États-Unis Nord-Américains
(North-American United States -- N.A.U.S)
Dernière modification le 2 octobre 1998
Histoire
Créés peu de temps après la vague sécessioniste de 2025, les N.A.U.S. regroupent les différents pays qui constituent le sub-continent nord- et centre-américain. Le but principal était à l'époque d'essayer d'éviter de se taper sur la gueule tout de suite entre seuls survivants de l'Apocalypse Nucléaire, ce qu'ils croyaient être.
La psychose de l'Extérieur à l'époque était telle que le rideau de particules radioactives qui entourait l'Amérique du Nord, appelé aussi "rideau d'isolation", fut plusieurs fois renforcé artificiellement. Ce ne fut qu'après avril 2053 que les Etats-Unis du Sud prirent contact secrètement avec le Nord par l'intermédiaire des Eyldar, concluant même des accords d'aide économique et technologique, ainsi qu'un traité d'entraide militaire avec le C.S.M.
L'attaque highlander de 2070 sur le Sud, puis de 2072 sur le Nord, érigèrent les N.A.U.S. comme farouche ennemi de la Fédération, ces sales communistes déguisés à gueules de basanés, non mais sans blagues... Cette conception se concrétisa d'ailleurs par la fondation de l'Alliance Nord-Atlantique en 2077, ce qui permit aux Américains de se mesurer une troisième fois avec la Fédération en 2089 sur terrain scandinave, puis européen.
Géographie
Les N.A.U.S. sont constitués des six États occupant l'Amérique du Nord, de Panama à l'Alaska, de la Californie au Groënland:
la République du Texas,
la Fédération Pétrolière Américaine,
le Royaume du Canada,
la Principauté de Québec,
la République Socialiste Centre-Américaine et
les Etats-Unis d'Amérique.
Ajouter à cela quelques stations scientifiques et minières un peu partout dans le système Sol, quelques concessions de plus grande importance sur certaines des planètes de la Confédération Européenne, et pis c'est tout. Au total, un peu plus d'un milliard d'individus, avec une proportion d'environ 15% d'émigrés.
Système politique
Organisation politique des N.A.U.S est plus ou moins semblable à l'Europe de l'Ouest entre 1995 et 2055, en ce sens qu'elle ne sert qu'à voter des règlements concernant la totalité des pays membres ou à décider de la politique internationale. Ce qui n'est déjà pas si mal. En cas de guerre, elle sert de coordinateur militaire entre les différents pays des N.A.U.S. et de l'A.N.A.
Les assemblées se déroulent à tour de rôle dans la capitale (ou une autre grande ville, à défaut) d'un des six États. Le Président est élu pour cinq ans par l'ensemble des populations des N.A.U.S., ce qui donne habituellement lieu à des fraudes pas possibles dans le sud du continent. C'en est arrivé à un tel point que, devant l'ampleur du phénomène, les autorités ont fini par laisser tomber, en se disant que ce devaient être des coutumes locales. L'Assemblée américaine est une sorte de Parlement bicaméral divisée en une Chambre populaire et une Chambre nationale; les députés sont élus par les différents parlements des États membres.
Forces armées
Il faut bien différencier deux choses: les armées des différents États, du moins pour ceux qui en ont une, et les autres forces.
Si l'on tient compte des seules forces armées "officielles" des États, on arrive à une armée de petite taille, mais qui est composée quasiment d'unités d'élite, dotées d'un entraînement costaud et d'un matériel pareil, mais mieux.
Maintenant, si l'on y ajoute la masse des gens armés, que ce soit personnellement ou véhiculairement, on atteint des chiffres beaucoup plus conséquents, pas loin de 15% de la population totale. Bien sûr, dans ce cas, c'est la qualité qui en prend un coup: ce ne sont pas des militaires, mais des civils avec des gros flingues.
Impressionnante sur le papier, l'armée américaine dans son ensemble n'a plus eu à se battre depuis 2072, si bien que personne ne peut réellement se rendre compte de ce qu'elle vaut réellement sur le terrain. Et c'est très bien comme ça.
Notons pour finir que l'Alliance Nord-Atlantique dispose d'une force d'urgence de quelques dizaine de milliers d'hommes et de femmes, prêts 24 heures sur 24 à intervenir en cas de conflit, ou risque de. Surnommée par les médias la "Ligne Oméga", son organisation et son équipement sont top secret, sans doute parce qu'elle dispose d'armes nucléaires...
Questions d'actualité
Le problème amérindien
On ne reviendra pas sur l'évidence: la culture amérindienne est, en tous cas dans le nord de l'Amérique, une culture en danger d'extinction. Avant la Troisième guerre mondiale, il y avait environ 2.5 millions d'Amérindiens. La guerre, qui pour ne rien arrangé s'est déroulée en bonne partie sur des régions où les réserves étaient nombreuses, n'a rien arrangé, non plus que les différentes sécessions. Néanmoins, les Indiens ont eu une chance dans leurs différents malheurs: l'effondrement partiel du gouvernement central leur a permis de récupérer une certaine quantité de territoires et d'autonomie. Cela ne dura pas: dès 2080, le gouvernement fédéral et certains intérêts privés firent d'impressionanntes manoeuvres pour récupérer ce qui avait été perdu.
