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Le cinema highlander

En un mot: fuyez!

Typique de la culture highlander, qui ressemble tellement à un patchwork qu'on ne peut même pas y retrouver ce qui est original, le cinema de la Fédération est considéré encore comme un genre majeur, un moyen d'édifier les foules avec de grandes fresques bariolées.Il s'appuie sur trois sources majeures:

bulletles films dits "de Hong Kong", rapides, nerveux, avec des combats hallucinés;
bulletles telenovellas latino-américaines, courrant sur des milliers d'épisodes (et sur le haricot de millions de gens) et riches en trahisons amoureuses;
bulletet le cinéma indien, qui s'est illustré en des temps anciens par sa particularité à transformer tous les genres en comédie musicale...

Et tout cela donne quoi?

En général, les producteurs highlanders ne font pas un film, mais une série. Au plus court, six, au plus long... beaucoup! En fait, là où les Américains et Européens ont appliqué la logique du cinéma à la télévision, les Highlanders ont fait le contraire...

La série inclut un héros ou une héroïne (le genre n'est heureusement pas sexiste), qui représente le plus souvent tous les canons de beauté highlanders. Il (on part du principe que c'est un mâle) est beau, fort, intelligent, supérieurement doué en tout et virtuellement indestructible. Autour de lui orbitent une pléthore de seconds rôles qui vont allègrement s'entre-déchirer au fil des épisodes, entre deux combats (voire au milieu d'iceux). Comme les triangles amoureux (hérités du cinéma d'animation japonais) ne sont pas assez compliqués, les scénaristes (enfin débarassés des carcans de la morale judéo-chrétienne, entre autres) se complaisent à inventer des relations qui appartiennent plus à la géométrie non-euclidienne qu'à la sociologie.J'ai mentionné les combats: il y en a beaucoup. Ils sont intenses, impliquent des positions acrobatiques et quelques impossibilités physiques. Les vrais scénaristes se doivent de montrer, au moins une fois par épisode, une méthode inédite pour tuer (ou en tous cas faire très mal à) quelqu'un.Maintenant, la mauvaise nouvelle: tout le monde chante. Beaucoup aussi. Pour ceux qui ont même du mal à supporter les sucrettes chantées de chez Disney, la torture est épouvantable. Mais, chez les Highlanders, le genre plaît.Il faut dire que les producteurs se donnent les moyens: le budget d'une série est en moyenne de Cr. 20 million par épisode. Les acteurs sont des stars, que l'on envoie souvent faire des tours de chant dans les colonies éloignées pour cimenter la nation (et faire des sous).Techniquement, les films sont le plus souvent tournés en 3Dvision, et plus récemment en HyperVision, une technologie qui rajoute à la 3D classique des effets de relief holographiques plus poussés pour certaines séquences spectaculaires (genre, le bidon d'essence enflammé qui vole au ras de la tête des spectateurs; imaginez la séquence finale de Backdraft en HyperVision...).

Un exemple

De toutes les séries, "Golden Fist" est sans doute la plus archétypique et la plus connue. Le héros éponyme, agent d'une organisation anti-criminelle de Singapore, tellement secrète que rien qu'à en dire le nom on risque la peine capitale, se voit régulièrement crapahuté à travers l'espace et -- parfois -- le temps pour sauver la Civilisation (highlander, of course) Telle Que Nous La Connaissons.

Les seconds rôles incluent en général un faire-valoir quelconque, de préférence d'une minorité culturelle pour faire quota (on y a même vu des Rowaans...), le staff de l'agence, la famille, plus quelques anciens ou nouveaux ennemis qui réaparaissent de temps en temps, chaque fois que les scénaristes ont une panne d'inspiration.L'acteur du "Golden Fist", Martin Battleheart, est un petit peu moins célèbre en Fédération qu'Elvis aux USA, mais seulement parce qu'il n'est pas mort... Il tient le rôle-vedette depuis près de trente ans, et devrait passer le flambeau à son fils Derek d'ici quelques années, ce qui suscite déjà des commentaires enflammés dans le fanaticat.

Le cinéma highlander contre le Monde Entier

Autant dire que le genre n'est pas loin de faire l'unanimité. Contre lui. Les principales critiques sont:

bullet"Faites-les taire!" Et de loin...
bullet"C'est qui, elle?" Le foisonnement de personnages, et leurs apparitions ponctuelles, n'aide en rien la compréhension.
bullet"Achevez-les, on souffre!" Un film highlander peut atteindre facilement ses trois heures. Sur vingt-quatre épisodes, ça fait beaucoup. Trop, même...
bullet"Et pourquoi tout le monde est au garde-à-vous?" Ne l'oublions pas, le cinéma highlander est un outil de propagande.

Cela dit, sans vouloir emmerder personne, beaucoup de réalisateurs américains ou européens lorgnent ouvertement ou pas vers le cinéma highlander, en repompant pas mal de techniques cinématographiques, voire carrément en débauchant des experts.