Qu'il me soit permis de me présenter: mon nom est Charles-Isaac-Anne de Rivaz, fils de Joseph-Emmanuel de Rivaz et de Marguerite de Torrentey, et descendant en droite ligne du Grand Inventeur Isaac de Rivaz, qui a découvert entre autres le moteur à explosion. C'est à ce glorieux ancêtre que je dois sans nul doute le goût des sciences et des techniques et à qui je dédie ma modeste contribution à la Technologie.
Né en 1839, plus précisément le seizième jour d'octobre, troisième d'une famille de quatre enfants, dans le bourg d'Outrevièze sis à un jet de pierre de la ville de Monthey dans le Valais suisse, mes parents ont eu la clairvoyance d'encourager très tôt mes dons naturels pour les mathématiques, la physique et les sciences naturelles. J'étudiais tout naturellement auprès des chanoines de l'abbaye de Saint-Maurice, la meilleure école de ma région, avant de rejoindre l'Académie de Genève. J'y ai passé deux ans, avant que mon père, sur l'insistance de mon éminent professeur le Docteur Frédéric de Candolle, ne m'envoie à Paris suivre les cours prodigués à la Sorbonne. J'y ai passé -- plutôt brillamment -- mon diplôme et je ne désespère pas y être reçu docteur un jour.
Car j'ai découvert un amour presque charnel pour cette splendide ville qu'est Paris. Pour un jeune Fils de Tell comme moi, né entre deux parois montagneuses et qui n'a connu pour seul horizon que de lointains sommets (et mon séjour à Genève n'y changea ma foi pas grand-chose...), une nature mal domestiquée et des cités étriquées, la découverte de cette magnifique ville, reconstruite de neuf par les miracles du Baron Hausmann, aux magnifiques boulevards, aux places larges et accueillantes, la découverte de cette ville disais-je donc fut pour moi une révélation. Depuis cinq ans que je vis à Paris, j'ai pu aussi m'y faire quelques relations agréables, tant au niveau social qu'au niveau émotionnel. Je m'y suis donc installé, non sans quelque nostalgie pour mon Valais natal.
Grâce à l'aide financière de ma famille, j'ai pu monter un agréable laboratoire bien achalandé et me lancer dans des recherches passionnantes. Ceci dit, il faut bien le reconnaître, je ne suis pas encore le grand découvreur que fut mon aïeul Isaac. Mes inventions restent dans le domaine des petits objets, de ce que les Anglo-saxons appellent "gadgets". Mais j'aime ce que je fais. On m'a dit une fois que j'excelle dans la confection de mécanismes d'horlogerie alliant petite taille et précision; le compliment me fit d'autant plus plaisir qu'il venait d'un Nain.
Toujours est-il que je reçois souvent des commandes, de telle dame recherchant une montre d'encombrement réduit et à mouvement complexe, ou de tel gentilhomme désirant un quelconque artifice pour briller en société. Parfois aussi je reçois des gens discrets, qui me commandent des articles beaucoup plus délicats: télégraphes miniatures, matériel d'écoute discret, accessoires mécanique de serrurerie capables de venir à bout de coffres récalcitrants, ou même minuteries de haute précision. Je pense être devenu le magasin de référence pour la gent espionne de Paris.
Et, pour tout dire, il se trouve que j'en fais aussi un peu partie moi-même: en effet, plusieurs fois des connaissances -- un peu plus que des clients, un peu moins que des amis, mais que je sais de source sûre appartenir aux services d'espionnage de Sa Majesté l'Empereur Napoléon III. À ceux qui s'étonneraient de voir le citoyen d'un pays neutre s'aventurer à espionner pour le compte de Napoléon III, je signalerai que l'Empereur, qui a longtemps séjourné en Suisse, y a bénéficié d'un certain appui pendant ses années d'exil, et malgré les menaces de la France d'alors; de plus, une récente discussion avec notre Ambassadeur à Paris m'a fait découvrir que la Confédération Helvétique voyait d'un assez mauvais oeil les prétentions pan-germaniques du Chancelier Otto von Bismarck.
Âgé d'une trentaine d'année, je suis un jeune homme de modeste constitution, ne toisant qu'un mètre septante pour soixante-quatre kilogrammes; j'ai les yeux gris-verts, les cheveux bruns, légèrement bouclés et toujours finement coupés. Je porte pour lire des petites lunettes, plus pour m'éviter la fatigue que pour soutenir ma vue, que j'ai excellente. J'aime à prendre soin de mon apparence, non par coquetterie mais par respect pour mes amis et pour ma famille. Mes ressources me permettent de choisir des costumes de bonne qualité, sans ostension.