Mais survint un événement pas prévu au programme, conséquence de l'entrée des États terriens au CEPMES en 2101: la découverte de la civilisation amérindienne d'Ardanya. Ce fut un électrochoc pour toute l'Amérique: d'un point de vue culturel, on redécouvrit des pans entiers de l'histoire et des traditions des natifs, et d'un point de vue politique, les Indiens eurent enfin l'impression de ne plus être seuls, et nombreux furent ceux qui prirent exemple sur Ardanya pour mettre au point une nouvelle société. Et du coup, de nombreux métis renièrent leur insertion sociale dans l'Amérique des conquérants pour revendiquer leur ascendance indienne.
Autant dire que cela ne se fit pas sans mal: d'un côté, les architectes d'une nouvelle civilisation durent déchanter: les Américains ne sont définitivement pas des Eyldar, et réciproquement... De plus, une sorte d'Indianmania naquit du jour au lendemain: tout le monde voulut être indien, ce qui résulta en un chaos massif. Récupéré par les publicitaires, le renouveau culturel apparut rapidement comme un phénomène de mode, et ne tarda point à être déconsidéré le jour où quelque chose de plus nouveau apparut.
En 2290, il y a pas loin de 7 millions d'Amérindiens sur le territoire des U.S.A. Ces Amérindiens ont un statut spécial de citoyenneté, leur accordant certains privilèges devant la loi, mais aussi les classant comme citoyens de seconde classe devant la civilisation des vainqueurs. Beaucoup vivent, comme trois siècles auparavant, dans d'immenses réserves plus ou moins autonomes, dans un état de pauvreté et de précarité à peine moins élevé que celui des communautés paysannes du Midwest.
De nombreux mouvements politiques natifs se sont formés, le plus représentatif étant l'Alliance Native (Native Alliance), mais d'autres, comme l'A.N.P.A. (Allied Native People of America) qui s'étend sur tout le continent américain, sont plus radicaux et prônent une prise de pouvoir par la force. Les liens entre ces différents mouvements sont d'ailleurs loins d'être clairs.
Le gouvernement fédéral ne voit pas d'un très bon oeil ces différents mouvements, et c'est le moins qu'on puisse en dire. Il semble particulièrement craindre une collusiuon plus que probable entre Amérindiens et communautés agricoles autonomes, qui créerait une sorte de grand état au milieu même des U.S.A. D'un autre côté, en F.O.F.A., de nombreuses tribus spoliées de leurs terres par des consortiums privés se sont eux tournés depuis longtemps vers une guérilla à la sauce zapatiste: actions d'éclat, information à outrance, quelques soulèvements armés, et maintien de la culture traditionnelle. Le Canada, Québec, le Texas et la C.A.S.R. échappent à ces troubles, soit par des lois d'autonomie étendues, soit par une volonté ancienne et continue d'intégration. Malheureusement pour les répressionistes, le courant de sympathie généré au début du 22e siècle envers les cultures amérindiennes est loin d'être éteint, et les Natifs ont les faveurs de l'opinion publique américaine.
La fin du V-Duelling?
La légalisation de l'armement personnel et véhiculaire, décidée en 1991 pour répondre à l'agression chinoise, a depuis longtemps été un des serpents de mer majeurs de la politique américaine: de temps à autres, il surgit des profondeurs, fait couler beaucoup d'encre, d'électrons et de salive, puis disparaît pour quelques semaines, quelques mois ou quelques années. Seulement, depuis une dizaine d'années, il ne semble pas se décider à replonger dans les abysses.
Soyons clair: le dicton américain "une société armée est une société polie" a fait son temps. Le niveau de responsabilité de l'Américain moyen n'a pas réellement évolué depuis qu'il a le droit de porter un flingue: ledit Américain moyen s'est juste habitué à l'utiliser pour régler ses petits conflits locaux et à voir des statistiques de mortalité par armes à feu équivalentes à une guerre locale. La légitime défense est devenue une notion dont les limites dépendent de la valeur de l'avocat et du bon vouloir des juges, la jurisprudence en la matière étant devenue inutilisable à force de se contredire parmi. Et puis il y a les critères sociaux du CEPMES, dont l'échéance de 2350 semble brusquement très proche. Vu sous cet angle, la présence de simple pékins armés jusqu'aux dents dans les rues fait un peu tache.
Et du coup, de nombreuses voix commencent à s'élever pour un retour à une législation restrictive des armes. Ça ne va pas être simple: cela fait un certain temps que de simples notions de bon sens n'ont plus cours dans ce genre de débat passionnels. À côté des simples "pour" et "contre", il y a aussi une lutte d'influence de multiples lobbys.
