurs.

Reste une dernière force: les milices privées et corporatives, qui pullulent dans le pays. Ce sont pour la plupart des professionnels, l'équivalent de troupes mercenaires bien armées, bien équipées et bien entraînées, avec les risques que cela comporte: peut-on être sûr de leur allégeance à l'Union?

Vieux motard que jamais: les gangs

L'image d'une Amérique désertique et ravagée, parcourue par des hordes de pillards motorisés et à demi-sauvages (dans les bons jours) est depuis plus de deux siècles un poncif, battu et rebattu, servi à toutes les sauces médiatiques, du drame psychologique au porno, en passant par le soap opera, l'eau de rose et les dessins animés pour enfants.

Ce fut, toute caricature mise à part, une réalité pendant de nombreuses années, et il y a toujours un petit fond de vérité qui perce sous l'image d'Épinal. En effet, si on conseille aux touristes de ne pas s'aventurer hors des autoroutes et des grandes voies nationales et surveillées, il y a tout de même une raison. Il faut nuancer le jugement par deux faits: le gang de motards (ou autres; on trouve aussi des automobilistes, des routiers, et même des piétons) s'est sérieusement sédentarisé et s'est souvent intégré dans une région.

Ainsi, ce n'est plus une activité criminelle nomade, mais au contraire cantonnée à un certain territoire. Les gangsters sont de plus des membres d'une ou plusieurs communautés de la région, et non plus des "sans feu ni lieu". Pourquoi alors attaquer l'éventuel passant? Principalement pour arrondir les fins de mois difficiles.

Les méthodes aussi ont changé: au lieu de charger la proie comme un demeuré, lui balancer quelques roquettes, massacrer les survivants et récupérer ce qui était récupérable, le gang moyen bricole des embuscades, profite de la région qu'il connaît mieux que l'imprudent égaré, et a surtout un certain nombre de complicités locales, du genre garagiste ripou qui bricole des pannes. Les victimes s'en tirent souvent sans trop de mal s'ils ont la bonne idée de ne pas vouloir pousser la résistance à un niveau "Fort Alamo".

Qui sont les cibles? Principalement des transporteurs indépendants, qui n'ont ni les moyens ni le temps pour, soit utiliser les grandes voies surveillées (qui sont à de très rares exceptions près à péage), soit rouler en convoi. Il y aussi l'éventuel touriste imprudent ou le duelliste barjot, qui se la joue "justicier de la route" et souvent finit très mal.

Et que fait la police? Elle a d'autres chats à fouetter. Soyons clair: avec la législation de l'armement personnel et véhiculaire, le F.B.I. a suffisament de boulot dans des zones à forte densité de population pour s'occuper de ce qui se passe chez les ploucs! Les secteurs où les gangs règnent en maîtres sont des endroits à faible population, notamment dans le grand "desert of hopes" du milieu des U.S.A. Quelques rares opérations ont parfois lieu contre certains gangs qui, à force de prendre de l'importance, commence à piétiner les plate-bandes d'intérêts publics ou privés, mais s'ils sont largement médiatisés, ils ne résolvent rien au problème. Et là encore, cette insécurité fait le jeu d'un certain nombre d'intérêts, pas forcément différents des précédents...

USA 1985-2020--Fragments historiques

La crise cubaine

Invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en mars 1986. En rétorsion, les USA envahissent Cuba le 1er avril; tout le monde croit à un gag, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, alors que les Soviets pédalent dans le bourbier afghan, l'armée américiane conquiert l'île en moins d'un mois; seul à rester encore fidèle--humour!--au vieux slogan "Le socialisme ou la mort", Castro se tire une balle dans le cigare--re-humour!--peu avant l'entrée des troupes américaines à La Havane. La communauté internationale proteste pour la forme.

L'invasion est menée par le Général Timothy D. White, ancien héros du Vietnam. Quelques mois après la victoire, il prend sa retraite et entamme une carrière politique.

