De la "Bande des Quatre" du néo-progressif des années 1980 (Marillion, Pendragon, iQ et Twelfth Night), s'il y en a bien un que je n'aurais jamais donné gagnant vingt ans plus tard, c'est bien Pendragon. Comme quoi...
Presque aussi ancien que Marillion, un groupe qui a mis du temps avant de se trouver d'abord, puis de trouver un public ensuite. Caractérisé par la voix exceptionnelle de son chanteur/guitariste Nick Barrett, qui donne une ambiance douce-amère aux morceaux. À ne surtout pas rater: The Window of Life, un monument de délicatesse et de fraîcheur. Quelques minutes de finesse dans un monde de brutes.
Le nouvel album, apparu au début de 1996, est "The Masquerade Overture". Il est excellent, mais malgré tout, j'ai du mal à effacer de ma mémoire The Window of Life. Y'a du bon, qui est très bon, et un morceau moins bon, dont je me serais passé; heureusement, c'est le plus court. Mais l'un dans l'autre, c'est le genre d'album qui vous donne envie d'écouter du prog, encore et encore...
De la "Bande des Quatre" susmentionnée, iQ est le troisième à être encore actif de nos jours (le quatrième étant Twelfth Night, au demeurant excellent, mais ayant disparu suite au décès de son chanteur-pasteur "Rocking Rev" Geoff Mann). C'est aussi un des plus variés, un peu comme Marillion, qui est passé du Prog pur et dur (The Wake, Nine in a Pond is Here) à un rock-prog plus commercial (cf. l'excellent Nomzamo ou Are you sititng comfortably?), pour revenir aux sources avec un Ever très progressif et aussi très noir.
Le dernier opus en date de iQ est sans doute une oeuvre majeure: Subterranea. Un double CD complexe, tortueux, un peu plus positif que le précédent (le contraire aurait été difficile!).
On appelle ça un "supergroupe". C'est un peu comme la mayonnaise: vous mélangez plein d'ingrédients, en l'occurence des musiciens venus de Pendragon, iQ, Marillion et ailleurs. Vous secouez très fort, et si ça prend c'est très bon. Les plus culinaires d'entre vous le savent déjà: c'est très facile de rater une mayonnaise...
Dans le cas d'Arena, elle est plutôt réussie. En écoutant ce quintett venu pourtant d'horizons si différents, on se rappelle des Asia des temps jadis (humour involontaire; comprenne qui peu...). C'est pêchu, ça vocifère, c'est long et épique. En bref, si Arena n'évite pas le pompeux, il sait rester agréable.
À noter l'excellent "The Visitor", paru tout récemment. Un concept-album (c'est la mode...) autour d'une tentative de suicide. D'aucuns en auraient fait un long monologue néo-romantique à déprimer un Goth, Arena a choisi l'approche inverse. Ça remue grave!
S'il y en a bien un dans ce tas de musiciens qui ne tient pas en place, c'est bien Clive Nolan. Le clavier de Pendragon a la bougeotte, et ne peut semble-t-il pas s'empêcher de faire des projets partout... C'est ainsi que, entre autres babioles, il fait joujou dans le groupe Arena précité.
Mais il a d'autres marottes. Son groupe à lui s'appelle Shadowland. Il a pondu à ma connaissance deux albums, dont je ne connais que "Mad as a Hatter", qui est passablement jeté (mais pas à jeter...). On le retrouve aussi dans un certain nombre de "one-shots", tels les fabuleux Casino (avec le regretté et sus-mentionné Geoff Mann) et Jabberwocky (qui inclut aussi le fils de Rick Wakeman -- oui, celui de Yes... -- et le chanteur de feu Magnum).
Commentaires: Stéphane "Alias" Gallay -- Ou alors venez troller sur le forum...