Pour la législation, une grande majorité de simples citoyens des villes de la classe moyenne à élevée, qui supportent de moins en moins le climat d'insécurité que la prolifération de l'armement cause dans certains quartiers. Les compagnies d'assurances se sont aussi massivement ralliées à ce projet, ainsi que les transporteurs et de nombreuses autres industries (notamment tout le secteur de la construction) qui espèrent ainsi réduire drastiquement leurs frais de sécurité.
Contre ce projet, les fabriquants d'armes, bien sûr, mais aussi les constructeurs automobiles, les agences de sécurité, le secteur pharmaceutique et médical, ainsi que l'agro-alimentaire artificiel (qui craint un retour à une alimentation plus naturelle avec la sécurisation des campagnes).
Intérêts privés contre volonté politique et populaire: le conflit n'est pas nouveau, mais beaucoup veulent faire de ce débat un exemple, le symbole d'une reprise en main gouvernementale du continent nord-américain, pour le meilleur ou pour le pire.
"Vous avez lu les journaux?" -- le pouvoir des média
Si l'on employait des statistiques européennes sur les États-Unis, on arriverait à un taux de chômage proche de 20%, au lieu des 3.2% officiels. En effet, plutôt que de lutter contre le chômage, le gouvernement a eu une autre idée: donner un petit peu de boulot et beaucoup de loisirs aux chômeurs. Alors il n'est pas très difficile de deviner ce que fait la majeure partie de la population nord-américaine: elle regarde la télévision!
Aux États-Unis, aucun appartement n'a pas au moins une connexion AmData ou NAT. C'est-à-dire une liaison à haute capacité, pour recevoir le téléphone, le réseau informatique nord-américain U.S.Online (abrégé USOL, prononcez "yousol") et un faisceau de 20 chaînes nationales et 30 chaînes régionales. La liaison est gratuite, les services de base disponibles pour un prix minime; quand au récepteur, un combiné téléphone / télévision / ordinateur d'entrée de gamme coûte moins de 200$.
Quand au contenu, me direz-vous? Pour les chaînes généralistes, il se résume en trois mots: sports, fictions et variétés. Avec beaucoup de publicité (une coupure d'une minute tous les quarts d'heures et un gros break de dix toutes les heures, en moyenne), et un zeste d'information pour faire sérieux. Les chaînes spécialisées, elles, proposent tout et n'importe quoi, avec une préférence pour n'importe quoi, mais en continu avec aussi de la pub. Pour échapper à la publicité, il faut payer. Et encore...
Évidemment, qui dit publicité, dit aussi une objectivité discutable. Nombre de chaînes, dites d'informations, ne sont en fait que des émanations, soit du gouvernement, soit d'institutions privées: corporations, instituts multiples, partis politiques, etc. Rares sont les chaînes réellement indépendantes: LaserVision, spécialiste de l'information en continu basé à Los Angeles et dont on parlera plus tard, est plutôt une exception.
L'autre problème du système médiatique américain est le piratage: avec un réseau câblé d'une telle importance (pas loin de 300 chaînes nationales, et au total 40'000 concessions d'émission, sans compter les communications téléphoniques et informatiques), construit en plus par petits bouts au cours des siècles sans réelle concertation, le pirate dispose d'un nombre impressionnant de "portes de derrière" pour y faire passer ses messages ou brouiller ceux des autres. Par exemple, depuis quatre ans, 60% des foyers américains (pas toujours les mêmes) voient la finale du championnat du monde de FightBall remplacée par trois heures de théâtre Nô (le pirate, qui agit sous le nom de Pixel, a néanmoins le bon goût de ne pas passer toujours la même représentation)...
Les journalistes américains sont eux aussi une espèce à part: la prolifération des médias, tant au niveau qu'à celui de la presse écrite (les radios sont plus calmes), a entraîné une surenchère dans la recherche de scoops. Dire que les journalistes américains sont agressifs revient à évaluer les moeurs eyldarin comme "légères". Un député atalen au CEPMES avait même proposé qu'on les classe (les journalistes, donc) comme prédateurs; si cette proposition a été faite un 1er avril, personne n'a jamais su si c'était une plaisanterie, ledit député ayant défuncté peu après de mort violente.
Pour en finir avec les médias, signalons la prépondérance des magazines à sensation américains, plus connus sous le nom de "tabloïdes" sur l'information des ménagères de moins de cinquante ans et d'autres. C'est le genre de canard qui est persuadé qu'Elvis est toujours vivant quelque part, qu'il y a d'autres extra-terrestres, qui traquent les mutants les plus invraisemblables et les événements surnaturels les plus terribles, font leurs choux gras des déviations sexuelles des grands de ce monde et pronostiquent la Fin De La Civilisation Telle Que Nous La Connaissons(TM) en moyenne une fois tous les quatre ans. Les titres les plus lus sont le Federal Enquirer, News of the Sphere et The Lone Gunman. Il existe même plusieurs chaînes de télévision spécialisées dans ce genre de chose, MysteryNetwork étant sans doute la plus connue (et peut-être la plus sérieuse).