Tim White

"Alleluyah, les missiles sont en vol..." (Timothy D. White, 24 décembre 1992, 23:38)

Originaire d'une famille modeste du Middlewest; imprégné de culture conservatrice, vaguement d'extrême-droite. S'engage dans l'armée à l'âge de 19 ans, volontaire pour le Vietnam, où il est le dernier officier à quitter Saigon en 1985. Héros de la "libération cubaine", il est catapulté aux sommets du Parti Républicain. Lorsque la guerre éclate, il est un des conseillers militaires du Président John Wayne, et lorsque celui-ci décide de renoncer à sa charge pour ennuis de santé en 1990, White est brillament élu à sa place.

Garde de ses longues années d'armée une paranoïa certaine et, de ses démêlées avec la C.I.A. au Vietnam, une antipathie profonde envers l'agence gouvernementale, en laquelle il fait de moins en moins confiance. Il faut dire que le président précédent, qui gâtochait doucement, était considéré comme un symbole et avait plus ou moins laissé les rênes du pays entre les mains des services de renseignement, autrement dit la C.I.A. Et du coup c'est à eux qu'on doit en 1990 l'alliance plus ou moins contre-nature entre les troupes soviétiques sur sol américain et les forces unifiées américaines.

Le département Y

Une fois White au pouvoir, il va s'efforcer de nettoyer tout ça. Pas facile! Et c'est là que va lui venir le secours le plus inattendu: le F.B.I. En effet, depuis quelques années s'était ouvert un Bureau des Affaires en Suspens, surnommé le "Y-Department" et la risée de tout le Bureau.

Composé d'agents brillants, mais un tantinet fêlés de la cafetière et obsédés par des histoires réellement louches, le Département Y va néanmoins réussir à mettre sur pied un énorme dossier faisant état d'une conspiration au niveau national, visant à éliminer le Président White par un coup d'état à la Kennedy. À la tête de cette conspiration, plusieurs figures floues semblant avoir d'importantes connexions avec les hautes sphères de la C.I.A.

Market Square Heroes

Du coup, White tient sa vengeance: le dossier lui parvient en août 1992; dès septembre, l'opération "Market Square Heroes" est mise sur pied, seuls des militaires de haut niveau sont au courant, le F.B.I. faisant la coordination. Des services de renseignements parallèles sont mis en place dès octobre; en novembre la C.I.A. n'a plus aucun contrôle sur ce qui se passe à la Maison-Blanche, et en décembre, ce sont les plus grands médias nationaux qui sont discrètement sous tutelle directe de la présidence.

Le 24 décembre, l'opération MSH est lancée: la contre-attaque soviéto-américaine sur les troupes chinoises n'est en fait que la partie visible de l'iceberg. À un autre niveau, plus d'un millier d'agents de la C.I.A. sont capturés sur tout le territoire américain, des documents importants sont saisis faisant état de projets de pourparlers de paix entre la C.I.A. et certains militaires chinois (qui commençaient à en avoir marre de cette guerre à laquelle ils ne comprenaient rien).

La Guerre Interne

Durant les deux ans qui suivirent la contre-attaque, le chaos régna en maître sur les États-Unis: présentés comme des traîtres, poursuivis par le F.B.I., l'armée et les milices de citoyens, les anciens agents de la C.I.A. disparurent dans la nature, se retranchèrent dans des places fortes ou se firent plus communément éliminer. Reliquats d'armées et bandes de pillards et de réfugiés parcouraient un bon quart ouest de l'Amérique, et en plus le Sud manifestait des velléités d'indépendance, renforcées par les positions du Président, qui soutenait un repli sur un grand nord-est américain--"un retour à l'Amérique des Pionniers"--et l'abandon pur et simple des autres territoires à leur triste sort.

Le 16 mars 1995, une dernière attaque eut lieu: un coup de force désespéré de la C.I.A., qui prit par la force le contrôle du NORAD et tenta d'atomiser Washington. Vingt-quatre missiles furent tirés; dix-huit furent détruits par le système SDI, deux furent déviés vers la mer, et les quatre derniers creusèrent de jolis trous légèrement radioactifs dans la pelouse de la Maison-Blanche, leur système de mise à feu étant subitement tombé en panne.

Dans le même temps, quatre bombardiers furtifs allèrent détruire le site du NORAD et deux autres places fortes de la C.I.A., le quatrième étant détruit en vol; le reste des agents de la défunte agence se rendit ou disparut; certains des survivants, dit-on, fondèrent l'Autre Voie avec les exilés copacajun vers 2030...