La référence. Groupe britannique, pionnier du mouvement néo-prog né à la fin des années septante (oui, je suis suisse, et alors?..).
Il est passé par deux périodes. La première, avec Fish aux vocaux, est une ère de poésie surréaliste avec des ambiances tourmentées (Script for a Jester's Tears, Fugazi, Misplaced Childhood et Clutching at Straws).
La seconde voit arriver Steve Hogarth, chanteur et claviers, qui donne au groupe tour à tour une démarche un peu plus pop avec deux albums (Seasons End et Holidays in Eden), puis retourne en force vers le progressif avec les trois derniers (Brave, Afraid of Sunlight et This Strange Engine).
Avec Hogarth, Marillion s'essaie avec plus ou moins de bonheur à des styles différents; on ne peut pas dire qu'ils s'endorment sur leurs lauriers, même si parfois les expérimentions musicales laissent pour le moins dubitatif le fan de base.
Témoins les deux derniers opus, Tales from the Engine Room (dont je parle un peu plus bas) et Radiat10n. Ce dernier l'approche plus de la mouvance pop anglaise contemporaine, mitigée d'un zeste de bizarreries. Autant dire que son écoute n'est pas recommandée aux oreilles sensibles, non plus qu'aux puristes (ceux qui tendent à considérer que, depuis Script..., le groupe est sur la pente descendante...).
Le nain de jardin de base se dira "quel rapport avec Marillion?", ce qui nous prouve que le nain de jardin de base a une culture progesque au ras du bonnet. Mike Hunter a composé River avec des échantillonages de sons venus tout droit de Marillion. Ce qui donne une musique planante, assez déroutante de prime abord, qui a servi de liaison entre la premiére partie et le concert principal lors de la tournée Brave.
Disponsible seulement par le fan-club, mais très bien quand même.
This Strange Engine revu et corrigé par des DJs... Vous avez dit "hérésie"? Alors ce disque n'est pas pour vous.
Soyons clair: il faut une certaine dose de courage et de curiosité pour plonger dans cet opus. N'étant pas un habitué des boîtes de nuit -- comme ceux qui ont lu la première page de cette section ont pu le deviner -- je n'ai que peu d'intérêt pour les boum-boumeries que l'on y diffuse.
Tales... n'est néanmoins pas dénué d'intérêt: plusieurs morceaux de This Strange Engine y ont été remixés et retravaillés, tour à tour dans un style techno ou ambiante. La voix de Steve Hogarth flotte au-dessus de tout ça comme un phare dans une mer inconnue (friendly fire in hostile waters...) et donne toute sa dimension à l'ensemble.
La dance music a-t-elle une âme?
Commentaires: Stéphane "Alias" Gallay -- Ou alors venez troller sur le forum...