Mes études académiques ne m'ont néanmoins pas éloigné de loisirs sains et sportifs, et je me considère comme étant en excellente forme physique, capable de courir de longues distances, d'escalader arbres, clôtures ou façades d'immeubles sans problèmes. De plus, j'ai suivi d'excellentes leçons d'escrime, art que je pratique encore régulièrement, plus par sport que par attrait pour la chose militaire, tant il est vrai que je n'apprécie que peu la guerre et ses cortèges de souffrances. Jamais ne me verrez-vous avec une de ces pitoyables armes à feu entre les mains; d'ailleurs c'est un domaine scientifique que celui des armes dans lequel je refuse de m'aventurer.
J'estime que mes principales qualités sont aussi mes principaux défauts: d'une part, je suis discret de nature. Je n'aime guère à me mêler des affaires des autres sans y être invité et j'essaie aussi d'éviter ce genre d'invitation; de fait, on oublie souvent jusqu'à ma présence et je n'aime guère parler en public. D'autre part, je suis perfectionniste. Aucun travail n'est assez bien fait à mon regard; je n'en suis jamais totalement satisfait, et je peux passer des heures sur une pièce sans atteindre à cette perfection à jamais élusive.
Élevé dans la religion catholique, j'ai il est vrai un peu délaissé celle-ci ces dernières années pendant mes études, mais je ne l'ai toutefois pas reniée comme certains scientifiques que je connais: je crois en Dieu et en la Sainte Trinité, en la Vierge et en tous le Saints, ainsi qu'aux Sacrements. Je m'efforce d'ailleurs de respecter les enseignements de l'Église en ma vie quotidienne, tant il est vrai qu'un vrai Chrétien se reconnaît plus dans ses actes que dans une éventuelle dévotion de circonstance.
Ma plus grande ambition dans la vie est de perpétuer le nom des de Rivaz au fronton des Sciences. Je souhaite sincèrement laisser dans l'Histoire une trace: celle d'un scientifique soucieux des problèmes de son époque, et non un de ces génies au talent indéniable mais à l'éthique douteuse. Mon plus grand maître à penser -- mon idole dirais-je si je ne craignais de paraître sacrilège -- est le grand Docteur Jules Verne, Ministre des Sciences de l'Empereur. J'ai une grande admiration pour cette homme, que je crois être, malgré son engagement dans la création d'armes de guerre, un des scientifiques les plus conscients des problèmes moraux qui se posent à la Science en ces temps troublés.
J'espère pouvoir servir au mieux les intérêts de mes deux patries: la Suisse, qui m'a donné la vie, et la France, qui m'accueille.
Petite note: ce personnage évolue dans le cadre des aventures narrées par le sieur Don Garcí Iñigo-Schneider de Internet y Rugby ([email protected]). Les événements décrits dans lesdites aventures sont donc de son ressort. Qu'on se le dise!
Great:
Perception (Perception) 
,
Tinkering (Bricolage) ,
Stealth (Discrétion) 
.
Good:
Exchequer (Finances) 
,
Fencing (Escrime) ,
Education (Éducation) ,
Social Graces (Étiquette) ,
Athletics (Athlétisme) (,
Connections (Contacts) ,
Craftmanship (Artisanat) ,
Invention (Invention) .
Poor:
Physician (Médecine) ,
Marksmanship (Tir) ,
Fisticuffs (Combat) ,
Sorcery (Sorcellerie) .
Appartement et boutique / atelier dans le Marais, à Paris; avec toute le confort moderne et les outils nécessaire pour la conception et la réalisation de pièces d'horlogerie.
Trois costumes simples; un costume "du dimanche"; une tenue de soirée soigneusement emballée dans la naphtaline; une tenue plus sombre et plus discrète, pour d'éventuelles expéditions nocturnes.
Une montre, offerte par la famille; montre genevoise, de grande qualité. Une montre, faite par Charles-Isaac lui-même, contenant un petit nécessaire à serrures récalcitrantes dans un compartiment secret.
Une canne, dont le pommeau contient une loupe à fort grossissement et un compartiment en-dessous de celui-ci quelques outils de première nécessité.
Commentaires: Stéphane "Alias" Gallay -- Ou alors venez troller sur le forum...